Il épouse Else Kleeberg, avec laquelle il aura deux fils et une fille.
Première Guerre mondiale
Au début de la Première Guerre mondiale, von Witzleben est adjoint de brigade dans le 19e d'infanterie de réserve, il devient ensuite capitaine (Hauptmann) et chef de compagnie dans le régiment d'infanterie de réserve no 6 en . Il devient plus tard chef de bataillon dans le même régiment. L'unité de von Witzleben participe à la bataille de Verdun et se bat en Champagne et dans la Flandre. Il est blessé grièvement et on lui décerne la Croix de fer de 1re et 2e classe. Il est ensuite transféré à la division de formation de l'état-major et participe à la fin de la guerre en tant que premier officier d'état-major de la 121e division d'infanterie.
Période entre les deux guerres
Witzleben est chef de compagnie dans la Reichswehr. En 1923, il se retrouve dans l'état-major de la 4e division à Dresde en tant que major. En 1928, il devient chef de bataillon dans le régiment d'infanterie no 6 et conserve cette position en tant que lieutenant colonel pendant l'année qui suit. Après avoir été promu colonel en 1931, il prend la tête du 8e régiment (prussien) d'infanterie à Francfort-sur-l'Oder. Au début de 1933, il est transféré au poste de dirigeant d'infanterie VI à Hanovre.
Witzleben est promu au rang de major-général dans la Wehrmacht le et déménage à Potsdam pour devenir le nouveau commandant de la 3e division d'infanterie. Il succède au général Werner von Fritsch en tant que commandant de la Wehrkreis III (district militaire) à Berlin. Il est promu à ce poste de lieutenant-général et en septembre 1935, il devient commandant général du 3e corps d'armée à Berlin. En 1936, il est promu général d'infanterie.
Dès 1938, Witzleben est membre d'un groupe de conspirateurs avec les généraux Ludwig Beck, Erich Höpner, Carl-Heinrich von Stülpnagel et Wilhelm Canaris, le chef de l'Abwehr. Ces hommes veulent renverser Hitler par un coup d'État qui semble possible lors de la crise des Sudètes en 1938. Von Witzleben, alors gouverneur militaire de Berlin, doit occuper la ville pendant que les dirigeants nazis sont arrêtés. Cependant, Hitler conclut les accords de Munich, contrecarrant les plans des conspirateurs.
Witzleben est également impliqué dans les projets du général-baron Kurt von Hammerstein-Equord en 1939[réf. nécessaire]. Le projet de Hammerstein-Equord est de s'emparer d'Hitler directement par un assaut frontal, Witzleben devant quant à lui boucler le quartier général du Parti. Le projet reste sans suite.
En novembre 1938, Witzleben devient commandant en chef du 2e corps d'armée à Francfort-sur-l'Oder.
Seconde Guerre mondiale
En septembre 1939, Witzleben, alors Generaloberst (général d'armée), prend le commandement de la 1re armée, cantonnée dans l'Ouest. Lorsque l'Allemagne attaque la France le , l'armée de von Witzleben appartient au groupe d'armées C du Generaloberstvon Leeb qui fait face aux troupes françaises de la ligne Maginot. Le 14 juin, celle-ci est percée par la 1re armée qui force plusieurs divisions françaises à se rendre. Witzleben devient chevalier de la Croix de fer en récompense de cette action et il est promu Generalfeldmarschall à l'issue de la campagne de France le . Il est nommé commandant en chef du front ouest, mais moins d'un an plus tard, il doit se retirer pour raisons de santé. Cependant, selon certaines sources[Lesquelles ?], il aurait été obligé de se retirer après avoir critiqué le régime à la suite de l'opération Barbarossa.
En 1944, les conspirateurs aux côtés de Claus Schenk von Stauffenberg voient en Erwin von Witzleben un élément-clé de leur projet. Tandis que le Generaloberst Beck est pressenti au poste de chef d'État intérimaire et le GeneraloberstErich Hoepner comme commandant en chef de l'armée de réserve (Ersatzheer), Witzleben, alors feld-maréchal, doit prendre le commandement suprême de l'ensemble de la Wehrmacht en tant que soldat le plus haut gradé. Cependant, Witzleben est arrêté à la suite de l'attentat du 20 juillet 1944 de Claus von Stauffenberg au Wolfsschanze en Prusse-Orientale, alors même qu'il se rend au quartier général à Berlin pour prendre le commandement des troupes armées après le coup d'État. Witzleben est exclu brutalement de la Wehrmacht par un « tribunal d'honneur de l'armée régulière » (Ehrenhof), en fait un conclave d'officiers instauré spécialement le 2 août 1944 après la tentative d'assassinat pour expulser les officiers de la Wehrmacht ayant été impliqués dans le complot, ce qui permettait de les faire comparaître devant le Volksgerichtshof, une cour spéciale qui faisait fonction de tribunal politique, plutôt que devant la cour martiale.
