La résistance intérieure belge, appelée en Belgique la Résistance, englobe l'ensemble des mouvements et réseaux clandestins qui durant la Seconde Guerre mondiale ont poursuivi la lutte contre le nazisme et ses relais collaborationnistes sur le territoire belge.
Historique
Dès 1939, alors que la guerre n'a pas encore commencé en Belgique, les premiers réseaux de résistance s'organisent spontanément entre gens qui se font confiance en vue d'une guerre qu'ils jugent inéluctable et de l'occupation ennemie qui s'ensuivra. Il arrive aussi que cette mise en place de réseaux destinés à agir dans la clandestinité soit le fait d'une poignée d'hommes et de femmes qui agissent sous l'impulsion directe des premiers agents britanniques envoyés sur le continent pour mettre en place, dès 1939, un système de renseignement et d'action. Enfin, d'anciens réseaux actifs lors de la Première Guerre mondiale seront réactivés dès le début de la seconde occupation allemande du territoire belge, comme le réseau de renseignement Clarence qui ressuscitait la Dame Blanche de la première occupation, en 1914-18.
La résistance s'organise
Lors de la mise en place des réseaux de résistance, la classe moyenne apparaît sur-représentée. Probablement davantage consciente des enjeux, le groupe de la petite et de la moyenne bourgeoisie énonce massivement les principes fondateurs de la résistance que sont la germanophobie, le patriotisme et la lutte contre le fascisme. Le milieu ouvrier est également bien présent mais de manière plus attentiste à l'aube du conflit, le pacte de non-agression germano-soviétique ayant pour effet corollaire de brider la potentielle action des militants au sein de la résistance. La rupture unilatérale du pacte matérialisée par l'invasion de l'Union soviétique survenue le eut un effet libérateur pour les militants communistes dont les mouvements de résistance montèrent en puissance. Très vite, ils perçoivent cependant que s'ils souhaitent fédérer et amener le peuple belge à la résistance, ils devront neutraliser les considérations idéologiques et mettre davantage en exergue les valeurs patriotiques. C'est dans cette mouvance que voit le jour le Front de l'indépendance, majoritairement communiste, et que se cristallise l'Orchestre rouge un réseau exclusivement voué à l'espionnage au profit de l'Union soviétique et installé dès avant la guerre en Belgique, en France et en Suisse. Le milieu militaire se restructure progressivement après la campagne des 18 jours. Des officiers échappés de la captivité sont à l'origine de la mise sur pied de la Légion belge qui deviendra l'Armée secrète[1].
Son action
Les premières actions menées par les résistants sont le renseignement et l'établissement d'une nécessaire jonction avec Londres où se trouve la seule autorité belge légitime, le gouvernement belge en exil du premier ministre Hubert Pierlot qui représente un relais indispensable auprès du gouvernement britannique[2]. Une autorité centrale des mouvements belges de résistance en territoire occupé est installée à Londres sous l'autorité de l'industriel Idesbald Floor. Établir un lien depuis Londres par voie terrestre à travers la France occupée et l'Espagne — dont le gouvernement est pro allemand — entraîne des délais et comporte de nombreux risques. Mais, dès 1941, le parachutage d'agents de liaison et d'opérateurs de radio-télégraphe par les Britanniques permettent d'organiser des filières d'évasion et de transmission à travers la France. Des Belges désireux de combattre et des aviateurs rescapés d'avions abattus sont ainsi conduits vers l'Espagne et le Portugal où les consulats belges et britanniques les prennent en charge. Un système de liaison par alphabet morse, dont les opérateurs sont surnommés les "pianistes", permet le contact avec Londres et les services de renseignement belges. Les réseaux sont composés de personnes de diverses classes sociales qui font fi de leurs opinions politiques d'avant-guerre pour mieux s'unir contre l'ennemi commun. Ainsi, dans le Front de l'Indépendance fondé à Bruxelles par des communistes qui rejettent le pacte germano-soviétique de 1939, on trouve, parmi les fondateurs, le prêtre André Bolland. Dans le réseau Luc-Marc, c'est un jeune astronome liégeois Armand Delsemme qui assume la direction en dissimulant son activité clandestine sous le couvert de son travail scientifique. Tous les âges sont représentés, comme dans le réseau d'évasion d'aviateurs, le réseau Comète, fondé par Andrée De Jongh (alors âgée de 24 ans) et qui recrutera son père, Frédéric de Jongh. Elle sera déportée en 1943 et son père, fusillé en 1944. Mais les Allemands établissent rapidement des contre mesures par le moyen de camionnettes équipées d'un système de repérage par radiogoniométrie qui sillonnent villes et campagnes pour détecter et anéantir les lieux d'émissions clandestines par lesquels les réseaux communiquent entre eux et avec l'Angleterre.
