La Virginie-Occidentale (en anglais : West Virginia, /wɛstvɝ.ˈdʒɪ.niə/[2]Écouter) est un État des États-Unis bordé au nord par la Pennsylvanie et le Maryland, à l'est et au sud par la Virginie, à l'ouest par le Kentucky et l'Ohio. Il s'agit d'un État montagneux et rural où des communautés ont longtemps vécu dans un certain isolement. Sa ressource principale fut longtemps constituée par les mines de charbon bitumineux. Ainsi pourvue, la Virginie-Occidentale est l'un des États les plus sauvages de l'Est américain. En plus des nombreuses montagnes qui font partie de l'État, de nombreuses forêts viennent contribuer à son isolement[3].
En 2023, sa population s'élève à 1 770 071 habitants[1].
L'État fut créé au cours de la guerre de Sécession. En effet, les comtés du nord-ouest de la Virginie ne souhaitaient pas se séparer de l'Union, à la différence des planteurs du sud et de la côte qui adhérèrent aux États confédérés. La Virginie-Occidentale se sépara donc de la Virginie lors du congrès de Wheeling qui se tint dans la ville du même nom, et fut admise dans l'Union en 1863. L'existence de l'État fut entérinée par une décision de la Cour suprême en 1870.
La Virginie-Occidentale a été un fief du mouvement ouvrier américain, notamment dans le secteur minier. Figure des luttes sociales menées au début du XXe siècle, Mary Harris Jones y anima pendant près de vingt ans certains des « conflits très durs qui opposaient les esclaves de l’industrie à leurs maîtres »[4]. En 1912 et 1913, la répression d'un important mouvement ouvrier, connu comme la « guerre des mineurs », fait au moins cinquante morts[5]. Les conditions de travail dans les mines sont particulièrement éprouvantes (3 242 morts pour la seule année 1907, avec un taux d’accidents du travail quatre fois supérieur à celui de la France à la même époque)[4].
L’État est durement atteint par la crise économique consécutive au krach de 1929 et devint un bastion du New Deal, lequel permit de sauver de la famine les habitants les plus pauvres. Liée au Parti démocrate depuis cette période, la Virginie-Occidentale sert, en 1960, de rampe de lancement à la candidature présidentielle de John Fitzgerald Kennedy. En 1980, elle est l'un des rares États à ne pas voter en faveur de Ronald Reagan[4].
L'État de Virginie-Occidentale est divisé en 55 comtés[6].
Agglomérations
Aires métropolitaines et micropolitaines
Le Bureau de la gestion et du budget a défini onze aires métropolitaines et six aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État de Virginie-Occidentale[7].
Aires métropolitaines
Zone urbaine
Population (2010)
Population (2013)
Variation (2010-2013)
Rang national (2013)
Charleston, WV
227 078
224 743
-1,0 %
195
Huntington-Ashland, WV-KY-OH
216 006
(364 908)
216 779
(364 101)
0,4 %
(-0,2 %)
(144)
Morgantown, WV
129 709
136 133
5,0 %
294
Beckley, WV
124 898
124 432
-0,4 %
315
Hagerstown-Martinsburg, MD-WV
104 169
(251 599)
108 706
(258 294)
4,4 %
(2,7 %)
(181)
Parkersburg-Vienna, WV
92 673
92 470
-0,2 %
364
Wheeling, WV-OH
77 550
(147 950)
76 186
(145 757)
-1,8 %
(-1,5 %)
(282)
Washington-Arlington-Alexandria, DC-VA-MD-WV
53 498
(5 636 232)
55 073
(5 949 859)
2,9 %
(5,6 %)
(7)
Weirton-Steubenville, WV-OH
54 745
(124 454)
54 028
(121 992)
-1,3 %
(-2,0 %)
(318)
Cumberland, MD-WV
28 212
(103 299)
27 704
(101 225)
-1,8 %
(-2,0 %)
(350)
Winchester, VA-WV
23 964
(128 472)
23 445
(131 980)
-2,2 %
(2,7 %)
(299)
Aires micropolitaines
Zone urbaine
Population (2010)
Population (2013)
Variation (2010-2013)
Rang national (2013)
Clarksburg, WV
94 196
94 289
0,1 %
38
Bluefield, WV-VA
62 264
(107 342)
61 984
(106 087)
-0,5 %
(-1,2 %)
(22)
Fairmont, WV
56 418
56 868
0,8 %
165
Logan, WV
36 743
35 987
-2,1 %
372
Elkins, WV
29 405
29 415
0,0 %
429
Point Pleasant, WV-OH
27 324
(58 258)
27 126
(57 747)
-0,7 %
(-0,9 %)
(160)
En 2010, 77,7 % des Ouest-Virginiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 61,1 % dans une aire métropolitaine et 16,5 % dans une aire micropolitaine.
Aires métropolitaines combinées
Le Bureau de la gestion et du budget a également défini cinq aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de Virginie-Occidentale.
Avec 1 852 994 habitants en 2010, la Virginie-Occidentale était le 38e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,60 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le nord-ouest du comté de Braxton[16].
