Jazz dans la nuit présente un « bal nocturne dans un parc, au son d'un big band complice d'amours furtives »[1]. Le poème est de René Dommange, alors directeur des éditions Durand, qui offrit le manuscrit de son texte à Roussel[2].
Mélodie
Albert Roussel compose la mélodie en 1928[1]. Le manuscrit autographe porte la date « Paris, ». La partition est écrite pour voix aiguë (ténor ou soprano) et piano et dédiée à Mme René Dommange[2].
Jazz dans la nuit est publié par Durand en 1929. La même année, l'éditeur publie dans un recueil intitulé Six mélodies une traduction en anglais de l’œuvre due à Rosa Newmarch(en) : Jazz at night[2].
La pièce est redonnée quelques jours plus tard, à Bruxelles, à la salle de musique de chambre du Palais des Beaux-Arts, le , par Régine de Lormoy et le compositeur[2].
Analyse
Selon le musicologue Gilles Cantagrel, « à quelques exceptions près, le récit vocal demeure bien découpé, en phrases souvent ascendantes épanouies dans l'aigu[1] ».
L'ambiance jazz est stylisée dès l'introduction du piano[1], dont les sonorités « imitent celles du jazz band[4] », et par la ligne mélodique, qui « souligne le timbre du saxophone évoqué par les allitérations nasalisantes du texte : « en sanglotant de longues et très tendres plaintes »[4] ». Damien Top juge ainsi que Jazz dans la nuit« témoigne d'une parfaite assimilation de l'idiome jazzistique (ragtime et foxtrot)[4] ».
Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p.