Passionné et doué pour tous les sports (1,81 m[5] pour 75 kg), il pratique surtout le rugby à un haut niveau[13]. Il évolue au poste de troisième ligne aile ou troisième ligne centre d'abord à l'US Dax de 1907 à 1909[14] – dont le stade porte actuellement son nom depuis 2001[15] et où une statue fut érigée en son honneur en 1924[16],[17] – puis au Stade bordelais pendant cinq ans jusqu'en 1914[14], avant de rejoindre pendant la guerre de 1914-1918 la région parisienne, avec un passage d'un an à Versailles[14] suivi de deux saisons au sein du Racing Club de France de 1916 à 1918[14]. Il est aussi l'un des plus grands internationaux[FFR 1] de l'époque (essentiellement alors aux côtés de Marcel Communeau[FFR 2] et Fernand Forgues[FFR 3]).
6 sélections en équipe de France : 4 en 1912 et 2 en 1913 comme capitaine lors des deux derniers matches du dernier tournoi des Cinq Nations avant la déclaration de guerre[Note 3].
Avec la présence dans ses rangs des internationaux Dutour[FFR 12], Lacoste[FFR 13], Jauréguy[FFR 14], Hedembaigt[FFR 15], Forgues[FFR 3], Domercq[FFR 11], l'équipe française sélectionnée par l'USFSA et rassemblée la veille seulement est censée opposer aux rudes joueurs néo-zélandais pour le moins une solide défense et ne peut certainement pas prétendre à une victoire, car, dans son ensemble, elle ne présente pas la cohésion que l'on trouvera dans le camp des NZEF[Jal 1],[L'A 11].
Ces craintes sont avérées puisque les néo-zélandais l'emportent aisément sur le score sans appel 40-0[Jal 2],[L'A 12], Maurice Boyau qui commande l'équipe française occupant pour l'occasion le poste de demi d'ouverture[Note 6].
Match de Maurice Boyau comme « international de guerre »
À l'issue du match, le trophée Coupe de la Somme(en) offert par Le Journal est remis à l’équipe néo-zélandaise : trophée de circonstance, puisqu'il s'agit d'un bronze représentant un combattant français lançant une grenade, modelé par Georges Chauvel quelque temps plus tôt, lors d’un congé de convalescence obtenu à la suite d’une blessure reçue sur le front.
L'année suivante, le jour du mardi gras, Maurice Boyau est capitaine de l'équipe de l'armée française qui affronte au Parc des Princes l'équipe de l'Artillerie d'assaut anglaise des Tanks, formée de soldats mobilisés au front venant de diverses nations du Royaume-Uni et qui compte dans ses rangs cinq internationaux dont un colonel qui joue trois-quarts centre.
L'équipe française n'est pas, comme l'équipe de l'armée néo-zélandaise, une équipe de "l'armée française" mais bel et bien une équipe de France réunie par l'USFSA, ce qui explique la présence de Charles Brennus sur les photos. Ce dernier œuvre précisément pour affirmer la primauté de l'USFSA sur le rugby quand certains ministères souhaiteraient reprendre la main sur le sport français. Cela débouchera, à l'issue de la guerre, par la création de fédérations indépendantes, le la Fédération française de rugby (FFR) et le la Fédération française de football.
La liste des neuf matchs internationaux pour lesquels l'USFSA a décerné le titre d'« international de guerre » comprend 56 joueurs.
Le match du – qui ne compte pas comme match international de guerre – voit, après une partie des plus intéressantes et remarquablement bien jouée[L'A 21], la victoire de l'équipe française qui l'emporte 15-14 dans les dernières minutes grâce à un essai comme seul Géo André[FFR 18] sait les marquer. Il constitue un excellent prologue à la rencontre avec les néo-zélandais programmée le au Parc des Princes ; à l'issue de la rencontre est communiquée la composition de l'équipe qui affrontera les NZEF et dont le capitanat est toujours confié à Maurice Boyau[L'A 22].
