Le mouvement liturgique est un courant réformateur catholique apparu en France au milieu du XIXe siècle avec Dom Guéranger, et qui prend un nouvel élan au XXe siècle avec Dom Lambert Beauduin.
Histoire
Origines
Le mouvement apparait initialement en France au milieu du XIXe siècle avec la publication de « l'année liturgique » (1840-1851) du bénédictin Dom Prosper Guéranger. Le liturgiste Aimé-Georges Martimort décrit la démarche de Dom Guéranger comme "un retour au passé dominé par le traditionalisme d'alors"[1].
En Allemagne, il est lancé avec des théologiens comme Valentin Thalhofer(de) (auteur du Handbuch der katholischen Liturgik (1883-1890).
Certains historiens considèrent comme date de départ du mouvement liturgique comme mouvement le , quand Dom Lambert Beauduin présenta au Congrès de Malines son rapport sur la participation des fidèles au culte chrétien[2],[3]. Pie X, avec son décret Quam singulari () décidant d'accorder la première communion« dès l'âge de raison » suivi d'un encouragement à la communion plus fréquente, entre dans le mouvement en replaçant la réception de l'Eucharistie (le « pain consacré en corps du Christ ») au cœur de la vie chrétienne.
Pour le liturgiste Aimé-Georges Martimort, cette seconde phase a pour caractère "de viser à atteindre les masses" et "de regarder franchement vers l’avenir" (en opposition sur ce point avec la démarche de Dom Guéranger)[1].
En 1956, il écrivait que le mouvement liturgique était comme le "passage du Saint Esprit dans son Église"[5]. L'assemblée des fidèleslaïcs joue un rôle plus actif en étant placée littéralement autour de l'autel et plus dans la nef. Ce rassemblement des fidèles exige que soit dégagé l'espace situé près de l'autel, là où est célébrée l'Eucharistie. L'autel doit devenir visible de n'importe quel point à l'intérieur de l'église sans que des obstacles architecturaux soient interposés. Cela permet, dans les nouvelles églises construites, de faciliter la participation à la liturgie. Apparaissent alors dans les intérieurs des églises de vastes surfaces, débarrassées de toute cloison, de tout mur ou colonne entre l'autel et l'espace réservé aux fidèles. C'est l'introduction de nouveaux matériaux et techniques qui a permis la réalisation de cette nouvelle organisation des surfaces. Le plan des nouvelles églises vise aussi à augmenter la surface destinée aux fidèles pour pouvoir en accueillir davantage. À cet égard, l'utilisation d'un matériau comme le béton a permis de réaliser de grandes surfaces planes au sol dont le coût était peu élevé[6],[7].
↑.“Le Mouvement liturgique est comme un signe de la providence divine pour notre temps ; il était une intervention du Saint-Esprit dans son Eglise, pour rendre les hommes plus accessibles aux mystères de la foi et aux richesses de la grâce, qui coulent de la participation active des fidèles à la vie liturgique.” Pie XII, Lettre au Congrès d’Assise (1956)
(ru) Ekaterina Cheko (Екатерина Шеко), « L'architecture sacrée en France et en Belgique entre les deux guerres : de l'Art déco au modernisme (Сакралная архитектура Франции и Белгии мехду двух великих войн : разварот от арт-десо к модернизму) », 32, Moscou, (lire en ligne)
Bibliographie complémentaire
Le mouvement liturgique
Bernard Botte(de), Le mouvement liturgique / Témoignage et souvenirs, Paris, Desclée, .
Louis Bouyer, La vie de la liturgie. Une critique constructive du mouvement liturgique, Paris, Le Cerf, coll. « Lex orandi », .