Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
Orphelin à la suite de la mort de son père au cours de la Première Guerre mondiale, le jeune Maurice-Élie est élevé par sa mère et son grand-père à Montpellier[3]. Après le lycée, en 1927, il obtient l’autorisation d’entrer aux Beaux-Arts de la ville à condition de préparer architecture. Au bout d’un an, il persuade les siens de le laisser étudier à l’atelier de peinture. Il suit dans un premier temps une formation à l’École des Beaux-Arts de Montpellier ; puis en 1930, boursier de la ville de Montpellier en tant que pupille de la Nation[4], il entre aux Beaux-Arts de Paris.
En 1934, naissance de Francine, sa fille. Pour gagner sa vie, il se présente au professorat de dessin. Il est nommé à Bastia, puis en 1937 à Bordeaux. En 1939, 1940 et 1941, il fait la guerre dans les transmissions.
En 1943, il devient membre de la Société des artistes indépendants bordelais qui organise régulièrement des expositions d’artistes parisiens (Roger Bissière, André Lhote, Charles Walch, etc.) ; cela a sur lui une influence positive ; l’émulation artistique lui permet d’affirmer encore plus intensément son style. En 1948, il rencontre l’écrivain Raymond Guérin qui lui fait connaître Maurice Toesca, Marcel Arland et, plus tard, Jean Paulhan. Il illustre en 1950 une plaquette de Raymond Guérin Fragment testamentaire.
En 1949, il est choisi par Jacques Lassaigne, venu présider à Bordeaux la sélection régionale du prix de la jeune peinture. Il obtient le prix Drouant, soit la première mention du prix (quatrième prix sur plus de 90 concurrents, dont Lagrange, Lapoujade, Rebeyrolle, également mentionnés). Dans le jury figure Gaston Diehl qui l’a remarqué et l’invite au Salon de mai dont il est le fondateur. C’est la première manifestation de Sarthou auprès du public parisien avec deux toiles : Nature morte et Fenêtre ouverte. Il participera à ce salon jusqu’en 1963.
Il s’installe à Paris en 1950, où il est nommé professeur de dessin au lycée Henri-IV, ce qui lui permet d’exposer dans les salons de la capitale et d’être davantage reconnu.
À partir de 1950, autour de Jean Paulhan, se réunissent aux arènes de Lutèce, le dimanche matin, pour jouer aux boules : Maurice Toesca, Jérôme Lindon, Yves Berger, Claude Simon, André Bay, Marcel Jouhandeau, Sarthou.
François Desnoyer, qu’il a rencontré en 1951 au Salon de mai, le présente au marchand parisien Marcel Guiot, avec qui une relation d’amitié s’instaure ; à partir de 1955, Sarthou expose très régulièrement ses nouvelles œuvres dans la galerie de Marcel Guiot à laquelle il restera fidèle. Ceci n’empêche pas de nombreuses autres expositions particulières en France et à l’étranger. Au cours du temps, de nombreux musées, en France et à l’étranger, ainsi que d’autres institutions (conseil régional du Languedoc-Roussillon, Maisons de la culture, etc.) lui consacrent des expositions rétrospectives.
Il participe également à de nombreux salons : Salon de mai ; Salon d’automne qui fait un Hommage à Sarthou en 1979 ; Salon comparaisons ; Les peintres témoins de leur temps ; Le groupe des 109 ; Les Grands Prix de la Biennale de Menton ; La Biennale des Yvelines, etc. Enfin, il présente ses œuvres dans de nombreuses expositions de groupe.
En 1952, après son arrivée à Paris, il délaisse la côte basque et le bassin d’Arcachon (1937-1950) au profit du Languedoc et de la Provence. Il se fixe à Sète.
En 1956, il fait le portrait d’André Chamson pour Les Peintres témoins de leur temps.
En 1958, il abandonne le professorat de dessin pour ne se consacrer qu’à sa peinture.