L'année 1942 connaît un nouvel essor de la résistance en Belgique. Durant l'été, survient le port obligatoire de l'étoile jaune pour les Juifs et les premiers convois de la déportation des Juifs de Belgique quittent le territoire. L'impact de ces mesures sur la résistance en Belgique produit principalement ses effets dans les villes d'Anvers, de Bruxelles, de Charleroi et de Liège. Certaines autorités civiles qui refusent d'établir des listes de Juifs sont arrêtées par la police allemande et déportées. C'est à ce moment qu'est mis sur pied le Comité de défense des Juifs. Un autre événement produit davantage encore de répercussions pour la Résistance, il s'agit de l'instauration du Service du travail obligatoire à la suite du décret allemand du [2],[3]. Ces mesures accompagnées de menaces jettent dans la clandestinité des milliers de personnes fuyant la déportation. Elles viennent souvent gonfler les rangs de la Résistance qui entreprend de s'organiser pour coordonner ce nouvel afflux et en organiser sa subsistance. La collaboration avec Londres s'en trouve renforcée[4].
Au début de 1943, on entre dans une période charnière de la guerre. En vue de la libération du pays par les Alliés, que l'on sent venir alors que les troupes allemandes sont vaincues à Stalingrad et que l'Italie capitule, la coordination des réseaux des diverses provinces se renforce et l'armement se développe avec les parachutages britanniques et de la récupération d'armes belges cachées depuis 1940. Un vent nouveau souffle sur la Résistance car tout confirme que l'ennemi est devenu vulnérable. Les différents groupes montent alors en puissance et se lancent dans des actions de plus en plus audacieuses, exécutions de traîtres, attaques de convois militaires, sabotages d'industries réquisitionnées qui travaillent pour l'Allemagne. Le point d'orgue est le débarquement allié en qui suscite un élan d'optimisme et une audace accrue contre la Wehrmacht, dont, notamment, des attaques destinées à libérer des prisonniers en voie d'être déportés. Il en résulte une répression accrue sous la forme de prises d'otages et d'exécutions.
La Résistance aura payé un lourd tribut durant les années d'occupation: 30 000 arrestations, 15 000 morts. Lors de la libération du pays, au début de septembre 1944, la Résistance prend part aux combats et permet, notamment, de préserver le port d'Anvers d'une série de destructions préparées par les Nazis[4]. Nombre de résistants s'engagent ensuite dans les troupes belges rentrées d'Angleterre avec les Alliés et continueront la guerre jusqu'à la victoire finale le 8 mai 1945.
La libération, l'épuration
Le , un premier message codé est envoyé à destination de la résistance belge sur les ondes de la BBC: «La frondaison des arbres vous cache le vieux moulin». Ce message est le signal d'une mobilisation générale de la Résistance en prévision du débarquement. Le , un second message est lancé dans le cadre de l'opération Overlord: «Le roi Salomon a mis des gros sabots». Ce signal déclenche une très importante vague de sabotages visant principalement les voies et les moyens de communication. La répression est à son comble. Le gouverneur von Falkenhausen, jugé trop mou dans la répression, est démis de ses fonctions et arrêté à son arrivée en Allemagne. Il est remplacé par le SS-GruppenführerJungclaus qui reçoit les pleins pouvoirs pour lutter contre les actes de sabotage perpétrés par les résistants en Belgique et dans le Nord de la France[2].
