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Emily Jane Cooper, une Américaine originaire de Chicago, accepte de déménager en France, et plus précisément à Paris, pour saisir une opportunité professionnelle. En effet, la société de marketing où elle travaille vient de faire l'acquisition de Savoir, une autre société spécialisée dans le marketing basée en France. L'agence d'Emily souhaite y apporter un point de vue américain pour moderniser son image.
S'adapter à la vie parisienne ne va pas être facile pour Emily qui va vivre un véritable choc culturel tout en jonglant entre sa nouvelle carrière, ses nouveaux amis et sa vie amoureuse. Elle va devoir s'adapter aux mœurs françaises, aux nombreux prétendants et aux clichés qui s'ensuivent[2].
Source et légende : Version française (VF) sur RS Doublage[3] et le carton de doublage sur Netflix.
Production
Développement
En , la chaîne Paramount Network dévoile qu'elle diffusera la nouvelle série de Darren Star, créateur de Sex and the City, qui est en cours de développement sur le réseau câblé de Viacom, et commande une première saison de dix épisodes. Darren Star et le producteur Tony Hernandez de la société Jax Media sont les producteurs délégués du projet[4].
En , ViacomCBS annonce avoir vendu les droits de diffusion de la série au service Netflix. Le conglomérat sera toujours chargé de la production de la série via sa filiale MTV Entertainment Studios, mais n'en sera plus le diffuseur[5].
En , Netflix annonce le renouvellement de la série pour une deuxième saison. L'annonce est accompagnée d'une fausse lettre écrite par le personnage de Sylvie Grateau, avec un numéro de téléphone renvoyant vers le répondeur d'Emily, pour lequel Lily Collins a prêté sa voix[6]. Après la diffusion de cette deuxième saison, la série est renouvelée par le service pour deux saisons supplémentaires, commandées en [7].
En septembre 2024, Netflix annonce avoir commandé une saison 5[8].
Distributions des rôles
En , Lily Collins rejoint la distribution pour le rôle titre[9]. Elle est suivie en par l'actrice et chanteuse Ashley Park, connue pour son rôle dans l'adaptation musicale de Mean Girls, qui signe pour interpréter une amie d'Emily[10].
En , il est annoncé que William Abadie est promu à la distribution principale à partir de la deuxième saison et l'acteur britannique Lucien Laviscount signe pour le rôle d'Alfie, un personnage récurrent[12].
En , le journal Le Monde se fait l'écho de l'exaspération des riverains face à l'équipe de la série, jugée brutale, arrogante et trop envahissante. Si la série trouve un accueil favorable auprès des commerçants du Ve arrondissement, car indemnisés et valorisés par la visibilité offerte par la série, un habitant du quartier se voit confisquer son téléphone pour avoir pris, de loin, une photo du tournage, un autre se voit vertement reprocher de circuler sur le trottoir quand un troisième se voit répondre « si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à aller habiter en province » après s'être plaint de l'impossibilité, journalière, de se garer[18].
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb.
De plus, plusieurs scènes ont lieu dans le restaurant de Gabriel (18, rue des Fossés-Saint-Jacques) voisin de son appartement et attenant à une boulangerie dont la façade est classée aux monuments historiques.
Les personnages passent plus de temps au travail ou dans des lieux de rencontres liés au travail comme des cafés que dans des moments personnels[23].
Personnages
Emily Cooper : Emily est une femme brillante et assumée. Elle porte fièrement des tenues colorées et dignes de la haute couture. Très bavarde, elle aime partager ses idées avec ses collègues et obtenir la reconnaissance qu'elle mérite.
Sylvie Grateau : Sylvie est une femme ayant une apparence soignée tout en étant difficile à approcher. Elle est à la tête de Savoir, elle occupe donc le rôle de patronne pour Emily. Elle connait sa valeur et elle est à l'aise dans sa routine et ses habitudes. Sa vie amoureuse est tumultueuse, mais elle ne laisse pas paraître ses émotions profondes avec les autres.
Mindy Chen : Mindy est la première personne à être devenue amie avec Emily lors de son arrivée en France. Mindy est née en Chine de parents riches. Elle a voulu poursuivre son rêve de vivre à Paris et acquérir un sentiment de liberté.
Gabriel : Gabriel est un chef de la cuisine française. Il est aussi le voisin d'Emily puisqu'il habite l'appartement situé sous celui d'Emily. Travailleur et séduisant, Gabriel ne laisse pas Emily indifférente.
Camille : Camille est une belle femme qui se tisse d'amitié facilement avec Emily. Elle vient de Champagne où ses parents possèdent une luxueuse maison ainsi qu'une production de champagne. Elle travaille dans une galerie d'art fréquentée par des personnes connues et renommées.
Pierre Cadault : caricature d'un couturier français, un peu mégalomane, inspirée d'un mélange de Pierre Cardin et de Karl Lagerfeld[24].
Mode
Patricia Field, Florence Clamond et Marylin Fitoussi conçoivent les tenues de la série, et plus particulièrement celles de Lily Collins. Pour les costumières, le peu de respect d'Emily Cooper pour « les idées reçues sur le chic parisien », ou « son fantasme du style à la française », mélangeant styles, motifs ou couleurs, devient sources d'influences[25],[26],[27].