En 1961, Jean-Albert Cartier organise une exposition « Dix peintres français autour de Jacques Villon » au Palais de la Méditerranée à Nice ; à cette occasion, Jean Paulhan écrit pour Sarthou une préface. Cette exposition sera présentée notamment au musée des beaux-arts de Nancy, à Tours et au Luxembourg.
En 1962, l’éditeur Jacques Vialetay lui demande d’illustrer Lou Biou de Folco de Baroncelli-Javon. Il exécute à Reims, dans l’atelier du maître verrier Simon deux vitraux pour l’église de Bouchevilliers, dont l’un, dans l’abside, voisine avec un vitrail de Jacques Villon.
En 1964, il sympathise avec le photographe Lucien Clergue, rencontré à Arles. Les deux couples, Lucien et sa femme Yolande, Sarthou et Dora, resteront amis jusqu’au décès de Sarthou en 1999 et de Dora en 2002. À Arles, il fait la connaissance de Michel Tournier qui écrira sur lui plusieurs textes dont une préface pour l’exposition à la Galerie Findlay à New York en 1974.
En 1966, il illustre Regards sur la mer[5] de Paul Valéry ; Agathe Rouart-Valéry présente le livre de son père par un avant-propos. À la demande de la Société normande des amis du livre, il illustre en 1967 Le Bateau ivre d’Arthur Rimbaud.
En 1972, le , débute le tournage du film pour FR3 Toulouse Sarthou ou le peintre des éléments sur une idée de Marc Alyn et de Madeleine Attal, réalisation de Josée Dayan.
En 1976, il fait partie de la délégation française pour l’exposition itinérante au Japon « Sélection du Salon d’automne de Paris “Maîtres contemporains” - Exposition Nika-Kai ». Son voyage en avion par le pôle lui inspire un nouveau thème : la banquise.
En 1977, à l’inauguration du Centre Georges-Pompidou, est exposé au cabinet des dessins un des lavis préparatoires pour sa toile Les Dunes (1971), acquise par l’État.
« De l’œuvre de Villon, il retenait l’essentiel : la vision lyrique de la nature, exprimée par une géométrie colorée, issue de l’Orphisme et de la Section d’Or. Villon aimait d’ailleurs beaucoup sa peinture : il me l’a dit à plusieurs reprises et je suis heureux d’en témoigner … Picasso disait : “On met longtemps à devenir jeune.” Sarthou a eu la chance de connaître ou de retrouver le feu de l’adolescence à l’âge où les autres se sclérosent. Il en a la spontanéité et l’ardeur, sans la maladresse. L’instinct, sans doute, suscite les jaillissements, les giclures, les zébrures, les morves de peinture qui font parfois ressembler ses tableaux aux plus belles réussites du tachisme gestuel, mais l’instinct n’y suffirait pas. Ici intervient la référence — lointaine, intuitive, mais constante — à la nature. »
Sarthou meurt à 88 ans en 1999 ; il est enterré au cimetière marin de Sète. Dora, son épouse, morte à Sète le , repose auprès de lui.
L'œuvre
Sarthou a réalisé plus de 1 700 peintures à l'huile, près de 900 aquarelles, gouaches, lavis, dessins et pastels, plus de 100 lithographies, des livres illustrés, des tapisseries, des vitraux et des décorations murales[6]. Les objets de sa représentation sont essentiellement les quatre éléments naturels : l’eau, la terre, le feu et le ciel. Mais son art est une synthèse entre son approche visuelle et son expérience intérieure. Cette « réalité transposée », selon son expression[7], le place, parmi la Nouvelle École de Paris[2], dans le mouvement de la « figuration allusive » et le rapproche de l’abstraction lyrique. Caractérisé par la sensibilité à la lumière et l’affirmation de la couleur, son style s’apparente ainsi au « tachisme gestuel », comme l’a écrit Pierre Georgel dans la préface de l’exposition Sarthou au Musée Paul Valéry à Sète en 1973[8].
