La commune est composée d'une quarantaine de hameaux[1] : Hébécrevon (bourg principal), la Jugannière, Bellevue, la Fontaine des Bains, la Rairie, l'Hôtel Caruel, la Nouillerie, le Rouloux Godard, la Varinière, la Cauvinière, le Mesnil Guillaume, Survire, Rajon, la Crevonnière, la Planquette, la Vacellerie, la Lande, le Couvert, la Croix de Pirou, la Marcandière, la Herbinière, le Castillon, la Corbinière, la Communière, la Besnardière, Saint-Vast, l'Hôtel Dolley, la Scierie, le Boscq, la Hersière, le Chêne au Loup, la Dorière, la Girandière, la Haye, la Viesrie, Castel (château), l'Hôtel Roussel, la Bucaille, la Picardière, la Couesnerie, la Roque (château).
Au sud d'Hébécrevon se trouve le bois de Mingrey.
Un éco-hameau de vingt-cinq logements a été construit en 2011[2]. Le bocage existant est maintenu, les eaux pluviales gérées en surface, les voiries allégées, les propriétaires conseillés par le CAUE.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes anciennes herberto Quevron (1232), herberto Chevron (1280).
Le toponyme Hébécrevon signifie littéralement le chevron d'Herbertus ou lechevron d'Hébert. Ce chevron (un quevron ou crevon, en langue normande) était une poutre faisant fonction de petit pont de bois permettant de franchir un petit affluent de la Vire. Il est précédé du nom de baptême germanique Herbert, extrêmement fréquent en Normandie, plus communément sous la forme Hébert (qui a survécu comme nom de famille normand) par amuissement du /r/ devant consonne, phénomène fréquent dans cette province (cf. Bernard > Bénard). On retrouve Hébert dans une pléthore de toponymes normands : Hébertot, Héberville, Hébécourt, Thuit-Hébert, Pont-Hébert, Saint-Martin-le-Hébert, etc.
Les hameaux en Y-ère, Y-erie, Hôtel Y sont des constructions plus récentes. À l'origine, ils désignent la ferme de la famille Y. Jugannière = ferme des Jugan ; Rairie = ferme des Raire ; Hôtel Caruel = ferme des Caruel ; Nouillerie = ferme des Nouiller ; Varinière = ferme des Varin ; Cauvinière = ferme des Cauvin ; Crevonnière = ferme des Crevon ; Vacellerie = ferme des VAcelle ; Marcandière = ferme des Marcand ; Herbinière = ferme des Herbin ; Corbinière = ferme des Corbin ; Communière = ferme des Commun ; Besnardière = ferme des Besnard ; Hôtel Dolley = ferme des Dolley ; Hersière = ferme des Herse ; Dorière = ferme des Dore ; Girandière = ferme des Girand ; Viesrie = ferme des Viese ; Hôtel Roussel = ferme des Roussel ; Bucaille = ferme des Bucaille ; Picardière = ferme des Picard ; Couesnerie = ferme des Couesne.
Survire désigne le hameau sur les bords de la Vire.
Histoire
Des fouilles réalisées au lieu-dit La Couesnerie ont mis au jour une occupation gauloise[3].
Luc Duchemin de la Haulle (1611-1686), lieutenant-général du bailli du Cotentin, député des États de Normandie aux États généraux de Tours, est seigneurdu Mesnil-Guillaume et d'Hébécrevon[4].
Hébécrevon et ses eaux furent l'objet de plusieurs livres écrits au tout début du XVIIe siècle, notamment par Guillaume Destouteville, médecin à Saint-Lô, auteur en 1613 d'un petit livre rare de 39 pages, Discours véritable des vertus et propriétés des eaux médicinales d'Hébécrevon, dédié à Charles de Matignon, comte de Torigni-sur-Vire et également baron de Saint-Lô.
Dans le même temps, Jacques Cahagnes, médecin, né à Caen en 1548, a rédigé sur le même sujet deux autres ouvrages. Le premier, en 1612, Jacobini Cahagnesii, professoris regii, de aquâ fontis Hebecrevonii proelectio et le second en 1614, Censori proelectionis de aquâ fontis Hebecrevonii, sub nomine Francisci Chicotii ementito, Jacobi Chagnesii responsio.
La même année, en 1614, le sieur de Maynes écrivit sur cette question et en réponse aux calomnies dont était victime Jacques Cahagnes Répartie en faveur de M. de Cahagnes des eaux d'Hébécrevon, près Saint-Lô, par le sieur de Maynes, contre un libelle scandaleux.
Enfin, Hubin, sieur de la Bastie, converti au culte protestant, écrivit en 1617 un ouvrage curieux dénommé « La fontaine de Jouvence de la France, au village d'Hébécrevon près S-Gisles en Costentin ». Les eaux minérales d'Hébécrevon et Saint Gisles étaient en effet alors très appréciées par les protestants de Normandie et de Bretagne. De nos jours, la « fontaine de jouvence » n'est plus guère connue que par les randonneurs locaux.
Louis II de Bourbon (1621-1686), dit le Grand Condé, viendra de nombreuses fois soigner ses rhumatismes à la Fontaine des bains d'Hébécrevon. Il séjournait alors au château d'Amigny chez Leroy d'Amigny[5].
En 2021, la commune comptait 1 137 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Hébécrevon[10]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2].
L'ensemble du village actuel est le résultat de son histoire moderne et du bombardement massif lors de l'opération Cobra, épisode de la bataille de Normandie en . Il subsiste toutefois deux anciens châteaux.
L'église Saint-Martin moderne construite en poudingue est « caractéristique des édifices religieux modernistes réalisés à la Reconstruction ». Elle a été construite entre 1952 et 1955[15]. Elle a obtenu le label « Patrimoine du XXe siècle » par le ministère de la Culture[16]. Elle abrite onze verrières contemporaines.
Le château de la Roque et son parc. Il a été construit au XVIe siècle, et, a appartenu à Raymond Delisle (1943-2013), ancien champion cycliste. Les façades et les toitures de ses bâtiments ont été inscrites à l'inventaire des Monuments historiques par arrêté du [17].
Le Castel, construit à la fin du XVIe siècle est également inscrit à l'inventaire des monuments historiques par arrêté du [18]. Salch y signale des vestiges de l'époque médiéval[19].
La Fontaine des Bains, source dite « La Fontaine de Jouvence », fréquentée depuis Louis XIII.
Personnalités liées à la commune
Erich Marcks (1891-1944), général allemand de la Seconde Guerre mondiale, mort dans la commune des suites d’une attaque aérienne, le , quelques jours après le Débarquement.
Voir aussi
Bibliographie
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 109.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 246.
↑Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
↑L'éco hameau du village d'Hébécrevon, Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info, 2011, consulté le 18 août 2011
↑Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN978-2-8151-0790-7), « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », p. 13.
↑Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN2-86535-070-3, OCLC1078727877), p. 606 (cf. Hébécrevon).