Avec 29,76 hab./km2 en 2010, la Virginie-Occidentale était le 29e État le plus dense des États-Unis.
Le taux d'urbains était de 48,7 % et celui de ruraux de 51,3 %[17]. L'État comptait le 3e plus fort taux de ruraux du pays après le Maine (61,3 %) et le Vermont (61,1 %).
En 2010, le taux de natalité s'élevait à 11,0 ‰[18] (11,2 ‰ en 2012[18]) et le taux de mortalité à 11,5 ‰[18] (11,8 ‰ en 2012[18]). L'indice de fécondité était de 1,83 enfant par femme (1,85 en 2012[18]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 7,3 ‰[18] (7,3 ‰ en 2012[18]). La population était composée de 20,91 % de personnes de moins de 18 ans, 9,12 % de personnes entre 18 et 24 ans, 24,73 % de personnes entre 25 et 44 ans, 29,19 % de personnes entre 45 et 64 ans et 16,05 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 41,3 ans[19].
Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 1 305) était le résultat d'une part d'un solde naturel négatif (- 3 087) avec un excédent des décès (69 596) sur les naissances (66 509), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 4 910) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 3 177) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 1 733)[20].
Selon des estimations de 2013, 98,1 % des Ouest-Virginiens étaient nés dans un État fédéré, dont 70,0 % dans l'État de Virginie-Occidentale et 28,1 % dans un autre État (14,0 % dans le Sud, 7,3 % dans le Midwest, 5,3 % dans le Nord-Est, 1,6 % dans l'Ouest), 0,5 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 1,4 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (37,7 % en Asie, 32,5 % en Amérique latine, 17,9 % en Europe, 5,1 % en Afrique, 5,0 % en Amérique du Nord, 1,8 % en Océanie). Parmi ces derniers, 49,7 % étaient naturalisés américain et 50,3 % étaient étrangers[21],[22].
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,38 %), principalement blanche et noire (0,63 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,08 %).
Les non-hispaniques représentaient 98,80 % de la population avec 93,16 % de Blancs, 3,35 % de Noirs, 1,35 % de Métis, 0,66 % d'Asiatiques, 0,19 % d'Amérindiens, 0,02 % d'Océaniens et 0,06 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 1,20 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (0,52 %)[19].
En 2010, l'État de Virginie-Occidentale avait la 3e plus forte proportion de Blancs après le Vermont (95,29 %) et le Maine (95,23 %) ainsi que la 3e plus forte proportion de Blancs non hispaniques après le Maine (94,42 %) et le Vermont (94,32 %). A contrario, l'État avait les plus faibles proportions d'Hispaniques, d'Amérindiens et d'Océaniens ainsi que la 2e plus faible proportion d'Asiatiques après le Montana (0,63 %).
Historique récent de la composition ethno-raciale de la Virginie-Occidentale (en %)[23],[19]
En 2000, les Ouest-Virginiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine américaine (18,8 %), allemande (14,0 %), irlandaise (11,0 %), anglaise (9,8 %) et italienne (3,9 %)[25].
L'État avait la 2e plus forte proportion de personnes d'origine américaine.
Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (43,6 %), de Porto Rico (16,6 %), d'Espagne (4,4 %) et du Salvador (4,0 %)[27]. Composée à 61,7 % de Blancs, 9,7 % de Métis, 4,5 % de Noirs, 1,3 % d'Amérindiens, 0,5 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 22,1 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 9,6 % des Océaniens, 7,9 % des Métis, 7,8 % des Amérindiens, 1,6 % des Noirs, 1,0 % des Asiatiques, 0,8 % des Blancs et 80,5 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[27].
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (94,5 %), principalement blanche et noire (42,7 %), blanche et amérindienne (28,5 %), blanche et asiatique (11,4 %) et blanche et autre (5,0 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (5,5 %)[29].
Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 45 % des habitants de Virginie-Occidentale se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 30 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 25 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[31].
Concentrations communautaires
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Langues
La Virginie-Occidentale a l'anglais comme langue officielle depuis 2005[32].
Langue parlée à la maison par la population de plus de 5 ans[33],[34],[35]
Favorable aux républicains au début du XXe siècle[36], la Virginie-Occidentale devient un bastion du Parti démocrate après la Grande Dépression[37]. L'État opère cependant un virage à droite depuis 2000[38]. Cette évolution s'explique par l'importance de l'industrie du charbon[38] (et une hostilité aux régulations environnementales) et par la composition de son électorat, conservateur et religieux, parmi les plus rurales et les plus âgés du pays[37]. Entre 1994 et 2016, le pourcentage d'électeurs inscrits en tant que démocrate est passé de 65 % à 46 %[39].
