Jean-Luc Jeener a toujours prôné un théâtre d'incarnation ; l'acteur devenant le personnage dans un grand souci de vérité psychologique[2]. Licencié en théologie, il défend un théâtre chrétien[3].
Âgé seulement de dix-huit ans, Jean-Luc Jeener fonde La Compagnie de l'Élan en 1968 au lycée Janson-de-Sailly à Paris[4] en représentant le Dom Juan de Molière. Mais ce n'est qu'en 1976 que la troupe acquiert une existence officielle sous la co-direction de Jean-Luc Jeener et Éric Laborey[5]. Elle se produit d'abord avec des moyens de fortune dans différents lieux parisiens (Conciergerie, théâtre Essaïon, etc.), alternant spectacles pour enfants et œuvres plus monumentales, comme L'An Mil (1980) à la Cité universitaire. Sont également représentées les premières pièces de Jean-Luc Jeener (Le Rachat, Histoire de Roi, Les Méfaits de Tchekhov) ainsi que les œuvres de dramaturges alors peu connus en France, dont Wole Soyinka (Le Sang fort en 1977 [6] et Les Gens des Marais en 1979), futur lauréat du prix Nobel de littérature[5]. On trouve alors parmi les familiers de la compagnie, Yasmina Reza, Pascale Roze, Dominique Economidès et Élisabeth Tamaris[7].
Malgré la mort prématurée d'Éric Laborey en 1982, à l'âge de 32 ans, Jean-Luc Jeener poursuit l'aventure. En 1986, la Compagnie s'installe à la crypte Sainte-Agnès, sous l'église Saint-Eustache. En neuf ans, Jean-Luc Jeener y met en scène une dizaine de spectacles, le plus souvent des grandes œuvres du répertoire : Phèdre, Bérénice, Bajazet, Le Misanthrope, Tartuffe, Le Cid, Le Roi Lear, etc.
En , il crée avec des amis comédiens le théâtre du Nord-Ouest qu'il dirige depuis lors.
Depuis son ouverture, le théâtre du Nord-Ouest a accueilli plus d'une centaine de créations, et Jean-Luc Jeener y a mis en scène lui-même une quarantaine d'auteurs. En alternance avec des saisons consacrées à des auteurs contemporains, le théâtre du Nord-Ouest propose des saisons consacrées à l'intégrale de l'œuvre de grands dramaturges comme Racine, Molière, Shakespeare, Victor Hugo, Henry de Montherlant ou August Strindberg.
Jean-Luc Jeener, Pour en finir avec les intermittents du spectacle, Neuilly, éd. Atlande, coll. « Coup de gueule et engagement », , 123 p., 18 cm (ISBN978-2-35030-198-3, BNF42641758)
Jean-Luc Jeener, Sans miroir, la société est condamnée à mourir : pour un théâtre incarné, Montrouge, éd. Bayard, coll. « Christus. Spiritualité et politique », , 136 p., 18 cù (ISBN978-2-227-48672-0, BNF43633707)
Jean-Luc Jeener, Pour en finir avec la langue de Shakespeare, Neuilly, éd. Atlande, coll. « Coup de gueule et engagement », , 160 p., 18 cm (ISBN978-2-35030-261-4, BNF43813474)
Jean-Luc Jeener, Pour en finir avec le christianisme ?, Neuilly, éd. Atlande, coll. « Coup de gueule et engagement », , 175 p., 18 cm (ISBN978-2-35030-352-9)
Jean-Luc Jeener, Pour en finir avec le théâtre ?, Neuilly, éd. Atlande, coll. « Coup de gueule et engagement », , 128 p., 21 cm (ISBN978-2-35030-420-5, BNF45239309)
Jean-Luc Jeener, Pour en finir avec la critique dramatique, Neuilly, éd. Atlande, coll. « Coup de gueule et engagement », , 160 p., 18 cm (ISBN978-2-35030-488-5)
Jean-Luc Jeener, Pour en finir avec la mort, Neuilly, éd. Atlande, coll. « Coup de gueule et engagement », , 160 p., 18 cm (ISBN978-2-35030-557-8)
Jean-Luc Jeener, Pour en finir avec la culture, éd. Atlande, , 200 p.