Emil Mangelsdorff ([ˈɛmɪl ˈmaŋl̩s.dɔʁf] ), né le 11 avril 1925 et mort le 20 janvier 2022 , est un musicien de jazz allemand qui joue du saxophone alto , du saxophone soprano , de la clarinette et de la flûte . Il est un pionnier du jazz sous le régime nazi qui a conduit à son emprisonnement. Après la Seconde Guerre mondiale et des années comme prisonnier de guerre, il est membre fondateur de l'ensemble de jazz Hessischer Rundfunk en 1958. Il joue avec plusieurs groupes et est actif, également en tant qu'éducateur, jusqu'à un âge avancé.
Biographie
Mangelsdorff est né à Francfort [ 1] , fils du relieur Emil Albert Joseph Mangelsdorff (1891–1963), né à Ingolstadt , et de sa femme Luise, née Becker (1896–1976), de Wertheim [ 2] . Mangelsdorff est initié au jazz à l'âge de neuf ans, lorsque sa mère passe à Radio Luxembourg et qu'il entend la voix de Louis Armstrong [ 3] . Son premier instrument est l'accordéon[ 3] , [ 4] . En 1942 et 1943, Mangelsdorff étudie la clarinette au Conservatoire Hoch de Francfort[ 5] . En tant que membre du Frankfurt Hotclub Combo (de) , avec le trompettiste Carlo Bohländer , le bassiste Hans Otto Jung (de) et le batteur Hans Podehl (de) , il joue du jazz et devient une figure de proue du Swingjugend [ 2] , ce qui le conduit à être emprisonné par la Gestapo [ 3] , [ 6] . Il est intégré de force dans l'armée allemande et est prisonnier de guerre russe pendant quatre ans[ 7] . En 1949, il retourne à Francfort et décide de devenir musicien de jazz professionnel. Il joue dans les groupes de Joe Klimm et Jutta Hipp , et est également membre des Frankfurt All Stars et de l'ensemble de jazz du radiodiffuseur Hessischer Rundfunk à partir de 1958[ 8] , [ 9] . En 1966, il fonde Swinging Oil Drops, avec Joki Freund (de) , Volker Kriegel (en) , Fritz Hartschuh (de) et Günter Lenz (en) [ 5] , [ 10] .
Emil Mangelsdorff en 2015.
Mangelsdorff a été influencé par le swing [ 5] . Il continue à se développer musicalement, jouant du bebop , du jazz fusion et du cool jazz [ 11] , [ 12] . En 1964, il écrit un manuel d'instructions pour le « jazz saxophone »[ 13] . Il joue avec Charles Mingus à New York[ 5] et s'est souvent produit au Jazzkeller (littéralement « cave à jazz ») de la Kleine Bockenheimer Straße à Francfort, parfois avec son frère, le tromboniste Albert Mangelsdorff [ 8] , [ 14] . Il donne son dernier concert au Holzhausenschlösschen (en) de Francfort le 1er novembre 2021[ 5] . Il a également témoigné dans les écoles sur l'époque nazie, poursuivant un travail de mémoire jusqu'à un âge avancé[ 4] .
Sa première épouse Simone Mangelsdorff (de) , une soprano lyrique, est morte en 1973[ 5] . Monique (morte en 2018[ 15] ) est sa deuxième épouse[ 16] . Mangelsdorff meurt à Francfort-sur-le-Main le 20 janvier 2022 , à l'âge de 96 ans [ 8] , [ 9] .
Récompenses
Notes et références
↑ (de) « Jazzlegende Emil Mangelsdorff gestorben » , BR24 , 22 janvier 2022 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ a et b (de) Mozer, « Mangelsdorff, Albert » , Frankfurter Personenlexikon (consulté le 24 janvier 2022 )
↑ a b et c (de) Alexander Jürgs, « Jazz-Musiker Emil Mangelsdorff: Swing Heil » , sur FAZ , 15 juin 2019 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ a et b (de) Matthias Halbig, « Jazz gegen Hass – Saxofonist Emil Mangelsdorff stirbt mit 96 Jahren » , RND.de , 22 janvier 2022 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ a b c d e et f (de) « Wegbereiter des deutschen Jazz: Trauer um Emil Mangelsdorff » , Süddeutsche.de , 23 janvier 2022 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ (de) Lange, « Gaienhofen: Wie sich Emil Mangelsdorff als Jazzer durch die NS-Zeit kämpfte » , SÜDKURIER Online , 6 septembre 2016 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ (de) Claus-Jürgen Göpfert, « Botschafter des Jazz » , Frankfurter Rundschau , 6 avril 2015 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ a b c d e f et g (de) Christian Riethmüller, « Saxofonist Emil Mangelsdorff gestorben » , sur FAZ , 21 janvier 2022 (consulté le 21 janvier 2022 )
↑ a et b (de) « Frankfurter Jazzlegende Emil Mangelsdorff ist tot » , sur Hessenschau , 21 janvier 2022 (consulté le 21 janvier 2022 )
↑ (de) « Swinging Oil Drops – CD (2008, Re-Release, Remastered) von Emil Mangelsdorff » , Musik-Sammler.de (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ (de) Göpfert, « Jazz als Friedensbotschaft » , Frankfurt , 10 avril 2020 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ (de) « Der Frankfurter Jazzmusiker Emil Mangelsdorff ist tot » , swr.online , 22 janvier 2022 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ (en + de) « Anleitung zur Improvisation » , Schott Music (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ (de) « Traurige Nachricht: Frankfurter Jazz-Legende Emil Mangelsdorff ist tot » , Frankfurt , 22 janvier 2022 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ (de) Wolfgang Sandner, « Pionier und Zeitzeuge: Jazzer der ersten Stunde » , FAZ.net , 23 janvier 2022 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ (de) Oliver Teutsch, « Die Puste reicht noch – Jazz-Saxophonist Emil Mangelsdorff wird 85 – neue musikzeitung » , nmz , 10 avril 2010 (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ (de) « KulturPortal Frankfurt: Goetheplakette der Stadt Frankfurt am Main » , KulturPortal Frankfurt (consulté le 23 janvier 2022 )
↑ (de) « Jazzer Emil Mangelsdorff wird Ehrenprofessor » , sur welt.de , 4 décembre 2015 (consulté le 23 janvier 2022 )
Voir aussi
Bibliographie
(de) Carlo Bohländer , Karl Heinz Holler et Christian Pfarr, Reclams Jazzführer (de) , Stuttgart, Reclam, 5e éd. , 2000 p. (ISBN 3-15-010464-5 )
(en) Ian Carr , Digby Fairweather (en) et Brian Priestley (en) , Rough Guide Jazz. Der ultimative Führer zur Jazzmusik. 1700 Künstler und Bands von den Anfängen bis heute , J.B. Metzler, 1999 (ISBN 3-476-01584-X )
(de) Wolf Kampmann et Ekkehard Jost, Reclams Jazzlexikon , Stuttgart, Reclam, 2003 (ISBN 3-15-010528-5 )
(en) Michael H. Kater, Different Drummers: Jazz in the Culture of Nazi Germany , Oxford, 2003 (ISBN 0-19-516553-5 )
(de) Martin Kunzler (en) , Jazz-Lexikon , vol. 2 : M-Z , Rowohlt, 2004 , 2e éd. (ISBN 3-499-16513-9 )
(en) Heidi Boulton, « Mangelsdorff, Emil », Oxford Music Online , Oxford University Press, 2003 (DOI 10.1093/gmo/9781561592630.article.J287300 )
Liens externes