Boyau ne peut honorer sa sélection moins de huit jours plus tard. La France perd encore la rencontre, mais avec les honneurs – de deux points seulement ! – et grâce à une défense héroïque[L'A 13],[Note 7].
Un match de rugby avait été prévu avant sa disparition dans lequel Maurice Boyau aurait occupé une fois de plus la place de capitaine de l'équipe du Racing. La partie est jouée malgré tout en , mais ses camarades, refusant de remplacer leur capitaine, laissent sa place vide et la disputent à quatorze[22].
Maurice Boyau est mobilisé au 37e régiment d'infanterie coloniale comme simple soldat lorsque la guerre éclate (décret du [23]) et combat avec lui dans les Vosges. Il est ensuite muté le au 8e escadron de train des équipages, où il officie comme conducteur d'automobiles, pendant environ un an, avant d'être détaché le au 1er groupe d'aviation de Longvic[24],[Note 8] pour suivre une formation de pilote[5],[25].
Il reçoit son brevet de pilote militaire le [26] à l'école de pilotage de Buc et est nommé brigadier le [5]. Ses connaissances techniques et ses talents de meneur d'hommes incitent les autorités militaires à l'affecter comme pilote-instructeur d'abord à l'école d'aviation de Pau[27] puis à celle de Buc[28] où il est détaché le [5].
Mais Maurice Boyau insiste pour rejoindre une unité de combat. Sa demande sera entendue et, le , il rejoint – il est alors caporal – l'Escadrille N 77[29], plus tard surnommée par le journaliste Jacques Mortane « Escadrille sportive » en raison du grand nombre d'athlètes dans ses rangs[30],[31]. Il va y passer le reste de la guerre.
L'escadrille N 77, à sa création, n'a pas d'insigne propre et les pilotes décorent leur appareil d'un insigne personnel. Boyau décore son Nieuport d'un grand teckel dont le corps s'étend sur toute la longueur du fuselage[29],[25].
Le , il est promu au grade de maréchal des logis[5]. Le , il remporte sa première victoire sur un Aviatik, qui vient d'abattre son camarade Raymond Havet[32] sous ses yeux[Note 9]. Malgré ce succès, Boyau trouve que vraiment « ça manque de Boches » dans la région. Il médite des projets audacieux. Il demande l'autorisation d'aller lancer quelques bombes chez l'ennemi sur avion de chasse. On commence par sourire, mais on finit par comprendre.
Le sergent Boyau obtient les obus nécessaires et, le , s'en va avec le sergent Boillot, frère du champion de course automobile, attaquer l'aérodrome de Marimbois, près de Thiaucourt-Regniéville. Lancés à 150 km/h, ils descendent à 220 mètres du sol et laissent tomber leurs projectiles. L'effet est immédiat : des réserves d'essence sont incendiées, les hangars s'effondrent en flammes au bout de quelques instants[33]. Cet exploit lui vaut la citation suivante : « Le 16 mars 1917, a abattu un avion allemand dans les lignes ennemies. Le 23 mars, est descendu à moins de 250 mètres sur des hangars d'aviation ennemis et les a bombardés avec plein succès[34] ».
Le , l'Escadrille N77 est rééquipée avec des SPAD plus performants, elle change de nom et devient l'Escadrille Spa77[29].
Le , il partage sa première victoire sur un ballon avec son compagnon d'armes, un autre grand asGilbert Sardier, au-dessus de Géline[35] sur la commune d'Hoéville[33],[36]. Le , alors qu'il vient d'incendier son second ballon, son moteur cale alors qu'il redresse de son piqué et il doit se résoudre à se poser en vol plané dans un champ situé dans les lignes allemandes. Alors que deux automitrailleuses allemandes approchent pour le capturer, il parvient à faire redémarrer son moteur et décolle sous le nez de ses poursuivants. Selon le témoignage de son camarade d'escadrille Henri Decoin qui le rapporte au journaliste Jacques Mortane, Boyau « se penche hors de la carlingue, accuse un virage et de sa main gantée de fourrure leur fait de toutes ses forces le geste caractérisé par l’un de nos plus fougueux académiciens… » (geste qui est très probablement un doigt d'honneur)[37],[25].
