Neuville-au-Plain est une commune de l'est de la presqu'île du Cotentin située à 3 km au nord de Sainte-Mère-Église, 15 km de Valognes, 35 km de Cherbourg et 50 km de Coutances et de Saint-Lô. Elle fait partie du Plain, bas plateau de calcaire argileux, souvent tapissé de limon et qui porte un bocage à mailles irrégulières (alternance de parcelles de tailles variées). La faible densité de la commune (vingt-trois habitants par km2) est à mettre en relation avec le dépeuplement précoce du Plain, remontant au milieu du XVIIe siècle et quasiment continu depuis.
De petite taille, le territoire communal est réparti entre plusieurs hameaux de quelques maisons, desquels le chef-lieu, Neuville, se distingue par son église, son cimetière, le presbytère et son château. Le chef-lieu est assez excentré au nord de la commune. La N 13 coupe en deux la commune du pont de Neuville au nord au lieu-dit les Herbages au sud.
Les principaux hameaux, fermes ou écarts sont : Vau-du-Bois (mairie), Grasmont, la Roche (petit château du XIXe siècle), les Bergeries, le Port et le Brot, face aux marais de Neuville, la Campagne, la Perrinerie, le Grand Hamel, Brusel et les Licornets. Cet habitat dispersé est le fait du maillage bocager, qui rend l'arbre omniprésent (comme partout en Normandie occidentale), bien que les bois soient inexistants (excepté le parc du château de Grandval), ménageant de nombreux chemins creux. Le nord-ouest de la commune, enfin, est bordé de marais, jouxtant le Merderet et les ruisseaux tributaires.
Le point culminant de la commune est au lieu-dit les Vienvilles, à l'est, en limite communale, à vingt-sept mètres d'altitude. Les prés avoisinant le Merderet descendent jusqu'à deux mètres d'altitude. Les principaux cours d'eau sont : le Merderet (tributaire de la Douve) et ses nombreux affluents : le ruisseau du Brocq, le ruisseau de la Vallée de Misère.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 661 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 6,8 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 9 km à vol d'oiseau[4], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
Typologie
Au , Neuville-au-Plain est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (43,9 %), zones agricoles hétérogènes (28,8 %), terres arables (27,3 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Novilla au XIIe siècle[13], Novus-Vicus sans date.
Le déterminant locatif, -au-Plain, fait référence à un petit territoire qui avait autrefois formé le doyenné du Plain. Cette appellation est issue de l'ancien français plain « pleine campagne, plaine ». Voir également Angoville-au-Plain et Beuzeville-au-Plain.
La paroisse eut pour seigneur la famille Andrey qui détenait également les seigneuries de Fontenay et de Baudienville (Sainte-Mère-Église)[16].
Le , des combats opposent des éléments de la 82e division aéroportée américaine à une contre-attaque allemande pour reprendre Sainte-Mère-Église. La défense d'une section de parachutistes pendant plusieurs heures permettra aux troupes américaines de préparer la défense de la ville. Robert Niland, un des frères Niland y meurt en couvrant la retraite de ses camarades.
Héraldique
Les armes de la commune de Neuville-au-Plain se blasonnent ainsi (1) : De sable au sautoir d'argent cantonné, en chef et en pointe, d'un croissant du même et, à dextre et à senestre, d'une molette d'éperon d'or.
(1) : Selon les informations reçues des mairies par La Banque du Blason, Neuville-au-Plain n'a point de blason officiel.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[19].
En 2021, la commune comptait 86 habitants[Note 2], en évolution de −5,49 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Église Sainte-Marguerite (XIVe – XVIIe siècles) inscrite en 1986 à l'Inventaire général du patrimoine culturel[23] et son cimetière. Le chœur et l'arc triomphal sont du XIIIe siècle, le chœur a été transformé au XVIe et XVIIe siècles. La tour avec petite flèche en pierre, en façade de la nef porte une inscription : DOM 1698.
Le premier panneau porte les armes de Jacques Andrey de Fontenay (décédé le , âgé de 82 ans) : de sable au sautoir d'argent cantonné aux 1 et 4 d'un croissant du même et aux 2 et 3 d'une molette d'éperon d'or et de son épouse (), Françoise Scelles (décédée le , dans sa 83e année) : de gueules à trois boucles d'or.
Le second, celles de Charles-Claude Andrey de Fontenay et de son épouse (), Marie-Madeleine de Fontaines Cardonville (décédée le , âgée de 88 ans) : d'or à la bande d'azur et de leur fille Élisabeth Andrey de Fontenay (décédée le , âgée de 46 ans).
Le troisième, celles de Charles-Alexandre Le Fèvre : d'azur à la fasce d'or accompagnée de deux croix fleurdelysées d'or en chef et d'une rose d'argent en pointe, et de son épouse (), Françoise-Hilaire Andrey de Fontenay, décédée le , dans sa 82e année.
Le quatrième et dernier panneau, celles de François-César Andrey de Fontenay, décédé le , dans sa 69e année, et de son épouse (), Charlotte-Thérèse du Mesnileurry : de sable fretté de six pièces d'argent[24].
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 159.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 437.
Rémy Villand, « Notice historique sur le château de Grandval à Neuville-au-Plain », Revue du département de la Manche, n° 33, 1967.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
↑Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN2-85480-543-7), p. 97-103.