Jacques de Bourbon (1870-1931)Jacques de Bourbon
Portrait du duc d'Anjou et de Madrid vers 1911 per Hermann Torggler. Col. Inigo Perez de Rada, Madrid. Titres Prétendant légitimiste aux trônes de France et de Navarre –
Prétendant carliste au trône d’Espagne –
Signature Jacques de Bourbon (en espagnol : Jaime de Borbón y Borbón-Parma), né à La Tour-de-Peilz, près de Vevey, dans le canton de Vaud, en Suisse, le , et décédé à Paris (8e arrondissement) le , aîné des Capétiens chef de la maison royale de France[1],[2] et chef de la maison de Bourbon, qui porte les titres de courtoisie de duc d’Anjou et duc de Madrid, est le prétendant légitimiste au trône de France sous le nom de Jacques Ier et le prétendant carliste au trône d'Espagne sous le nom de Jacques III, de 1909 à 1931. BiographieJeunesseSon état civil complet est : Jaime Pío Juan Carlos Bienvenido Sansón Pelayo Hermenegildo Recaredo Álvaro Fernando Gonzalo Alfonso María de los Dolores Enrique Luis Roberto Francisco Ramiro José Joaquín Isidro Leandro Miguel Gabriel Rafael Pedro Benito Felipe de Borbón y Borbón-Parma (traduction française : Jacques Pie Jean Charles Bienvenu Samson Pélage Herménégilde Recarède Alvare Ferdinand Gonzalve Alphonse Marie des Douleurs Henri Louis Robert François Ramire Joseph Joachim Isidore Léandre Michel Gabriel Raphaël Pierre Benoît Philippe de Bourbon). Il est baptisé à La Tour-de-Peilz le , avec pour parrain son grand-oncle le comte de Chambord et pour marraine sa grand-mère paternelle la comtesse de Montizon. Jacques est le seul fils de Charles de Bourbon, duc de Madrid, prétendant légitimiste aux trônes de France et de Navarre, et, prétendant carliste au trône d’Espagne, et de sa première épouse Marguerite de Parme. Le , il est proclamé prince des Asturies par les carlistes, en tant que fils de Charles VII, roi des Espagnes et des Indes, c’est-à-dire du duc de Madrid. Jacques de Bourbon fait toutes ses études chez les Jésuites, d’abord à Paris, à l’école de l’Immaculée-Conception (au no 24 de la rue de Vaugirard) jusqu’en 1881, puis au collège de Beaumont (en Angleterre), et enfin au collège de Stella Matutina de Feldkirch (Autriche). Le à Goritz, il assiste aux côtés de son grand-père, de son père et de son oncle aux obsèques d’Henri d’Artois, comte de Chambord, prétendant légitimiste au trône de France. Selon les légitimistes, ce décès faisait de Jacques de Bourbon un fils de France, en tant que fils du nouveau dauphin de France, son père le duc de Madrid, lui-même fils aîné du nouveau chef de la maison de Bourbon et aîné des Capétiens, Jean de Bourbon, comte de Montizon. Puis à la mort de son grand-père, le , Jacques devient le nouveau dauphin de France pour les légitimistes. FiançaillesIl fut envisagé un mariage avec sa cousine la princesse Mathilde de Bavière, fille du roi Louis III. Cependant cette dernière épousa un prince de Saxe-Cobourg[3]. Mais une union avec la princesse Louise d’Orléans, ou encore avec la princesse Patricia de Connaught et une nièce du Kaiser furent également envisagée[4],[5]. L’union qui fut probablement la plus sérieuse, fut envisagé en 1886 lorsque le pape avança l’idée d’unir Jacques avec l’infante Maria de las Mercedes, princesse des Asturies, dans l’espoir de pouvoir réconcilier les deux branches. La mère de Jacques, Marguerite de Parme donna son accord pour le projet, mais Don Carlos refusa catégoriquement. Le Courrier de l’Aude avance l’hypothèse que la Reine-régente d’Espagne aurait pu sembler d’accord avec ce projet qui aurait mis fin à la guerre civile datant de 1883[6]. Enfin, l’Infant Jacques fut « fiancé » en 1906 avec une archiduchesse d’Autriche, soit Marie-Henriette, soit Marguerite ou alors Maria Annonciade[7]. Les journaux