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Née à Baie-Comeau en 1991, Natasha Kanapé Fontaine a grandi avec ses grands-parents à Pessamit, sur la Côte-Nord, avant de déménager à Baie-Comeau avec ses parents[1]. Ce fut un grand défi pour Kanapé Fontaine, qui, jusqu’à l’âge de six ans, ne parlait qu'innu[2]. Elle a graduellement dû apprendre le français au détriment de l’innu et, à l'adolescence, a pris conscience qu'elle ne parlait plus que français à l'école et à la maison[2],[3]. Elle remarque également que ses parents n’utilisent plus que le français entre eux. Elle décide alors, par urgence identitaire, de se reconnecter à ses racines, entre autres, grâce à l'art. C'est par l'art qu'elle a su libérer et exprimer cette colère identitaire qu'elle avait en elle, et c'est « en réapprenant l’innu-aimun qu’elle a enfin assumé son identité autochtone[4],[5]». Elle cite parmi ses influences Leanne Betasamosake, Nadia Myre, Rebecca Belmore, Samian, Naomi Fontaine et Joséphine Bacon[6].
Slam et poésie
Natasha Kanapé Fontaine commence sa carrière en tant que slameuse[7]. Elle publie un premier recueil de poésie, N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures chez Mémoire d’encrier en 2012, pour lequel elle remporte le Prix des écrivains francophones d’Amérique (anciennement connu sous le nom de Prix de la Société des écrivains canadiens)[1]. En 2014, elle publie Manifeste Assi chez le même éditeur, et elle est finaliste pour le Prix Émile Nelligan[7],[8]. Toujours chez Mémoire d’encrier paraît Bleuets et abricots en 2016, finaliste au Grand prix du Salon du livre de Montréal[9], « le début d’un cycle fort d’écriture marqué par la fin d’un exil identitaire. Dès lors, l’idée d’être trois femmes à la fois (grand-mère, mère et fille) apparaît plus clairement dans sa production. », ainsi que le rapport intergénérationnel entre femmes[2],[10]. Son quatrième recueil de poésie, Nanimissuat Île-tonnerre, parait en 2018. Elle coécrit un essai qui traite du racisme entre Autochtones et Allochtones avec Deni Ellis Béchard, Kuei, Je te salue. Conversation sur le racisme, qui paraît en 2020 chez Écosociété. Son premier roman Nauetakuan : un silence pour un bruit est publié l’année suivante aux Éditions XYZ. Nauetauan, qui signifie « le bruit s’entend de très loin », se veut un hommage aux survivants des pensionnats et à leurs descendants, sa grand-mère étant elle-même une survivante[4],[11]. La même année, elle remonte sur scène pour mettre en lumière sa nouvelle œuvre: Nui Pimuten. Je veux marcher, un spectacle qui allie slam, poésie et chanson[4], ainsi qu’un mini album, Nui Pimuten I[12].
Kanapé Fontaine cite l’écrivaine innue An Antane Kapesh comme modèle: « C’est elle qui m’a donné la flamme revendicatrice, qui m’a inspiré pour ne pas avoir peur de parler. J’ai lu son livre à dix-sept ans et je me suis dit : “Si une femme innue pense comme ça, je peux me permettre de le faire aussi” »[12]. Elle a interprété le texte de Kapesh, Eukuan nin matshi-manitu innushkueu / Je suis une maudite Sauvagesse, en innu-aimun dans le cadre Festival TransAmériques, dans une mise en scène de Charles Bender[12],[13].
Militance
Kanapé Fontaine milite pour les droits environnementaux et contre la discrimination et le racisme: « Au cœur de sa démarche artistique se trouve la volonté de démanteler le racisme et de rassembler les peuples autour de valeurs communes. Cette volonté s’illustre par un glissement vers des territoires intimes où le corps est un corps-nation[10]. » Elle dit avoir été grandement influencée dans sa militance par le documentaire de Richard Desjardins, Le peuple invisible[3]. Elle est représentante du mouvement autochtone pancanadien Idle No More avec qui elle a voyagé au Québec, au Canada et à l’international en tant que poète-slameuse et conférencière[14],[7]. À la suite du décès de Joyce Echaquan à l’hopital de Saint-Charles-Borromée, elle signe, avec 36 femmes autochtones une lettre ouverte pour demander au premier ministre François Legault, de reconnaître l’existence du racisme systémique[15]. En 2017 elle reçoit le Prix Droits et Libertés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec pour sa poésie et son engagement social[8],[10].
Entre autres dans son poème Cri qu'on retrouve dans son recueil N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures, on peut lire un réel cri de mécontentement et de douleur.
« Je suis une Amérique blessée
qui a oublié le nom de sa naissance
partout le mensonge de la conquête
partout l’arrogance, partout l’obsession
d’être le vainqueur[16]. »
Télévision
Kanapé-Fontaine a interprété le personnage d'Eyota Standing Bear dans la série Unité 9[17],[18]. D’abord hésitante à incarner le personnage, « craignant de reproduire à l'écran le stéréotype de la femme autochtone incarcérée, elle a réalisé qu'il lui permettrait de porter à plus grande échelle la parole des femmes autochtones[3] ». En 2020, elle participe à l'émission de télévision documentaire Encré dans la peau dans laquelle elle se fait tatouer et explique sa vision de cet art corporel[19],[20]. La même année parait le documentaire Nin E Tepueian-Mon cri du réalisateur Santiago Bertolino, qui porte sur l’art et les réflexions de Kanapé Fontaine[21],[22].
Nauetakuan: un silence pour un bruit, Montréal, Éditions XYZ, 2021 (ISBN9782897723279) ; Nauetakuan, Malvezie, Dépaysage, 2023 (ISBN9782902039449)
Traductions
Leanne Betasamosake Simpson, Cartographie de l'amour décolonial, traduit de l'anglais par Natasha Kanapé Fontaine et Arianne Des Rochers, Montréal, Mémoire d'encrier, 2018, 151 p. (ISBN9782897125653)
↑ ab et cVanessa Bell (dir.) et Catherine Cormier-Larose (dir.), Anthologie de la poésie actuelle des femmes au Québec, Montréal, Éditions du Remue-Ménage, , 288 p.
↑jérémie mcewen, « Les penseurs en vacances: Natasha Kanapé Fontaine : se reconstruire puis se rencontrer », La Presse, (lire en ligne, consulté le )