Les Ornithomimidae (ornithomimidés en français), ou « imitateurs d'oiseaux » en grec, forment une familleéteinte de dinosauresthéropodes de taille modeste, appelés couramment « dinosaures autruches », faisant partie du clade plus large des Ornithomimosauria (ornithomimosauriens).
Ce groupe de théropodes à plumes est caractérisé par leur petite taille (pas plus de 3 mètres de hauteur), par un cou long et mince, une tête aux grands yeux, un cerveau relativement grand par rapport au reste du corps, des bras longs dotés de mains à trois doigts munies de griffes longues et recourbées, des jambes longues conçues pour une grande vélocité, des pieds tridactyles et une queue tout aussi longue qui devait sans doute servir de stabilisateur lorsqu'il courait. Ils portent un bec édenté[4].
Comportement
On suppose qu'ils étaient grégaires et qu'ils vivaient en groupes de plusieurs dizaines d'individus, du moins pour les spécimens les plus évolués. C'étaient des animaux intelligents ; la cavité cérébrale de leur crâne était grande par rapport à leur corps ; de plus, leur vision était excellente, grâce à leurs grands yeux associés à leur gros cerveau.
On ignore comment étaient leurs nids et comment ils élevaient leurs petits, mais il est probable que, comme la grande majorité des dinosaures bipèdes grégaires et les ratites, ils fabriquaient des nids collectifs et élevaient leurs petits en groupe jusqu'à un certain âge.
Leurs défenses étaient limitées et, face à des prédateurs, la fuite devait s'avérer la solution la plus efficace ; ce qui se confirme par leur morphologie adaptée pour le sprint. Ils sont considérés comme parmi les plus rapides des dinosaures[5].
Alimentation
La plupart des scientifiques s'accordent à dire que les ornithomimidés étaient essentiellement herbivores[6] ; on a retrouvé des gastrolithes à l'emplacement de leur estomac. De plus, d'après la fréquence des ossements fossiles retrouvés des espèces de ce taxon, ces derniers auraient été les dinosaures de petite taille les plus nombreux en Amérique du Nord au Crétacé supérieur. Ceci concorderait avec la thèse du régime herbivore de ce groupe, ou du moins de manière majoritaire, puisque dans un écosystème donné les espèces herbivores sont plus nombreuses que les espèces carnivores.
Henry Fairfield Osborn suggéra que leurs étranges bras, longs et terminés par une main à trois griffes longues et recourbées, auraient pu servir à se saisir les branches hautes des arbres pour ensuite les décortiquer de leurs feuilles, ce que certaines études ultérieures menées sur les mains particulières de ce taxon confirmeraient[7].
En 2001, des études scientifiques menées par M. A. Norell et ses collègues sur le crâne d'ornithomimidés montrèrent que ces espèces possédaient, à l'intérieur de leur bec, des lamelles verticales semblables à celles que l'on retrouve chez les canards modernes, et suggérèrent qu'ils auraient pu être des filtreurs, laissant leur bec au ras de l'eau pour capturer des micro-organismes pour s'en nourrir[4]. Cependant d'autres scientifiques en 2005 argumentèrent que des telles structures crâniennes pouvaient se retrouver chez de nombreuses variétés d'animaux non filtreurs possédant un bec, comme les tortues[6].
Ils devaient se nourrir de feuilles, de jeunes pousses, de fruits et de graines, et peut être de petits animaux comme des lézards, des petits mammifères et des amphibiens. Il a aussi été aussi suggéré qu'ils auraient pu se nourrir d'œufs d'autres dinosaures, bien que rien ne le prouve à l'heure actuelle.
Plumage
Les ornithomimidés sont un groupe proche des Maniraptora. Ils portaient des proto-plumes ou des plumes comme cela a été prouvé par les empreintes fossiles trouvées sur les fossiles de Dromiceiomimus et d'Ornithomimus[8]. Ce plumage avait un rôle social dans les groupes d'ornithomimidés (socialisation, cohésion des groupes, parade nuptiale).
Classification phylogénétique
Le cladogramme établit en 2014 par Yuong-Nam Lee, Rinchen Barsbold, Philip J. Currie, Yoshitsugu Kobayashi, Hang-Jae Lee, Pascal Godefroit, François O. Escuillié et Tsogtbaatar Chinzorig inclut les principaux genres (les mieux documentés) d'ornithomimidés[8]. Il montre la position des ornithomimidés au sein des ornithomimosauriens et leur place relative par rapport aux Deinocheiridae et aux Alvarezsauroidea :
La classification des Ornithomimosauria est en cours de révision à la suite de la découverte d'un gisement exceptionnel à Angeac-Charente dans le département français de la Charente, qui a livré à partir de 2010 dans le Crétacé inférieur, plusieurs centaines d'os d'ornithomimosaures[10]. En 2014, le paléontologue Ronan Allain essaye de reconstituer un squelette entier à partir des fragments de ce site[11].
↑(en) O. C. Marsh. 1890. Description of new dinosaurian reptiles. The American Journal of Science, series 3 39:81-86
↑(en) L. Xu, Y. Kobayashi, J. Lü, Y. N. Lee, Y. Liu, K. Tanaka, X. Zhang, S. Jia et J. Zhang, « A new ornithomimid dinosaur with North American affinities from the Late Cretaceous Qiupa Formation in Henan Province of China », Cretaceous Research, vol. 32, no 2, , p. 213 (DOI10.1016/j.cretres.2010.12.004)
↑(en) Claudia Inés Serrano-Brañas, Esperanza Torres-Rodríguez, Paola Carolina Reyes-Luna, Ixchel González-Ramírez et Carlos González-Leóne, « A new ornithomimid dinosaur from the Upper Cretaceous Packard Shale Formation (Cabullona Group) Sonora, México », Cretaceous Research, vol. 58, , p. 49–62 (DOI10.1016/j.cretres.2015.08.013)
↑(en) Holtz, Thomas R. Jr. (2012) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages,Winter 2011 Appendix.
↑ a et b(en) P. M. Barrett, « The diet of ostrich dinosaurs (Theropoda: Ornithomimosauria) », Palaeontology, vol. 48, no 2, , p. 347–358 (DOI10.1111/j.1475-4983.2005.00448.x)
↑(en) E. L. Nicholls et A. P. Russell, « Structure and function of the pectoral girdle and forelimb of Struthiomimus altus (Theropoda: Ornithomimidae) », Palaeontology, vol. 28, , p. 643–677
↑ a et b(en) Yuong-Nam Lee, Rinchen Barsbold, Philip J. Currie, Yoshitsugu Kobayashi, Hang-Jae Lee, Pascal Godefroit, François O. Escuillié et Tsogtbaatar Chinzorig, « Resolving the long-standing enigmas of a giant ornithomimosaur Deinocheirus mirificus », Nature, vol. 515, no 7526, , p. 257–260 (PMID25337880, DOI10.1038/nature13874, Bibcode2014Natur.515..257L)
↑(en) B. McFeeters, M. J. Ryan, C. Schröder-Adams et T. M. Cullen, « A new ornithomimid theropod from the Dinosaur Park Formation of Alberta, Canada », Journal of Vertebrate Paleontology, , e1221415 (DOI10.1080/02724634.2016.1221415)
↑(en) Ronan Allain, Romain Vullo, Jean Le Loeuff, Jean-François Tournepiche, « European ornithomimosaurs (Dinosauria, Theropoda), an undetected record », Geologica Acta , vol. 12, no 2, 2014, p. 127-135, DOI : 10.1344/105.000002083