En géométrie euclidienne , le théorème de Routh exprime le rapport entre l'aire d'un triangle et celle du triangle formé par trois céviennes .
Énoncé
Soit un triangle ABC . Trois céviennes issues des trois sommets coupent les côtés opposés en
D
,
E
,
F
{\displaystyle D,E,F}
, et découpent un triangle PQR .
Si l'on pose :
x
=
D
C
¯
D
B
¯
{\displaystyle x={\dfrac {\overline {DC}}{\overline {DB}}}}
,
y
=
E
A
¯
E
C
¯
{\displaystyle y={\dfrac {\overline {EA}}{\overline {EC}}}}
,
z
=
F
B
¯
F
A
¯
{\displaystyle z={\dfrac {\overline {FB}}{\overline {FA}}}}
, alors les aires des triangles orientés
A
B
C
{\displaystyle ABC}
et
P
Q
R
{\displaystyle PQR}
sont reliées par la formule :
S
P
Q
R
=
S
A
B
C
×
(
x
y
z
−
1
)
2
(
x
z
+
x
+
1
)
(
y
x
+
y
+
1
)
(
z
y
+
z
+
1
)
{\displaystyle S_{PQR}=S_{ABC}\times {\dfrac {(xyz-1)^{2}}{(xz+x+1)(yx+y+1)(zy+z+1)}}}
[ 1]
Théorème de Routh
Démonstration
Dans le cas où le triangle
P
Q
R
{\displaystyle PQR}
est intérieur au triangle
A
B
C
{\displaystyle ABC}
, on applique le théorème de Ménélaüs au triangle ABD , coupé par la droite (CF ) :
F
A
F
B
×
C
B
C
D
×
Q
A
Q
D
=
1
{\displaystyle {\dfrac {FA}{FB}}\times {\dfrac {CB}{CD}}\times {\dfrac {QA}{QD}}=1}
. D'où
Q
A
Q
D
=
F
B
F
A
×
C
D
C
B
=
z
x
x
+
1
{\displaystyle {\dfrac {QA}{QD}}={\dfrac {FB}{FA}}\times {\dfrac {CD}{CB}}={\dfrac {zx}{x+1}}}
.
L'aire du triangle AQC vaut
S
A
Q
C
=
A
Q
A
D
×
S
A
D
C
=
A
Q
A
D
×
D
C
B
C
×
S
A
B
C
=
x
z
x
+
x
+
1
×
S
A
B
C
{\displaystyle S_{AQC}={\dfrac {AQ}{AD}}\times S_{ADC}={\dfrac {AQ}{AD}}\times {\dfrac {DC}{BC}}\times S_{ABC}={\dfrac {x}{zx+x+1}}\times S_{ABC}}
Par permutation circulaire , on obtient
S
A
P
B
=
y
x
y
+
y
+
1
S
A
B
C
{\displaystyle S_{APB}={\dfrac {y}{xy+y+1}}S_{ABC}}
et
S
B
R
C
=
z
y
z
+
z
+
1
S
A
B
C
{\displaystyle S_{BRC}={\dfrac {z}{yz+z+1}}S_{ABC}}
.
L'aire du triangle PQR vaut donc :
S
P
Q
R
=
S
A
B
C
−
S
A
Q
C
−
S
A
P
B
−
S
B
R
C
=
S
A
B
C
×
(
1
−
x
z
x
+
x
+
1
−
y
x
y
+
y
+
1
−
z
y
z
+
+
1
)
{\displaystyle S_{PQR}=S_{ABC}-S_{AQC}-S_{APB}-S_{BRC}=S_{ABC}\times \left(1-{\dfrac {x}{zx+x+1}}-{\dfrac {y}{xy+y+1}}-{\dfrac {z}{yz++1}}\right)}
Ou encore
S
P
Q
R
=
S
A
B
C
×
(
x
y
z
−
1
)
2
(
x
z
+
x
+
1
)
(
y
x
+
y
+
1
)
(
z
y
+
z
+
1
)
{\displaystyle S_{PQR}=S_{ABC}\times {\dfrac {(xyz-1)^{2}}{(xz+x+1)(yx+y+1)(zy+z+1)}}}
.
Une démonstration utilisant les coordonnées barycentriques et les déterminants permet d'avoir le cas général[ 1] .
Origine
Ce théorème porte le nom du mathématicien anglais Edward Routh , professeur à l'université de Cambridge , plus connu pour ses travaux sur la stabilité des systèmes d'équations différentielles (cf. le critère de Routh-Hurwitz [ 2] ).
Routh donne ce théorème en 1891 dans A Treatise of Analytical Statics [ 3] , puis le reprend dans son édition de 1896[ 4] , édition plus répandue à laquelle les mathématiciens se réfèrent.
Cependant, ce problème apparaît dès 1879 dans Solutions of the Cambridge Senate-House Problems and Riders for the year 1878 [ 5] , recueil d'exercices et de problèmes mathématiques destiné aux étudiants de Cambridge. La correction, donc la preuve du théorème, est due à J. W. L. Glaisher [ 6] .
Autres démonstrations
Ce problème a donné lieu à de nombreuses démonstrations, dont on trouvera des exemples et une bibliographie dans l'article de Murray S. Klamkin et A. Liu " Three more Proofs of Routh's Theorem " dans Crux Mathematicorum[ 7] , août 1981 , pages 199 et suivantes.
En 2011, Ayoub B. Ayoub publie une nouvelle preuve dans l'article "Routh's theorem revisited ", Mathematical Spectrum [ 8] .
Notes et références
↑ a et b Pascal Boyer, algèbre et géométrie , Calvage et Mounet, 2015 , p. 34-35
↑ « CAZIN, « OSCILLATEURS », Encyclopædia Universalis [en ligne] », sur universalis.fr (consulté le 29 mars 2017 ) .
↑ (en) A Treatise on Analytical Statics , 1891 (lire en ligne ) , p. 89 .
↑ (en) A Treatise on Analytical Statics , 1896 (lire en ligne ) , p. 82 .
↑ (en) Solutions of the Cambridge Senate-House Problems and Riders for the year 1878 , 1879 (lire en ligne ) , p. 33 , solution vii.
↑ Selon les indications données p. 29.
↑ (en) « Three more proofs of the Routh's theorem », sur Crux mathematicorum , août 1981 (ISSN 0705-0348 , consulté le 30 mars 2017 ) .
↑ (en) « Routh's theorem revisited », Mathematical spectrum , vol. 44, no 1, 2011 , p. 24 - Chemin d'accès au document par Google Drive Folder.
Bibliographie
(en) Murray S. Klamkin et A. Liu, « Three more proofs of Routh's theorem », Crux Mathematicorum , vol. 7, no 7, 1981 , p. 199–203 (lire en ligne ) .
H. S. M. Coxeter (1969) Introduction to Geometry , énoncé p. 211, démonstration pp. 219–20, 2nd édition, Wiley, New York.
(en) J. S. Kline et D. Velleman, « Yet another proof of Routh's theorem », Crux Mathematicorum , vol. 21, no 2, 1995 , p. 37–40 (lire en ligne )
Routh's Theorem , Jay Warendorff, The Wolfram Demonstrations Project.
(en) Eric W. Weisstein , « Routh's Theorem », sur MathWorld
Routh’s Formula by Cross Products sur MathPages
Ayoub, Ayoub B. (2011/2012) «Routh's theorem revisited», Mathematical Spectrum 44 (1): 24-27.
Description
Types
Points remarquables (Nombre de Kimberling )
Droites remarquables
Cercles remarquables
Triangles remarquables
Courbes remarquables
Théorèmes
Relations entre triangles
Résolution