Né en 1919 dans une famille de la bourgeoisiejuive du milieu des affaires, Roger Worms a pour répétiteur privé René Étiemble, avec lequel il entretient une correspondance régulière dès l'âge de quinze ans. Les études traditionnelles ne l'intéressant guère, il quitte l'enseignement secondaire sans avoir passé son baccalauréat.
Durant l'Occupation, il s'engage dans la Résistance en 1941 et participe à la création du réseau et du journal Combat[2]. En , il est arrêté et interné au camp de Fort Barraux[2], d'où il s'évade en novembre. Membre du mouvement de résistance Combat, il se rend à Vichy dans l'idée de se renseigner sur les éventuelles connexions entre Jardin, secrétaire général, et Giraud. Le il est reçu par le garde des Sceaux en se présentant sous le nom de Robert Saleve, un de ces anciens étudiants désirant écrire une histoire sur l'armistice. Il est arrêté à la sortie du restaurant Chanteclerc, puis relâché. Six jours plus tard , il est de nouveau arrêté et cette fois emprisonné à Évaux-les-Bains dans le Grand Hôtel des Thermes transformé en confortable résidence surveillée, à la libération de laquelle il participe le [2]. Le , deuxième jour de l'insurrection, il dirige sous les ordres d'Aimé Lepercq les FFI du CDLR, dont Gérard Philipe, chargés de mettre en batterie l'Hôtel de ville de Paris libéré dès l'aube par une trentaine d'entre eux sous la direction de Léo Hamon avec la complaisance des deux cents agents présents[3]. Il arrête Pierre Taittinger au nom du CDL de la Seine. Il poursuit le combat dans la brigade Alsace-Lorraine d'André Malraux. Attaché au Ministère de l'Intérieur, il fait révoquer les préfets nommés par Vichy.
Volontiers en retrait par rapport aux personnalités qu'il interroge, il pratique ce que sa biographeRégine Deforges appellera la « passion d'admirer », ne brigue pas une gloire immédiate et parle peu de lui. Deux exceptions méritent toutefois d'être signalées : d'abord un récit autobiographique en 1952, Parce que c'était lui, où Roger Stéphane se réaffirme comme homosexuel ; et beaucoup plus tard, vers la fin de sa vie, Tout est bien, chronique désabusée qui lui vaut un regain d'intérêt de la part du grand public.
Portrait de l'aventurier : T. E. Lawrence, Malraux, Von Salomon (précédé d'une étude de Jean-Paul Sartre), Paris : Sagittaire, 1950. Réédité en 1965 (Grasset), 1972 (coll. 10x18), 1995 (Grasset), 2014 (coll. Points aventure)
Parce que c'était lui (chronique), La Table Ronde, 1953 ; H&O 2005, préface d'Olivier Delorme
Brèves prisons , Julliard, 1955
La Tunisie de Bourguiba, Plon, 1958
L'Ascenseur, roman, Laffont, 1960
T. E. Lawrence, Gallimard/Bibliothèque idéale, 1960