La Réole est un bourg fortifié autour d'un prieuré situé dans l'est du département de la Gironde, sur la Garonne à 62 km au sud-est de Bordeaux, chef-lieu du département, et à 19 km à l'est de Langon, chef-lieu d'arrondissement[1]. Elle est la ville-centre d'une unité urbaine de l'aire d'attraction de La Réole.
La limite du département de Lot-et-Garonne se trouve à environ 6 km à l'est de la ville. La ville de Marmande est distante de 20 km en direction du sud-est.
La ville est essentiellement implantée sur la rive droite (nord), la partie sud de la ville formant le hameau du Rouergue.
L'étendue territoriale de la commune est de 1 250 hectares, chiffre inférieur à la moyenne de la Gironde qui est de 1 845 hectares. Ce territoire se compose de :
la rive droite, au nord de la Garonne, composant la partie la plus importante dudit territoire communal, la cité proprement dite de La Réole étant implantée sur un éperon rocheux surplombant le fleuve ;
la rive gauche, au sud de la Garonne, formant le lieu-dit du Rouergue.
Vue de l'entrée dans la ville, côté ouest (mai 2009).
Vue depuis le lieu-dit la Recluse, à l'est (juin 2009).
Le sous-sol de La Réole, comme dans le reste du bassin de la Garonne, est constitué d'un empilement de couches sédimentaires de l'ère tertiaire.
Les couches affleurant[3] à La Réole, sont :
en rive droite (nord), sur l'éperon rocheux où s'est installé le bourg : Formations de versants, limons et argiles sableuses (couverture de moins d'un mètre) de l'Holocène au Pléistocène inférieur.
en rive gauche (sud), au lieu-dit Le Rouergue : Formations fluviatiles d'argiles limoneuses et sables argileux du Holocène.
Calcaire d'eau douce de l'étage moyen[Note 1] (ce calcaire forme en général la partie supérieure de tout le système de couches du bassin de la Garonne).
Calcaire dur spathique contenant un grand nombre de coquilles marines.
Une couche puissante d'argile sableuse renfermant beaucoup d'huîtres d'espèces variées mais généralement petites et dont plusieurs ne sont pas encore connues ; elle contient en outre des nodules analogues aux silex de la craie composés à la fois de silex et de calcaire.
Couches de calcaire très solide formé d'une grande quantité de miliolites[Note 2] cimentés par du calcaire spathique et dans lequel on trouve aussi des polypiers, des moules de différentes coquilles et une grande quantité de petites huîtres.
Groupe d'amas de calcaires très solides associés à des sables siliceux au milieu desquels le calcaire forme de vastes nodules qui se fondent dans le sable et qui paraissent avoir été produits par des infiltrations calcaires lorsque les couches supérieures se déposaient.
Hydrographie
Le territoire communal de La Réole est implanté sur la Garonne sur une distance de sept kilomètres environ.
La ville est traversée par deux ruisseaux, aujourd'hui canalisés sur la plus grande partie de leurs cours, le Charros à l'ouest et le Pimpin à l'est qui forment deux vallons et qui se jettent dans la Garonne.
La Garonne ne joue pas actuellement, contrairement à certaines périodes du passé, de rôle direct dans la vie de la commune, sinon dans son approvisionnement en eau d'irrigation non potable à la station de pompage sise au lieu-dit l'Illet[5].
La commune est concernée par les risques d'inondations liés aux crues de la Garonne, notamment le hameau du Rouergue en rive gauche (sud) et les quais de la rive droite (avenues du Maréchal-Joffre, Jean-Jaurès et de la Gare)[6] dans le cadre du PPRI (Plan de prévention des risques d'inondation) de la Gironde[7].
