Fondé pendant l’Antiquité, ce village entre le Luy et l’Adour est un lieu important du commerce fluvial. C’est avant tout une ville thermale : de nombreuses personnalités viennent se soigner dans les thermes aujourd’hui fermés. Au XVIIe siècle, elle est érigée en baronnie puis en marquisat, passant dans les mains des familles du Val puis de Verthamon.
Sur le blason de la commune figurent une fontaine, symbolisant l’activité thermale de la ville, un fossile d’ammonite, représentant les carrières de la commune où ont été découverts de nombreux fossiles, et trois bornes gauloises rappelant l’origine de son nom : à trois lieues de Dax.
Toponymie
Pendant l'Antiquité, le village est nommé par les Romains Tercis Leucis (en français « trois lieues »), car il est situé à trois lieues de Dax[Note 1] sur la route vers Bayonne[1],[2]. Ses habitants sont nommés Tercisiens et Tercisiennes[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 284 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Dax à 6 km à vol d'oiseau[8], est de 14,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 155,2 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
Typologie
Au , Tercis-les-Bains est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle appartient à l'unité urbaine de Dax[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant treize communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 3],[13],[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Dax, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[14]. Cette aire, qui regroupe 60 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (61,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (69,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (28,6 %), prairies (26,9 %), forêts (26,2 %), zones urbanisées (11,3 %), zones agricoles hétérogènes (5,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,1 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Dax, regroupant 13 communes concernées par un risque de débordement de l'Adour et du Luy, un des 18 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne[20]. Les événements significatifs antérieurs à 2014 sont les crues de l'Adour de 1770, 1879, 1952, 1981 et 2014. La crue du est la plus forte crue enregistrée. La crue de février 1952 constitue quant à elle la crue de référence sur de nombreux secteurs du bassin de l’Adour. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[21]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1988, 1999, 2009, 2014 et 2020[22],[18].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des tassements différentiels[23]. Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[24].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 24,7 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (19,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 522 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 74 sont en aléa moyen ou fort, soit 14 %, à comparer aux 17 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[25],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[18].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[26].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Tercis-les-Bains est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[27].
Histoire
Le village est fondé pendant l'antiquité entre l’Adour et le Luy. Au Moyen Âge, il est centré sur le château du Peyrous, l’église du Bénédit, centre du premier archiprêtré de Dax en 1280, les thermes, transformés en léproseries pour soigner les maladies de peau notamment des croisés, et le vimport, qui sert d’escale aux bateaux qui naviguent sur l’Adour entre Mont-de-Marsan, Dax, Labenne et Bayonne[1].
En 1663, Jean du Val, seigneur de Tercis, obtient de Louis XIV la création d’un marché se déroulant tous les mardis. En 1685, Tercis est érigé en marquisat. À cette époque, la reine d’Espagne Marie-Anne de Neubourg, l’amiral Louis Charles du Chaffault de Besné et le corsaire Étienne Pellot viennent à Tercis pour s’y soigner. À cause des crues du Luy et de la chute en ruine du Peyrous et de l’église, le centre du village se déplace au nord des thermes, hors d’atteinte des crues et inondations. Son secteur agricole devient florissant grâce à la déforestation, le défrichage, l’assainissement et l’ensemencement des sols et les plantations[1]. À la fin du XVIIIe siècle, le magistrat et géologue Jacques-François de Borda d'Oro mène des fouilles archéologiques à Tercis, où il découvre de nombreux silex et carbonates[28]. Les archives départementales des Landes conservent quatre cadastres de la commune datés de 1826 réalisés par les géomètres de Comeau et Nolibois : une vue générale de la commune, la section A, dite du Vimport, la section B, dite du Bourg et la section C dite de Corta[Carte 3].
En 1830, la nouvelle église, bâtie à l’aide des matériaux de l’ancienne, est ouverte au culte. Deux ponts à péages sont bâtis : sur le Luy en 1848 et sur l’Adour en 1853. Le peintre et maire Paul Joseph Corta fait bâtir le château Lartigue en 1885. À cette époque, Eugène Bure, comte d’Orx et fils naturel de Napoléon III, se soigne aux thermes[1].
En 1937, la commune change son nom de Tercis à Tercis-les-Bains, et est érigée sur le rond-point de la vierge une statue dédiée à Notre-Dame des voyageurs, qui aurait sauvé un groupe de Tercisiens lors du déraillement de leur train pendant un pèlerinage vers Rome. Pendant l’après guerre, on compte parmi les curistes l’actrice Simone Berriau et l’écrivain Pierre Benoit. Des lotissements sont construits grâce à la finalisation, en 1973, des systèmes d’adduction d'eau et, en 1983, de la station d’épuration. Sont construits : une nouvelle mairie en 1977, une salle de sport en 1981, un nouveau pont sur l’Adour en 1989, une cantine scolaire en 1992, une bibliothèque-médiathèque en 2003, une nouvelle mairie en 2008, une maison médicale en 2009 et une salle multi-activités en 2010. Les thermes ferment en 2005 et le lavoir est réaffecté en 2008[1].
Seigneurs, marquis et barons de Tercis
Famille du Val
Jean du Val naît le à Bordeaux. Il est le fils de Jacques du Val, avocat au parlement de Bordeaux, et de Bartholomée de Gaufreteau. Également conseilleur au parlement de Bordeaux, il en est son doyen. Il est seigneur de Tercis jusqu’à sa mort, le à La Réole[29];
Jacques du Val naît en . Il est le fils de Jean du Val et de Catherine de Voysin. Il est également conseiller au parlement de Bordeaux et marquis de Tercis. Il meurt le à Bordeaux[30].
