La forêt de Sénart s'étend sur environ 3 000 hectares, à l'extrémité ouest du plateau de la Brie, entre les vallées de la Seine et de l'Yerres. C'est à son sous-sol argileux et à son absence de relief qu'est due la présence d'environ 800 mares.
Les principales essences sont le chêne[2], dont certains sont plusieurs fois centenaires[3], le châtaignier, le charme, le bouleau, le pin sylvestre et autres résineux. La plupart des résineux sont issus de replantation sur des parcelles détruites par des incendies.
En 2006 ont été recensés 15 000 spécimens de tamias de Sibérie (Tamias sibiricus) appelés aussi « écureuils de Corée », issus d'animaux de compagnie, relâchés dans la nature à partir des années 1960, par leurs propriétaires[4]. Il s'agit de la plus importante population connue en France[4]. Cette espèce est sous surveillance car elle peut se révéler invasive ; fréquemment porteuse de tiques, elle est susceptible de transmettre la maladie de Lyme[4],[5] ; elle est également porteuse de puces[6].
On raconte que c'est en forêt de Sénart que, lors d'une chasse royale, Louis XV rencontra Mme Lenormand d'Étiolles (Jeanne Poisson)[réf. nécessaire] qui deviendra la marquise de Pompadour.
Plus tard, Louis XVI institua au profit de son frère, le comte de Provence et futur Louis XVIII, alors propriétaire du château de Brunoy, la capitainerie des chasses de Sénart. Les cahiers de doléances des habitants de Draveilréclameront sa suppression en 1789[pas clair].
Aux XVIIe et XIXe siècles, le bois est conduit à Paris par flottage sur la Seine. De nombreux charbonniers vivant dans la forêt y produisaient du charbon de bois.
Eugène-François Vidocq, chef de la Sûreté, en 1811, arrête des brigands sur la route de Lieusaint, en forêt de Sénart.
Le peintre Eugène Delacroix[3], l'écrivain Alphonse Daudet, mais aussi le dessinateur Jijé, qui ont vécu à Champrosay (commune de Draveil), ont été inspirés par ces paysages.
Durant la Première Guerre mondiale, la forêt fait partie du camp retranché de Paris. Elle est fortement dégradée par les tranchées, creusées juste avant le conflit et utilisées jusqu'en septembre 1915[8] (elles sont encore bien visibles, de même qu'une partie du parcellaire ancien en imagerie aérienne[9]). Depuis les années 1920, l'attrait de la forêt de Sénart pour le public ne se dément pas. Dans les années 1990, elle recevait plus de 3 millions de visites par an[10].
Le , un incendie a ravagé 90 hectares de la forêt au niveau des communes de Brunoy et de Montgeron, essentiellement sur des plantations de résineux accessibles au public. Aujourd'hui, la forêt domaniale est gérée par l'Office national des forêts (ONF). Elle est actuellement un espace convoité, aux enjeux multiples d'ordre social, économique et environnemental, recouvrant des intérêts parfois contradictoires…
Criminalité
Entre 1995 et 2001, un individu commet 33 viols, tentatives de viols et agressions sexuelles sur des joggeuses ou des promeneuses[11]. Le suspect, résidant à Roubaix (Nord), père de famille et âgé de 40 ans en 2015, est finalement écroué vingt ans après les faits, grâce à des analyses d'ADN issu du sperme et d'une montre perdue et à la nouvelle technique ADN dite de « parentèle »[12]. L'affaire est appelée l'affaire du violeur à mobylette ou l'affaire des viols de la forêt de Sénart[11].
Protection
Par décret du , le massif de Sénart a été classé en forêt de protection sur une superficie de 3 410 ha, 42 a et 67 ca (dont 3 325 ha 4a et 30 ca dans l'Essonne et 85 ha 38 a 37 ca en Seine-et-Marne, soit respectivement 97,5 % et 2,5 %)[13].
↑ ab et cSerge Morand, François Moutou, Céline Richomme et al. (préf. Jacques Blondel), Faune sauvage, biodiversité et santé, quels défis ?, Quæ, coll. « Enjeux Sciences », , 190 p. (ISBN978-2-7592-2202-5, lire en ligne), I. Biodiversité, écologie et maladies infectieuses, chap. 2 (« Quel est l'impact des espèces introduites sur l'émergence des maladies ? »), p. 35, accès libre.
↑Benoît Pisanu, Julie Marmet, Jean-Claude Beaucornu, et Jean-Louis Chapuis, « Diversité du cortège en Siphonaptères chez le tamia de Sibérie (Tamias sibiricus, Laxmann) introduit en forêt de Sénart (Île-de-France) », dans Parasite, vol. 15, no 1, 2008, p. 35-43.
↑Marie-Claire Roux, En arrière toutes ! Des villes de banlieue dans la Grande Guerre, Athis-Mons, Maison de Banlieue et de l’Architecture, , 96 p. (ISBN978-2-9538890-8-6), p. 7-9
↑ a et b« Viols en série en forêt de Sénart : le suspect écroué vingt ans après les faits », leparisien.fr, 2015-12-30cet17:29:00+01:00 (lire en ligne, consulté le )
↑« Forêt de Sénart : la longue traque du violeur à la mobylette », leparisien.fr, 2016-01-27cet23:02:00+01:00 (lire en ligne, consulté le )
Coubard, G. (1966), Boussy-Saint-Antoine, Essonne, son site, son vieux village, son histoire, la forêt de Sénart, La Commune, Boussy-Saint-Antoine.
Courcel, Robert de (1930), Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, t. L : La forêt de Sénart : Étude historique, Champion, Paris, 439 p.
Gatinot, J.-C. (1904), À travers Montgeron, 2e partie : Blignery, Chalandray, la forêt de Sénart, etc., R. Muller, Brunoy
Gauvry, Yoann (dir.), Martin Barros, André Bourachot, et Alain Senée, Sénart, forêt retranchée : Mémoires et traces de la Grande Guerre (organisée par l'Office national des forêts à la Faisanderie de Sénart du 9 au ), Office national des forêts, Paris, 2008, 53 p. (ISBN978-2-84207-327-5).
Lahaye, M. (1976)Promenade entre l'Yerres et la forêt de Sénart : De Combs-la-Ville à Yerres, notes d'histoire locale, En équipe, Quincy-sous-Sénart, 184 p. (ISBN2-900827-01-9).
Martin, A. (1897), Les étapes d'un touriste en France : Promenades et excursions dans les environs de Paris, région du Sud, vol. III : Dourdan et la Vallée de l'Orge, Arpajon, Montlhéry, Longjumeau, Corbeil, De Seine-Port à Villeneuve-Saint-George, La forêt de Sénart, A. Hennuyer, Paris, 12e excursion : « Seine-Port, Morsang-sur-Seine, Saintry », chap. « Champrosay, forêt de Sénart, Draveil, Vigneux », p. 587–591.
Vourc’h, G., Abrial, D., Bord, S., Jacquot, M., Masséglia, S., Poux, V. … & Chapuis, J. L. (2016). Mapping human risk of infection with Borrelia burgdorferi sensu lato, the agent of Lyme borreliosis, in a periurban forest in France. Ticks and tick-borne diseases (résumé).
Wittmer, P., Chancelier, M., Faÿ-Chedeville, F., et al. (1992) La forêt de Sénart : Histoire et histoires (catalogue de l'exposition au musée de Brunoy du au ), Musée de Brunoy, Brunoy, 134 p. (ISBN2-86343-015-7).