Prix et distinctions
En 1949, Sarthou obtient le prix Drouant à Paris ; en 1953, le second prix Bührle à Zürich ; un an après, le deuxième prix du Dôme à Paris, décerné par un jury composé uniquement de peintres : Jacques Villon, François Desnoyer, André Lhote, Edouard Pignon, Gustave Singier, Roger Chastel, etc. Puis, en 1955, le prix de la Critique à Paris lui est attribué ainsi qu'à Raoul Pradier et, en 1957, le Premier prix de la ville de Menton à la Biennale ; par la suite, en 1980, le Premier Grand Prix de la 7e Biennale internationale de Mérignac et, en 1985, le Grand prix de l’Orangerie du château de Versailles.
2018 - Peinture et poésie - Musée Paul Valéry - Sète
2019 - Trois Maîtres - Château Lescombes - Eysines - Bordeaux Métropole
2022-2023 - Sacrément Sud - Galerie Ô marches du Palais - ancienne chapelle des Pénitents blancs - Lodève
Bibliographie
Outre la centaine de catalogues des expositions qui lui ont été consacrées ou auxquelles Sarthou a participé, dans des musées, diverses autres institutions ou des galeries, il faut noter les nombreux ouvrages qui lui ont été dédiés ou dans lesquels des articles sur lui ont été publiés
Monographies
On peut citer notamment :
1968 - SARTHOU d’André Bay, éditions Pierre Cailler - Genève. Collection « Peintres et sculpteurs d’hier et d’aujourd’hui », (H = 18,5 cm ; L = 16 cm ; 38 pages de texte et 103 illustrations dont 13 en couleur)'
1977 - SARTHOU de Maurice Toesca, éditions Martet-Weber diffusion - Paris
(H = 26 cm ;
L = 24,5 cm ; 212 pages et 176 illustrations dont 64 en couleur)
Encyclopédies, Dictionnaires et Livres sur l’art
Les principaux ouvrages de ce type sont :
1958 - L’Art International Contemporain - « L’Art contemporain en France et l’École de Paris » de Raymond Cogniat - Éditions Art et industrie - Paris
1960 - École de Paris, son Histoire, son Époque de Raymond Nacenta - Éditions Seghers - Paris
avec, page 185, une reproduction en
couleur de « Nature morte aux soleils », huile sur toile de 1958 de
dimensions 130 x 89 cm
et, page 340, une courte biographie « SARTHOU Maurice »
1961 - « La peinture moderne dans le monde » de Gaston Diehl - Éditions Flammarion - Paris
1962 - Dictionnaire Bénézit - « La galerie des hommes célèbres » de Lucien Mazenot - Éditions Bénézit - Paris
Chapitre sur Sarthou (pages 43 à 47) - Reproductions de 4 œuvres de Sarthou entre les pages 174 et 175
1964 - Le midi des peintres de Pierre Cabanne - collection Tout par l'image', Éditions Hachette - Paris
Un texte de Pierre Cabanne, historien d’art, illustré de nombreuses reproductions d’œuvres d’artistes peintres, dont une de Sarthou : “Soir au Vaccarès” -1961, en couleur, page 11
1965 - Dictionnaire de l’art contemporain de Raymond Charmet - Éditions Larousse - Paris
collection « Les dictionnaires de l’homme du XXe siècle »
avec un article de 16 lignes dédiées à Sarthou, page 261
1967 - Encyclopédie Larousse - L’Art du XXe siècle - « La nouvelle transcription du réel »[14] de Joseph-Emile Muller - Éditions Larousse - Paris
1970 - L’Art et le Monde Moderne de René Huygue et Jean Rudel - Éditions Larousse - Paris
unepeinture à l’huile sur toile en couverture et page 344, « Maraisphosphorescent » - 1968, 80 x 80 cm
1975 - Dictionnaire international des Arts - « Sarthou » de Pierre Cabanne - Éditions Bordas - Paris
avec 4 illustrations de Sarthou : 1 dessin à l’encre de chine, 1 lithographie originale en couleur, 2 peintures à