Martial de Verthamon naît le à Bordeaux. Il est le fils de Catherine de Verthamon et de Jacques-Martial de Verthamon, baron de Chalucet et conseiller au parlement de Bordeaux, lui-même petit-fils de Jacques du Val par l’intermédiaire de Angélique-Thérèse du Val. Il est conseiller au parlement de Bordeaux, seigneur d’Ambloy et baron de Tercis. Il meurt le à Bordeaux[31];
Coupé: au 1er parti au I d'azur à la fontaine jaillissante de huit jets d'argent, au II d'argent au fossile d'ammonite au naturel, au 2e de sinople à trois bornes gauloises d'argent.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Politique et administration
Élections successives
Lors du premier tour des élections municipales de 2020, 372 des 228 inscrits (40,09 %) se déplacent au bureau de vote et l’intégralité des 328 suffrages exprimés (35,34 % des inscrits) vont à la liste « Tercis Proche de Chez Vous » menée par Hikmat Chahine[33].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[36].
En 2022, la commune comptait 1 331 habitants[Note 5], en évolution de +12,42 % par rapport à 2016 (Landes : +4,9 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 1819, Henri-Nicolas de Caupenne de Saint-Pée (mort à Dax en 1835) projette la création d’une église à Tercis. En 1821, l’architecte départemental Augustin Artaud (ou Arthaud). Il dirige les travaux qui sont menés de 1825 au par l’entrepreneur Thévenin. Un plan de clocher est dessiné entre 1847 et 1848 et il est construit en 1848 par Boubé, architecte municipal de Dax[39].
C’est une église de style néoclassique, avec un vaisseau rectangulaire unique entouré de trois galeries à arcades en plein cintre sur des piliers carrés. Elle est éclairée par des fenêtres hautes cintrées, et sa tribune sur le mur occidental est posée sur deux colonnes toscanes. Le clocher porche est coiffé d’un toit à l’impériale et d’une flèche octogonale en ardoise. La sacristie barlongue est située au sud-est, et le presbytère à l’est. Les murs sont composés de moellon calcaire couvert d’enduit, et les piliers des arcades extérieures et les encadrements des baies sont en pierre de taille[39].
Autres monuments
La commune accueille un établissement thermal qui a fonctionné jusqu'en 2001 pour exploiter les eaux souterraines à caractère sulfureux pour le traitement de certaines affections qui ont donné son nom à la ville (à l'évidence, la proximité avec les bains millénaires de la ville de Dax a une signification hydrologique sous-jacente).
Jean-Marc Dubis est agriculteur et maire de Tercis de 1995 à sa mort en à l’âge de soixante-six ans[SO 1]. Il est membre de la société d’agriculture des Landes et propriétaire de la ferme familiale[SO 2]. Il est inhumé le dans le cimetière de Tercis en présence d’un millier d’habitants[SO 3]. Le parc du centre-bourg est nommé en son honneur lors de son inauguration le en présence de Jean-Pierre Dufau[SO 4].
Geneviève Scarsi, alors première adjointe, est élue à l’unanimité par le conseil municipal le par le conseil municipal pour le remplacer[SO 5]. Elle prononce ses vœux dans la salle de la Capranie le [SO 6].
Hikmat Chahine est élu maire en 2020 à l’unanimité des 328 votants dans la liste « Tercis proche de vous »[42]. Il est quatrième vice-président du Grand Dax Agglomération chargé des finances[43].
Michel Lathière, médecin thermal originaire de la région parisienne s’installe dans la commune dans les années cinquante ou soixante. Après trente ans de carrière, il se consacre à l’écriture et à l’histoire locale. Il publie notamment une histoire de la commune basée sur des archives et témoignages intitulée Tercis, d'hier et d'aujourd'hui[SO 7],[SO 8]. Il meurt le dans la commune[SO 9];
Dominique Espil, religieux catholique. Formé dans des séminaires à Aire-sur-l'Adour puis à Bayonne, il fait partie de l’équipe itinérante du jour du seigneur, et est ordonné prêtre à Bayonne. Il officie d’abord dans des lycées de Mont-de-Marsan, puis devient curé de Saint-Perdon, et est ensuite nommé aumônier des arènes du Plumaçon[SO 10]. Enfin, il devient curé de la paroisse de Saint-Joseph des Barthes à Tercis[SO 11],[SO 12], à ce poste, il défend et contribue à démarginaliser la communauté manouche[SO 10];
Daniel Grocq, boulanger né à Saubusse et installé à Tercis qui se fait connaître pour ses courriers au journal Sud Ouest, qui sont régulièrement publiés. Il est également président du racing club de Dax, du Corpo club landais, impliqué dans de nombreuses associations et conseiller municipal de Tercis[SO 13].
[Simonet 2020] Aurélien Simonet, Tercis (Landes) : un premier jalon du Gravettien récent des Pyrénées, Archéologie des Pyrénées occidentales et des Landes, , 13 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de Dax, il y a deux villes-centres (Dax et Saint-Paul-lès-Dax) et onze communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Gilles Serge Odin, Le catalogue du cabinet de curiosités de Jacques-François Borda d'Oro (1718-1804),
bicentenaire d'une collection régionale de roches et de fossiles., Comité français d'histoire de la géologie, (lire en ligne).