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Gouvernement Daniel Johnson (père)

Gouvernement Lesage Gouvernement Johnson Gouvernement Bertrand
27e législature 28e législature
1966 1967 1968 1969

Le mandat du gouvernement Daniel Johnson (père) s'étendit du au . Daniel Johnson (père) devient premier ministre du Québec à la suite de sa victoire aux élections du 5 juin 1966.

Caractéristiques

Lorsque l'Union nationale reprend le pouvoir, en 1966, les observateurs de l'époque croient qu'il s'agit de la fin de la Révolution tranquille et même d'un retour à l'ère Duplessis. Au contraire, Daniel Johnson poursuit les réformes commencées sous Lesage. Les Cégeps sont créés. La loi sur le Protecteur du Citoyen est adoptée. On met en place le ministère des Institutions financières.

Les relations Québec-Ottawa prennent une nouvelle tangente. Johnson exige la signature d'un nouveau pacte d'égal à égal avec le reste du Canada, sinon il déclenchera, dit-il, le processus devant mener à l'indépendance, de là son slogan "Égalité ou indépendance". Les négociations avec Ottawa ne sont cependant pas un succès, surtout avec l'entrée en scène de Pierre Elliott Trudeau.

Avec l'appui du président français, Charles de Gaulle, Johnson accroît significativement le rayonnement international du Québec. Expo 67 et le "Vive le Québec libre! du général De Gaulle le font connaître à travers le monde. En , le Gabon, sous la pression du président français, invite le ministre de l'Éducation québécois à la conférence annuelle des communautés africaines et malgaches, à Libreville, sans passer par Ottawa. Le mois suivant, le Canada, mécontent, rompt ses liens diplomatiques avec le Gabon.

Chronologie

  • : assermentation du cabinet Johnson devant le lieutenant-gouverneur Hugues Lapointe.
  • Été 1966: grève sauvage dans les hôpitaux sans aucun service essentiel. Il faut la menace d'une loi spéciale pour faire cesser le conflit.
  • Automne 1966: négociations avec Ottawa sur le régime fiscal. Johnson réclame 100 % de l'impôt sur le revenu et sur les sociétés.
  • 14 octobre 1966: inauguration du Métro de Montréal.
  • : première session de la 28e Législature. La loi sur les prêts et bourses aux étudiants est adoptée. Au cours des mois suivants, l'Assemblée législative discute de la création d'un ministère des Affaires interprovinciales et d'un ministère de la Fonction publique ainsi que d'une loi devant instituer un protecteur du citoyen.
  • : dépôt de la loi 21 créant les Collèges d'enseignement général et professionnel (les Cégeps).
  • : Création du Ministère des relations internationales, par l'adoption de la Loi modifiant la Loi du ministère des Affaires fédérales-provinciales et certaines lois connexes (Bill no 33)[1].
  • : inauguration d'Expo 67.
  • : Daniel Johnson rencontre Charles de Gaulle à l'Élysée. Les deux chefs d'État veulent établir une étroite collaboration entre le Québec et la France.
  • : Daniel Johnson annonce la construction d'une cité parlementaire à Québec. Le coût de la construction des immeubles, dont le Complexe G qui doit compter 30 étages, est établi autour de 30 millions $.
  • : la phrase du général de Gaulle (« Vive le Québec libre ! »), lancée du haut du balcon de l'hôtel de ville de Montréal, déclenche un véritable séisme dans les relations Québec-Ottawa et Ottawa-Paris. Le , lors d'une conférence de presse à l'Élysée, il fait un discours de 19 minutes détaillant sa visite au Québec et ses motivations[2] (probablement jamais télédiffusé au Québec).
  • : François Aquin démissionne du caucus libéral et devient le premier député indépendantiste de l'Assemblée législative.
  • : le rapport de la Commission Castonguay recommande l'instauration d'un régime d'assurance-maladie universel, complet, public et obligatoire.
  • : Accord Johnson-Peyrefitte avec la France au sujet de la culture, l'éducation et les visites diplomatiques. Cela prévoit la création de l'Office franco-québécois pour la jeunesse.
  • : lors d'une conférence de presse, René Lévesque annonce qu'il préconise désormais la souveraineté politique du Québec doublée d'une association économique avec le reste du Canada, et publie au même moment un manifeste intitulé Un pays qu’il faut faire, précurseur du MSA et du livre Option Québec (1968).
  • : Au congrès du PLQ, le président de l'assemblée refuse le vote secret sur la proposition de la Souveraineté-Association. Le congrès rejette cette proposition de façon quasi unanime. René Lévesque quitte le parti libéral.
  • : René Lévesque fonde le Mouvement Souveraineté-Association (MSA).
  • : Daniel Johnson affronte le ministre fédéral de la Justice, Pierre Elliott Trudeau, lors de la conférence fédérale-provinciale. Celui-ci lui nie la prétention d'être le seul porte-parole des francophones au Canada. Selon lui, ces derniers doivent obtenir l'égalité linguistique avec les anglophones et non un statut particulier qui mènerait tout droit à la séparation.
  • : Création de l'Office de la radio de Québec, appelé souvent Radio-Québec (aujourd'hui Télé-Québec), d'après une loi datant de 1945 (Duplessis) n'ayant pas encore été activée. Il commença par produire une série radio sur l'histoire du Québec et la série télévisuelle Les Oraliens. Ce n'est que quelques années plus tard que l'Office créa la station de télé Radio-Québec.
  • : Trudeau devient premier ministre du Canada et annonce des élections générales pour le .
  • : Lundi de la matraque : Trudeau assiste au défilé de la St-Jean, Bourgault (chef du 3e plus gros parti au Québec) est battu et arrêté pour sa simple présence. Trudeau décide de braver l'émeute.
  • : À la SRC, le journaliste Claude-Jean Devirieux est suspendu pour avoir dénoncé la brutalité policière la veille. La SRC déclenche une grève d'un jour en soutien à Devirieux. Trudeau remporte les élections et obtient un gouvernement majoritaire. Cette victoire n'est pas annoncée à la SRC, en raison de la grève.
  • : Daniel Johnson meurt d'une crise cardiaque à la veille de l'inauguration du barrage de Manic 5. Jean-Jacques Bertrand prend alors le relais.
  • : assermentation du cabinet Bertrand devant le lieutenant-gouverneur Hugues Lapointe.