Sur le parcours de la Garonne et plus particulièrement sur le tronçon dit Garonne girondine, La Réole est, avec celles de Langon et Cadillac, l'une des stations de vigilance du service de prévision des crues du Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer. Les crues de référence y sont de 11,50 m pour celle du 5 mars 1930, de 10,58 m pour celle du 17 décembre 1981 et de 7,85 m pour celle du 12 décembre 2006[8].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[9].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 784 mm, avec 10,9 jours de précipitations en janvier et 6,7 jours en juillet[11]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Sulpice-de-Pommiers à 11,54 km à vol d'oiseau[12], est de 13,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 764,8 mm[13],[14]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].
Température
La température moyenne annuelle se situe aux alentours de 13 °C, elle varie entre 5 °C et 20,5 °C.
Le mois le plus froid est janvier où on relève de 1,5 °C à 9 °C de moyenne, quant aux mois les plus chauds il s'agit de juillet et août avec 14 °C à 35 °C.
Les extrêmes de températures peuvent descendre en dessous de −15 °C (hivers 1985 et 1987) et dépasser 40 °C (août 2003).
Précipitations
Le cumul annuel atteint 750 mm environ pour 110 jours de pluie (plus de 1,0 mm).
Le mois le plus arrosé est novembre avec près de 100 mm, l'hiver est la saison où il pleut le plus. Le mois le plus sec est juillet, le minimum des pluies étant généralement observé en été. Cependant, le faible écart entre le mois le plus arrosé et le mois le moins humide ne permet pas dégager une tendance sur une éventuelle saison pluvieuse, ainsi les hivers peuvent être secs et les étés humides.
C'est d'ailleurs l'été sous les orages que sont relevées les plus fortes intensités de pluie.
Vent
La proximité de l'océan Atlantique assure un régime d'ouest (du sud-ouest au nord-ouest) toute l'année. À l'approche des dépressions atlantiques ou lorsque ces dernières stagnent sur le golfe de Gascogne, le vent souffle du sud-est et cela peut durer plusieurs jours (dans la région toulousaine, il s'agit du vent d'autan).
Enfin, les périodes anticycloniques amèneront un flux de nord-est.
Phénomènes observés
Récurrence des phénomènes météo en jours/an :
Orages : 25 à 30
Brouillards : 60, majoritairement à l'automne et au début de l'hiver
Grêle : 2
Neige : 5
Jours de chaleur (>25 °C) : 85
Jours de forte chaleur (>30 °C) : 20
Jours de très forte chaleur (>35 °C) : 2
Jours de gel (<0 °C) : 50
Jours de forte gelée (<−5 °C) : 6
Jours de très forte gelée (<−10 °C) : 1 tous les 5 ans
Jours sans dégel : 2
Géographie humaine
Ce site a attiré les hommes depuis la préhistoire car il y avait un gué sur la Garonne à hauteur de l'actuel pont du Rouergue et, en rive droite, un promontoire calcaire dominant le fleuve d'une vingtaine de mètres.
C'est le plus ancien centre urbain et le plus important de tout l'Entre-Deux-Mers. Mais la ville ne survit actuellement que grâce au maintien d'activités administratives[16].
Urbanisme
Typologie
Au , La Réole est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[17].
Elle appartient à l'unité urbaine de La Réole[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant cinq communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[18],[19]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de La Réole, dont elle est la commune-centre[Note 5],[19]. Cette aire, qui regroupe 20 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (69,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (35,6 %), zones urbanisées (16,4 %), prairies (13,8 %), terres arables (10,4 %), eaux continentales[Note 6] (7,4 %), cultures permanentes (6,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,2 %), forêts (2,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
Services routiers
La commune est desservie, dans le cadre du réseau de transports urbains TransGironde, par la ligne n° 510, circuit Sauveterre-de-Guyenne - La Réole - Monségur assuré par les autocars du transporteur A.R.T.S. (Activité Réolaise de Transports et Services).
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Garonne. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1988, 1993, 1999, 2000, 2002, 2009, 2019 et 2021[25],[23].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des éboulements, chutes de pierres et de blocs et des tassements différentiels[26].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 99,7 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 671 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1 671 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 84 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[27],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[28].