L'issue de la guerre fut une période relativement trouble pour les réseaux de résistance qu'il faut démilitariser. Des règlements de compte, des jugements parfois sommaires conduisirent à l'assassinat de collaborateurs (ou supposés tels). Il fallut ensuite faire la part des choses entre les vrais résistants et "ceux de la dernière heure" et commencer alors à écrire l'histoire. Sur un plan plus politique, le Front de l'indépendance, fort de son réseau clandestin et de son expérience chèrement acquise durant la guerre, entendait être consulté par le Gouvernement Pierlot fraîchement rentré de Londres sur les questions de politique intérieure. Les tensions iront grandissantes jusqu'à la manifestation, durement réprimée, du qui fit 34 blessés dans les rangs du FI.
La Résistance qui a dû rendre son armement se retrouvera bien démunie lors de la contre-attaque allemande en décembre 1944. En Ardenne, les résistants désarmés connurent les affres de sévères représailles. Repérés par des rexistes et autres collaborateurs tentés de se faire rendre justice à bon compte, ils furent dénoncés aux Allemands et victimes de règlements de compte, en plus de plusieurs massacres perpétrés sur la population civile ardennaise[2].
Après guerre, l'action de la résistance belge fut saluée par les Alliés. Les mouvements de résistance, s'ils étaient démilitarisés, continuèrent cependant à fonctionner. Une de leurs tâches était de commencer à écrire l'histoire et à solliciter une reconnaissance officielle des autorités belges qui surviendra pour la plupart d'entre eux en 1949 et pour certains, seulement dans le courant des années 1960.
Les missions de la résistance
Il convient de remarquer que le gouvernement en exil à Londres s'efforça d'organiser la résistance en liaison avec les Britanniques, notamment pour la question du financement des dotations en matériel radio et en armes destinés à être parachutés. Le gouvernement disposait pour cela de la garantie représentée par l'or belge sauvegardé, en partie, aux États-Unis ainsi que des recettes procurées par la fourniture par le Congo belge de matériaux stratégiques tant à la Grande-Bretagne qu'aux États-Unis.
Les principales activités de la résistance intérieure belge ont été :
la transmission des renseignements à la Grande-Bretagne ;
l'exfiltration des aviateurs alliés tombés en territoire occupé après que leurs avions aient été abattus fut une des activités importantes de la résistance. Ils sont convoyés vers l'Angleterre, sous de fausses identités, à travers la France occupée et l'Espagne. Des jeunes gens qui veulent s'enrôler dans l'armée belge qui se reconstitue en Angleterre, suivent le même dangereux parcours. Ceux qui sont démasqués par la Feldpolizei allemande connaissent de durs interrogatoires et la déportation. D'autres qui ne veulent pas quitter la Belgique, mais se mettre à l'abri de la vindicte nazie en attendant les combats de la Libération, sont envoyés dans les maquis, bientôt rejoints par des réfractaires qui tentent d'échapper au Service du travail obligatoire. Environ 1 600 pilotes et équipages britanniques et américains abattus regagneront l'Angleterre par ces filières d'évasion au premier rang desquelles, le Réseau Comète ;
l'élimination physique des collaborateurs, les « noirs » qui firent des dégâts considérables dans les rangs de la Résistance, mais aussi dans la population civile. De nombreuses factions de la Résistance (dont les partisans armés et le MNB) disposaient de brigades spéciales chargées de mettre hors d'état de nuire ces traîtres à leur patrie[2] ;
la publication de la presse clandestine, plus de 650 titres différents pour maintenir le moral de la population (dont La Voix des Belges, La Libre Belgique clandestine). Le Front de l'indépendance réussit à publier et faire distribuer en kiosque un faux numéro du journal Le Soir le 9 novembre 1943.
