Mikhaïl Ivanovitch Tchigorine (en russe : Михаил Иванович Чигорин), né le à Gatchina, dans l'Empire russe, et mort le à Lublin, dans l'Empire russe (aujourd'hui en Pologne), fut l'un des meilleurs joueurs d'échecs russes. Il fut une source d'inspiration majeure de l'école soviétique, qui domina le monde des échecs dans la seconde moitié du XXe siècle.
Carrière
Débuts aux échecs
Mikhaïl Tchigorine naquit près de Saint-Pétersbourg et commença les échecs relativement tard dans sa vie. Son professeur l'initia au jeu alors qu'il avait 16 ans, mais il ne s'y mit sérieusement qu'en 1874, après avoir terminé ses études et commencé une carrière au service du gouvernement.
Ayant adopté la carrière de joueur professionnel, il joua une série de matches contre des maîtres établis, tels Emanuel Schiffers et Semion Alapine, de 1878 à 1880 et fut bientôt considéré comme le meilleur joueur de la capitale et peut-être de tout l'Empire russe.
En 1892, Tchigorine perdit un second match de championnat du monde en 1892 12,5–10,5. Son score global contre Steinitz pendant sa carrière fut pourtant respectable : +24-27=8.
Match contre Tarrasch (1893)
En 1893, Tchigorine réussit un match nul contre Siegbert Tarrasch à Saint-Pétersbourg (+9-9=4). Il eut par ailleurs un score global positif +14-13=8 contre Tarrasch.
À Hastings, eut lieu en 1895 un tournoi réunissant les plus forts joueurs mondiaux de l'époque. Le gagnant, Harry Nelson Pillsbury, perdit sa partie contre Tchigorine, pour lequel il avait beaucoup de respect[réf. nécessaire]. Tchigorine établit aussi un score légèrement positif contre lui (+8-7=6). Tchigorine finit deuxième, devant le champion du monde en titre Emanuel Lasker et l'ex-champion de monde Steinitz. Malgré un score négatif contre Lasker (+1-8=4), il le battit dans leur première rencontre avec les noirs.
Victoire au tournoi de Budapest 1896
En 1895-1896, Tchigorine termina dernier du tournoi de Saint-Pétersbourg derrière Lasker, Steinitz et Pillsbury.
En 1896, il remporta le tournoi de Budapest devant Charousek, Pillsbury, Schlechter, Janowski, Walbrodt, Winawer, Tarrasch, Albin, Maroczy et Marco.
Champion de Russie (1899-1903)
Après 1896, les résultats de Tchigorine dans les tournois internationaux déclinèrent. Il remporta trois fois le championnat national de Russie (en 1899, 1901 et 1903).
En 1905, les médecins diagnostiquèrent une maladie du foie et un diabète. Affaibli par la maladie, il continua à disputer des tournois jusqu'en 1897 et mourut en janvier 1908.
Le théoricien
Il est considéré comme le fondateur de l'école russe d'échecs et a créé un magazine d'échecs, dont les recueils deviendront plus tard la littérature préférée de Mikhaïl Botvinnik[réf. nécessaire]. Sans égal dans le jeu par correspondance, il lui arrivait de commettre d'énormes gaffes devant l'échiquier.
Tchigorine a donné son nom à plusieurs ouvertures, notamment :
la défense Tchigorine de la Partie espagnole (1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fb5 a6 4.Fa4 Cf6 5.O-O Fe7 6.Te1 b5 7.Fb3 d6 8.c3 O-O 9.h3 Ca5) toujours très jouée à haut niveau[1].
Rédacteur en chef des revues d'échecs Chakhamtny listok [Bulletin des échecs] et Chakhmaty [Échecs], il partageait également son savoir dans la rubrique spécialisée de Vsemirnaïa Illioustratsia et Novoïé Vrémia[2],[3].
Le mémorial Tchigorine
Des tournois à la mémoire de Tchigorine sont organisés régulièrement en Russie, soit à Sotchi, soit à Saint-Pétersbourg.
(Saint-Pétersbourg) Match contre Schiffers : 8,5–2,5 (+7 −1 =3) Match contre Alapine : +7 −3 =0
Tournoi à handicap de Saint-Pétersbourg (2e après Schiffers)Tournoi de Saint-Pétersbourg (ex æquo avec Schiffers) Match de départage contre Schiffers : +1 −2
Saint-Pétersbourg : 11,5 / 14 (ex æquo avec Alapine) Match de départage contre Alapine : +2 −1 =0
Berlin (3e-4e) : 10,5 / 16 (2e congrès allemand) (victoire de Blackburne devant Zukertort et Winawer)Tournoi à handicap de Saint-Pétersbourg (2e après Saharov)
(Moscou) Match contre Solovtsov : +4 −0Saint-Pétersbourg (tournoi par consultation) : 3,5 / 4Tournoi à handicap de Saint-Pétersbourg : 19,5 / 24Match contre Tarrasch (Saint-Pétersbourg) : 11–11 (+9 −9 =4)
(Saint-Pétersbourg) Match contre consultants : 5,5–4,5 (+5 −4 =1)Match Saint-Pétersbourg - Paris par télégraphe : +1 −11894-1895 : tournoi à handicap de Saint-Pétersbourg : 25 / 32
Saint-Pétersbourg : 12 / 14 (+12 −2 =0, ex æquo avec Levine) (tournoi des meilleurs joueurs de Saint-Pétersbourg)
(Moscou) Partie exhibition contre Pillsbury : 1–0
Monte Carlo (8e) : 11,5 / 19 (+11 −7 =4) (victoire de Géza Maróczy devant Pillsbury et Janowski)Hanovre (7e) : 9 / 17 (+6 −5 =6) (13e congrès allemand) (victoire de Janowski devant Pillsbury, Atkins et Mieses)
Vienne : 13 / 18 (+12 −4 =2) (tournoi sur le thème du gambit du roi accepté)(Brighton) Match contre Lasker : 3,5–2,5 (+2 −1 =3) (match thématique sur le gambit Rice)Kiev (3e tournoi pan-russe) : 15 / 18 (+14 −2 =2)
Saint-Pétersbourg : 12 / 14 (+12 −2 =0) (tournoi thématique sur le gambit Rice)
Ostende (13e) : 6,5 / 26 (+3 −16 =7) (victoire de Maroczy devant Janowski, Tarrasch et Schlechter)Barmen A (7e-10e) : 7 / 15 (+4 −5 =6) (victoire de Janowski et Maroczy devant Marshall)
Ostende (6e) : 4,5 / 20 (+1 −12 =7) (tournoi de grands maîtres) (victoire de Tarrasch devant Schlechter, Janowski et Marshall)Karlsbad (18e) : 7,5 / 20 (+6 −11 =3) (victoire de Rubinstein devant Maroczy et Leonhardt)
↑(en)Георгий Зуев, От Вознесенского проспекта до реки Пряжи. Краеведческие расследования по петербургским адресам, Litres, (ISBN9785457827738, lire en ligne)
↑Tchigorine premier (4,5/7) devant Schiffers (4/6), Acharine (3/6), Klements (1,5/4) et Alapine (1/5).
↑Dont une victoire par forfait contre Curt von Bardeleben.
↑Premier tour : 4 / 9 (+3 −4 =2) ; 2e tour : 2,5 / 6 (+1 −2 =3)