Saint-Arroman est une commune rurale qui compte 97 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 471 habitants en 1836. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Lannemezan..
Sur le plan historique et culturel, Saint-Arroman fait partie de la région gasconne de Magnoac, située sur le plateau de Lannemezan, qui reprend une partie de l’ancien Nébouzan, qui possédait plusieurs enclaves au cœur de la province de Comminges et a évolué dans ses frontières jusqu’à plus ou moins disparaitre[5].
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[9]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[10].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[9]
Moyenne annuelle de température : 11,2 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 5,1 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 4,5 j
Nombre de jours de précipitation en janvier : 10,4 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,5 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[12] complétée par des études régionales[13] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nestier », sur la commune de Nestier, mise en service en 1946[14] et qui se trouve à 7 km à vol d'oiseau[15],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,8 °C et la hauteur de précipitations de 1 049,8 mm pour la période 1981-2010[16].
Sur la station météorologique historique la plus proche, « Tarbes-Lourdes-Pyrénées », sur la commune d'Ossun, mise en service en 1946 et à 38 km[17], la température moyenne annuelle évolue de 12,2 °C pour la période 1971-2000[18], à 12,6 °C pour 1981-2010[19], puis à 12,9 °C pour 1991-2020[20].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1[Note 5] sont recensées sur la commune[21] :
le « réseau hydrographique du Nistos » (79 ha), couvrant 14 communes du département[22] et
les « rochers de Lortet, le Mont » (217 ha), couvrant 4 communes du département[23]
et deux ZNIEFF de type 2[Note 6],[21] :
le « piémont calcaire, forestier et montagnard du Nistos en rive droite de la Neste » (15 195 ha), couvrant 26 communes dont une dans la Haute-Garonne et 25 dans les Hautes-Pyrénées[25].
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Arroman est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lannemezan, dont elle est une commune de la couronne[Note 7],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 65 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (76,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (76,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (60,8 %), prairies (15,3 %), forêts (14,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (9,8 %)[26].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Logement
En 2012, le nombre total de logements dans la commune est de 72[I 5].
Parmi ces logements, 62,8 % sont des résidences principales, 30,0 % des résidences secondaires et 7,1 % des logements vacants.
Le territoire de la commune de Saint-Arroman est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité moyenne)[27]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[28].
Saint-Arroman est exposée au risque de feu de forêt. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies a été approuvé par arrêté préfectoral le pour la période 2020-2029. Le précédent couvrait la période 2007-2017. L’emploi du feu est régi par deux types de réglementations. D’abord le code forestier et l’arrêté préfectoral du , qui réglementent l’emploi du feu à moins de 200 m des espaces naturels combustibles sur l’ensemble du département. Ensuite celle établie dans le cadre de la lutte contre la pollution de l’air, qui interdit le brûlage des déchets verts des particuliers. L’écobuage est quant à lui réglementé dans le cadre de commissions locales d’écobuage (CLE)[29]
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[30].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 60,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (44,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 77 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 34 sont en aléa moyen ou fort, soit 44 %, à comparer aux 75 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[31],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[32].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999, 2009 et 2013. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[27].
Toponymie
On trouvera les principales informations dans le Dictionnaire toponymique des communes des Hautes-Pyrénées de Michel Grosclaude et Jean-François Le Nail[33] qui rapporte les dénominations historiques du village :
Saint-Arroman fut fondé au XIVe siècle par des habitants de ce qui est maintenant le village de Gazave, afin de fuir la peste noire.
Le fief de Saint Arroman existait depuis bien plus longtemps, puisqu'il a existe une famille de seigneurs et barons de Saint Arroman.
Monographie
Monographie de l'instituteur public de l'école de Saint-Arroman, M. Castéran, le 10 avril 1887[34].
Saint Arroman est une petite commune située au fond de la vallée qui fait suite à celle de la rive droite de la Neste, mais moins fertile et aussi pittoresque. Elle s'ouvre au Nord-Est pour la fermer au sud-Ouest pour le col de Mazouau.
Ce village adossé à un mont, ramification des Pyrénées, est à l'abri des vents frais et humides de l'océ&eaan. Il est limité au nord et à l'est par Montoussé, au Sud par Gazave et Mazouau et à l'ouest par Bazus et Lortet.
Sa superficie de 418 ha, 21 a, 06 ca, et se trouve à une distance de 8 kilomètres de Labarthe, son chef-lieu de canton, à 34 de Bagnères, chef-lieu d'arrondissement, et à 43 de Tarbes chef-lieu de département.
Le sol, plat et légèrement incliné de l'ouest à l'est, n'offre aucune curiosité naturelle, il est fertile et n'a pas des crues d'eaux comme semblerait l'indiquer sa situation physique.
Néanmoins un filet d'eau, qui a sa source dans le territoire, coule assez pour faire marcher un petit moulin. L'eau potable est délicieuse et des tuyaux en terre la conduisent du Mour au centre du village ; elle alimente les deux fontaines qui suffisent amplement aux besoins de la population.
Son altitude à 360 mètres donne à cette localité un climat tempéré souvent assez humide dû probablement au voisinage des montagnes.
Les vents des différentes régions y soufflent à des époques déterminées. Les pluies tombent en abondance et viennent fertiliser une terre qui ne demande qu'à produire.
