Les primaires présidentielles du Parti démocrate américain de 2016 (en anglais : 2016 Democratic Party presidential primaries) sont le processus par lequel les membres et sympathisants du Parti démocrate désignent leur candidat à l'élection présidentielle de 2016.
Après une longue incertitude, l'ancienne secrétaire d'État des États-Unis Hillary Clinton s'impose face au sénateur des États-Unis pour le Vermont Bernie Sanders. Abordant le scrutin du en position de favorite, elle est battue à la surprise générale par le candidat du Parti républicain, l'homme d'affaires Donald Trump, qui remporte 306 grands électeurs contre 232 pour sa rivale.
Déroulement
Les candidats démocrates font campagne pour l'investiture à travers une série d'élections primaires et de caucus, en quatre phases successives, qui s'étendent sur cinq mois, de février à juin. Chaque élection conduit à la désignation d'un certain nombre de délégués (plus ou moins lié à la population de l'État), certains désignés lors des élections de district (district delegates), d'autres itinérants (at-large delegates), d'autres encore élus parmi les chefs de parti et les officiels élus (party leaders and state officials ou PLEO).
Certains délégués sont censés suivre les préférences des électeurs qui les ont choisis (pledged delegates) ; ils n'y sont pourtant pas tenus légalement, mais les candidats pouvant retirer les délégués qu'ils jugent déloyaux, ces délégués votent généralement pour les candidats qu'ils représentent. Les autres délégués n'ont pas cette contrainte (unpledged delegates). Ces derniers peuvent donc ne pas voter pour le candidat qu'ils ont choisi, comme tel est le cas pour la primaire de 2008, durant laquelle des super-délégués qui avaient choisi Hillary Clinton ont finalement voté pour Barack Obama[1],[2].
La primaire démocrate est marquée comme celle de 2008 par une très forte participation, plus de 30,02 millions d'électeurs, très au-dessus des primaires comparables, pour lesquelles un président ne se représente pas. La primaire n'avait réuni que 14,55 millions d'électeurs en 1992, puis 13,91 millions d'électeurs en 2000 et 13,1 millions d'électeurs en 2004.
Le record historique de 2008, la participation de 35,42 millions d'électeurs, n'est pas loin d'être égalé et signifie qu'une personne sur deux ayant voté démocrate au scrutin final l'avait déjà fait à la primaire démocrate. La participation aura aussi été plus élevée qu'à celle du Parti républicain, pourtant marquée par un record historique et un doublement du nombre d'électeurs en huit ans.
Hillary Clinton est officiellement désignée comme candidate du Parti démocrate le 26 juillet[14]. Le lendemain, le sénateur des États-Unis pour la Virginie Tim Kaine est à son tour formellement désigné comme candidat à la vice-présidence[15]. Le choix de Tim Kaine, au profil centriste comme Hillary Clinton, est critiqué par l'aile gauche du parti, qui aurait aimé se voir réserver la place de colistier[16].
Critiques
Attitude des médias
D'après le journaliste français Serge Halimi, les médias américains se sont montrés particulièrement hostiles à Bernie Sanders, lui-même critique de sa couverture médiatique[17]. Ainsi, The Washington Post est notamment accusé d'avoir publié seize articles hostiles à Bernie Sanders en seize heures, après une série de défaites dans différents États lors de la primaire[18]. En réponse, le journal ironise en affirmant avoir publié seize articles bienveillants à sa faveur après une série de victoires[19].
À l'inverse, une étude conclut que la couverture médiatique de Bernie Sanders pendant la primaire est généralement positive[20]. Une deuxième étude conclut également que la couverture médiatique de Sanders est généralement positive, bien qu'elle n'ait pas été aussi développée qu'elle aurait dû l'être au vu de son avancée dans les sondages[21].
Utilisation d'une usine à trolls en faveur d'Hillary Clinton
En juillet 2016, des emails diffusés par WikiLeaks montrent qu'Hillary Clinton est soutenue par une usine à trolls financée par de gros donateurs « pour harceler les supporters de Sanders »[22],[23],[24]. Cette affaire est connue du Comité national démocrate — une fois révélée, elle provoque l'annonce de la démission de sa présidente, Debbie Wasserman Schultz[22], la veille de la Convention nationale démocrate, alors qu'elle est accusée d'avoir failli à son devoir d'impartialité entre les candidats.