Risques technologiques
La commune est en outre située en aval du barrage de Grandval, un ouvrage sur la Truyère de classe A[Note 7] soumis à PPI et disposant d'une retenue de 270,6 millions de mètres cubes[30]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[31].
En gascon, le nom de la commune est La Rèula [la'rɛwlə] ou L'Arrèula.
Histoire
Découvertes archéologiques
L'arrêté de zonage archéologique du préfet de la région Aquitaine en date du 19 octobre 2004 recense neuf zones à protéger[32] :
Bourg de La Réole et abords : occupations de l'Antiquité au Moyen Âge,
Le Calonge : édifice antique de plan basilical,
Le Luc : Maison forte médiévale et moderne,
Le Séjour : Maison forte médiévale et moderne,
Ancienne paroisse de Saint-Aignan : occupations antique et médiévale,
Luciot : habitat antique,
La Recluse, Le Mirail et Roquebuse : nécropole et occupations de l'Antiquité à l'époque moderne,
Frimont, les Jurats, Fontfrède : occupations Néolithique, Âge du bronze et Moyen Âge,
Saint-Aignan et Luciot : occupations antique et médiévale.
Un poignard et des épées de l'âge du bronze ont été remontés lors de dragages à hauteur du pont du Rouergue.
Plusieurs monnaies du début du IIIe siècle avant notre ère ont été découvertes en différents endroits[33].
Une nécropole antique a été signalée en 1873 à 100 mètres de l'hôtel de ville actuel ; elle comportait des ossements, des urnes en terre cuite et du mobilier du Haut-Empire[34]. Non loin de là, en 1864, plusieurs tombes en tegulae avaient déjà été découvertes[34].
Une villa gallo-romaine plus tardive, dite villa Pontesia, datable du Bas-Empire a fait l'objet de très nombreuses prospections depuis le XVIIIe siècle ; les sondages ont repris au XXe siècle mettant au jour du matériel et des éléments de décor en marbre ainsi que des enduits peints. Ce même site a été réoccupé par une nécropole mérovingienne ; elle a été fouillée en 1969 par M. Gauthier, qui la date de la fin du VIIe siècle ou du début du siècle suivant. Trois sarcophages en pierre sont exposés dans le cloître du prieuré[34].
Aux lieux-dits Lévite, Calonge et La Bombe, les prospections aériennes de F. Didierjean en mai 1984 ont permis de découvrir deux bâtiments gallo-romains, dont un fanum[34] et une construction de plan basilical[33].
Histoire de la cité
Au Haut Moyen Âge, les établissements antiques de Saint-Aignan et La Recluse ont été à l'origine de l'implantation des églises de Saint-Martin et Saint-Aignan[35].
Expansion du bourg monastique jusqu'au milieu du XIIIe siècle
En 977, une charte désigne le prieuré sous le nom de monastère de Squirs, date officielle de la fondation de la cité, dans le pagus d'Aillard. Un bourg monastique est fondé autour du prieuré au lieu-dit Regula[36].
En 1004, le théologien et abbé de Fleury-sur-Loire, Abbon, chargé de remettre de l'ordre dans le prieuré où l'accumulation des biens a abouti à un rapide relâchement de la discipline, est tué au cours d'une querelle. Enterré et vénéré comme martyr, saint Abbon est fêté le 13 novembre, anniversaire de son assassinat.
En 1190, le roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion en route pour la Terre sainte offre le bâtiment de l'hôtel de ville pour récompenser les bourgeois de leur fidélité au roi d'Angleterre.
En 1224, le roi Louis VIII de France donne l'autorisation d'édifier la forteresse dite des Quat'Sos à l'angle sud-ouest de la ville.
Cette extension du bourg se lit dans la construction successive des deux premières lignes défensives. La première, attestée dès 1219, couvre un périmètre d'environ 400 mètres autour du prieuré[37]. La seconde enceinte protégeait l'hôtel de ville et la zone de marchés qui le bordait au nord[38].
Cette période se caractérise par la prise de pouvoir du roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine, au détriment du prieur.
