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Le Train bleu (restaurant)

Le Train bleu
Image illustrative de l’article Le Train bleu (restaurant)
Image illustrative de l’article Le Train bleu (restaurant)
Entrée du restaurant Le Train bleu dans le hall de la gare Paris-Gare de Lyon.
Présentation
Coordonnées 48° 50′ 42″ nord, 2° 22′ 24″ est
Pays Drapeau de la France France
Ville Paris
Adresse Gare de Lyon
Place Louis-Armand
75012 Paris
Fondation 1901
Site web http://www.le-train-bleu.com
Informations
Chef cuisinier Samir Balia
Type de cuisine Restaurant gastronomique
(Voir situation sur carte : 12e arrondissement de Paris)
Le Train bleu
Le Train bleu
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Le Train bleu
Le Train bleu
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Le Train bleu
Le Train bleu

Le Train bleu est un restaurant gastronomique de style néo-baroque et Belle Époque des années 1900 situé au 1er étage du hall de la gare Paris-Gare de Lyon dans le 12e arrondissement de Paris. Sauvé de la démolition par André Malraux en 1966, il est classée en partie au titre des monuments historiques depuis 1972 par Jacques Duhamel.

Historique

Création et inauguration

Ce restaurant dû à l'architecte Marius Toudoire, fut construit, sous sa direction, à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900[1]par la Compagnie du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) sous le nom de « Buffet de la Gare de Lyon »[2], en même temps que le Grand Palais, le Petit Palais ou le pont Alexandre-III. Le président de la République française Émile Loubet l'inaugura le 7 avril 1901.

Vue intérieure du Train Bleu.

On y accède depuis les quais par un grand escalier à double révolution. À l'origine, les cuisines se trouvaient dans les combles, les plats étant acheminés par sept monte-charges électriques. Il y a une hauteur de 8 mètres sous plafond[3].

Les premiers concessionnaires du Buffet furent à l'ouverture, Mrs Court et Jubier, dont ce dernier était également propriétaire à partir de 1908 de « l'hôtel Paris-Lyon-Palace » situé rue de Lyon, présenté comme une annexe du Buffet de la Gare. Fernand Guiraud, leurs succéda en 1928, jusqu'à son décès en 1962. Georges Neu (1893-1978) qui était entré à l'âge de 14 ans au Buffet après avoir pris la direction aux côtés de Fernand Guiraud, transmis le restaurant avant son décès à Albert Chazal (1923-2017) qui avait exercé la fonction de directeur auprès de lui[4].

En 1963, ce dernier, le rebaptisa Le Train bleu en hommage au mythique Train bleu « Paris-Vintimille » de 1868 (Train express Paris-Marseille-Nice-Monaco-Vintimille qui suit la route du bord de mer de la Côte d'Azur le long de la mer Méditerranée)[5].

Un restaurant représentatif des années 1900

Le buffet P.L.M, ancêtre du Train bleu, en 1900
Vue sur le hall de la gare de Lyon depuis l'escalier d'accès au restaurant Le Train bleu.

Les salles du restaurant, le salon doré ou petit salon, la grande salle, les salons tunisien et algérien, les passages et leur décor sont classées aux monuments historiques[6].

L'intérieur est digne d'un musée des années 1900, chargé de sculptures, dorures, moulures, lustres, mobiliers d'apparat, fauteuils club et de 41 vastes peintures décoratives sur les murs et plafonds représentant les grandes étapes parcourues par la Compagnie PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) et des événements de 1900, peints par certains des peintres les plus en vogue à l'époque : Charles Bertier, Eugène Burnand, Antoine Calbet, Ulpiano Checa y Sanz, Eugène Dauphin, Guillaume Dubufe, François Flameng, Henri Gervex, Gaston de La Touche, Max Leenhardt, Albert Maignan, Frédéric Montenard, Jean-Baptiste Olive, Albert Rigolot, Édouard Rosset-Granger, Paul Saïn,Gaston Casimir Saint-Pierre, Raymond Allegre, René Billotte, Paul Buffet, François Cachoud, Mario Carl-Rosa, Maurice Chabas, Gilbert Galland, Numa Marocchi de Belluci, Edmond Marie Petit-Jean et Paul Vayson.

