Jurassien
Le jurassien est un dialecte de la langue francoprovençale parlé dans le sud de la Franche-Comté (géographiquement dans le massif du Jura et plus particulièrement dans le département du même nom, le sud du Doubs parlant burgondan). Le terme jurassien est également employé parfois pour désigner le franc-comtois, dialecte d'oïl parlé dans le nord de la Franche-Comté et dans le canton du Jura en Suisse. DomaineLe jurassien est considéré comme un dialecte de la zone franco-provençale, il couvre les trois quarts du département du Jura hors la zone de Dole. Il est parlé notamment à Lons-le-Saunier. La moitié sud du département du Doubs emploie un dialecte proche, le burgondan. ÉtudesLe jurassien comme les langues voisines a fait l'objet de nombreuses études aux XIXe et XXe siècles :
En 1979, la publication la plus importante est le Glossaire du parler haut-jurassien de Paul Duraffourg, Alice et Roland Janod, Cathie Lorge et André Vuillermoz. En 1994, la publication d'un Essai Le Parler du Jura du poète Patrick Simon qui est encore aujourd'hui en vente en sur le site de l'éditeur Lacour/Olle[1]. En 1995, la publication du livre sur les Études du jurassien et La Particularité du français parlé dans la Région de Morez, Haut-Jura de Jaqueline Robez-Ferraris ToponymieVillages et communes en Dialecte du Jura Abergement-lès-Thésy • Ôbérdzoma
Hameaux et Anciennes Communes en Dialecte du JuraGranges-sur-Baume • Grandzës-tsu-Bâme
Village ayant une toponymie jurassienne
GraphieIl n'existe pas de graphie commune, ni de dialecte unifié. On peut toutefois dégager des traits communs aux différents parlers. Les traits les plus caractéristiques sont le g et le j français qui deviennent dz, le ch devient ts, le s devient parfois ch. Par exemple : jour = dze (Salins); chien = tsin (Mignovillard) Les mots singuliers masculins terminés par e en français deviennent ou ; au féminin ils deviennent o ou a. Dans beaucoup de cas, les mots pluriel ne se terminent pas par es mais par et. GrammaireÀ Salins, on distingue deux groupes de verbes : le premier groupe français er devient i ou reste er (acheter : oster ; marcher : martsi); les deuxième et troisième groupes n'ont pas de règles. À la Chapelle-des-Bois, LB Moine distingue quatre conjugaisons : les terminaisons en er (équivalent au 1er groupe français), i (équivalent aux verbes en ir et er), ae (équivalent aux verbes oir) et re (comme en français). Exemple de conjugaison (Le Vaudioux ) : Verbe « Aimer » à l'indicatif :
dz'aime : j'aime t'aimes : tu aimes il/ell'aime : il ou elle aime nous aimins : nous aimons vous aimez : vous aimez il/le aimant: ils ou elles aiment
dz'aiméve : j'aimais t'aiméves : tu aimais il/ell'aiméve : il ou elle aimait nous aimiins : nous aimions vous aimévëz : vous aimiez il/le aimévant : ils ou elles aimaient
dz'aimerou : j'aimerais t'aimerous : tu aimerais il/ell'aimerou : il ou elle aimerait nous ameriins : nous aimerions vous aimeriëz : vous aimeriez il/le aimeriants : ils ou elles aimeraient LittératureLe jurassien est assez pauvre en production littéraire et, contrairement au franc-comtois, il n'y a plus aucun auteur écrivant en jurassien. Les textes les plus significatifs sont les Noëls d'Arbois, rapportés par Max-Buchon et JL Billot et surtout l'histoire de Vise-lou-Bu. Ce conte est sans doute le récit le plus connu de la littérature jurassienne. Il raconte les aventures d'un Jurassien de Chapelle-des-Bois qui s'engage dans l'armée du roi et va combattre l'ennemi où il tire grand honneur. L'histoire se situerait en 1721 quand les Français s'affrontent à l'empereur Charles VI aux environs de Schelestadt. Elle se base sur un personnage réel, Claude-Antoine Pagnier-Bezet (1693-1779) et aurait été écrite par l'Abbé Blondeau en 1781, selon les suppositions de Léon Bourgeois. TextesTiré du livre Contes et légendes de Franche-Comté :
Texte sur le Vaudioux
Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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