Ces divers succès valent au futur as une citation : « Pilote de chasse de grande valeur. Le , a attaqué un premier drachen qui est tombé en flammes, en a attaqué un deuxième, contraignant l'observateur à sauter en parachute[38] » et, pour prendre rang du , la médaille militaire : « Pilote de chasse d'une audacieuse bravoure. Trois fois cité à l'ordre, compte à son actif un avion et un drachen ennemi abattus. Le , a de nouveau détruit un drachen. Contraint d'atterrir en territoire ennemi, a remis son appareil en marche sous le feu d'autos mitrailleuses et a passé les lignes à 200 mètres d'altitude[2] ».
Le , c'est un doublé, le premier : Boyau incendie un drachen avec le sergent Boillot et le sous-lieutenant d'Hautefeuille et, pour porter secours à un camarade, abat un avion ennemi, pris dans
un groupe de cinq : « Le , après l'attaque réussie d'un drachen, a attaqué un groupe de cinq avions ennemis, a abattu l'un d'eux, puis a réussi à dégager un de nos avions sérieusement menacé[39] ».
La sixième victoire arrive le , un avion au-dessus de Nancy : « Pilote hors ligne. Chaque jour, en monoplace, chasse, bombarde, photographie. Le , a abattu un avion allemand
(5e victoire remportée par ce pilote[Note 10]). »
Maurice Boyau remporte ses dix premières victoires aériennes entre mars et , dont six sur des ballons d'observation, ce qui lui vaut l'honneur d'être mentionné dans le communiqué des armées du . Le , il abat un biplace allemand au nord de Champenoux, pour sa onzième victoire et est nommé sous-lieutenant à titre temporaire le [5]. Il est fin 1917 l'as des as français dans la spécialité de la chasse aux ballons d'observation.
Au printemps de 1918, Boyau équipe son SPAD XIII de fusées Le Prieur, des roquettes air-air pour abattre des ballons. Avec cet équipement il continue de remporter un certain nombre de victoires à l'été 1918 : quatre en juin, neuf en juillet, et trois en août[25].
Entre le 14 et le , il abat ses quatre derniers ballons[36] et porte à 35 le nombre de ses victoires homologuées, ce qui fait de lui le 5e As français de la Grande Guerre.
Il disparaît le au-dessus de Mars-la-Tour[8],[9] au cours d'un combat aérien dont la victoire est attribuée par les allemands à l'asGeorg von Hantelmann du Jasta 15. Les causes exactes de sa mort demeurent incertaines et Boyau pourrait également avoir été victime de tirs d'artillerie allemands. Ni son avion ni son corps ne sont retrouvés[Note 11].
Un match de rugby avait été prévu auparavant dans lequel Boyau aurait occupé une fois de plus la place de capitaine de l'équipe du Racing. La partie est jouée malgré tout, mais ses camarades, refusant de remplacer leur capitaine, la disputent à quatorze[22].
« Pilote d'une incomparable bravoure dont les merveilleuses qualités physiques sont mises en action par l'âme la plus belle et la volonté la plus haute. Officier magnifique, animé d'un admirable esprit de sacrifice, fournit, chaque jour avec la même simplicité souriante un nouvel exploit, qui dépasse le précédent. A excellé dans toutes les branches de l'aviation, reconnaissances, photographies en monoplaces, bombardement à faible altitude, attaques des troupes à terre, et s'est classé rapidement parmi les premiers pilotes de chasse. A remporté vingt-sept victoires, les douze dernières en moins d'un mois, en abattant seize drachens et onze avions ennemis. Médaillés militaire et chevalier de la Légion d'honneur pour faits de guerre. Onze citations. »
Chronologie des victoires
Muarice Boyau est crédité de 35 victoires homologuées dont 22 sur les ballons d'observation allemands drachens plus une victoire non homologuée.