le sabotage des lignes de transports allemands, surtout par le « Groupe G » de la faculté polytechnique de l'Université libre de Bruxelles, avant et après le débarquement en Normandie, mais aussi des liaisons téléphoniques, des lignes électriques, la destruction des récoltes, la perturbation de la production industrielle ;
la lutte contre les déportations juives par l'aide apportée aux familles pour entrer dans la clandestinité, le placement des enfants dans des familles ou des institutions d'accueil. L'attaque en avril 1943 du vingtième convoi de déportation, qui transportait principalement des Juifs de la caserne Dossin de Malines à destination d'Auschwitz est à cet égard un événement important, non tant par son ampleur que par sa symbolique ;
les combats contre les arrière-gardes allemandes pendant la Libération et le guidage des unités alliées, par exemple des Canadiens pour sauver le port d'Anvers en permettant la prise de la ville, ce qui permettra de désamorcer les sabotages des installations portuaires ;
l'arrestation et la garde des collaborateurs après la Libération.
Un certain nombre de ces actions ont été suivies de lourdes représailles par les Allemands et les collaborateurs traîtres à leur patrie, notamment à Courcelles, à Meensel-Kiezegem et, dans les Ardennes, à Bande.
Les grands faits de la résistance belge
L'attaque du convoi XX
La déportation des Juifs pour ce que les Allemands appellent le « travail obligatoire » et qui n'est pas autre chose que la mise en œuvre de la solution finale via la caserne Dossin de Malines entraîne la naissance d'importants réseaux de résistance au travers du Comité de défense des Juifs, de l'œuvre nationale de l'enfance et grâce à l'appui de membres du clergé catholique belge. Un acte de bravoure unique en Europe occidentale[5] conduit ainsi à l'attaque du vingtième convoi de déportation des Juifs de Belgique perpétrée le par trois hommes armés d'une lampe tempête, de tenailles et d'un seul revolver conduisit à l'évasion de 17 déportés. Elle fut menée par Youra Livchitz, Jean Franklemon et Robert Maistriau. Un nombre plus important de déportés s'échappa de sa propre initiative.
Ce dynamitage spectaculaire sur la ligne Louvain-Ottignies est un des nombreux épisode de la «bataille du rail» et fut perpétré, à Oud-Heverlee, le par des Partisans armés tandis que la voie était étroitement surveillée par les Allemands. L'explosion eut lieu quelques instants avant le passage du convoi qui fut entièrement détruit. 270 soldats allemands y perdirent la vie[2].
La grande coupure
Un des plus grands faits d’armes du Groupe G fut ce que l’on a appelé « La grande coupure ». Il eut lieu le soir du . Le plan avait été mûrement réfléchi et prévoyait d’abattre les pylônes supportant les câbles d'alimentation électrique des zones industrielles. Tous les lieux de sabotage avait été choisis pour l’importance des perturbations que leur destruction allait provoquer dans les usines et les moyens de communication. La préférence fut donnée à des sites d’accès difficile, là où les opérations de réparation seraient plus longues à réaliser. Ce soir là, entre 20 et 23 heures, les membres du groupe G firent sauter les pylônes du Borinage. Une série de sabotages enchaîna immédiatement, remontant vers La Louvière, Court-Saint-Étienne, Charleroi, Namur, puis, bifurquant vers la région liégeoise, atteignit Bressoux et Visé, tout en rayonnant en direction d’Alost, Termonde, Malines et Courtrai. Au total, la démolition à l'explosif de 28 pylônes à haute tension eut pour effet de priver d'énergie de façon durable de nombreuses usines à travers tout le pays. Un grand nombre d’entreprises réquisitionnées par les Allemands pour leur production de guerre furent immédiatement à l’arrêt et certaines n’étaient pas encore remises en état à la Libération. Les conséquences de cette opération se firent durement sentir aux Allemands jusqu’à la fin de la guerre.
Affaire dite du « Train Fantôme »
Une des affaires les plus retentissantes fut celle dite du « Train fantôme »[6],[7].
En septembre 1944, alors que les alliés approchaient de Bruxelles, les Allemands ordonnèrent le transfert de 1500 prisonniers de la prison de Saint-Gilles vers les camps de concentration. Ce transfert devait se faire à l'aide d'un convoi au départ de la gare du Midi. Ceci déclencha une suite rocambolesque de sabotages et de ralentissements délibérés de la part de mécaniciens et cheminots résistants, le convoi passa deux jours à transiter entre différentes gares de la région Bruxelloise sans jamais progresser. Ce temps gagné permit à des négociateurs, dont Joseph Berryer et l'avocat Frédéric Eickhoff, de plaider leur cause auprès de Richard Jungclaus, ce qui permit finalement de libérer les centaines de prisonniers, qui étaient jusqu'alors restés entassés dans les wagons à bestiaux du convoi[8],[9].
