Cette voie est tracée sur l'emplacement du chemin de contrescarpe de l'enceinte de Philippe Auguste. C'est l'ancienne rue des Fossés-de-Nesle, longeant à l’extérieur l’enceinte de Philippe Auguste[1].
No 3 : domicile de la médecin-homéopathe Marie Mélanie d'Hervilly en 1825[2]. Domicile également du sculpteur, médailleur et lithographe Jules Chaplain qui y meurt en 1909.
No 4 bis : demeure de l’historien et philosophe républicain Edgar Quinet, exclu du Collège de France par Guizot en 1846.
No 19 : demeure du poète Robert Desnos, résistant déporté en 1944, mort du typhus au camp de Terezín en 1945 ; une plaque lui rend hommage. Le rez-de-chaussée fut longtemps occupé par le café Le Rubens, dans l'arrière-salle duquel travaillait et recevait l'écrivain Antoine Blondin[4].
No 20 : demeure du député girondinCharles Barbaroux, leader du bataillon des Marseillais. Il « inspira » Charlotte Corday et fut guillotiné à Bordeaux. Une plaque lui rend hommage. En 1885, le peintre marseillais Raymond Allègre (1857-1933), demeurait à cette adresse[5].
No 30 : hôtel des Pompes, où se tenait l'état-major de la Compagnie des Gardes-pompes du Roy, précurseur du corps des pompiers de Paris, fondée en 1722 par Louis XV, sous la direction de François Dumouriez du Perrier, « premier pompier professionnel de France ». De 1812 à 1815, le poète hongrois János Batsányi y vécut ; une plaque lui rend hommage.
No 30 : à gauche, l'hôtel des Pompes, et à droite, les plaques commémoratives associées.
C'est également rue Mazarine, dans le jeu de paume de Bergeron, que se réfugia le club des Cordeliers après avoir été chassé en 1792 du couvent dont il porte le nom.
La rue et les arts
En littérature
Dans La Rabouilleuse d'Honoré de Balzac, madame Bridau vient habiter dans cette rue en 1811 pour réduire son train de vie. Elle s'installe avec ses deux fils Joseph et Philippe chez madame Descoing, au dernier étage d’une maison, non loin de l'École des beaux-arts où Joseph fait ses études de peintre[8].
Une chanson de Doc Gynéco, issue de l'album Quality Street, porte le titre Rue Mazarine. « Ça c'est ma lettre à la fille de Saint-Germain / Y a trop d'histoires inventées à son sujet / Rue Mazarine je ne t'abandonnerai jamais. »
Philippe Béchu, De la paume à la presse : étude de topographie et d'histoire parisiennes. Recherches sur les immeubles des 57 rue de Seine et 62 rue Mazarine, leurs occupants et leurs familles, Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Île-de-France, 1998, 490 p.