Figure clef de la scène cinématographique espagnole des années 1940 et 1950, il s'est fait connaître avec Marcelin, Pain et Vin. Ses films ont été en lice, une fois pour l'Ours d'or à la Berlinale et à plusieurs reprises pour la Palme d'or au festival de Cannes, où il a fait partie du jury en 1958.
Biographie
Né László Vajda, il est le fils d'une soprano[6] et du célèbre acteur, réalisateur et décorateur du même nom, László Vajda (connu en français sous le nom Ladislaus Vajda). Il a commencé sa carrière en tant que scénariste dans des films muets autrichiens et allemands, et a travaillé comme monteur dans les années 1930 aux côtés de Billy Wilder et Henry Koster. Au cours de ces années, il a également travaillé comme directeur artistique. Il a été le scénariste de Loulou de Georg Wilhelm Pabst (1929), l'un des films les plus célèbres du cinéma muet.
Les années 1950 sont marque l'apogée de sa carrière. Dans les films de cette période, se fait sentir l'influence du réalisateur allemand Fritz Lang, en particulier dans ses atmosphères suggestives, sa dynamique narratif et son esthétique dérivée de l'expressionnisme allemand, qu'il n'a jamais abandonnée. Un des premiers films de cette période est La Charge infernale (1953), avec Pepe Isbert. Mais c'est avec Marcelin, pain et vin (1955) que Vajda obtient son plus grand succès international, mettant en scène Pablito Calvo devient célèbre dans le rôle d'un garçon abandonné recueilli par un couvent de frères franciscains. S'inscrivant dans le genre du cinéma religieux, très prisé par le régime franquiste, il parvient à dépasser les stéréotypes grâce à un traitement imaginatif du sujet[6]. Le même Pablito Calvo jouera dans Le Muchacho (1956) et Un ange est passé sur la ville (1957), dans lequel figurent également Pepe Isbert et la vedette internationale Peter Ustinov. Pour ce dernier film, l'ambiance new-yorkaise reconstituée de manière convaincante dans la banlieue de Madrid[6].
L'un des titres les plus marquants de Vajda est Ça s'est passé en plein jour (1958), un thriller sur un tueur en série de jeunes filles, coproduit par l'Espagne, l'Allemagne et la Suisse, et adapté du roman du Suisse Friedrich Dürrenmatt, qui a également écrit le scénario du film[10]. Des années plus tard, l'auteur suisse publiera le scénario sous forme de roman sous le titre La Promesse (1958). Trois autres versions de la même histoire ont été réalisées, la plus récente étant The Pledge (2001), réalisée par Sean Penn et interprétée par Jack Nicholson.