En 1324, l'ost du roi de France qui assiège le château, expérimente une nouvelle arme, les « bouches à feu » ce qui permet d'obtenir une reddition relativement rapide de la garnison du comte de Kent. C'est la première fois que le son du canon retentit en France.
Au début de la guerre de Cent Ans, La Réole est assiégée plusieurs fois.
En mai 1462, le roi Louis XI (1423-1461-1483) confirme les privilèges accordés par ses prédécesseurs, par les lettres patentes, en passant par la Guyenne[39].
Le bourg neuf est mentionné en 1476 : la ville s'étend au-delà du Charros et du Pimpin ; une troisième enceinte est construite, de forme semi-circulaire.
De la ville médiévale à la ville moderne
En 1577, lors des guerres de religion, les Huguenots prennent et saccagent la ville.
En 1629, le cardinal de Richelieu fait démanteler la forteresse.
En 1649 et en 1653, la ville est à nouveau saccagée par les troupes de la Fronde.
En 1654, à cause de la peste, puis de 1678 à 1690, à la suite d'une décision du roi, le Parlement de Bordeaux doit s'exiler à la Réole.
À la Révolution, la paroisse Saint-Michel de La Réole et la paroisse Saint-Aignan, annexe de Saint-Pierre des Esseintes, forment la commune de La Réole[40].
En 1790, les moines quittent définitivement le prieuré.
En 1793, La commune prend le nom de La Réole Saint-Aignan. Lors de la Terreur, La Réole épouse la cause des Montagnards. Pendant l'été 1793, la Réole abrite les représentants de la Convention Tallien, Ysabeau et Baudot, qui en partent pour investir Bordeaux avec un détachement de « patriotes » réolais.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[50]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[51].
En 2021, la commune comptait 4 396 habitants[Note 11], en évolution de +5,34 % par rapport à 2015 (Gironde : +6,88 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le prieuré[54], dont les bâtiments dans leur forme actuelle datent du XVIIIe siècle a fait l'objet d'une inscription en tant que monument historique en 1925[55]. La porte du cloître, le balcon de l'escalier et ses rampes sont l'œuvre du ferronnier Blaise Charlut (Blaise Charlut, né à côté de Dijon en 1717- mort à La Réole en 1792, ferronnier d'art réolais).
Le château des Quat'Sos (Quatre Sœurs)[56] fut fortifié à la fin du XIIe siècle. Assiégé en 1345, il fut finalement en partie démantelé en 1629 sur ordre du Cardinal de Richelieu. Aujourd'hui trois tours subsistent en l'état dont celle du sud-ouest nommée la Thomasse. Il est classé monument historique depuis 1947[57].
L'église Saint-Pierre[58],[59], adossée au prieuré, date, comme le château, du XIIe siècle. Le portail en est de style gothique flamboyant[Note 12], elle comporte une nef unique et trois travées. Restaurée, elle devint église paroissiale en mai 1839 et son classement en tant que monument historique date de 1846[60].
Depuis novembre 2015, l'église a retrouvé l'orgue qui lui avait été enlevé en 1812.
L'ancien hôtel de ville ou « vieille halle »[61], entre la place du Loup et la place des Martyrs-de-la-Résistance, dont la construction serait due à Richard Cœur-de-Lion (1157-1199) a subi de nombreux remaniements au cours des siècles, chapiteaux romans[Note 12], balcon gothique flamboyant[Note 12], fenêtres Renaissance[Note 12] à meneaux. Les douze jurats de la ville tenaient leurs assemblées dans la vaste salle du premier étage. Le rez-de-chaussée était une halle aux grains. Le bâtiment a été classé monument historique en 1913[62].