Le chirurgien allemand, Werner Wachsmuth(de) était intervenu dans le même sens auprès de Jungclaus. Craignant des représailles à l'encontre des 1 200 patients allemands dont il avait la charge, il obtint que priorité d'évacuation leur soit donnée et, pour ce faire, que Jungclaus renonce à la déportation d'otages[10].
Résistance armée
Seize mouvements de résistance armée ont fait l'objet d'une reconnaissance officielle soit dans l'immédiat après-guerre, soit plus tardivement[2]. Le premier arrêté ministériel date du [11].
Mouvements de la résistance armée belges durant la Seconde Guerre mondiale ayant fait l'objet d'une reconnaissance officielle.
À l'issue de la guerre, les membres de différents réseaux de résistance firent l'objet d'une reconnaissance et obtinrent le statut d'Agent de Renseignement et d'Action (ARA). Cette reconnaissance est donc indépendante du réseau auquel étaient attachés les récipiendaires mais uniquement liée à la qualité exceptionnelle des services rendus[14].
La presse clandestine et la contre-propagande
La presse clandestine était très active en Belgique et pouvait compter sur un réseau important de résistants qui prenaient en charge tous les aspects: la rédaction, l'impression, et la diffusion. Nombre d'entre eux furent déportés ou payèrent de leur vie leur implication dans ces journaux clandestins.
Il y eut également l'épisode fameux du faux Soir du
Mais il existait une multitude de journaux clandestins dont le tirage et les options politiques pouvaient varier fortement. Mentionnons: Amon nos-Autes, Le Courrier de la Meuse, Vérité, l'Union Belge, Libération, Les Cloches de la Liberté, L'Espoir, Le Coq Victorieux, de Waarheid, Belgie Vrij, Le Belge, Vrijheid, Ralliement, Sport Libre, Strijdwil, Inwendig bulletijn van het O.F., Vogel Vrij, L'étincelle, Le Combattant, De Klarden, Art et Liberté, La Voix des femmes, Le Médecin belge, Le Peuple, La Volonté, Médecine Libre, Indépendance, Strijd, Nous les Jeunes, Le Drapeau rouge, Le Partisan, Front, Vrouwen in de strijd, L'unité patriotique, de Vlasser, L'Antiboche, De vrije Belg, La résistance belge, Vaincre, Solidarité, L'éclaireur, La Voix de la Résistance, De jonge arbeider, Solidariteit, l'éveil[15], La Voix des Belges.
Monique de Bissy (1923-2009), membre du réseau Comète et infirmière de la Croix-Rouge. Elle exfiltre 20 pilotes alliés et transporte de nombreux message avant d'être dénoncée au printemps 1944. Après quatre mois de détention et d'interrogatoire à la prison de Maastricht, elle est libérée par les Américains en septembre 1944[17].
Abbé Dieudonné Bourguignon (1913-1974), membre de l'équipe de Jeunesse Nouvelle, liée à la Jeune garde socialiste unifiée (Jeunesses communistes), arrêté en 1943[18]
Ivan Colmant (1892-1976) C'est sous son commandement direct qu'ont été prises d'assaut, en 1918, les ruines du Château de Blanckart. Une plaque commémorative a été apposée directement sur le château. Pendant la guerre de 1940, le Docteur Colmant s'est donné avec vigueur à la résistance
Walthère Dewé, (1880-1944), déjà à la tête, en 1914-18, d'un réseau de renseignement, la Dame Blanche, qu'il a fondé pour récolter et acheminer des renseignements au profit des alliés; il récidive en 1940 en fondant le réseau Clarence. Découvert, il est abattu en tentant de fuir.
