L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est une organisation ouest-africaine créée le qui a comme mission la réalisation de l'intégration économique des États membres, à travers le renforcement de la compétitivité des activités économiques dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement juridique rationalisé et harmonisé.
Histoire
Le 12 mai 1962, les Etats fondateurs de la BCEAO signent le traité créant l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA). Le traité de l’UMOA entrera en vigueur le 1er novembre 1962. Le à Dakar (Sénégal) l'UEMOA[1]est créée pour compléter l'UMOA sans toutefois la remplacer et son siège est à Ouagadougou (Burkina Faso) avec la signature d'un accord par les chefs d'État et de gouvernement de 7 pays de la région, le Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo. LA Guinée-Bissau est devenue le 8ème État membre le 2 mai 1997. L'organisation a commencé ses activités en janvier 1995. Elle a été fondée en réponse à la dévaluation du franc CFA le 11 janvier 1994. En signant le traité de l'UEMOA, les 7 États membres originels ont exprimé leur intention de créer l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), qui existait entre eux depuis 12 mai 1962. pour achever une union économique et monétaire. A cet égard, l'UEMOA complète et complète l'œuvre de l'UMOA et remplace l'UDEAO (Union douanière économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), fondée le 9 juin 1959 et après l'entrée en vigueur du Traité de Abidjan le 1er janvier 1974 sous le nom de CDEAO (Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest) avait été réorganisée[2].
En 2010, l'UEMOA crée la Caisse régionale de refinancement hypothécaire[6]. Cette caisse se charge de donner des ressources aux banques sous forme d'obligations. En échange des liquidités, les banques accordent plus facilement des prêts à l'habitat. Grâce à ces liquidités, les taux des crédits immobiliers sont moins élevés favorisant l'accès à la propriété[7].
Lors de la 19e conférence ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de l'UEMOA qui s'est tenue le à Cotonou (Bénin), le président de la Côte d'Ivoire Alassane Ouattara a été élu à la présidence de l'Union.
Abdallah Boureima, ancien ministre nigérien de l'Économie et des Finances, est élu à l'unanimité président de la Commission de l'UEMOA le . Il remplace à ce poste l'ancien premier ministre du Sénégal Cheikh Hadjibou Soumaré. Il souhaite continuer les efforts de son prédécesseur sur le développement et la lutte contre la pauvreté[8].
Le , le président du BéninPatrice Talon a annoncé, le « retrait des réserves de change du franc CFA » qui se trouvent en France. « Nous sommes tous d’accord là-dessus, à l'unanimité, pour mettre fin à ce modèle », a déclaré le président Talon dans une interview à Radio France internationale (RFI) et à la chaîne de télé France 24, assurant qu'il constitue avant tout un « problème psychologique » et non « technique ». « La Banque centrale des pays d’Afrique de l'UMOA va gérer la totalité de ces réserves de devises et va les répartir auprès des diverses banques centrales partenaires dans le monde», a assuré le chef de l'État béninois, déclarant que cela se ferait « très rapidement»[9].
Le , sur RFI, le président ivoirien Alassane Ouattara a défendu le franc CFA dans son fonctionnement actuel, c'est-à-dire une monnaie attachée à l’euro : « Le fait que nous sommes arrimés à l'euro, si nous empruntons des euros, le moment de les rembourser dans cinq ou dix ans, le taux est fixe. Il n'y a pas de problème. Donc, c'est le même taux auquel nous remboursons. Et si nous avions une monnaie, les gens parlent de monnaie flexible, c'est très bien pour certains pays. Mais nous, nous avons une parité fixe. Je suis désolé de le dire, je suis ancien gouverneur de la Banque centrale et peut-être que je ne suis pas objectif. Si les pays de l'UEMOA n'ont pas tellement de problèmes de dettes, c'est grâce à cette parité fixe»[10].