L'hôtel de Briet[63], rue de Verdun, est une demeure privée qui date de 1662. La sculpture d'un soleil sur la façade, au-dessus de la porte, propose, à l'instar des armes parlantes, une allusion au nom du propriétaire (briller/Briet). L'édifice est inscrit en tant que monument historique depuis 2004[64]
L'Arsenal ou Grande École[65], avenue Jean-Delsol, est une bâtisse qui était intégrée dans les remparts défensifs du XIIIe siècle. Elle servit, au XIVe siècle, d'école pour les enfants de la bourgeoisie. Ladite bâtisse est classée en tant que monument historique depuis 2004[66]
Des ruines de remparts[67] parsèment la ville : trois enceintes successives des XIIe, XIVe et XVe siècles protégèrent la ville des envahisseurs. Elles sont visibles principalement autour du château, au pied du prieuré, en limite du parc de stationnement des Jacobins, à l'emplacement dit de la porte Saint-Martin, et dans le quartier du Marmouret. Entre le bas de la rue André-Bénac et l'escalier menant au jardin situé sous l'esplanade de la mairie, se trouve la double porte du Sault, la dernière subsistant parmi les quinze que comportait la ville. Ces vestiges sont classés depuis 1886[68]
Au 7 de la rue Maurice-Moussillac, une maison ancienne dite maison Seguin qui fut répertoriée et décrite par Léo Drouyn, peut être datée de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle ; elle est inscrite en tant que monument historique depuis 2002[69]
Le site gallo-romain de Bas-Calonge - La Bombe dans l'est de la ville, à proximité du collège Paul-Esquinance, est lui aussi inscrit monument historique en raison des vestiges gallo-romains qui y ont été découverts, sur les parcelles AE 155 à 157, 165 et 166, savoir celui d'un fanum (temple à vocation civile servant de lieu d'accueil aux pèlerins) et d'une basilique à trois nefs ; l'inscription date du 20 septembre 1996[70]. Lesdits vestiges en sont cependant enfouis et propriété d'une personne privée.
Le Manoir du Prince Noir appelé également logis du Parlement[71], rue de Menuts, est un hôtel Renaissance qui date du début du XVIe siècle. N'ayant toutefois jamais hébergé le Prince Noir, Édouard de Woodstock, prince anglais d'Aquitaine, fils aîné d'Edouard III, qui vécut de 1330 à 1376, c'était une maison noble de la ville et il abrita cependant, à la fin du XVIIe siècle, le président du Parlement de Bordeaux. Dans la cour, une tour octogonale surmontée d'une échauguette abrite un escalier.
Un vieux puits couvert du XVe siècle subsiste à l'emplacement de la porte des Menuts, à l'angle de la rue des Menuts et du chemin de Ronde (près de l'hôpital).
De nombreuses maisons à pans de bois ou à colombages se trouvent dans les rues et ruelles de la vieille ville[71].
Deux lavoirs subsistent dans la ville. L'un à l'ouest de la vieille ville, au fond du vallon du Charros, rue de la Marmory, dit de la Marmory[72], l'autre un peu plus à l'est, dans le vallon du Pimpin, à l'angle de l'avenue Carnot et de la rue Camille-Braylens, dénommé lavoir du Cugey.
Le pont du Rouergue, pont suspendu de 170 m de travée sur la Garonne, a été construit en 1934 et inauguré le 21 mars 1935. Le pont précédent fut péager jusqu'en 1872 ; à titre d'exemple, il en coûtait un centime pour le passage d'un piéton[42].
La ville de La Réole a reçu, en décembre 2013, un avis favorable à sa demande de labellisation en tant que Ville d'art et d'histoire[73]. Elle a obtenu le label en 2015, ce qui en fait la plus petite commune de France à avoir cette reconnaissance[74].
L'ancien hôtel de ville, côté nord (mars 2016).
L'ancien hôtel de ville, côté sud-est (sept. 2006).
La Réole est une ville de cinéma depuis le milieu du XXe siècle, en particulier grâce à la fougue d'un cinéaste amateur de l'époque, Jean Saubat. Il a réalisé de nombreux documents filmés sur la vie locale de la ville pendant et après la Seconde Guerre mondiale.