Lors des élections présidentielles, il est rare qu'un candidat démocrate ne remporte la présidence sans avoir remporté la Virginie-Occidentale. Entre 1960 et 2000, les démocrates remportent l'État à chaque élection présidentielle sauf en 1972 et 1984, années des raz-de-marée électoraux de Richard Nixon et Ronald Reagan. À partir de 2000, l'État effectue un virage politique assez net vers la droite, au moins à l'occasion des scrutins présidentiels. Depuis cette date, il accorde une majorité aux candidats républicains : George W. Bush en 2000 (51,9 % des voix) et 2004 (56,1 %), John McCain en 2008 (55,7 %) et Mitt Romney en 2012 (62,3%) ; ces deux dernières élections ayant été remportées par Barack Obama au niveau national. En accordant 42 points d'avance à Donald Trump en 2016, la Virginie-Occidentale devient l'État le plus républicain du pays après le Wyoming[36].
Le Parti démocrate a résisté plus longtemps au niveau local, notamment en raison de son poids historique et de candidats démocrates plus conservateurs qu'au niveau national, notamment sur les questions énergétiques et d'environnement[37]. En , les démocrates perdent toutefois les deux chambres du congrès local, acquis aux démocrates depuis les années 1930. Les républicains remportent 64 des 100 sièges de la Chambres des délégués(en) et 18 des 35 sièges du Sénat(en), après le changement de parti d'un démocrate[40]. Deux ans plus tard, les républicains accroissent leur majorité au Sénat (22 contre 12), disposant d'une super-majorité[39] et remportent presque tous les postes de l'exécutif local : secrétaire d'État, auditeur, commissaire à l'Agriculture et procureur général (le seul poste jusqu'alors détenu par un républicain, Patrick Morrisey). Jim Justice, millionnaire dans l'industrie du charbon, réussit néanmoins à conserver le poste de gouverneur dans le camp démocrate (il change de parti l'été suivant) et le trésorier sortant John Perdue est réélu[41].
Au niveau fédéral, la Virginie-Occidentale élit trois membres de la Chambre des représentants et deux sénateurs. Après les élections de 2014, les républicains disposent de tous les sièges de Virginie-Occidentale à la Chambre des représentants, une première depuis les années 1920[42]. Lors du 115e congrès, les représentants de l'État sont les républicains David McKinley, Alex Mooney et Evan Jenkins. Les deux sénateurs sont le démocrate Joe Manchin (élu en 2010) et la républicaine Shelley Moore Capito (qui devient en 2012 le premier sénateur républicain de l'État depuis 1958[38]).
Robert Byrd, sénateur démocrate de 1959 à 2010, est le sénateur de l'État ayant siégé le plus longtemps au Congrès. Ancien membre du Ku Klux Klan et soupçonné de conserver des sentiments racistes, il n'en est pas moins l'un des démocrates au Sénat les plus à gauche, et s'illustre notamment en s'opposant au Patriot Act et à la guerre d'Irak.
Le Parti démocrate de Virginie-Occidentale défend des positions généralement assez conservatrices, proches des blue dogs. Il proclame, tout comme son adversaire républicain, son « attachement à la chasse, au charbon, à la politique industrielle et aux « vertus » d’autrefois. » En 2004, le gouverneur démocrate de l’État Bob Wise décide de réduire de 25 % les allocations sociales ou encore de supprimer la prime de mariage, tout en accordant des subventions de 750 000 dollars à un tournoi de golf[4]. Lors des primaires démocrates de 2012 où il est le seul candidat majeur en lice pour sa réélection, Barack Obama ne reçoit que 57 % des voix, 42 % des démocrates de l'État remettent leurs suffrages à Keith Judd(en), un prisonnier condamné à vie pour extorsion[43]?
Gouverneur (pouvoir exécutif)
Le gouverneur de Virginie-Occidentale détient le pouvoir exécutif en plus d'incarner le plus haut bureau de l'État en Virginie-Occidentale. Actuellement, le gouverneur est le républicain Jim Justice[44].
Législature (pouvoir législatif)
Le pouvoir législatif est détenu par la législature de Virginie-Occidentale formée par 100 membres au niveau de la Chambre des représentants et de 34 membres au niveau du Sénat(en)[45].
Branche judiciaire (pouvoir judiciaire)
Le pouvoir judiciaire de l'État est détenu par un organe d'État nommé West Virginia Judiciary. Il est formé de tribunaux suivants[46] :
Le charbon a été pendant longtemps un secteur fondamental de l'économie de l'État ; aujourd'hui les mines à ciel ouvert restent en activité malgré leur impact environnemental et les critiques des associations écologistes.
L’administration Bush a défendu les intérêts de l'industrie minière, facilitant l’exploitation du charbon à ciel ouvert (« mountaintop removal ») et, plus généralement, a satisfait les demandes du patronat, y compris en matière d’assouplissement des règlementations sanitaires. Le dynamitage du sommet des montagnes et le refoulement des gravats et de l’arsenic dans les vallées et les rivières sont justifiés au nom de la préservation des emplois[4].
Pour l'exercice financier de 2018, le budget officiel de l'État de Virginie-Occidentale est de 4,26 milliards de dollars avec en contrepartie un déficit de 11 millions de dollars[48],[49].
Santé
La Virginie-Occidentale est l'État des États-Unis le plus touché par les décès provoqués par la consommation de drogues[50].