Sur le réseau social Instagram plusieurs comptes décryptent les tenues de la série. Le succès aidant, les marques approvisionnent souvent gratuitement les stylistes de la série afin d'être utilisées à l'écran : ce sont plus de 10 000 vêtements ou accessoires que cette dernière conserve[25]. Face à cette influence, ViacomCBS et Netflix proposent une collection dédiée à la série sur la boutique en ligne du service, avec notamment une collection de lunettes de soleil en collaboration avec la marque Zeus+Dione[25],[26],[31].
Le budget vestimentaire du personnage d'Emily a été estimé à environ quatre-vingt mille euros[32].
Accueil
Audiences
Lors de la semaine de la sortie de sa première saison, la série était le programme en streaming le plus regardé aux États-Unis d'après la société américaine Nielsen, spécialisée dans la mesure d'audience[33]. En , Netflix dévoile que cette dernière a été regardée par 58 millions de spectateurs dans le monde depuis sa sortie, ce qui a permis la commande de la deuxième saison[25]. Au Royaume-Uni, la saison est restée dans le top dix du service pendant quarante semaines consécutives[34].
Critique
Lors de son lancement, la série reçoit des critiques majoritairement positives aux États-Unis. Sur Rotten Tomatoes, la première saison obtient 76 % de critiques positives, avec une note moyenne de 5,1/10 sur la base de seize critiques positives et cinq négatives. Le consensus critique établi par le site résume que « même si sa vision de la France est très cliché, Emily in Paris est une comédie romantique fantaisiste, avec des costumes spectaculaires et des performances charmantes »[35].
Néanmoins, en France, la presse réserve un accueil plus froid à la série, avec un défilé de commentaires négatifs[36]. La série est critiquée pour sa vision très américaine, clichée et fantasmée du pays. La description péjorative des Français est également pointée du doigt par les journalistes, incluant le magazine Première, qui résume que pour la série, ils « sont fainéants et n'arrivent jamais au bureau avant la fin de matinée, qu'ils sont d'incorrigibles dragueurs pas franchement attachés au concept de fidélité, qu'ils sont sexistes et rétrogrades, et bien sûr, qu'ils ont un rapport douteux avec leur douche »[37],[38],[39],[40],[41],[42].
Le jour de son lancement, la série se retrouve rapidement en tendance sur Twitter, des internautes français s'amusant des différents stéréotypes que la série véhicule[43],[44]. Quelques jours plus tard, la série est au cœur d'un grand détournement sur internet, avec des montages s'amusant à placer l'héroïne dans un Paris plus réaliste, dans le métro ou encore dans d'autres villes de France[45].
Une semaine après le démarrage de la série, Les Inrocks estiment que le défilé de réactions négatives en France n'a pas desservi la série : selon le magazine, la série a probablement été « conçue pour qu’on adore la détester » et a « somme toute bien réussi son coup », la série semblant « s'être faite [sic] une place de choix dans le programme de binge-watching de ses haters ». Pour Les Inrocks, le public, malgré les critiques sur le manque de réalisme et les clichés de la série, apprécie que, « si les Français paraissent ici effectivement méchants et paresseux, ils sont aussi dépeints comme des êtres à part, supérieurement doués de goût, de détachement amoureux, de liberté sexuelle, habités par un rapport au monde inaccessible à leurs vulgaires cousins d'outre-Atlantique[36]. » Certains journalistes estiment que, dans la série, les a priori culturels sont exploités dans les deux sens : ainsi, selon Le Figaro, « chacun en prend pour son grade », que ce soient les Français ou les Américains[37],[46],[40],[36].
Déclarations de la mairie de Paris
Alors que depuis le lancement de la série celle-ci a une incidence directe et importante sur l'affluence de touristes à Paris et en particulier dans les lieux emblématiques de la série, ainsi que sur le chiffre d'affaires des restaurants, boulangeries ou agences immobilières des quartiers concernés[47], plusieurs élus de la mairie de Paris, en grande majorité écologistes, écrivent une tribune publiée le 14 janvier 2023 dans le magazine Libération[48] dans laquelle ils s'inquiètent des conséquences possibles sur l'image de Paris (stéréotypée, idéalisée, feutrée) véhiculée par la série, car pour eux cette image serait contraire aux défis climatiques.
Ils considèrent par exemple que l'enjeu de la ville, si « nous voulons conserver l’identité de nos villes, est bien de redéfinir collectivement les critères du beau et de la préservation du patrimoine à l’épreuve du choc climatique auquel nous sommes confrontés. » Et soulignent également l'opportunité que pourrait représenter la peinture en blanc des historiques toits en zinc parisien. « Il s’agit bien de sortir de la nostalgie d’une ville stéréotypée et d’inventer une nouvelle cohérence esthétique adaptée à un monde qui change. »
↑Bernard Fusulier et Chantal Nicole-Drancourt, « Retour sur l'impossible conciliation Travail/Famille », Revue Interventions économiques. Papers in Political Economy, no 53, (ISSN1710-7377, lire en ligne, consulté le )
Nadia Pantel, « Tout le monde déteste Emily. L'héroïne américaine de la série Emily in Paris lancée le sur Netflix, exaspère de nombreux Français. La correspondante à Paris de la Süddeutsche Zeitung s'en amuse », Courrier international no 1564, Courrier international S.A., Paris, , p. 48-49 (ISSN1154-516X), article original paru dans Süddeutsche Zeitung, Munich, le