Albert Dewitte (1916-1945) : Au service du réseau JAB, il livre aux Alliés des informations vitales sur le trafic fluvial de la Meuse. Arrêté en octobre 1942 par la Gestapo, il est incarcéré à la Citadelle de Liège, puis à celle de Huy. Il est envoyé au camp de Vught (Pays-Bas), puis est déporté en Allemagne. D'abord à Orianenbourg, puis à Aurich et finalement à Neuengamme. Il décède de maladie à l'infirmerie de la Spaldingstrasse, 158, à Hambourg, fin avril 1945. Son corps sera rapatrié à Liège au début des années 1960.
Arnaud Fraiteur (1924-1943), étudiant, membre de l'Armée belge des partisans. Condamné à mort par un tribunal militaire allemand pour avoir abattu en pleine rue le journaliste Paul Colin, collaborateur des occupants.
Aloïs Gerlo(nl) (1915-1998), militant du Front de l'Indépendance, dont il est, à la fin de la guerre, secrétaire national pour la Flandre; brièvement ministre communiste sans portefeuille après la Libération
Jacques Grippa (1913-1990), responsable de la MOI (Main d'œuvre immigrée, équivalent belge de son homonyme français), puis chef d'état-major de l'Armée belge des partisans, la branche armée du Front de l'Indépendance, et après sa déportation chef de la résistance clandestine du camp de concentration de Buchenwald; après la Libération il devient chef de cabinet du ministre communiste Jean Borremans
Germaine Guérin Dirique (1901-1945), membre d'un des tout premiers réseaux, non identifié, elle y œuvre comme agent d'information et d'évasion. Arrêtée le 15 décembre 1940, elle est condamnée à mort par deux tribunaux (Abwehr et Luftwaffe) en février 41. Emprisonnée en Belgique puis en Allemagne, elle meurt à Ravensbrück en mars-avril 1945.
Arthur Haulot (1913-2005), arrêté comme otage fin 1941, il est déporté à Dachau où il organise la résistance intérieure, le Comité International clandestin ; à la Libération, il prend le commandement du camp
Albert Jonnart (1889-1944), conseiller juridique colonial, arrêté pour faits de résistance en 1943, mort en 1944 sur les chantiers du Mur de l'Atlantique.
Jean Lagneau (1914-1944), enseignant, dirigeant en 1941 du Rassemblement national de la jeunesse, mouvement de jeunesse affilié au Front de l'Indépendance, arrêté par les nazis en 1943, exécuté en 1944[21]
George Laport(nl) (1898-1945), écrivain et historien wallon, arrêté pour résistance en 1942, mort en déportation à Dachau en février 1945.
Laurent Lombard, résistant et fondateur du journal Cœurs belges (voir image). Né à Othée en 1900 et décédé en 1959. Il a également écrit de nombreuses histoires vraies mais romancées sur la guerre (La victoire de Sart-Tilman entre autres).
Maurice Orcher (1919-1944), représentant de commerce, membre de l'équipe de Jeunesse Nouvelle, liée à la Jeune garde socialiste unifiée (Jeunesses communistes), arrêté en 1943 et exécuté par les nazis[22]. En sa mémoire, un pavé (Stolpersteine) a été installé rue Verhas à Schaerbeek.
Alfred Steux, qui fonde une section de l'Armée secrète à Dottignie et fait partie du RNJ en tant que représenant des Jeunesses Libérales. Il est arrêté avec l'Abbé Dieudonné Bourguignon (cf. ci-dessus).
William Ugeux (1909-1997), journaliste, passé en Espagne en 1941 pour rejoindre l'Angleterre il est de retour en Belgique sous l'occupation pour établir une liaison de la Résistance avec le gouvernement belge de Londres
Wilchar (nom d'artiste de Willem Pauwels, 1910-2005), artiste, édite avec Jean Lagneau le journal clandestin « Art et Liberté » en 1942-1943; il est arrêté par les nazis le 2 avril 1943 pour suspicion de sympathies communistes, enfermé au Fort de Breendonk puis à la Citadelle de Huy, et libéré le 28 juin 1943.
