Le bourg de Saint-Geniès, implanté en rive gauche de la Chironde et traversé par les routes départementales (RD) 61 et 64, se situe, en distances orthodromiques, onze kilomètres au sud-est du centre-ville de Montignac-Lascaux et douze kilomètres au nord de celui de Sarlat-la-Canéda.
La principale voie d'accès à la commune reste la RD 704, de direction nord-sud, qui passe 500 mètres à l'ouest du bourg. À l'ouest, la commune est également desservie par la RD 48, qui prolonge la RD 61 vers Tamniès.
Communes limitrophes
Saint-Geniès est limitrophe de sept autres communes.
Les limites communales de Saint-Geniès et celles de ses communes adjacentes.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Saint-Geniès est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[3].
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 148[8] ou 155 mètres[9] tout au nord de la commune, au nord-est du lieu-dit Vialard, sur la route départementale 64, en limite de Coly-Saint-Amand, et 302 mètres[9],[Note 1] à l'extrême sud-est, à proximité de la commune de Saint-Crépin-et-Carlucet, au sud-ouest du lieu-dit Combe Tenergue[10].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 33,59 km2[9],[14],[Note 3]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 34,67 km2[5].
La Chironde, d'une longueur totale de 15,41 km, prend sa source dans la commune de Saint-Crépin-et-Carlucet et se jette dans le Coly en rive gauche à Coly-Saint-Amand (territoire de l'ancienne commune de Coly)[19],[20]. Elle traverse la commune du sud au nord sur six kilomètres, dont deux lui servent de limite naturelle face à Archignac.
Son affluent le ruisseau de Sireyjol marque la limite territoriale à l'est et au sud-est sur quatre kilomètres et demi, en trois tronçons, face aux communes de Salignac-Eyvigues, Paulin et Archignac.
La Grande Beune, d'une longueur totale de 22,79 km, prend sa source dans le nord-ouest de la commune et se jette dans la Vézère en rive gauche au sud du bourg des Eyzies[21]. Elle arrose le territoire communal en direction du sud-ouest sur plus de cinq kilomètres.
Lavoir sur la Chironde, à l'est du bourg de Saint-Geniès.
La Chironde en aval du pont de la RD 61.
Réseaux hydrographique et routier de Saint-Geniès.
Le territoire communal est couvert par les schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Dordogne amont » et « Vézère-Corrèze ». Le SAGE « Dordogne amont », dont le territoire s'étend des sources de la Dordogne jusqu'à la confluence de la Vézère à Limeuil, d'une superficie de 9 700 km2 est en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[22]. Le SAGE « Vézère-Corrèze », dont le territoire regroupe les bassins versants de la Vézère et de la Corrèze, d'une superficie de 3 730 km2 est en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental de la Corrèze[23]. Ils définissent chacun sur leur territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [24].
La quasi-intégralité du territoire communal dépend du SAGE Vézère-Corrèze. Seule une minuscule portion de moins de deux hectares au sud-est, au sud du lieu-dit Combe Tenergue, en limite de Saint-Crépin-et-Carlucet, est rattachée au SAGE Dordogne amont.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 922 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 7,2 jours en juillet[27]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Salignac-Eyvigues à 6 km à vol d'oiseau[28], est de 13,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 907,1 mm[29],[30]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[31].
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Geniès est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[32].
Elle est située hors unité urbaine[33]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sarlat-la-Canéda, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[33]. Cette aire, qui regroupe 45 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[34],[35].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (52,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (52,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (47,1 %), zones agricoles hétérogènes (43 %), prairies (5,2 %), terres arables (4,7 %)[36]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Saint-Geniès est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[39]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[40],[41].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982 et 1999, par la sécheresse en 1992, 1995, 1997, 2005 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1999[37].
Toponymie
Le lieu tire son nom de Sanctus Genesius[42], nom de plusieurs martyrs[43].
En occitan, la commune porte le nom de Sent Giniés[42].
Histoire
La première mention écrite connue du lieu, Beata Maria de Sancto Genesio en 1178, se réfère à son église[43].
La seigneurie appartenait aux Gontaut, barons de Badefols. En 1612, Judith de Gontaut-Saint-Geniès épousa Philippes de Montault (branche de Bénac) et lui transmit Badefols et Saint Geniès[44]. Leur fils Philippe II de Montault fut duc de Lavedan, puis de Montault (à la Vallette) et Maréchal de France (1675). Son frère Henry fut créé marquis de Saint Geniès, avec la Chapelle, par lettres d'août 1659, enregistrées à Bordeaux l'année suivante. Il eut deux fils naturels, qu'il fit légitimer[44].
Politique et administration
Rattachements administratifs
La commune de Saint-Geniès a, dès 1790, été rattachée au canton de la Cassagne qui dépendait du district de Montignac jusqu'en 1795, date de suppression des districts. Lorsque ce canton est supprimé par la loi du 8 pluviôsean IX () portant sur la « réduction du nombre de justices de paix », la commune est rattachée au canton de Salignac (devenu canton de Salignac-Eyvignes en 1965, puis renommé en canton de Salignac-Eyvigues en 2001), dépendant de l'arrondissement de Sarlat (devenu l'arrondissement de Sarlat-la-Canéda en 1965)[9].
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[45],[46].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[50]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[51].
En 2021, la commune comptait 902 habitants[Note 5], en évolution de −4,75 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Fête de la saucisse sur trois jours, en août (14e édition en 2023)[53].