En 1924 un trois-mâts de 132 tonneaux portant le nom de Lieutenant Boyau fut construit aux chantiers de Binic. François Monnier négociant en morue à Saint-Pierre-et-Miquelon le revendit en 1932 à la société de grande pêche de Gravelines. Parti en campagne de la pêche à la morue en Islande le 18 février 1935 il coule le 7 avril 1935. L'équipage est sauvé par le seul courage du matelot Adolphe Laurent qui se jettera dans les eaux glacée afin d'établir un va-et- vient et sauver les 18 membres de l'équipage[43].
Le stade omnisports de Dax, stade résident de l'Union sportive dacquoise où Maurice Boyau a joué de 1907 à 1909, porte son nom. Cachée en 1939-1945, sa statue qui trône devant le stade est de nouveau complète depuis le [Note 13].
Une rue de Gravelines porte le nom de Lieutenant Boyau.
Notes et références
Notes
↑L'acte de naissance de Jean Paul Maurice Boyau, enregistré sous le no 300 le à la mairie de Mustapha (Algérie française), porte en mention marginale : « Par décret du trente novembre mil neuf cent douze Mr Boyau Jean Paul Maurice inscrit ci-contre demeurant à Bordeaux 23 rue d'Audenge a été autorisé à substituer à son nom patronymique celui de Joannès et à s'appeler légalement à l'avenir "Joannès" au lieu de "Boyau". Alger, le vingt un décembre mil neuf cent douze[4]. » Sur sa fiche matricule du recrutement militaire, le nom Boyau est rayé et remplacé par Joannès[5]. Enfin sur la base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale du site Mémoire des Hommes, la recherche doit s'effectuer sur le patronyme Joannès pour trouver la fiche de Jean Paul Maurice Joannès (alias Boyau)[6].
↑Sur la fiche matricule de Jean Paul Maurice Boyau du recrutement militaire[5] comme sur celle de Jean Paul Maurice Joannès (alias Boyau) du site Mémoire des Hommes[6], la disparition est située dans la région d'Harville (Meuse). En revanche, sa biographie sur le site Cieldegloire.com[7] et d'autres ouvrages[8],[9] mentionnent une disparition quelques semaines avant la fin des hostilités dans les environs de Mars-la-Tour (Meurthe-et-Moselle), à une douzaine de kilomètres à l'est d'Harville ([lire en ligne]).
↑Le 1er janvier 1913, au Parc des Princes à Paris, lors du match France-Écosse d'ouverture du Tournoi des Cinq Nations, après la défaite française 3-21, les spectateurs envahissent le terrain et tentent de s'en prendre à l'arbitre anglais V.W. Baxter[FFR 4],[LeF 2], sauvé par l'intervention des gardes mobiles. Le lendemain, Henri Desgrange dans L'Auto écrit : « C'est devant de semblables spectacles que l'on se sent fier d'être français » et regrette qu'on n'ait pas laissé les supporteurs demander des explications à l'arbitre[L'A 2]. De son côté, le secrétaire de la Scottish Rugby Union déclare : « Si la partie ne peut être jouée que sous la protection de la police ou des militaires, elle ne vaut pas la peine d’être jouée[19] ». Cet événement entraîne pour près de dix ans la rupture des relations rugbystiques entre la France et l'Écosse[20] qui refuse d’affronter la France lors du Tournoi de 1914.
↑« Le meilleur a gagné grâce à ses deux brillants joueurs Boyau et Domercq[FFR 11], qui ont dominé de loin le lot des trente joueurs. Avec plus d'allant dans les lignes arrières, le R.C.F. devait gagner par 30 à 0[Rby 1]. »
↑« Bref, ce brave quinze de quinze braves poilus français fit l’impossible pour bien faire […] Ils nous dominèrent à la mêlée et surtout à la touche […] Pour ma part j’ai été très fier de commander cette équipe où j’avais sous mes ordres des joueurs de football [rugby] mais des soldats de la valeur du capitaine Eluère – « l’as de l’infanterie » – des lieutenants de Beyssac[FFR 16], Fellonneau, Béchade, Bascou[FFR 17], etc. », rapporte quelques semaines plus tard dans une interview le capitaine du XV tricolore, le sergent-pilote Maurice Boyau[21].