Bien que peuplée d'environ 3 500 habitants seulement à l'époque, trois salles y étaient implantées dans la période d'après-guerre : le Casino, près de la mairie, le Rex sur la place de la Libération et une salle qui avait été créée dans les locaux de l'Amicale laïque, à l'entrée est de la ville.
Aujourd'hui, le Rex, salle classée art et essai, est toujours actif grâce à l'association « L'Écran réolais »[75] qui se charge de l'exploitation, de l'animation du lieu et coordonne des actions d'éducation au cinéma sur le territoire. Ouvert tous les jours de l'année, le Rex propose chaque semaine une quinzaine de séances avec des films en exclusivité, une sélection importante d’œuvres « art et essai » et une programmation « jeune public ». Il fait partie des trente cinémas de proximité implantés en Gironde, et fut parrainé par Édouard Molinaro.
École de musique
L'enseignement musical est une des priorités de l'intercommunalité réolaise[76]. L’École de musique du Réolais, intégrée au Réseau des Écoles de Musiques Rurales (avec les établissements de Monségur, Pellegrue et Auros) est située rue des Menuts et dispose d'une capacité d'accueil de 120 élèves. Elle propose des cours de batterie, piano, guitares, basse, violon, flûtes à bec et traversière, clarinettes, saxophones et chant.
Musée
La Réole abritait un musée automobile, agricole, militaire et ferroviaire. Ce musée privé a fermé, faute de fréquentation, durant l'été 2006 et une vente aux enchères des véhicules a eu lieu le dimanche 1er octobre 2006. Un musée municipal, classé « Musée de France » est lui aussi fermé.
Bibliothèque
Créée en 1838 à la demande du député Dussaulx[42], la bibliothèque se situe aujourd'hui dans l'ancien prieuré des Bénédictins, au sous-sol des locaux de la mairie, face à la plaine de la Garonne. Elle y a été installée en 1889[42].
Une école maternelle, située rue Camille-Braylens, accueille environ 150 enfants (2009) de 2 à 5 ans[77].
Deux écoles primaires : Blaise-Charlut, rue Camille-Braylens, et Marcel-Grillon, rue des Menuts[78].
Le collège Paul-Esquinance[79], situé au Port Mahon, accueille environ 600 élèves de La Réole et des communes environnantes[80].
À partir de la seconde, les élèves fréquentent le lycée Jean-Renou[81], rue Jean-Renou, à proximité de la mairie, qui accueille de 350 à 400 élèves[82].
L'enseignement artistique de la musique, de la danse, du théâtre et des arts graphiques est assuré par de nombreuses associations (cf. ci-après).
Vie associative
De très nombreuses associations permettent aux Réolais d'exercer des activités tant sur le plan culturel[85], évènementiel[86], des loisirs[87], social[88] ou sportif[89].
Sports
La Réole compte 23 associations et clubs sportifs[89].
Le plus connu est La Réole XIII, club de rugby à XIII, actuellement en 2e division (Elite 2).
Les lieux destinés au sport dans la commune sont les suivants :
Stade municipal situé sur les quais, avenue du Maréchal-Joffre
Stade Raymond-Abribat (du nom de l'ancien président de La Réole XIII)
Stade d'entraînement de Lévite
Skate-Park et parcours sportif de Calonge
Piscine municipale, dotée de plongeoirs plates-formes des deux hauteurs 3 m et 5 m, ouverte en juillet et août
Centre équestre, basé dans le lieu-dit de Blasignon, au nord de la ville sur la route de Monségur.
Un hippodrome dont la piste mesure 2 500 m se trouve à l'extrême sud-est de la commune, au lieu-dit Le Petit Boutoc, le long de la route départementale D 1113 qui mène à Marmande.
Cultes
Culte catholique : La commune fait partie du secteur pastoral La Réole-Monségur[90]
Culte musulman : depuis 1987, la commune abrite une mosquée. Un bâtiment définitif devrait voir le jour en 2013. Elle se situera chemin de Ronde.
