The Beatles at the Hollywood BowlThe Beatles
at the Hollywood Bowl
Albums de The Beatles Albums live des Beatles The Beatles at the Hollywood Bowl est le premier album live officiel des Beatles, publié le aux États-Unis, et deux jours plus tard au Royaume-Uni. Paru sept ans après la séparation du groupe, il a été enregistré au Hollywood Bowl lors des tournées américaines de 1964 et de 1965 des Fab Four dans l'optique d'un disque pour le marché américain. Les bandes, saturées par les hurlements du public, ont dans un premier temps été délaissées pour leur piètre qualité. Le , Capitol publiera donc à la place l'album documentaire The Beatles' Story[1]. En 1977, Capitol Records demande au producteur George Martin de nettoyer les pistes pour produire un disque de bonne qualité. Le résultat est publié dans le monde entier, et si les anciens membres du groupe, non sollicités, se montrent déçus par le disque, il se classe néanmoins en tête des hit-parades britanniques et connaît le succès. Il sera réédité dans une édition bon marché en 1984[2]. Malgré une qualité altérée par les cris du public, le disque est considéré comme un précieux témoignage des prestations des Beatles en concert, aucun album en public n'ayant été publié par le groupe durant son existence. Il ne sera publié officiellement sur CD, sous le titre The Beatles: Live at the Hollywood Bowl, que le pour accompagner la sortie du film documentaire The Beatles: Eight Days a Week[3]. HistoriqueEnregistrementLa perspective d'enregistrer et de publier un concert des Beatles est apparue très tôt : dès la fin 1962, George Martin a un temps envisagé d'enregistrer le premier album du groupe lors d'une de leurs récurrentes visites au Cavern Club de Liverpool. L'idée est cependant rapidement abandonnée au profit d'une longue journée aux studios EMI, le , qui donne lieu à l'album Please Please Me. L'année suivante, un véritable album live à destination du public américain est envisagé, les dirigeants d'EMI considérant que le public britannique ne serait pas intéressé par des chansons qu'il a déjà achetées. Martin pense d'abord enregistrer le concert du Carnegie Hall à New York, le [4], mais l'absence d'autorisation syndicale l'en empêche. Six mois plus tard, le , les autorisations sont obtenues pour enregistrer un premier concert au Hollywood Bowl de Los Angeles[5]. Voyle Gilmore (en), producteur de Frank Sinatra et du Kingston Trio, est le producteur attitré par Capitol[6].
— George Martin[7] La piètre qualité des bandes déçoit Capitol ainsi que les Beatles, qui refusent que l'enregistrement soit publié. Un extrait de 48 secondes[8] de la chanson Twist and Shout est tout de même inclus dans le disque documentaire américain The Beatles' Story publié la même année[9]. L'expérience est retentée l'année suivante au même endroit, lors des deux concerts qu'y donne le groupe au cours de sa tournée de 1965. Une première tentative a lieu le , mais un dysfonctionnement du micro de Paul McCartney rend les quatre premières chansons inutilisables[2],[n 1]. Le concert du soir suivant est donc également enregistré. Malgré cela, la qualité ne se prête pas à la publication, et ces nouvelles bandes sont à leur tour remisées[10]. En 1967, on récupère un extrait du son de la foule pour compléter le lien entre la chanson Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band et With a Little Help from My Friends qui ouvrent l'album bien connu[11]. En 1971, la tâche revient à Phil Spector de tenter de produire un album à partir de ces bandes mais, encore une fois, le projet échoue[12]. Les concerts
Les chansons marquées d'un astérisque ne seront pas retenues lors de la publication des deux versions du disque live et celles suivies du symbole ‡, la version d'une chanson jouée lors des deux tournées mais qui ne sera pas placée sur ces albums. Restauration des bandesEn 1977, les Beatles sont séparés depuis sept ans et seul McCartney est sous contrat avec Capitol. La maison de disques, qui possède encore les bandes, décide de les exploiter et demande donc à George Martin et à l'ingénieur du son Geoff Emerick de les retravailler pour améliorer la qualité du son.
— George Martin[16] Le travail est réalisé le aux studios AIR de Londres[10].
— George Martin[16] Parution et réceptionCapitol publie The Beatles at the Hollywood Bowl sans le consentement du groupe et les ex-Beatles ne sont en effet guère enthousiastes : « Ce n'est rien qu'un enregistrement pirate », clame George Harrison.
