Paul Guichonnet naît le à Megève[2]. Il est le fils de Gaston Guichonnet et d'Angèle Garcin, tous deux instituteurs[2]. Son grand-père, Jean-Marie Guichonnet, le fut également[2].
Il a fait ses études à la faculté des lettres de Grenoble, puis à l'Institut de géographie alpine. Licencié en histoire et géographie, il publie sa thèse en 1962 sur « La région du Mont-Blanc : essai de géographie économique et humaine ».
Carrière universitaire
De 1962 à 1985, il enseigne à l'université de Genève, dont il est doyen de la faculté des sciences économiques et sociales en 1970[2],[3]. En 1972, il est à l'origine de la création du département de géographie au sein de la faculté[2]. Il est professeur honoraire de l'université.
Il est conseiller municipal et adjoint au maire de Bonneville de 1953 à 1971 et de nouveau conseiller municipal de 1983 à 1989.
Affaire de la Ligue savoisienne
Lors de la naissance de la Ligue savoisienne, entre 1996 et 1997, alors que le mouvement indépendantiste fait de la promotion dans les communes en racontant sa version de l'histoire de la Savoie, notamment au sujet de l'Annexion de 1860, les spécialistes de la région comme Paul Guichonnet ou encore l'historien savoyard André Palluel-Guillard tentent de s'opposer à ce discours desannexionniste. Paul Guichonnet, spécialiste de la réunion de la Savoie à la France, est ainsi accusé de « chantre stipendié de l'Annexion »[7]. La Ligue savoisienne va alors les poursuivre devant la justice, recherchant ainsi une audience institutionnelle à son discours. Palluel-Guillard sera lui aussi quelque temps plus tard en 1997 poursuivi en justice par la même ligue pour avoir parlé de « falsification ». S'ensuivra une polémique publique pour le soutenir avec une pétition réunissant plus de 1 700 signatures dont de nombreux historiens et étudiants[8],[9].
Publications
Histoire de l'Italie
1961, Cavour, agronomo e uomo d'affari, Feltrinelli
1966, L'Italie au temps de Stendhal, Hachette, Paris
1969, L'Italie. La monarchie libérale (1870-1922), Hatier, coll. « Université », Paris
1997, Histoire de l'Italie, PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris
1999, Mussolini et l'Italie, PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris
Histoire de la Savoie
L'émigration alpine vers les pays de langue allemande - Revue de géographie alpine, t.36, 1948, p. 533-576 + cartes (du XVe au XVIIe siècle, les Savoyards en Alsace)
1956, Notre Bonneville, 3e édition revue et augmentée 2008, éditions Le Tour
1960, Théorie des frontières naturelles et principe des nationalités dans l'annexion de la Savoie à la France : 1858-1860, in Revue des Travaux de l'Académie des Sciences morales & politiques, Sirey
1982, Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Le Messager : Horvath
1996, Nouvelle Histoire de la Savoie, Privat, Toulouse, 367 p.[10]
1998, Histoire de l'annexion de la Savoie à la France : les véritables dossiers secrets de l'annexion, La Fontaine de Siloé (éd. revue et augmentée en 1999, 2003)
2000, Histoire et civilisation des Alpes, Privat, Toulouse
2002, avec Philippe Joutard, Marie-Christine Vellozi, Marie-Thérèse Vercken, Hugues Lebailly, Mont-blanc : conquete de l'imaginaire, La Fontaine de Siloé, coll. « Paul Payot », (ISBN284206206X)
↑ abcd et eAli Djellali, « Paul Guichonnet, le gai savoir pour une historiographie régionale des Savoie de tempérament », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne).
↑Philippe Revil, « La Ligue savoisienne, falsifie-t-elle l'Histoire ? », Le Monde, (lire en ligne).
↑Ch. Moucaud, « Les historiens se mobilisent contre la Ligue savoisienne », La Vie nouvelle, .
↑Gabrielle Serraz, « Relents séparatistes en Savoie. Relecture de l'histoire et poujadisme sont le fonds de commerce des Savoisiens », Libération, (lire en ligne).
↑Fiche de lecture sur le site de la revue des Cahiers de l'Histoire, numéro 1997-2.
Voir aussi
Bibliographie
Paul Guichonnet. Histoire régionale et géographie alpine, Entretiens avec M.-C. Bussat-Enevoldsen, 2001, Ed. Le Vieil Annecy, 252 p.