La sonate K. 513, notée pastorale en ut majeur, est l'une des plus connues du compositeur[1]. Écrite à et à trois ou quatre voix, elle est en deux mouvements contrastés ; le premier, sur un rythme de sicilienne, tendre et délicat, étant lui-même subdivisé en deux sections aux tempos différents (chose rare)[2]. La disproportion de la première partie, en nombre de mesures, est de trois fois celle de la seconde. Son côté particulier est renforcé par sa place dans les manuscrits : elle referme les volumes de Venise (XII) et de Parme (XIV).
Début de la sonate en ut majeur K. 513, de Domenico Scarlatti.
La sonate présente des épisodes très variés et la couleur harmonique est très moderne. L'atmosphère évoque la pastorale de Noël napolitaine et Ralph Kirkpatrick trouve l'écho d'une zampogna[3],[4], dans le volet médian, noté molto allegro[2]. Sa forme ne comporte aucun ré-énoncé[5].
La seconde partie est un virtuose Presto à , qui conclut la sonate dans le brio des doubles-croches, en gammes, arpèges et batteries[6] dans le style de toccata[1]. La sonate est souvent jouée à l'orgue.
Fin de la sonate en ut majeur K. 513, de Domenico Scarlatti.
Manuscrits
Les sources principales sont le numéro 30 et dernier du volume XII (Ms. 9783) de Venise (1756), copié pour Maria Barbara, et Parme XIV 30 (Ms. A. G. 31419). Les autres sources sont Münster I 50 (Sant Hs 3964) et Vienne C 45 (VII 28011 C)[7].
La sonate K. 513 est l'une des plus jouées au piano — en raison de son caractère — notamment par Fou Ts'ong (1984, Collin/Meridian), András Schiff (1987, Decca), Mūza Rubackytė (2000, Lyrinx) et Angela Hewitt (2017, Hyperion).
À l'orgue, Andrea Marcon l'a enregistrée au sein d'une sélection chez Divox en 1996 et Maria Cecilia Farina (Stradivarius, vol. 9). Le guitariste Stephan Schmidt a réalisé une transcription pour son instrument (1995, Valois). Andreas Nebl l'interprète à l'accordéon (2021, Castigo Classic Recordings).
Les dates indiquées sont celles de l'édition des Essercizi et de la copie des volumes — et non la date de composition des œuvres.Les accolades figurent les paires ou les triptyques des manuscrits de Venise, Parme, Madrid et Saragosse, etc.Voir aussi : Concordances des catalogues et manuscrits des sonates