↑« Quel dommage que Boyau n'ait pu aider ses camarades et que par suite de la pénurie de demi d'ouverture, on ait privé le pack français des précieux services de Domercq. Mon camarade et ex-compère Struxiano établit la liaison avec son habileté et sa précision coutumières[Rby 2]. »
↑« J'étais en liaison avec le lieutenant Havet, raconta Boyau en rentrant. Nous étions au retour. Le T du bois de Mort Mare était là presque au-dessous de nous. Soudain, je remarque l'absence de Havet qui, comme convenu, devait rester à ma droite. Je regarde devant, derrière, à gauche, à droite, rien ! Puis je distingue vers le sud-ouest des éclatements. Je pense immédiatement que le lieutenant a mis le cap dans cette direction et je m'y dirige plein moteur. Quelques instants après, je vois grossir devant moi deux points noirs. Ce sont deux avions. Je ne les vois qu'imparfaitement. Est-ce deux Français? Est-ce deux Boches? Je continue en les tenant dans ma ligne de mire. Je suis à 15 mètres et je vois un Nieuport suivi à quelques mètres par un Aviatik de chasse. C'est sûr, le pilote français ne se doute de rien et, en ligne de vol, tranquillement, continue sa routé. Fou à cette pensée, je tire quelques balles de mitrailleuse pour le prévenir. Immédiatement, il exécute un renversement et se trouve face à face avec l'Allemand. Le combat s'engage. Avant que j'aie pu intervenir, le lieutenant Havet, car c'était lui, était abattu. Je piquais alors sur le Boche vainqueur et, en quelques secondes, je lui faisais; payer le prix de sa victoire. Mon équipier était vengé[13] ». ([lire en ligne])
↑« Il y a erreur, c'est la 6e : comptez vous-même en vous basant sur les citations[33] ».
↑« Hélas ! la 35e victoire devait être la dernière. C'était le lundi . Boyau partait à 10 heures du matin avec le caporal Walk. Il ne devait plus revenir. On restait également sans nouvelles de son camarade. Le surlendemain seulement, on apprenait que Walk, blessé d'une balle incendiaire près de la colonne vertébrale, était soigné dans un hôpital du front. Par lui, on eut des détails. Boyau était allé attaquer un drachen à 10 kilomètres dans les lignes. Par deux fois, il avait envoyé des rafales sans résultat. À la troisième enfin, le feu si souvent contemplé s'élevait vers les cieux. Au même instant, sept Boches survenaient en paquet. Minute tragique, d'autant plus que les multiples mitrailleuses de terre tiraient sans répit. Walk se dirigeait vers ses lignes poursuivi par la horde. L'as, pour aller à son secours, piquait, passait sous le ballon en feu, feignant de fuir la bagarre. Au moment où il virait pour foncer par derrière et continuer son hécatombe, une balle tirée de terre atteignait son avion et l'incendiait. Dans le lointain, des cuirassiers ont assisté à la descente : une grande flamme, puis une vrille serrée. Le feu semble s'éteindre. Le biplan se rétablit. Au même moment, le sinistre reprend plus violent, puis le Spad tombe à la verticale et achève de se consumer au sol[40] »
↑« Officier de la Légion d'honneur, médaillé militaire, 20 fois cité à l'ordre, Boyau était le seul de la grande armée française ayant obtenu comme sous-lieutenant la fameuse et glorieuse rosette[41]. »
↑Les Dacquois connaissent bien la statue de Maurice Boyau, qui trône devant le stade du même nom. Ce qu’ils savent moins, c’est qu’elle a échappé de peu à la destruction. Ce n’est que grâce au dévouement de quelques Dacquois qu’elle est toujours entière… enfin presque. « Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands ont utilisé tout ce qui était métallique dans le piédestal pour le fondre, rappelle le biographe Gérard Laborde. Un peu plus tard, c’est le beau-frère de Maurice Boyau lui-même qui a prévenu la Ville que la statue avait été répertoriée en vue d’être fondue. Des résistants ont alors déboulonné la statue, lui ont fait traverser l’Adour en barque (le pont était gardé, NDLR) pour aller la cacher, dit-on, dans les hangars des établissements Castex. » Et ce n’était pas là le dernier de ses déboires. L’effigie en bronze de l’aviateur tenait à l’origine une statuette de rugbyman dans sa main droite. « Elle a été volée six ou sept fois », se souvient Gérard Laborde[44].