remarquèrent même qu’une réunion de famille avait lieu chez l’archiduchesse Marie-Thérèse, mère de Marie Annoniade[7]. Carrière militaireEn 1890, il entre à l’académie militaire autrichienne de Wiener-Neustadt (près de Vienne), où il fait son apprentissage militaire. En 1896, le tsar Nicolas II l'accepte dans l’armée impériale russe, dans laquelle il est officier d'abord comme enseigne dans le 24e régiment des dragons de Loubny puis au régiment des hussards de Grodno (ru) dans la garde impériale russe. Il est en poste en Pologne[8] aux frontières du Turkestan, de l'Afghanistan et de la Perse[9]. Il participe à la guerre des Boxers en Chine en 1900, retracée dans le film Les 55 Jours de Pékin et à l'occupation russe de la Mandchourie. Atteint par le typhus, il part en convalescence à Nagasaki au Japon où il rencontre Pierre Loti[10]. Il combat aussi dans la guerre russo-japonaise en 1904 en Mandchourie comme officier d'état-major au Ier corps d'armée. Il y obtient la croix de l'ordre de Saint-Vladimir[11]. Il voyage beaucoup, notamment en Indochine où il se lie d'amitié avec le gouverneur général, Paul Doumer, futur président de la République française. Après avoir quitté l'armée russe avec le grade de colonel de hussards en 1909, il s’installe en Autriche, au château de Frohsdorf, hérité de sa grand-tante la comtesse de Chambord, morte en 1886. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, Jacques de Bourbon est placé aux arrêts dans son château de Frohsdorf - officiellement pour son grade dans l'armée russe, en fait pour avoir appelé ses partisans à soutenir la France. On lui donne la possibilité de choisir entre la captivité pour la durée de la guerre et l'exil - il part alors pour la Suisse[12]. Prétendant légitimiste aux trônes de France et d'EspagneAu décès de son père le , les légitimistes français le reconnaissent comme roi de France et de Navarre sous le nom de Jacques Ier, et les carlistes espagnols comme roi des Espagnes et des Indes sous le nom de Jacques III. Il prend les titres de duc d'Anjou et de Madrid. Il porte les insignes des ordres du Saint-Esprit et de la Toison d'or lors des obsèques de son père à Varèse le suivant[13]. Jacques de Bourbon s'affirma à plusieurs reprises chef de la Maison de France ou de la Maison de Bourbon, et successeur des rois de France. Il revendiqua le port des pleines armes de France contre le duc d'Orléans[1] et la grande maîtrise des ordres royaux, comme il l'affirme en particulier dans une lettre à M. Cathelineau : « J'accueille avec la même incrédulité l'information que vous me rapportez, selon laquelle le Duc d'Orléans parait quelquefois avec le Collier de Saint Esprit, qui est mon apanage exclusif. Le Chef de la Maison de Bourbon, c'est moi; moi qui, dans ma lettre aux souverains, à l'occasion de la mort de mon cher et regretté père, ai solennellement déclaré que j'entendais revendiquer tous les droits et prérogatives qu'il me transmettait en dépôt; moi qui tiens du comte de Chambord, avec le château de Fröhsdorf, les reliques, les archives et les papiers de la monarchie légitime, ainsi que la maîtrise des ordres royaux. S.A.R. le duc d'Orléans est d'autant moins qualifié pour faire un chevalier du Saint-Esprit, ou pour s'approprier cet ordre, qu'il est le tout a fait dernier dans notre arbre généalogique, et que sa branche ne peut produire la moindre prétention qu'après la complète extinction non seulement de la mienne, mais encore de de celles d'Espagne, des Deux-Siciles et de Parme. »[14] C'est lui qui, en temps qu'ainé des Bourbons, conduit sa cousine Zita de Bourbon-Parme à l'autel pour son mariage avec l'archiduc Charles d'Autriche. Le couple devient en 1916, le dernier couple impériale d'Autriche[15]. De