L'air y est sain, la salubrité excellent, et de mémoire d'homme on n'a jamais vu une épidémie quelconque y sévir.
La population d'après le recensement de 1886 est de 304 habitants, chiffre supérieur de deux habitants au dernier. On peut dire que pendant cette période de cinq ans la population est restée stationnaire.
La commune se compose d'une population de cent douze habitants.
Elle est organisée à l'instar de toutes les communes de France, ayant leur maire, leur conseil municipal, leurs institutrices, leur instituteur, leur curé, ses gardes-champêtres et forestiers, leur percepteur pour les finances, leurs postes et télégraphes en leur chef-lieu de canton Labarthe.
La valeur du centime est de 13 f 37 et les revenus ordinaires de la commune de 3219 f 05.
On cultive avec succès les différentes céréales, blé, maïs, millet, pommes-de-terre, les arbres fruitiers abondent et les différentes races d'animaux domestiques sont bien représentées, races bovines, chevalines, porcines et ovines.
Les produits provenant de la pêche sont nuls ; en revanche ceux de la chasse sont nombreux et variés. Tuer le gibier de passage, tels que cailles, bécasses et autres sont à demeure fixes, le lièvre, le lapin et la perdrix sans compter les palombes, les ramiers qui nous arrivent en automne.
De nombreuses carrières de la localité, trois seulement sont exploitées et fournissent un marbre blanc et bleu à grains fins et recherchés.
Saint Arroman est bien partagé sous le rapport des voies de communications. La principale route qui traverse le village dans toute son longueur est classée sous le n°19 de Montréjeau, Haute-Garonne, à St Lary, d'Asté d'Aure ; d'autres chemins vicinaux aujourd'hui en état de bonne viabilité facilite la circulation, et l'exploitation.
Il n'y a aucun louage public de voitures.
Le commerce local est nul ; la population étant exclusivement agricole s'adonne à l'élevage des animaux sont leurs races ont été déjà signalées.
Les mesures métriques y sont en usages, et on a conservé des anciennes que la livre qui tend à disparaître.
Rien n'indique l'origine probable du nom de la localité, pas de tradition, pas de légende, ni de biographie sommaire de personnages nés dans la commune ; pas d'idiome, pas de chants qui se distinguent de ceux des autres villages avoisinants ou éloignés. Les mœurs, les coutumes sont les mêmes que celles des autres populations pyrénéennes qui ont une nourriture bonne et variée ; elle consiste en fruits, légumes, viandes, vin café, cidre etc.
Pas de monument. Les archives communales ayant complètement disparues depuis longtemps, ainsi que les documents officiels s'il en existait, il est impossible d'établir l'histoire locale.
Grâce à la générosité du Gouvernement de la République, la commune a une maison d'école construite depuis bientôt trois ans et appropriée à la population scolaire qui la fréquente assez régulièrement depuis le mois de novembre jusqu'au commencement de juin. À cette époque, la classe est désertée ; les parents occupent leurs enfants aux différents travaux agricoles et n'envoient que les plus petits et qui ne peuvent leur être d'aucune utilité. Leurs absences sont motivées par le manque de bras nécessaires à l'agriculture.
Cependant on ne trouve pas d'illettrés parmi les conscrits, ni parmi les conjoints ; l'instruction y est plus développé que partout ailleurs.
La municipalité est bien disposée pour tout ce qui regarde l'enseignement ; dans le courant de mai malgré ses modiques ressources elle a voté cent francs pour la fondation d'une bibliothèque populaire.
Il n'existe pas encore de caisse des écoles, ni de caisse d'épargne scolaires, institution éminemment propre à développer le goût de l'économie en l'enfant.
Le traitement du maître est de douze cents francs.
La commune n'a que le logement de l'institutrice à payer, et actuellement on ne peut lui demander aucun sacrifice pour réaliser les améliorations qui seraient nécessaires, tant qu'achat en mobilier scolaire, ? pour l'instituteur.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[39].
En 2021, la commune comptait 97 habitants[Note 8], en évolution de +4,3 % par rapport à 2015 (Hautes-Pyrénées : +1,04 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 42 personnes, parmi lesquelles on compte 82,2 % d'actifs (73,3 % ayant un emploi et 8,9 % de chômeurs) et 17,8 % d'inactifs[Note 9],[I 6]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Lannemezan, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 4],[I 9]. Elle compte 8 emplois en 2018, contre 11 en 2013 et 8 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 31, soit un indicateur de concentration d'emploi de 24,8 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 41,6 %[I 10].
Sur ces 31 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 5 travaillent dans la commune, soit 15 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 87,9 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 3 % les transports en commun, 6 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 3 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
Le chevalier Didier de Bluze est reconnu noble de Saint-Arroman en 1420. Son fils Didier II est armé chevalier à la bataille de Castillon en 1453.
Martial de Bluze est seigneur de Saint-Arroman (1501-1572). Henry Bernard de Bluze de Saint-Arroman épouse la comtesse Magdelaine Isabeau de Gajan en 1634. En 1555, la seigneurie de Gajan est cédée à Martial de Bluze.
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[11].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑« Fiche communale de Saint-Arroman », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Occitanie (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )