Cinéaste plébiscité des années 1970 aux années 1990, ses films remportent plusieurs prix prestigieux parmi lesquels un Oscar, un Lion d'honneur et divers récempenses au festival de Cannes. Sa carrière connaît moins de succès au début du XXIe siècle[réf. nécessaire], alors qu'il dirige l'Union des cinéastes russes, avant de la quitter. Son soutien de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et sa propension à « diffuser la propagande russe » font qu'il soit l'objet de sanctions de la part de tous les pays de l'UE, du Canada, de l'Ukraine et de la Suisse.
Parallèlement à sa carrière de réalisateur, Mikhalkov préside la Société des réalisateurs russes et dirige le Festival international du film de Moscou depuis 2000. Il est à l'origine de la création en 2002 de l'Aigle d'or récompensant le meilleur film russe (il remporte d'ailleurs ce prix en 2007 avec 12).
Situé à la droite extrême de l'échiquier politique, Mikhalkov est critiqué dans son pays et certains de ses pairs jugent son cinéma passéiste et esthétisant[3]. Son amitié affichée avec Vladimir Poutine[4] lui vaut de nombreuses inimitiés dans le milieu culturel[5]. La présentation à Cannes de Soleil trompeur 2 en 2010 est suivie d'une polémique touchant le metteur en scène, accusé par 97 réalisateurs russes pétitionnaires de despotisme, de détournement des aides publiques et de trop grande proximité avec l'exécutif dans sa gestion de l'Union des cinéastes russes[6]. Il a également tourné une troisième suite au film. Pour le réalisateur dissident Andreï Smirnov, il s'agit de « deux films plus mauvais l’un que l’autre ». Nikita Mikhalkov a répondu à la critique d'« aller se faire foutre »[7].
Lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Sotchi en 2014, Mikhalkov est choisi comme porte-drapeau de la délégation russe et réalise par ailleurs le film court projeté durant l'événement.
Il possède la chaîne de télévision Bessogone (Bannisseur des démons), consacrée à sa promotion personnelle. Il y parle notamment des « mensonges de l'Occident ». Il possède également une fortune dans la vigne, l'immobilier, le matériel forestier et la production de diamants[7]. En janvier 2024, BesogonTV est supprimé de Youtube[8].
Directeur de l'Académie de l'art théâtral et cinématographique, il a démissionné en 2017 du Fonds de soutien au cinéma russe, critiquant son intrusion, selon lui, par des libéraux et « russophobes ». Par ailleurs, certaines personnes notent que son influence diminue dans les cercles du pouvoir poutinien[7].
En 2022, il appelle à l’inclusion de l’Ukraine et de la Biélorussie dans la « Russie idéale ». Il recommande alors le film intitulé Crimée (2017) réalisé par Alexei Pimanov avec le soutien du ministère russe de la défense, qui fournit une interprétation russe de l’annexion de la péninsule[1].
Le vendredi 16 décembre 2022, le cinéaste est visé par le neuvième paquet de sanctions européennes[9]. Son nom rejoint la liste noire des 1 386 individus interdits de visas, et dont les avoirs dans l’Union européenne sont saisis.
1999 : Prix de Meilleur rôle masculin lors du Festival du cinéma russe à Honfleur pour son rôle dans Humiliés et offensés (Униженные и оскорбленные), 1990, de Andreï Echpai jr.
2005 : Prix de Meilleur rôle masculin lors du Festival du cinéma russe à Honfleur pour son rôle dans Le Conseiller d'Etat (Статский советник), de Filipp Yankovski
↑ ab et cPierre Murat, « Nikita Mikhalkov : "Poutine, que vous méprisez tant, a rendu aux Russes leur dignité perdue" », Télérama, (lire en ligne).
↑André Filler et Dimitry Filimonov, « Vladimir Poutine : une représentation géopolitique ? De l’image à l’usage », Hérodote, vol. N° 166-167, no 3, , p. 51–67 (ISSN0338-487X, DOI10.3917/her.166.0051, lire en ligne, consulté le )
↑Cécile Vaissié, « Les milieux russes du cinéma et Nikita Mikhalkov : ce qui ne leur plaît pas », Le Monde, (lire en ligne).