Les immenses salles à manger ont toujours leurs caractéristiques d'origine, planchers polis, boiseries, banquettes en cuir, meubles de service en acajou, stuc doré luxuriant, nombreuses sculptures et peintures murales et sur les plafonds représentant des scènes de France. La trentaine de peintres qui ont œuvré comptaient parmi les meilleurs de leur temps, de sorte que l'on trouve ici une sélection caractéristique de la peinture française 1900. Au-dessus de l'escalier menant aux voies, on trouve une peinture murale de René Billotte (1846-1915) : il montre des motifs parisiens, à savoir le pont Alexandre-III et le palais de l'exposition universelle de 1900.

Les trois peintures du plafond de la grande salle sont dédiées aux trois plus grandes villes de France : Paris est une œuvre de François Flameng (1856-1923), qui créa aussi des fresques à la Sorbonne et à l'Opéra-Comique. Les deux autres sont signés par Guillaume Debufe (Lyon) et Gaston Casimir Saint-Pierre (Marseille). La peinture murale principale de la grande salle représente le théâtre d'Orange par Albert Maignan (1845-1908), on y découvre les portraits du président du PLM, Stéphane-Adolphe Dervillé, et du directeur général Gustave Noblemaire, ainsi que ceux des célèbres actrices d'alors Sarah Bernhardt et Réjane, du chanteur Jean Bartet et de l'écrivain Edmond Rostand. Les peintures représentant Villefranche et Monaco sont de Frédéric Montenard (1849-1926), le fondateur de la Société nationale des Beaux-Arts.

Au premier étage de la gare de Lyon à Paris, les fenêtres du Train Bleu donnant sur le parvis.

Dans la salle dorée, on trouve le tableau représentant Nice, la Guerre des Fleurs, d'Henri Gervex (1852-1929), un ami d'Auguste Renoir. Le peintre Jean-Baptiste Olive (1848-1936) a peint deux tableaux, Saint-Honorat et le Vieux-Port de Marseille. Olive, né à Marseille, avait une grande réputation en tant que peintre de marine. Une peinture d'Eugène Burnand (1850-1921) montre le massif du Mont-Blanc (Burnand est le créateur d'un célèbre panorama sur les Alpes bernoises qui voyagea pour une exposition itinérante à Anvers, Chicago, Genève et Paris).

De nombreuses personnalités du XXe siècle sont devenus des habituées du Train bleu et ont contribué au mythe dont Brigitte Bardot, Sarah Bernhardt, Coco Chanel, Jean Cocteau, Colette, Salvador Dalí, Jean Gabin, François Mitterrand[7], Marcel Pagnol, Réjane, Edmond Rostand, Francis Bacon ou le groupe allemand Kraftwerk[8],[9].

Depuis le , la Maison Rostang a cosigné une nouvelle carte gastronomique, dans la tradition du buffet de la gare. Le chef doublement étoilé Michel Rostang souhaite proposer une cuisine influencée par les produits de saison et régionaux emblématiques de la ligne historique Paris-Lyon-Méditerranée (PLM)[10],[11].

Le restaurant de 250 couverts dont les cuisines sont dirigées par le chef Samir Balia, entouré avec le personnel de salle d'une équipe de plus de 50 collaborateurs, propose une cuisine gastronomique française traditionnelle avec en vedette des classiques comme le saucisson pistaché en brioche, la côte de veau fermier rôtie « Foyot », le gigot d'agneau servi depuis des « voitures à tranches » devant le client, le steak tartare, le vacherin glacé « Train bleu » ou le Baba au rhum royal ambré « Saint James », accompagné d'une imposante carte de vins[12].