Composition

Composition initiale ()

Fonction[3] Titulaire Parti
Premier ministre
Ministre des Affaires fédérales-provinciales
Ministre des Richesses naturelles
Daniel Johnson (père) UN
Vice-premier ministre
Ministre de l'Éducation
Ministre de la Justice
Jean-Jacques Bertrand UN
Ministre des Affaires culturelles Jean-Noël Tremblay UN
Ministre des Affaires municipales
Ministre des Finances
Paul Dozois UN
Ministre de l'Agriculture et de la Colonisation Clément Vincent UN
Ministre de la Famille et du Bien-être social
Ministre de la Santé
Jean-Paul Cloutier UN
Ministre de l'Industrie et du Commerce
Ministre du Travail
Maurice Bellemare UN
Ministre du Revenu Raymond Johnston UN
Secrétaire de la province Yves Gabias UN
Ministre des Terres et Forêts Claude-Gilles Gosselin UN
Ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche Gabriel Loubier UN
Ministre des Transports et des Communications Fernand Lizotte UN
Ministre des Travaux publics
Ministre de la Voirie
Fernand-Joseph Lafontaine UN
Ministres d'État
Ministre d'État aux Affaires municipales Francis Boudreau UN
Ministre d'État à l'Éducation Marcel Masse UN
Ministre d'État à la Famille et au Bien-être social François E. Mathieu UN
Ministre d'État à l'Industrie et au Commerce Edgar Charbonneau UN
Ministre d'État à la Justice Armand Maltais UN
Ministre d'État à la Santé Roch Boivin UN
Ministre d'État aux Travaux publics Armand Russell UN
Ministre d'État à la Voirie Paul Allard UN

Remaniements et ajustements subséquents

Remaniement en
Remaniement en
  • Paul Dozois: ministre des Finances, ministre des Institutions financières.

Notes et références

  1. « Ministère des Relations internationales et de la Francophonie », sur Gouvernement du Québec (consulté le ).
  2. https://www.youtube.com/watch?v=ifbJ8vy14aw et https://www.youtube.com/watch?v=xOfdIUMd4Tc
  3. « L'administration Johnson repose sur quatre hommes », La Presse,‎ , A1 (lire en ligne)

Sources

  • Paul-André Linteau, René Durocher, Jean-Claude Robert et François Ricard, Histoire du Québec contemporain, t. 2, Boréal Express, .
  • Louis La Rochelle, En flagrant délit de pouvoir, Boréal Express, .
  • Pierre Godin, Daniel Johnson, t. 2, Éditions de l'Homme, .
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