Le , Witzleben est avec Hoepner dans le premier groupe des conspirateurs amené devant le Volksgerichtshof présidé par Roland Freisler. Le jour même, après un procès-spectacle, le tribunal condamne Witzleben à la peine de mort pour sa participation au complot.
« Vous pouvez me donner au bourreau, dans trois mois, le peuple épouvanté et martyrisé vous jugera, vous traînera par les cheveux dans la boue. »
— Adresse de Witzleben à Freisler après sa condamnation à mort[1].
Erwin von Witzleben est exécuté ce même jour à la prison de Plötzensee à Berlin. Au lieu d'être fusillé comme il est d'usage, il est pendu sur ordre d'Hitler[2], qui a aussi exigé que l'exécution soit filmée. Son aide-de-camp, le comte Wilhelm von Lynar, est quant à lui exécuté le 29 septembre 1944.
Croix de chevalier le 24 juin 1940 comme Generaloberst et commandant de la 1re Armée.
En tant que Generalfeldmarschall, Erwin von Witzleben, en relation avec le complot du 20 juillet 1944, tentative ratée d'assassiner Adolf Hitler, a été privé de tous ses honneurs, ses rangs, ses ordres et radié de la Heer, le 4 août 1944. En tant que civil, von Witzleben a été condamné à mort par le Volksgerichtshof, le 8 août 1944[3].
Références
↑Jean-Paul Dubosq, Le Havre: 1940-1944 : cinq années d'occupation en images, vol. 1, Editions Bertout, coll. « Mémoire normande », (ISBN9782867432385, lire en ligne)
↑Gerd R. Ueberschär : Stauffenberg. Der 20. Juli 1944. S. Fischer, Frankfurt am Main 2004, (ISBN3-10-086003-9), p. 156.
↑Scherzer, Veit (2007) Ritterkreuzträger 1939 - 1945, p. 285
Bibliographie
(de) Fellgiebel, Walther-Peer (2000). Die Träger des Ritterkreuzes des Eisernen Kreuzes 1939-1945. Friedburg, Allemagne: Podzun-Pallas. (ISBN3-7909-0284-5).
(de) Veit Scherzer, Die Ritterkreuzträger : die Inhaber des Ritterkreuzes des Eisernen Kreuzes 1939-1945 von Heer, Luftwaffe, Kriegsmarine, Waffen-SS, Volkssturm sowie mit Deutschland verbündeter Streitkräfte nach den Unterlagen des Bundesarchivs, Ranis/Jena, Scherzers Militaer-Verlag, (réimpr. 2005, 2006), 846 p. (ISBN3-938-84517-1 et 978-3-938-84517-2, OCLC891773959).
Georg von Witzleben: „Wenn es gegen den Satan Hitler geht …“. Erwin von Witzleben im Widerstand. Biografie. Osburg, Hamburg 2013, (ISBN978-3-95510-025-4).
Den Tod meines Vaters verwinde ich nie! Die Erinnerungen der Edelgarde Reimer, Tochter von Generalfeldmarschall Erwin von Witzleben. Herausgegeben von Matthias Horndasch(de), Shaker Media, Aachen 2008, (ISBN978-3-86858-013-6).
Arnim Ramm: Kritische Analyse der Kaltenbrunner-Berichte über die Attentäter vom 20. Juli 1944. Ein Beitrag zur Geschichte des militärischen Widerstands. Tectum, Marburg 2003, (ISBN3-8288-8575-6).
Klaus-Jürgen Müller: Witzleben – Stülpnagel – Speidel – Offiziere im Widerstand. Beiträge zum Widerstand, Berlin 1988, Heft 7.
Arnim Ramm: Der 20. Juli vor dem Volksgerichtshof. Wissenschaftlicher Verlag Berlin, Berlin 2007, (ISBN978-3-86573-264-4).
Hans-Joachim Ramm: „… stets einem Höheren verantwortlich“. Christliche Grundüberzeugungen im innermilitärischen Widerstand gegen Hitler. Hänssler, Stuttgart 1996, (ISBN3-7751-2635-X).
Gene Mueller: Generalfeldmarschall Erwin von Witzleben. In: Gerd R. Ueberschär (Hrsg.): Hitlers militärische Elite. Von den Anfängen des Regimes bis Kriegsbeginn. Band 1, Primus Verlag, Darmstadt 1998, (ISBN3-89678-083-2), S. 265–271.
Rüdiger von Voss(de): Erwin von Witzleben – Generalfeldmarschall im Widerstand gegen Hitler. In: Frank-Lothar Kroll, Rüdiger von Voss (Hrsg.): Für Freiheit, Recht, Zivilcourage. Der 20. Juli 1944 (= Widerstand im Widerstreit; 1). be-bra wissenschaft, Berlin 2020, (ISBN978-3-95410-265-5), S. 213–238.