Les chefs cuisiniers résidents[13]

  • Le président de la société Le Train Bleu, Albert Chazal, avec le chef cuisinier, Jean Thauvin (au second plan) en 1988.
    Jean Thauvin (de 1963 à 1992),
  • Michel Comby (de 1992 à 2000),
  • André Signoret (de 2000 à 2004),
  • Jean-Pierre Hocquet (de 2004 à 2019), en collaboration avec Michel Rostang à partir de 2018[14],
  • Samir Balia depuis 2019, en collaboration avec Michel Rostang[15]

Réception critique

Le Train bleu a obtenu divers prix, dont celui du meilleur restaurant dans le secteur ferroviaire ainsi qu'un prix d'honneur en qualité de meilleur restaurant dans le monde du transport lors de la remise des FAB (Food and Beverage Airports and Railway-Stations)[16]. Le restaurant, toutefois, ne jouit pas forcément d'une grande popularité auprès des critiques gastronomiques ou de sa clientèle. Comme l'écrit le journal Le Monde en 2015 : « Le Train bleu est sans doute la seule table où l’on mange mal, classée aux monuments historiques. Paris regorge de déçus du Train bleu qui ajoutent souvent : “De toute façon ce sera pire dans le train” »[17]. Le journal parle d'assiette « toujours aussi tristounette, à la traîne, [qui fait] grise mine, entre frites mollassonnes et sauces sans âmes »[18]. Le critique gastronomique Gilles Pudlowski évoque un service « souriant, gentil tout plein », des plats qui ressemblent à du « sous-vide » ou à du « prêt à l’avance façon traiteur » et une carte des vins « aux tarifs exorbitants »[19] mais note à partir de 2018 un vrai renouveau avec l'arrivée de Michel Rostang[20],[21].

Rénovation

Géré depuis 1998, par le groupe « Select service partners », celui-ci entreprend en 2014 une importante rénovation du Train bleu, au détriment d'une partie du mobilier d'époque, partie intégrante du décor mais non protégé au titre des monuments historiques[22], qui a été mis à l'encan par vente aux enchères le [23].

Le restaurant a rouvert ses portes le . Les cuisines ont été entièrement modernisées[24]. Tous les décors et les fresques ont été nettoyés, restaurés, les murs repeints et les dorures repassées à la feuille d’or (la dernière restauration de ce type datait de 1992). Les parquets et l’ensemble du mobilier ont été refaits « à l’identique », cependant les fauteuils club chesterfield des salons n'ont pas été conservés. Les nouveaux fauteuils ainsi que les banquettes et les chaises arborent désormais la nouvelle couleur bleue.

Au rez-de-chaussée la brasserie a été précédemment transformée en « bar musical ».

Galerie

À ce jour, Le Train bleu est l'un des lieux célèbres les mieux conservés du Paris des années 1900.

Le Train bleu au cinéma

Parmi les films tournés au Train bleu, on compte[25],[26] :

Documentaires - émission de télévision

  • 1976 : Apostrophe, existe-t-il une nouvelle cuisine française, de Jean Cazenave, présenté par Bernard Pivot avec Paul Bocuse. Au cours de cette émission réalisée en direct, des cheminots firent irruption dans le restaurant pour exprimer leurs revendications[31]
  • 1993 : Chaud devant !! de Pascal Rémy (23"37') documentaire sur les rapports entre serveurs et cuisiniers. Diffusé sur Arte[32].
  • 2012 : Le Train Bleu, buffet des rois, roi des buffets, d'Armand Isnard, documentaire (52") Éditions RDM.

Bibliographie

  • Monographie, Le Train Bleu, Paris, 114.p. Éditions Presse Lois Unis Service 1991 (ISBN 2-908557-01-0)
  • Collectif, Guide des restaurants de Paris, Le Train Bleu, p.243 à 251. Éditions Gallimard 1993 (ISBN 2-7424-0009-5)
  • Pierre Faveton, Restaurants historiques de Paris, Le Train Bleu, p.64 à 70, collection Les essentiels du Patrimoine. Éditions Massin 2015 (ISBN 978-2-707-20907-8)
  • Pierre et Olivier de Lagarde, Dictionnaire amoureux du Patrimoine, Le Train Bleu, p.666 à 669. Éditions Plon 2019 (ISBN 978-2-259-25322-2)
  • Denis Saillard, Françoise Hache Bissette, Sabine Hartl, Olaf-Daniel Meyer, Restaurants historiques de Paris, Le Train Bleu, p.121 à 129. Éditions Citadelle & Mazenod 2019 (ISBN 978-2-85088-806-9)
  • François-Régis Gaudry & ses amis, On va déguster Paris, l'encyclopéguide qui dévore la capitale à pleines dents, Le Train Bleu, p.135. Éditions Marabout 2022 (ISBN 978-2-501-12533-8)