l’huile sur toile
1975 - Dictionnaire universel de la peinture - « Sarthou Maurice » sous la direction de Robert Maillard - Éditions Le Robert - Paris
Article sur Sarthou, tome VI, page 69, pasde reproduction
1979 - Dictionnaire des Arts - « Sarthou Maurice-Elie » de Pierre Cabanne - Éditions Bordas - Paris
Article de 7 lignes, page 1190, volume 2, accompagné, page 1191, de la reproduction en couleur d’une peinture à l’huile
sur toile Les Dunes - 1972
1993 - Dictionnaire des peintres - L’École de Paris 1945-1965 de Lydia Harambourg - Éditions Ides et Calendes - Neuchâtel
avec, pages 426 et 427, un article sur Sarthou et une reproduction de "Incendie dans les
Alpilles" - 1963 ; H = 130 cm ; L = 162 cm ; signée en bas à droite ; œuvre détenue par le musée Paul-Valéry à Sète
1995 - Dictionnaire International des Arts de Pierre Cabanne - Éditions Bordas - Paris, pages 1190-1191
1996 - Le Tabor et le Sinaï de Michel Tournier - Éditions Gallimard - Paris, pages 151-156
Revues
Plus de 70 revues dont :
The Studio - Magazine of Contemporary Art - London and Beccles
De nombreux articles de journaux et d'hebdomadaires ont été consacrés à Sarthou.
Audiovisuel
Plusieurs émissions de radio et de télévision ont eu Sarthou comme sujet ou l’ont fait intervenir.
On peut citer par exemple :
cinq émissions de France Culture, en 1965 une interview de Sarthou par Harold Portnoy, en 1969 et 1971 deux émissions de Claude Samuel et Pierre Cabanne, en 1970 une émission de André Parinaud, et en 1972 une émission en 4 épisodes de Roger Bouillot : « Entretiens avec Sarthou »
une émission de France Musique en 1969 : « Maurice Sarthou » de Roger Bouillot
une émission de télévision de l’ORTF à Montpellier en 1965 : « Le peintre Sarthou chez lui », interview par Madeleine Attal
une émission de télévision de l’ORTF à Montpellier en 1968 : « Mirages médités », réalisée par Madeleine Attal et Frédéric-Jacques Temple
une émission de télévision sur la deuxième chaîne de l’ORTF en 1973 : « Interview à Sète : André Delvaux, cinéaste et Sarthou »
une émission de télévision sur la deuxième chaîne de l’ORTF en 1973 sur l’exposition Sarthou au Musée Paul Valéry à Sète, réalisée par J.P. Lovichi et Rosine Stefanini
une émission de télévision sur la deuxième chaîne de l’ORTF en 1973 : « Forum des Arts », reportage d’André Parinaud, durée 50 minutes, dont un entretien avec Sarthou
un film pour FR3 Toulouse en 1975 : « Sarthou ou le peintre des éléments », interview par Madeleine Attal, réalisation par Josée Dayan, durée 22 minutes
un film pour Radio Luxembourg en 1976 : « Portrait d’artistes : Sarthou », interview de Sarthou par Liliane Thorn-Petit, réalisation Navadic, durée 30 minutes
une émission de FR3 Toulouse en 1981 : « Signes : Jean Carrière et Maurice Sarthou », dialogue entre l’écrivain et le peintre à propos de l’illustration par Sarthou de « L’épervier de Maheux » de Jean Carrière, réalisation par Geoffroy Pieyre de Mandiargues, durée 13 minutes
une émission de FR3 Toulouse en 1986 : « Magazine 18/19 », interview de plusieurs artistes (Claude Lelouch, Sabine Azema, etc.) dont Sarthou dans son atelier
↑ a et bLydia Harambourg, Dictionnaire des peintres - L’École de Paris 1945-1965, Ides et Calendes, 1993 ; Raymond Nacenta, École de Paris, son histoire, son époque, Seghers, 1960 ; Raymond Cogniat, L'Art international contemporain - L'Art contemporain en France et l'Ecole de Paris - Art et industrie - Paris - 1958.