Économie
Emploi
En 2015[54], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 443 personnes, soit 46,8 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (57) a augmenté par rapport à 2010 (41) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 12,8 %.
Établissements
Au , la commune compte 146 établissements[55], dont 85 au niveau des commerces, transports ou services, 31 dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, dix-sept dans la construction, huit dans l'industrie, et cinq relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale[56].
Entreprises
Dans le secteur du BTP, parmi les entreprises dont le siège social est en Dordogne, la SARL ATSE Bordes (travaux d'installation d'équipements thermiques et de climatisation), implantée à Saint-Geniès, se classe en 19e position quant au chiffre d'affaireshors taxes en 2015-2016, avec 4 980 k€[57].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Sur un espace limité, le village de Saint-Geniès présente un bel ensemble architectural, avec quatre monuments protégés au titre des monuments historiques et ses toits recouverts de lauzes.
L'ancien château étant détruit, les seigneurs de Saint-Geniès (famille de Gontaut) font, sur la base d'édifices remontant au XIIIe siècle, bâtir au XVIe siècle un nouveau château, en forme de U. Au XVIIe siècle, une tour carrée contenant un escalier à vis est ajoutée. La tour ovale du XVIe siècle est rehaussée en 1912 pour y adjoindre un chemin de ronde et des mâchicoulis[58].
Des XIIe et XVe siècles, classée[62], l'église Notre-Dame-de-l'Assomption également couverte de lauzes comprend deux parties : le chœur et la nef ont été construits probablement au XIIe siècle, avec des ajouts de chapelles à la fin du XIIIe siècle et au XVe siècle. Le chœur est de plan polygonal à l'extérieur et semi-circulaire à l'intérieur et voûté en cul-de-four. Il est précédé d'une travée droite voûtée en berceau, avec une chapelle au nord.
La nef se compose de deux travées voûtées d'ogives aujourd'hui sur laquelle s'ouvrent quatre chapelles.
L'église apparaît dans des documents en 1168. Elle est déjà dédiée à la Bienheureuse Vierge Marie. Elle dépend alors de l'abbaye de Saint-Amand-de-Coly.
En 1283, elle a deux desservants, la cure dépendait de l'évêque et l'abbé de Saint-Amand-de-Coly.
Au XVe siècle la seigneurie est entrée dans la famille de Gontaut quand Richard de Gontaut, capitaine de Montignac pour le roi Charles VI, épouse l'héritière des Salignac. Les Gontaut partagent la seigneurie avec la famille Lassalle. Il existe aussi sur le territoire de la paroisse la seigneurie de Pelvezy.
La chapelle au nord de la première travée de la nef porte à la clé de voûte l'écu des Carbonnières qui sont seigneurs de Pelvezy depuis le mariage de Jeanne de Salignac avec Jean de Carbonnières en 1424.
La chapelle nord de la seconde travée de la nef avait une ouverture permettant l'accès depuis le château.
À la fin du XVe siècle, construction du clocher-porche.
En 1570, Jean de Gontaud déclare dans son testament vouloir être enterré dans l'église de Saint-Geniès.
À environ 70 mètres à l'est des vestiges du donjon du vieux château, la chapelle du Cheylat (ou du Cheylard), édifice religieux d'un cimetière qui n'existe plus, est classée depuis 1899[63]. Elle a été fondée en 1331[64]. À l'intérieur, de nombreuses peintures du XIVe siècle représentent la vie du Christ et des saints[65].
La chapelle du Cheylat.
Le martyre de sainte Catherine d'Alexandrie, fresque de la chapelle du Cheylat.
Château et chapelle de Pelvézy
Deux kilomètres à l'ouest-sud-ouest du village, le château de Pelvézy accueille un centre de vacances. Il a conservé une chapelle du XVIIe siècle[66].
Le château de Pelvézy.
Le chevet de la chapelle de Pelvézy.
Association
L’association pour la sauvegarde du patrimoine de Saint-Geniès, ASPSG, créée en 2011, a pour but de contribuer à la sauvegarde du patrimoine de la commune, à la connaissance historique et à la conservation et l’animation culturelle des sites[67].
Personnalités liées à la commune
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Écartelé : au 1er d'azur au lion d'or, au 2e contre-écartelé d'or et de gueules, au 3e de sinople à trois écureuils assis d'or, au 4e d'azur à trois cotices d'or[68].
Détails
Le second quartier représente les armes de la famille de Gontaut qui possédait la seigneurie de Saint-Geniès. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Philippe Araguas - Saint-Geniès. Église Notre-Dame de l'Assomption - pp. 18–24 dans Congrès archéologique de France. 137e session. Périgord noir. 1979 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1982
↑Le géoportail indique deux valeurs contradictoires : 148 mètres sur la carte et 155 dans la boîte « Communes ».
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[15],[16]
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bChantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, éditions Fanlac, 2000, (ISBN2-86577-215-2), p. 321.
↑ a et bPère Anselme, Histoire de la Maison de France... (1733), to 7, p 316-323 (Gontaut, seigneurs de Badefol et Saint Geniez), et p 607-608 (Montault, marquisat)..
↑Article L2121-2 du code général des collectivités territoriales, sur Légifrance, consulté le 11 septembre 2020.
↑Abbé Carles, Dictionnaire des paroisses du Périgord, éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 2004, (réédition à l'identique de celle de 1884 : Les titulaires et patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat), (ISBN2-87624-125-0), p. 134.