Notes et références

  1. « Un lieu mythique de Paris : de 1900 à nos jours (histoire) », sur le-train-bleu.com (consulté le ).
  2. Michel Chlastacz, Jean-Paul Masse, « Que sont les grands buffets devenus ? », La Vie du Rail,‎ , p. 10 à 17
  3. Clive Lamming, Paris au temps des gares : Grandes et petites histoires d'une capitale ferroviaire, Parigramme, 2011 (ISBN 978-2-84096-711-8), « Le mythique Train bleu », p. 117.
  4. Marcel Mongey, « Le Buffet de Paris-Lyon », La Vie du Rail, no 1159,‎ , p. 21 à 27
  5. La Reynière, « Sur les rails », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  6. Arrêté du ,Notice no PA00086570, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Solène Gressier, « Ali Baddou : ce jour où il a découvert qu’il sortait avec la fille de François Mitterrand », sur gala.fr, (consulté le ).
  8. Bruno Lesprit, « Avec Kraftwerk, l'électro embarque en première classe », Le Monde,‎ , p. 23 (lire en ligne)
  9. Roxana Azimi, « En 1971, le triomphe tragique de Francis Bacon au Grand Palais », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  10. « Le Train Bleu se met au goût du jour », sur lesechos.fr (consulté le ).
  11. Maurice Beaudoin, « Le Train Bleu, une cuisine française de grande tradition » Accès payant, sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  12. Alain Pignon, « Chroniques de Carcassonne et d'ailleurs: Le Train Bleu », sur alainpignon11.tumblr.com, 2015,2019, 2022 (consulté le ).
  13. Alain Pignon, « Cercle des anciens membres du personnel et amis du restaurant Le Train Bleu », sur facebook.com, (consulté le ).
  14. Anne Béric Le Goff, « Jean-Pierre Hocquet, la « Bête Humaine » du « Train Bleu » », sur paris-bistro.com, (consulté le ).
  15. Nicolas de Rabaudy, « Le Train bleu et La Maison Rostang, l'excellence de la cuisine de buffet de gare », sur slate.fr, (consulté le ).
  16. Le Train Bleu va s'offrir un lifting en fin d'année sur lefigaro.fr du 18 janvier 2013
  17. La SNCF rame en cuisine sur lemonde.fr du 15 octobre 2015
  18. Le Train Bleu manque le départ sur lemonde.fr du 16 janvier 2015
  19. Critique du restaurant sur gillespudlowski.com
  20. Gilles Pudlowski, « Paris 12e : le nouveau Train Bleu est arrivé ! », sur gillespudlowski.com, (consulté le ).
  21. Gilles Pudlowski, « Paris 12e : le Train Bleu sur de bons rails », sur gillespudlowski.com, (consulté le ).
  22. Didier Rykner, « La vente du mobilier du Train bleu : un scandale légal », sur La Tribune de l'art, 25 juin 2014.
  23. « Enchères express pour Le Train Bleu », sur Interencheres,
  24. Alexandra Michot, « Le Train Bleu va s'offrir un lifting en fin d'année », in lefigaro.fr, 17 janvier 2013.
  25. « Voyagez à bord du Train Bleu », L'Internaute.
  26. (en) « Most Popular Titles With Location Matching "Restaurant Le Train Bleu, Gare de Lyon, Paris 12, Paris, France" », Internet Movie Database.
  27. Jean Eustache, « La Maman et la Putain - Manger tiède et mou », sur YouTube, (consulté le ).
  28. Luc Besson, « Nikita (scène de la première mission) », sur YouTube, (consulté le ).
  29. (en) Natasha Edwards (ill. Alain Bouldouyre), Artistik Paris, Globe Pequot Press, coll. « Authentik », 2007, (ISBN 978-0-7627-4637-8), p. 139.
  30. (en) Kate Muir, « Film Reviews: Micmacs, The Times, 26 février 2012.
  31. Jean Cazenave, « Irruption au Train Bleu pendant l'émission Apostrophe de cheminots manifestants. », sur ina.fr, (consulté le ).
  32. Pascal Rémy, « Chaud devant !! », sur YouTube, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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