Références
Site de la Fédération française de rugby
La Fédération française de rugby publie sur son site un ensemble de fiches des joueurs et des matchs de l'équipe de France. Toutefois, les fiches des joueurs internationaux du site actuel[FFR 19] sont moins renseignées que les fiches de l'ancien site[FFR 20] comme le montrent les deux fiches de Maurice Boyau[FFR 1] :
Henry Decoin, « Un entr'acte de la guerre : impressions de l'aviateur Maurice Boyau, capitaine de l'équipe de France, lors du match de rugby contre les néo-zélandais », La Vie au grand air, Paris, Pierre Lafitte, no 833, 15 juin 1917, 20e année, p. 10-12 (lire en ligne sur Gallica).
Nécrologie de Maurice Boyau dans un magazine sportif. Henri Decoin consacre une première partie sur l'aviateur intitulée « Boyau, chasseur de boches » (p. 8-10). Géo André aborde le sportif dans une partie titrée « Boyau, sportman » (p. 10-12). Une troisième partie détaille « Les citations [militaires] de Boyau ».
Jean-Pierre Bodis, Histoire mondiale du rugby : dimensions économiques et sociales, Toulouse, Bibliothèque historique Privat, , 432 p. (ISBN2-7089-5329-X).
Pierre Lafond et Jean-Pierre Bodis, Encyclopédie du rugby français, Paris, Dehedin, , 779 p. (ISBN2-907356-03-8).
Olivier de Baillenx, Finale '63 : U.S.Dax - Stade Montois, Biarritz, Éditions Atlantica, , 2e éd. (1re éd. 2003), 132 p. (ISBN978-2-7588-0471-0), p. 36.
Paul Dietschy et Patrick Clastres, Sport, société et culture en France du XIXe à nos jours, Paris, Hachette supérieur, , 254 p. (ISBN2-01-145762-9), p. 64.
Francis Meignan, Dans la mêlée des tranchées : le rugby à l’épreuve de la Grande Guerre, Toulouse, Le Pas d'oiseau, , 168 p. (ISBN978-2-917971-41-3).
Première Guerre mondiale
Jacques Mortane, « La belle aventure », La Guerre aérienne illustrée, Paris, l'Édition française illustrée, no 42, , p. 668-669 (lire en ligne sur Gallica).
Jacques Mortane, « Septembre 1917 », La Guerre aérienne illustrée, Paris, l'Édition française illustrée, no 48, , p. 755-757 (lire en ligne sur Gallica).
Jacques Mortane, « Octobre 1917 », La Guerre aérienne illustrée, Paris, l'Édition française illustrée, no 53, , p. 5-6 (lire en ligne sur Gallica).
Jacques Mortane, « Sachons être éclectiques », La Guerre aérienne illustrée, Paris, l'Édition française illustrée, no 91, , p. 618-619 (lire en ligne sur Gallica).
Jacques Mortane, « Les nouveaux as », La Guerre aérienne illustrée, Paris, l'Édition française illustrée, no 94, , p. 667-671 (lire en ligne sur Gallica).
Nécrologie de Maurice Boyau dans un magazine sur l'aviation militaire. Le lieutenant Gilbert Sardier consacre un « Hommage à Boyau » (p. 794). Le capitaine Henri Decoin raconte « Un exploit de Boyau » (p. 795). Jacques Mortane résume « La prodigieuse carrière de Boyau » (p. 796-799).
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