plus, il semble que malgré son statut de prétendant aux trônes d’Espagne et de France, il a entretenu de très bonnes relations avec les souverains européens tels que la grande-duchesse Charlotte, la reine Élisabeth de Belgique[N 1], le prince héritier Rupprecht de Bavière ou encore le prince Paul de Yougoslavie[16]. Après la Première Guerre mondiale, il prend donc le titre de duc d’Anjou, en tant qu'aîné des descendants du roi Philippe V d'Espagne (1683-1746), né Philippe de France, duc d’Anjou. Ce titre d'attente sera par la suite repris par la plupart des prétendants légitimistes jusqu'à aujourd’hui. De son côté Philippe VI, actuel roi d’Espagne porte un écu aux armes d’Anjou (à savoir, « d'azur à trois fleurs de lis d'or et à la bordure de gueules »), placé au centre des armes d'Espagne. En 1923, il fonde l'ordre de la Légitimité Proscrite destiné à reconnaître les mérites de ses partisans carlistes les plus loyaux et en particulier de ceux qui auraient été persécutés et auraient souffert du fait de leur foi politique[17]. Jacques de Bourbon vit une partie de son temps à Paris, où il a un pied-à-terre au no 43 de l'avenue Hoche, dans le 8e arrondissement. C'est là qu’il meurt, d’une angine de poitrine, le à 19 h 30, quelques jours après s'être réconcilié avec son cousin exilé l'ancien roi Alphonse XIII, qu'il fait chevalier[18] de l’ordre du Saint-Esprit[N 2] le . Décès et successionSon acte de décès (no 1628) le mentionne comme « Jaime, Charles, Alphonse, Philippe de Bourbon, Duc d’Anjou et de Madrid, domicilié au château de Frohsdorf (Autriche) », l’employé de l'état civil ayant écrit le premier prénom en espagnol et ayant omis de nombreux prénoms parmi les siens. Ses obsèques françaises[N 3] ont lieu le à Paris, en l'église Saint-Philippe-du-Roule, en présence d’Alphonse XIII et de nombreux Bourbons. L’ancienne famille royale espagnole est donc présente, à la grande stupéfaction des journaux, en effet, en plus de l’ancien roi, son épouse, leurs deux filles ainsi que le comte de Barcelone et le duc de Ségovie assistent à la cérémonie[20],[21]. Le duc d'Anjou et de Madrid est ensuite[19] inhumé le à Viareggio (près de Lucques, en Italie), en la chapelle de la Tenuta Reale (« domaine royal ») — appelée aussi Villa Borbone (it)[22],[N 4] (« villa Bourbon ») —, en présence[23] de son oncle Alphonse de Bourbon, âgé de 82 ans, qui lui succède comme prétendant légitimiste au trône de France et comme prétendant carliste au trône d'Espagne. DécorationsOrdres dynastiques français et espagnolsEn qualité de chef de la maison de Bourbon et prétendant légitimiste au trône de France, et comme prétendant carliste au trône d’Espagne, Jacques de Bourbon revendiquait la grande maîtrise des ordres dynastiques traditionnels[24],[25]. Ordres dynastiques françaisComme prétendant légitimiste au trône de France, il revendiquait la grande maîtrise des ordres suivants :
Ordres dynastiques espagnolsComme prétendant carliste au trône d'Espagne, il revendiquait la grande maîtrise des ordres suivants :
Ordres sous la protection du roi d'Espagne
Décorations militaires
TitulatureEn FranceLes titres portés par les membres de la maison de Bourbon n'ont pas d'existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le chef de maison. Aîné des descendants de Louis XIV, Jacques de Bourbon a porté les titres suivants :
En raison de sa position de chef de la maison de Bourbon, mais surtout d'aîné des Capétiens, Jacques de Bourbon était de facto le chef de la maison royale de France, il se revendiquait comme tel dans ses proclamations[2]. Galerie
Voir aussiArticles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes
Références
Bibliographie
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