Les Beatles ne parviennent pas à empêcher la sortie de l'album, et sont également occupés, à la même époque, à protester contre le Live! at the Star-Club in Hamburg, Germany; 1962 sorti peu avant sur un autre label[18]. Le public se montre particulièrement attiré par le disque qui atteint la première place des hit-parades au Royaume-Uni, et la deuxième aux États-Unis[19]. Il s'agit du premier album no 1 britannique du groupe depuis 1970. Le disque s'écoule à plus d'un million d'exemplaires dans le monde[20]. En France, un 45 tours avec les chansons Ticket to Ride et Dizzy Miss Lizzy est publié en juin[21]. En 1984, sans aucune promotion, The Beatles at the Hollywood Bowl est réédité en Angleterre à prix réduit sur le label Music for Pleasure (en), associé à EMI, et disparaît du catalogue peu après[20]. La même année, ce disque live est inclus dans le volume 26 de The History of Rock (en), de Orbis Publishing (en), la collection en 40 fascicules qui racontait l'histoire de ce genre musical et qui compilaient des chansons d'artistes rock des années 1950 aux années actuelles. La plupart des albums inclus étant doubles, celui-ci incluait aussi la compilation A Collection of Beatles Oldies originellement sortie en 1966[22]. Pendant plus de trente ans, ces enregistrements ne connaîtront aucune autre édition officielle, ni au format vinyle, ni par la suite au format CD, qui voit cependant la parution d'éditions pirates[23]. Il faut attendre 1994 pour entendre des prestations en direct, dont plusieurs titres inédits, sur Live at the BBC, mais elles avaient eu lieu dans les studios professionnels de la BBC et non dans une salle de concert[24]. Les deux années suivantes, des enregistrements officiels du groupe en concert sont placées sur les albums Anthology 1 et Anthology 2[25] dont Baby's in Black, tiré du concert de 1965, qui est sorti en single et extended play[26]. Les cris de la foule et la présentation du groupe par les DJ de la station radio KRLA (en), Bob Eubanks (en)[n 3],[27],[28] et son collègue Dave Hull (en)[29], entendus au début de l'album, ont été repris sur l'album Love, mixés en introduction d'une version écourtée de la chanson I Want to Hold Your Hand[30] pour la trame sonore du spectacle du Cirque du Soleil présenté à Las Vegas. The Beatles: Live at the Hollywood BowlThe Beatles: Live at the Hollywood Bowl
Albums de The Beatles Albums live des Beatles En sort le film documentaire The Beatles: Eight Days a Week, réalisé par Ron Howard sur les tournées du groupe. Apple Records y voit l'occasion de rééditer ce disque, cette fois avec l'accord de tous. L'interprétation de la chanson Boys au Hollywood Bowl est incluse dans le documentaire, et publiée en clip promotionnel[31],[32]. La maison de disques présente l'album comme étant « une édition entièrement nouvelle[n 4] »[31]. En réalité, les pistes originales sont les mêmes et dans le même ordre que sur le disque de 1977[33], y compris l'assemblage des deux interprétations de Dizzy Miss Lizzy effectué à l'époque, et l'intro des DJ. Cette nouvelle parution, avec son titre quelque peu différent, est donc une remastérisation, effectuée par Giles Martin (le fils du producteur du groupe) et Sam Okell. En revanche, quatre nouvelles chansons y sont ajoutées à la façon d'un rappel[34], après un court silence à la suite d'un fondu en fermeture ; You Can't Do That, I Want to Hold Your Hand, Everybody's Trying to Be My Baby et Baby's in Black. Cette dernière, bien qu'elle soit identifiée comme étant un enregistrement inédit, a déjà été publiée sur la face B du single Real Love le 4 mars 1996, l'introduction de John Lennon du greffée à la prestation du lendemain[14]. Par contre, sur l'album, on entend l'intro du . Techniquement, un transfert numérique a été effectué à partir des bandes originales trois pistes, retrouvées dans les archives de Capitol Studios qui étaient de meilleure qualité que celles utilisés pour l'édition précédente[31]. Un logiciel a été spécialement créé afin de séparer les sons (de-mix), ce qui a ensuite permis de créer un nouveau mixage en améliorant la clarté, et en atténuant le niveau sonore du public[35]. Une légère réverbération a été ajoutée aux voix[36]. L'album sort le , sur CD et sur les plateformes numériques. Il atteint aussitôt la 3e place du palmarès britannique et la 7e place aux États-Unis[n 5]. Une version 33 tours en vinyle 180 grammes est publiée le [3], avec les neuf premières chansons en face 1, et les autres, y compris les titres bonus, en face 2[37]. Analyse artistiqueThe