Le , dans une conférence de presse tenue en commun avec son homologue Emmanuel Macron, Alassane Ouattara annonce l'hypothèse du remplacement du franc CFA par une nouvelle monnaie baptisée "eco" : « Ce samedi est un jour historique [...] Par un accord avec les autres chefs d'État de l'UEMOA, nous avons décidé de faire une réforme du franc CFA avec les trois changements majeurs suivants : tout d'abord, le changement du nom de la monnaie du franc CFA à l'éco. Deuxièmement l'arrêt de la centralisation de 50 % de nos réserves de change au Trésor et la fermeture du compte d'opération. Troisièmement le retrait des représentants de la France de tous les organes de décision et de gestion de l'UEMOA.»[11]. Il est prévu que sa mise en place s'effectue pour le [12],[13].
Les chefs d'État des quinze pays de la région ont par ailleurs adopté le symbole de l'eco – « EC » – ainsi que le nom de la future Banque centrale de la CEDEAO, la « Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest ». Aucun calendrier précis n’a toutefois été annoncé officiellement[14].
Fin , l'agence de notation américaine Standard & Poor's réalise une étude sur la concrétisation du projet de sortie du franc CFA, et se dit rassurée par le fait que l'eco reste arrimé à l'Euro et que la France continue à garantir sa convertibilité. Le lancement de la nouvelle monnaie n'auraient donc pas d'effets immédiats, et une dévaluation n'est à ce jour par prévue. L'étude rappelle de même que « les États membres de l'UEMOA ne seront plus tenus de conserver la moitié de leurs réserves de change sur un compte d'opération au Trésor français. Autrement dit, la banque centrale régionale, la BCEAO, pourra gérer ses réserves de changes comme elle le jugera approprié »[15].
Le , la France ratifie la loi portant sur la réforme du franc CFA de l'UEMOA apportant d'importants changements[18].
La nouvelle monnaie unique ouest-africaine (Eco) devrait voir le jour prochainement.
En , Patrice Talon est désigné le nouveau président en exercice de l'UEMOA au terme d'un double sommet CEDEAO-UEMOA[19].
En février 2024, les gouvernements militaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso, déjà désireux de quitter la CEDEAO, annoncent vouloir quitter l'UEMOA et abandonner le Franc CFA afin de développer une monnaie commune à ces trois pays[20].
Vue de face du logo ou enseigne physique de l'UEMOA réalisé en fer pour les manifestations régionales déposé au stade Général Mathieu KéréKou à Cotonou au Bénin.
↑Nanourougo Coulibaly, « Le choc des voi(x)es dans la polémique sur le franc CFA : pour une transition monétaire », dans Margareta Kastberg Sjöblom, Alpha Barry et Andrée Chauvin-Vileno (dir.), Nouvelles voix/voies des discours politiques en Afrique francophone, vol. 2, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN978-2-84867-989-1, DOI10.4000/books.pufc.53336, lire en ligne), p. 211-226
Hamadou Cissé, Les perspectives d'une libéralisation financière en U.M.O.A. (Union monétaire Ouet-africaine), Université d'Aix-Marseille 3, 1988, 302 p. (thèse de 3e cycle de Sciences économiques)
Codjo Amégnikpo Dado, Intégration monétaire et intégration régionale des économies ouest-africaines : de l'intégration monétaire à l'intégration économique au sein de l'U.M.O.A., de l'intégration économique à l'intégration monétaire dans le cadre élargi de la C.E.D.E.A.O, Université d'Orléans, 1982, 577 p. (thèse de 3e cycle)
Rohinton Medhora, « Les leçons de l'UMOA », in Réal Lavergne (dir.), Intégration et coopération régionales en Afrique de l'Ouest, Karthala, Paris ; CRDI, Ottawa, 1996, p. 251-275 (ISBN2-86537-663-X)
Ousmane Ouédraogo, Une monnaie unique pour toute l'Afrique de l'Ouest ? : le dossier économique, Karthala, Paris, 2003, 174 p. (ISBN2-84586-384-5)