Le Village a reçu des critiques mitigées et certains ont exprimé leur déception quant au retournement final du film[1],[2]. Le compositeur James Newton Howard a reçu une nomination à l'Oscar de la meilleure musique pour sa partition. Le film a par ailleurs été un succès financier puisque pour un budget de 60 millions de dollars, il a rapporté 114 millions aux États-Unis et 142 millions à l'étranger, soit un total de 256 millions de dollars[3].
Synopsis
1897. Covington, une petite communauté isolée et auto-suffisante de Pennsylvanie aux États-Unis, vit dans la terrifiante certitude que des créatures dangereuses peuplent les bois entourant son village : « Ceux dont on ne parle pas » (« Those we don't speak of »).
Cette force maléfique est si menaçante que personne n'ose s'aventurer au-delà des dernières maisons, et encore moins pénétrer dans les bois qui marquent la frontière entre le territoire des villageois et celui des créatures, qu'un accord tacite de non-violation des frontières lie.
Afin d'éviter tout contact avec les créatures, la couleur rouge est bannie du village car elle est censée les attirer, tandis que le jaune qui protège les villageois de ces dernières est omniprésent.
Malgré la décision prise par les anciens du village de ne jamais retourner dans les grandes villes, le jeune Lucius Hunt, un garçon réservé mais déterminé, forme le projet de s'y rendre pour en ramener des médicaments. Mais quand son ami Noah, un jeune autiste, tente de l'assassiner, c'est à Ivy Walker, une jeune femme aveugle éperdument amoureuse de Lucius avec qui elle devait se marier, que revient cette mission dangereuse : chercher les remèdes nécessaires pour le soigner en traversant les bois interdits. Mais elle est bien loin de se douter de ce qui l'attend hors de ces bois.
Le film est initialement développé sous le titre The Woods[4], mais il était déjà pris par The Woods de Lucky McKee. Pour écrire son scénario, M. Night Shyamalan s'inspire, pour la partie dramatique, du roman Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë. Pour le thème de la communauté vivant dans la peur de créatures féroces et prédatrices, il s'est inspiré du film King Kong (Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, 1933)[6].
Une première version du script a été volée et mise sur Internet un an avant la sortie en salles, le script final dut être modifié.
Joaquin Phoenix avait déjà tourné sous la direction de M. Night Shyamalan dans Signes (2002). Adrien Brody avait quant à lui auditionné pour Signes, avant d'obtenir un rôle dans Le Village : « Ce personnage est bien différent de ce que j'ai pu jouer jusqu'ici. Je suis vraiment tombé dedans ! J'ai encore plus apprécié que d'habitude. Faire équipe avec Night est une vraie chance. Il a un merveilleux sens de l'humour, et j'ai pu travailler avec un réalisateur de mon âge. Nous avons beaucoup en commun »[6].
L'apparence de « Ceux dont on ne parle pas » (« Those we don't speak of ») a été modifiée au cours du tournage. À l'origine, les déguisements devaient être de forme animale, rappelant certaines coutumes guerrières amérindiennes. L'idée a été finalement abandonnée pour des raisons esthétiques et la production opte pour des créatures portant de longs manteaux rouges, qui devient la « mauvaise couleur » (« bad color ») dans le film[8].