Beatles at the Hollywood Bowl, dans l'une ou l'autre de ses configurations, est un des rares témoignages des prestations des Beatles en concert. On y retrouve ainsi plusieurs des tubes du groupe les plus adaptés à la scène et à leur formation classique (basse, batterie et deux guitares électriques), comme Twist and Shout, Dizzy Miss Lizzy ou encore Long Tall Sally, avec laquelle McCartney aime conclure les spectacles[25]. Quatre chansons enregistrées ont dû être exclues des disques (I Wanna Be Your Man, If I Fell, I Feel Fine et I'm Down) et seules les chansons Twist and Shout, Can't Buy Me Love et A Hard Day's Night ont été jouées lors des trois concerts. Comme les enregistrements proviennent de concerts séparés par douze mois très productifs dans la carrière du groupe, une des interventions entre les chansons démontre une incongruité : on les entend introduire les chansons Things We Said Today (tiré du disque A Hard Day's Night) et Help! (tiré du disque du même nom) comme étant de leur dernier album[12]. Il s'agit également d'un témoignage des compétences du groupe en concert en plein climat de Beatlemania. Le groupe jouant dans des conditions complexes au milieu des hurlements, avec de l'équipement de sonorisation peu évolué et totalement inadapté à la taille des arènes dans lesquelles ils se produisent. Les Beatles sont le premier groupe de rock à se produire dans de telles conditions, essuyant en quelque sorte les plâtres. Ce n'est qu'à partir des années 1970 que des groupes pourront se produire dans des stades ou de grandes arènes avec une sonorisation adéquate.
Ringo Starr met ainsi en lumière une des raisons majeures qui poussera les Beatles à cesser définitivement de donner des concerts à l'issue de leur ultime tournée américaine, en . C'est le label Capitol qui réalise la pochette du disque originel. Pour cela, les graphistes utilisent, pour le recto de l'album, deux billets de concerts, illustré chacun d'une image différente du groupe, correspondant aux deux premiers soirs de spectacle desquels les enregistrements sont utilisés[20] devant un dessin de cette scène célèbre. Dans la partie centrale intérieure, une photo en noir et blanc du groupe sur la scène, sur laquelle sont imprimés en couleur, pèle-mêle, les deux versions du programme, deux fanions, sept macarons et un plateau de service, tous avec leur image de l'époque. On y voit aussi le PlayTape (en) tiré du disque Beatles VI illustré d'une image du groupe prise à l'époque « Pepper »[38],[n 6],[39]. Plusieurs éditions de l'album possèdent des variations des étiquettes collées sur le disque[n 7] ou de la pochette dans laquelle est inséré le microsillon[n 8]. Au dos se trouve l'illustration d'un billet du déchiré avec les notes rédigées par George Martin[20], revenant sur l'histoire de l'album et sur la Beatlemania : « Quant à ceux que tout ce battage laissait perplexes, ce disque leur donnera peut-être quelques indices. C'est sans doute un reflet très approximatif de la réalité de cette époque, mais c'est tout ce qu'il reste désormais »[40]. Pour l'édition de 2016, on utilise le même design que pour le matériel publicitaire du film Eight Days a Week (sous titré The Touring Years). La photo de couverture a été prise par le gérant de tournée américain Bob Bonis à l'aéroport Tacoma de Seattle au moment de l'embarquement pour leur premier concert en sol canadien à Vancouver, le . Le titre du documentaire et le nom de son réalisateur accompagnent le titre du disque et le logo du groupe. Deux billets, cette fois sans image, sont visibles dans la partie centrale. Un livret de 24 pages, comprenant un texte écrit par le journaliste David Fricke[3], la reproduction de deux articles du journal Los Angeles Times [n 9] en plus du texte de George Martin du disque originel sont inclus. Bien que certaines critiques déplorent le fait que la séquence originelle des concerts n'a pas été respectée et que seules 17 des 21 chansons différentes présentées durant ces deux concerts ont été retenues[34], ce document sonore des Beatles en spectacle est un complément logique à la discographie du groupe. Fiche techniqueLa numérotation fait référence à la réédition de 2016. Liste des chansonsToutes les chansons sont écrites et composées par John Lennon et Paul McCartney, sauf mention contraire.
Interprètes
Équipe de productionDisque original
Réédition de 2016
Ventes
Notes et référencesNotes
Références
Sources: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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