Le gouvernement Godbout préfigure à bien des égards la Révolution tranquille des années 1960 et tranche avec les gouvernements précédents par ses réformes profondes. Dès 1940, il fait adopter une loi donnant le droit de vote aux femmes et ce, malgré l'opposition du clergé. En 1943, il rend la fréquentation scolaire obligatoire pour les jeunes de 6 à 14 ans. En 1944, il nationalise la Montreal Light, Heat and Power et fonde Hydro-Québec. Il fait également adopter un code du travail reconnaissant les syndicats et crée un Conseil d'orientation économique et un Conseil d'études sur l'assurance-santé.
Cependant Maurice Duplessis et les francophones plus nationalistes sont déçus par son attitude dans la défense des intérêts du Québec à l'égard du fédéral; Duplessis est convaincu que le fédéral ne rendra pas les droits du Québec à la fin de la guerre et l'avenir lui donnera raison. Ainsi, Godbout fait transférer à Ottawa sans protester la perception de l'impôt provincial et la taxe sur les corporations qu'il croit temporaire[1]. La crise de la conscription lui met à dos une bonne partie des nationalistes qui transfèrent leurs votes vers l'Union nationale ou le Bloc populaire aux élections de 1944.
: le rapport de la commission Rowell-Sirois sur les relations fédérales-provinciales est rendu public. Ottawa doit assumer entièrement la responsabilité des secours au chômage; les provinces doivent renoncer aux taxes sur les revenus, les successions et les corporations; Ottawa a juridiction sur l'assurance-chômage.
: conférence fédérale-provinciale sur le rapport Rowell-Sirois. Il n'y a que Mitchell Hepburn de l'Ontario pour s'opposer à ce qu'il soit entériné.
: le discours du Trône de la troisième session de la 21e législature annonce le transfert au fédéral de la perception de l'impôt sur le revenu et les taxes sur les corporations.
: plébiscite pan-canadien sur la conscription. À la question « Consentez-vous à libérer le Gouvernement de toute obligation résultant d'engagements antérieurs restreignant les méthodes de mobilisation pour le service militaire? », le Canada vote Oui à 64 % mais le Québec vote Non à 72 %.
: Adoption au Parlement du Québec de la Loi instituant le Conservatoire de musique et d'art dramatique de la province de Québec.
: début de la quatrième session de la 21e législature. On y annonce l'instruction obligatoire pour les enfants de 6 à 14 ans et l'étatisation de l'électricité dans la région de l'Outaouais.
: Une motion présentée par René Chaloult et adoptée à l'unanimité se prononce contre l'instauration d'une conscription outre-mer.
26 mai 1943 : adoption de la loi sur la fréquentation scolaire obligatoire
: inauguration de la cinquième session de la 21e législature. La principale mesure annoncée est la création d'une Hydro-Québec.
: André Laurendeau devient le chef du Bloc populaire canadien à Québec. Ce parti, qui présente des candidats tant au fédéral qu'au provincial, préconise la neutralité du Canada lorsque ses intérêts ne sont pas directement en jeu.
: Philippe Hamel critique le remboursement fait à la Montreal Light, Heat and Power. Selon lui, la nationalisation de l'électricité ne devrait pas se limiter à la région de Montréal, mais s'étendre à tout le Québec.
: dépôt d'une premier projet de loi sur la protection de l'enfance (lequel ne sera pas adopté)[2].
: le Parti libéral d'Adélard Godbout est défait aux élections générales avec 37 candidats d'élus contre 48 unionistes, 4 bloquistes (BPC) et 2 indépendants. Il a cependant plus obtenu de votes que l'Union nationale (39,5 % contre 35,8 %).
Composition
1939 à 1942
Assermentation le :
Adélard Godbout : premier ministre, ministre de l'Agriculture et de la Colonisation
Adélard Godbout : premier ministre, ministre de l'Agriculture, ministre de la Colonisation (Reprend ce dernier poste à la suite du décès de Cléophas Bastien, survenu le .)
Henri Renault : ministre des Affaires municipales, ministre de l'Industrie et du Commerce (Succède à Oscar Drouin, nommé président de la Commission municipale.)
Références
↑Les grands débats parlementaires, 1792-1992
De Québec (Province). Assemblée nationale, Réal Bélanger, Richard Jones, Marc Vallières. p-167