Manifestations culturelles et festivités
Quelques évènements pendant l'année :
Planet Folk, festival de folklore international, a lieu tous les deux ans, vers la fin juillet.
Foire de la Toussaint, la seconde foire en Gironde après celles de Bordeaux, organisée par la commune et l'Union des commerçants et artisans réolais
Festival VivaCité : « éco-festival » des arts de la rue, festival de spectacles vivants, qui a lieu le week-end suivant le 14 juillet à l'espace Saint-Jean Bosco
Le festival Les Riches Heures de La Réole[92] se déroule chaque année à La Réole.
Trois jours de concerts avec des artistes d'un très haut niveau (dernier week-end de septembre).
L’ensemble Vox Cantoris (la voix du chantre), fondé par Jean-Christophe Candau en 2000 dans les Alpes Maritimes, est en résidence à La Réole depuis 2007. Il a contribué à la création de ce festival. S'appuyant sur un travail de collecte et de lecture directe des notations originales, il fait vivre un patrimoine musical monodique et polyphonique qui s’étend du haut-moyen âge pour aller jusqu’au XIXe siècle[93].
L'édition 2015 a été associée aux commémorations du 500e anniversaire de l’avènement de François Ier (1515-2015) et de la bataille de Marignan ainsi qu'au tricentenaire de la mort de Louis XIV. Ces deux figures emblématiques de l’essor des arts en France sont liées aux deux grandes époques musicales de la Renaissance et du Baroque[94].
Après une année 2004 autour des 1 000 ans de la mort d'Abbon de Fleury, les acteurs municipaux et associatifs de la ville ont décidé de renouveler l'expérience d'une année à thème tous les trois ans. Voici les thèmes choisis :
2004 : sur le thème d'Abbon de Fleury (Saint-Abbon), pour les 1 000 ans de l'anniversaire de sa mort ;
2007 : sur le thème de la Garonne, le fleuve, l'eau : « La Réole fête la Garonne » ;
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Culture locale et patrimoine
Personnalités liées à la commune
Jean de la Réoule[65] est un personnage légendaire dont l'origine est pour le moins obscure mais dont l'existence, ou du moins la création, semble remonter au XIIIe siècle. Il symbolise la résistance des habitants de La Réole aux sièges qu'ils ont pu subir durant le Moyen Âge. Une reproduction de sa statue se trouve sur la place de la Libération.
Abbon de Fleury (ca 940-1004), moine bénédictin assassiné lors d'une visite au monastère de La Réole.
Les « jumeaux de La Réole », généraux César et Constantin de Faucher (1760-1815), nés à La Réole et fusillés à Bordeaux pour rébellion.
Jean-Antoine de Seguin[96] (1789-1874), né le à La Réole, chevalier de la Légion d'Honneur, maire de La Réole en 1819, conseiller général de la Gironde.
Armand Caduc (1818-1902), homme politique, avocat, journaliste, député puis sénateur de la Gironde.
Georges Dupont (17juin1884, La Réole - 24novembre1958, Paris 13e), chimiste. Collège de la Réole ; bachelier lettres-mathématiques (24 juillet 1901), fondateur, avec Vèzes, de l'Institut du Pin de Bordeaux (1921) et directeur technique jusqu'en 1933 ; directeur général de l'Ecole normale supérieure (1948-1954).
Jean-Maurice Lahy (1872-1943), psychologue et sociologue du travail, né à La Réole.
Robert Arambourou (1914-1989), archéologue et préhistorien, a enseigné l’histoire-géographie au collège de La Réole.
Édouard Molinaro (1928-2013), cinéaste, parrain du Cinéma Rex, a passé une partie de sa jeunesse à La Réole. Il dévoile de nombreuses anecdotes sur son enfance réolaise dans son livre Intérieur Soir sorti en 2009.
Michèle Perrein (1929-2010), journaliste et écrivain née et morte à La Réole, y a passé son enfance et sa jeunesse et en est resté une résidente[97].
