Dès janvier 1941, des fonctionnaires du ministère des Travaux publics renforcent l'OCM, sous la direction d'André Boulloche et du couple Georges et Raymonde Ricroch. L'OCM recrute aussi dans la bourgeoisie, l’industrie, parmi les commerçants, les anciens combattants, les professions libérales (avocats, architectes), et les universitaires. Deux tendances politiques sont particulièrement représentées : les conservateurs, souvent maréchalistes mais germanophobes et hostiles à la Révolution nationale, d'une part, les socialistes d'autre part. La première tendance est majoritaire à l'origine, mais la deuxième l'emporte au cours de la guerre.
Fin 1941, l'OCM ne compte que quelques centaines de membres, mais atteint un effectif de 45 000 deux ans plus tard, selon Guillaume Piketty.
L'OCM était dotée d'une organisation militaire rigoureuse. Elle est décapitée le par l’arrestation de Jacques Arthuys.
La réorganisation d'Alfred Touny, l'aide de la CND, l'afflux de nouveaux militants, notamment socialistes (Guy Mollet ou encore Abel Poulain), font prendre à l'OCM une tout autre dimension en 1942-1943. Malgré les coups très durs que porte la Gestapo (retournement de Grandclément en septembre 1943, démantèlement de la CND en novembre, arrestation de Touny en février 1944), l'OCM se maintient, notamment grâce à Jacques Piette.
Jacques Rebeyrol, militant socialiste et chef du Service de renseignement Navarre[2].
André Bataillard, « Commandant Martin », groupement OCM du département de l'OISE 1943. Chef du sous secteur sud FFI de l'Oise. [Sources : 1°) attestation FFI Département de l'Oise n°4754/I en date du à Beauvais signataire Le sous-lieutenant Rahet, ex-chef d'État-Major des FFI de l'Oise. 2°) L'Oise dans la résistance.].
Pierre Pène, responsable OCM de l'Aisne et des Ardennes.
Léon Bourdon, « Leblond », responsable OCM du département de la Somme à partir de .
Charles Remigereau, chef de réseau O.C.M de 1941 à 1944 pour l'Est et Sud-Est du Gâtinais.
Guy Mollet membre dans la région d'Arras, futur maire de cette même ville, député, secrétaire général de la SFIO, et ministre d'État à plusieurs reprises.
Abel Poulain responsable de l'OCM dans l'arrondissement de Montreuil, lieutenant des FFI, futur maire d'Hesdin, député et conseiller général.
Jean Lejeune (« colonel Bastien »), chef régional de l'OCM pour la région A (Nord de la France : Aisne, Nord, Pas-de-Calais, Somme, Seine-inférieure), compagnon de la Libération.
René Pierre Jean Laborie, OCM-officier de liaison, officier de l’Ordre national de la Légion d’honneur, futur président-fondateur de la Mutuelle nationale de la presse, du livre et des industries connexes (MNPL)[5],[6].
↑Né en 1922, étudiant en droit en 1940, à Aix-en-Provence où il commence à résister puis à Paris, secrétaire général de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) dans l'Académie de Paris, il intègre l'OCM, fonde en zone Nord, en 1942 ou 1943 selon les sources l'OCM jeunes. Il rencontre Jean Moulin en 1943 qui le charge d'unifier les mouvements de jeunesse (Forces unies de la jeunesse patriotique). Il est arrêté le 4 avril 1944 et déporté par le convoi du 17 août 1944, à Buchenwald et Neu-Stassfurt. Membre de l'Assemblée consultative provisoire en 1945, il est avocat au barreau de Paris après la guerre et épouse Françoise Verny en 1955. Il divorce en 1960. Cf. Notice biographique, « Les déportés du convoi du 17 août 1944 au départ de Compiègne » sur le site resistance60.fr/1944-08-17, Cécile Hamsy, Georges Montaron, le roman d'une vie, Ramsay (date de 1942 pour l'OCMJ), Arthur Calmette, L'OCM Organisation civile et militaire , Histoire d'un mouvement de résistance de 1940 à 1946, PUF, 1961 (Lire en ligne le chap. VI sur l'OCMJ (juillet 1943 pour la date de création de l'OCMJ).
↑Patrick Bézier, Les Coulisses de l’Histoire, Tome II, La protection sociale du spectacle et de medias, Éditions Jacob Duvernet, 2012. S.63: René Laborie: un organisateur de la protection sociale pour la presse
Guy Penaud, Chroniques secrètes de la résistance dans le sud-ouest, Sud-Ouest, 1993
Gilles Perrault, La Longue Traque, J-C Lattes, 1975.
Guillaume Piketty, « Organisation civile et militaire », dans François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, éd. Robert Laffont, 2006
Marc Sadoun, Les Socialistes sous l'Occupation, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1982 (ouvrage issu d'une thèse de doctorat d'État dirigée par Maurice Duverger)
René Terrisse, Grandclément Traître ou bouc-émissaire ?, Aubéron, 1996