Marie-Pierre d’Udekem d’Acoz, Pour le Roi et la Patrie, la Noblesse belge dans la Résistance, Éditions Racines, 2002.
José Gotovitch, Du Rouge au tricolore : les communistes belges de 1939 à 1944 : un aspect de l’histoire de la Résistance en Belgique. Bruxelles, éditions Labor, 1992 (ISBN978-2-8040-0642-6)
Emmanuel Debruyne, La guerre secrète des espions belges 1940-1944, éditions Racine, mai 2008, (ISBN978-2-87386-524-5) (larges extraits sur Googlebooks; recension); il s'agit de la synthèse d'une thèse de doctorat d'un chercheur qui a longtemps travaillé au CEGESOMA
Robert Vandenbussche (éditeur), Femmes et Résistance en Belgique et en zone interdite (1940-1944). Colloque organisé à Bondues par l'Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS), Lille 2006 (ISBN9782905637536).
Résistance, par Todd Komarnicki, Lionsgate, 2002, ASIN B000O5B4CY
Du 7 septembre 1977 au 15 décembre 1979, la BBC a diffusé une série télévisée, secret army, consacrée à la Résistance en Belgique et principalement basée sur l'histoire de la Ligne Comète, Lifeline dans la série. Cette série est totalement inconnue en Belgique francophone, au contraire de sa parodie également produite par la BBC, la série Allô Allô, dans laquelle ont tourné certains acteurs de Secret Army (Hillary Minster et John D. Collins). Elle a par contre été diffusée à deux reprises sur la chaîne publique flamande en 1979 et en 2004[23].
David Grosvenor, Mat Hames, Ramona Kelly et Walter Verstraeten ont réalisé en 2006 un film sur la Résistance en Belgique, intitulé Last Best Hope, qui a été présenté en avant-première le 30 octobre 2006 à Bruxelles en présence de résistants survivants, notamment Andrée De Jongh, Raymond Itterbeek, Michou et Nadine Dumon. Une version adaptée a été diffusée aux États-Unis sur PBS en 2006 et 2007, et sur des stations européennes en 2007.
↑Paul Aron, José Gotovitch, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, éditions André Versaille, Bruxelles, 2008, p. 388-393 (ISBN9782874950018)
↑ abcdefgh et iHubert Galle et Yannis Thanassekos, la résistance en Belgique, éditions J.M. Collet, Bruxelles, 1979
↑Ce décret sera complété par d'autres ordonnances, le et le élargissant les catégories sociales pouvant être déclarées aptes au travail (hommes jusqu'à 65 ans, jeunes filles célibataires de 18 ans)
↑ ab et cA. Borboux S. J., aumônier du Groupe NOLA, éloge funèbre prononcé le 16 février 1945 en l'église du collège Saint-Stanislas à Mons, "Antoine Gueur, Jean Houyoux, du Groupe de Résistance NOLA", Éditions universitaires, Les presses de Belgique, p. 11
↑un épisode similaire se déroula en Pologne, à Celestynowie
↑Henri Martin, Dirk Masson, Inventaires 24, Centre de recherche et d'études historiques de la Seconde Guerre mondiale, Bruxelles, 1991
↑ abcdefghijklmnop et qOuvrage collectif, Les résistants belges au combat : Témoignages, Paris-Bruxelles, éditions Jourdan, coll. « 39-45, Carnets de Guerre », , 335 p. (ISBN9782874662058), p. 105 et sq.
↑Témoignage de Nadine Dumon dans le cadre du projet « 1940 – 45 : Un combat pour la Liberté » de l'association La boîte à images
↑voir aussi ses écrits (manuscrits ou publiés à compte d'auteur), conservés au CEGES: Documents relatifs à la détention comme prisonnier politique de Raymond Itterbeek : mémoires, 1944, Ce jour-là, la liberté : histoire de la libération de 46 condamnés à mort belges le 23 avril 1945, Amberg-Bavière, Follow me
(en) Jacques de Vos, The Brussels connection (reproduction de l'annexe de l'ouvrage de mémoires d'un aviateur allié dont l'exfiltration a été organisée par le réseau Comète)