Colette Besson (1946-2005), athlète, a été maître d'éducation physique au collège de La Réole. Un gymnase de la ville porte son nom.[réf. nécessaire]
La ville, son église et son histoire durant les guerres de religions semblent avoir servi de sources d'inspiration pour la ville fictive de Réole (ou Lior/Liore selon les traductions/translittérations) dans le manga Fullmetal Alchemist et ses adaptations en séries animées. Cette information n'est néanmoins pas vérifiable...
D'azur à un château de deux tours et donjonné de deux pièces, d'argent, ouvert, ajouré et maçonné de sable, accompagné en chef de trois fleurs de lys d'or rangées en fasce[98].
Aristide Guilbert, Histoire des villes de France, Furne et Cie - Perrotin, (lire en ligne), consulté le 1er février 2010.
Désiré-Antoine Virac (1805-1872), Curieux détails sur le siège de La Réole en 1562, Vve Justin Dupuy et Cie, Bordeaux, (lire en ligne), consulté le 1er février 2010.
Les coutumes de La Réole, s.d., 62 p. (lire en ligne)
Sylvie Faravel, « La Réole : du bourg monastique à la vile moderne, essai de topographie historique », L'Entre-deux-mers et son identité, vol. Actes du 8e colloque CLEM, , p. 21-34 (ISBN2-913568-26-2, lire en ligne).
Pierre Coudroy de Lille, « La Réole au XVIe siècle », L'Entre-deux-mers et son identité, vol. Actes du 8e colloque CLEM, , p. 35-42 (ISBN2-913568-26-2, lire en ligne).
Laurent Coste, « Les jurats de La Réole dans la seconde moitié du XVIIIe siècle », L'Entre-deux-mers et son identité, vol. Actes du 8e colloque CLEM, , p. 45-50 (ISBN2-913568-26-2, lire en ligne).
Jean-Claude Drouin, « Armand Caduc (1818-1902) porte-parole de l'opinion républicaine à La Réole », L'Entre-deux-mers et son identité, vol. Actes du 8e colloque CLEM, , p. 81-88 (ISBN2-913568-26-2, lire en ligne).
Bernard Gallinato, « Foires et marchés de l'arrondissement de La Réole au XIXe siècle », L'Entre-deux-mers et son identité, vol. Actes du 8e colloque CLEM, , p. 203-212 (ISBN2-913568-26-2, lire en ligne).
↑L'étage moyen est une division du Pléistocène correspondant à une période couvrant de 0,780 à 0,130 million d'années BP.
↑Une miliolite est un coquillage fossile du type Miliola, de l'embranchement des Foraminifera, ayant un test de type porcelané avec plusieurs chambres longitudinales.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de La Réole, il y a une ville-centre et quatre communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[29].
↑Claude Lugat, ci-devant Anne-Claude de Lugat, âgé de « soixante-onze » ans fut condamné par le tribunal révolutionnaire de Bordeaux, le 8 pluviôse an II (27 janvier 1794), à être renfermé « jusqu'à la paix » et à une amende de 80 000 livres pour avoir fait passer de l'argent à un de ses neveux, émigré, de s'être opposé, en sa qualité de maire de La Réole, à ce qu'un ci-devant Bénédictin, qui avait commis un acte d'incivisme, fut dénoncé, de s'être montré l'ami des aristocrates, etc. (Patrice-John O'Reilly, Histoire complète de Bordeaux, 1860, lire en ligne)
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ abc et dLes styles architecturaux cités couvrent à peu près les périodes suivantes : roman de 1030 à 1150, gothique flamboyant de 1350 à 1500, Renaissance de 1500 à 1600.
↑Distances les plus courtes par la route - Les distances orthodromiques sont respectivement de 51,5 km pour Bordeaux et 17,2 km pour Langon. Données fournies par Lion1906.com, consulté le 4 juillet 2011.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Jacques Déogracias, Blasons des communes de la Gironde : armorial commenté, Bordeaux, Les dossiers d'Aquitaine, , 127 p. (ISBN2-84622-054-9), p. 91.