La Muqaddima (en arabe : المقدمة, al-muqaddima), en français Les Prolégomènes (dès la traduction de De Slane), constitue l'introduction au Discours sur l'histoire universelle de l'historien arabe Ibn Khaldoun, paru en 1377. Cet ouvrage marque l'émergence d'une conception musulmane de l'histoire universelle.
Le travail traite également de la théologie islamique, des sciences naturelles, de la biologie et de la chimie. Ibn Khaldoun a écrit son ouvrage en 1377 comme préface à son premier livre sur l'histoire universelle, Kitab al-ʿIbar (arabe : كتاب العبر, recueil des préceptes), mais déjà de son vivant, la Muqaddima fut considérée comme une œuvre indépendante.
Sa théorie du changement politique et des conflits montre que le développement économique conduit à la destruction des dynasties au pouvoir et que le pouvoir politique dure trois générations et connaît une évolution faite d’essor, d’apogée et de déclin[10].
Selon Georges Marçais, les Prolégomènes sont « un des ouvrages les plus substantiels et les plus intéressants qu’ait produit l’esprit humain »[11].
Sommaire de l'ouvrage
Le sommaire analytique des divisions de la Muqaddima (les Prolégomènes) se structure de la façon suivante :
Ibn Khaldoun commence la Muqaddima par une critique des erreurs régulièrement commises par les historiens contemporains et il analyse les difficultés qui attendent l'historien dans son travail. Il note sept erreurs à éviter :
«
Tous les écrits, par leur nature même, sont sujets à l'erreur...
...la partialité en une foi ou une opinion...
...l'excès de confiance dans une source unique...
...l'incapacité de comprendre ce qui est prévisible...
...une croyance erronée dans la vérité...
...l'incapacité de placer un événement dans son vrai contexte...
...le désir commun de gagner la faveur de ceux des rangs élevés, en les félicitant, en diffusant leur renommée...
...le plus important est l'ignorance des lois qui gouvernent la transformation de la société humaine. »
En réponse au septième et dernier point, Ibn Khaldoun présente sa théorie de la société humaine.
Notes et références
↑S. W. Akhtar (1997). "The Islamic Concept of Knowledge", Al-Tawhid: A Quarterly Journal of Islamic Thought & Culture12 (3).
↑Akbar Ahmed (2002). "Ibn Khaldun’s Understanding of Civilizations and the Dilemmas of Islam and the West Today", Middle East Journal56 (1), p. 25.
↑H. Mowlana (2001). "Information in the Arab World", Cooperation South Journal1.
↑Salahuddin Ahmed (1999). A Dictionary of Muslim Names. C. Hurst & Co. Publishers. (ISBN1-85065-356-9).
↑Mohamad Abdalla (Summer 2007. "Ibn Khaldun on the Fate of Islamic Science after the 11th Century", Islam & Science5 (1), p. 61-70.
↑Jean David C. Boulakia (1971), "Ibn Khaldun: A Fourteenth-Century Economist", The Journal of Political Economy79 (5): 1105-1118.
↑L. K. Jha, K. N. Jha (1998). "Chanakya: the pioneer economist of the world", International Journal of Social Economics25 (2-4), p. 267-282.
↑François-Régis Mahieu, Mounir Smida et Mokhtar Chamekh, « Ethique et Conflits, leçons de la Muqaddima d'Ibn Khaldûn », Éthique et économique = Ethics and economics, Centre de recherche en éthique de l'Université de Montréal, vol. 1, (lire en ligne, consulté le )
Ibn Khaldoun, Les Prolégomènes, traduits et commentés par M. de Slane, membre de l'Institut, Première partie, Paris, Imprimerie impériale, 1863 (lire en ligne).
Ibn Khaldun, Discours sur l'histoire universelle. Al-Muqaddima, Traduction nouvelle de l'arabe, préface et notes par Vincent Monteil, Troisième édition revue, Paris, Sinbad, coll. « Thésaurus », 1997, 1132 p.