Yves RégnierYves Régnier
Yves Régnier, né le à Alger, en Algérie, et mort le à Évecquemont, en France, est un écrivain, romancier, poète et nouvelliste français. Fonctionnaire français, affecté au ministère des affaires étrangères, il a exercé les fonctions d’attaché culturel, secrétaire d’ambassade et de membre du service de presse à Ankara, Beyrouth, au Caire et Athènes. Il a adapté de nombreux poèmes de Yunus Emre, poète turc des XIIIe et XIVe siècles. Il a rédigé plus d’une vingtaine d’articles dans la Nouvelle revue française, de 1958 à 1976[1]. Écrivain des passions, de l’amour, des misères, du bonheur et des excentricités, le style d’Yves Régnier a souvent été qualifié par les critiques d’élégant, de raffiné et d’envoûtant. Le , Le Monde[2] écrivait que « Des romans d'Yves Régnier, on sort déconcerté et envoûté par un indéfinissable charme ». L’écriture d’Yves Régnier est qualifiée, toujours en 1963 dans Le Monde, de « précise, claire, parfaitement apte à faire surgir objets, décors et êtres, et douée en même temps d'un halo qui suggère l'irréalité, le rêve et comme la perception des choses à travers une sorte de sommeil ou d'extase ». Yves Régnier « est l'auteur de livres dont la lecture est un réconfort pour tous ceux qui demandent à la littérature autre chose qu'un divertissement superficiel » selon Jean-Pierre Dorian dans Coups de Griffes[3]. Yves Régnier a reçu en 1958 le Prix des critiques[4]. BiographieOrigines, formation et carrièreYves Régnier est issu d’une famille installée depuis plusieurs générations en Algérie. En 1891, le grand-père paternel d’Yves Régnier a quitté sa Normandie natale pour l’Algérie alors que le grand-père maternel d’Yves Régnier y vivait déjà. Ses deux grands-pères furent administrateurs de la banque d’Algérie[5]. Le père d’Yves Régnier, Pierre-Henry Régnier exerça l’activité de commerçant à Alger dans le domaine du café. Yves Régnier est d’ascendance américaine par sa grand-mère paternelle, Anna Virginie Bascom. En 1938, Yves Régnier est décrit dans l'Écho d’Alger[5] comme un jeune homme timide, intelligent et sympathique. Yves Régnier a fait des études de sociologie et d’ethnologie. De janvier à , Yves Régnier va vivre avec les Chaamba. Il partagera le quotidien des tribus pour mieux s’imprégner de leur culture et de leur mode de vie. Les qualités humaines d’Yves Régnier ont séduit les tribus qui lui décerneront le titre de chaambi. Il obtiendra un doctorat. Sa thèse, titrée Les petit-fils de Touameur, toute « baignée d’amour pour le Sahara »[5], a été publiée en 1938 chez Hérissey, puis en 1939 chez Domat-Montchrestien. Après ses études, Yves Régnier est devenu fonctionnaire et a intégré le Quai d’Orsay. Il a occupé les postes d'attaché, puis de secrétaire d'ambassade à Ankara, à Beyrouth et au Caire, où il a fait fonction d'attaché culturel. Concomitamment à cette période, et même dès 1945, Yves Régnier a commencé à écrire. Le , Yves Régnier a publié dans Les Nouvelles hebdomadaires, sous l'anagramme de Serge Virney, une nouvelle intitulée Le Sultan, un Général et la Princesse de Garamantes. Ce texte, d'inspiration orientaliste, a été édité, pour la première fois et à titre posthume, en 2020. En 1951, Yves Régnier s’installe à Elisabethville-Aubergenville, commune d'Epône, dans une propriété appelée Au bout du monde. À peine installé, il est nommé le [6], chef du service de presse et d’information à la résidence générale en Tunisie. Au retour de Tunisie, Yves Régnier présente sa démission qui est refusée. Il est alors placé en disponibilité. Yves Régnier reste Au bout du Monde et se consacre pleinement à la littérature. Quelques années plus tard, Yves Régnier sera affecté en Grèce. Malheureusement sa santé de dégrade. Il fait un infarctus du myocarde. En 1965, Yves Régnier, toujours affaibli, quitte la Grèce pour revenir à Paris. En 1971, Yves Régnier a été nommé consul général de France à Oujda au Maroc puis à Fez. En 1974, il rentre définitivement en France. En , il est hospitalisé dans une clinique dans les environs d’Aubergenville-Elisabethville. Le , toujours en soin, il décède d'une insuffisance cardiaque. Yves Régnier disparaît quelques mois après avoir publié chez Gallimard son ultime ouvrage Paysage de l'Immobilité. Productions littérairesSi le poste d’attaché culturel a favorisé les rencontres entre Yves Régnier et le milieu littéraire, son talent a très vite été remarqué par des hommes qui favorisèrent sa carrière d'écrivain. Deux hommes auront contribué à la reconnaissance d’Yves Régnier : Jean Grenier et surtout Jean Paulhan. Jean Grenier n’hésitera pas à vanter la qualité littéraire de la production d’Yves Régnier. Jean Grenier présenta Le Royaume de Bénou comme un livre dont « il est impossible de donner une idée», un livre qu’il qualifie d’« inclassable » : « ce n’est ni un conte de fées à la d’Aulnoy, ni un souvenir d’enfance comme Le Grand Meaulnes, ni un récit d’aventures comme Robinson, ni une parabole taôiste à la manière de Tchouang-Tzeu, mais comme une lettre familière et qui est adressée à chacun de nous par un ami intime et qui a été écrite à l’aurore. »[1] Jean Paulhan sera l’ami d’Yves Régnier. Il lui ouvrira les portes de la Nouvelle revue française et de Gallimard. Jean Paulhan, ainsi que Dominique Aury, ont fait partie des personnalités littéraires reçues chez Yves Régnier. Le décès de Jean Paulhan, en 1968, a été durement ressenti par Yves Régnier. Yves Régnier a été publié de son vivant par trois éditeurs. Sa carrière littéraire a commencé chez GLM. Yves Régnier a fait partie des auteurs ayant participé à la belle aventure de la maison d'édition[7] fondée par Guy Lévis Mano. Ce dernier, ami de Jean Cocteau, publia Paul Eluard, Man Ray, Philippe Soupault, René Char, Pierre Jean Jouve ou encore Jacques Prévert. Guy Lévis Mano, poète et éditeur exigeant, publia trois ouvrages d’Yves Régnier :
À partir de 1957, Yves Régnier sera publié chez Grasset et chez Gallimard. La collaboration entre Yves Régnier et Grasset commencera par un ouvrage qui aura été le plus grand succès critique de l’auteur : Le Royaume de Bénou, ouvrage récompensé en 1958 par le Prix des critiques. Yves Régnier a publié cinq ouvrages chez Grasset :
À partir de 1961, Yves Régnier a été publié par les éditions Gallimard. Son œuvre sera présentée dans la prestigieuse collection Le Chemin dirigée par Georges Lambrichs et dans laquelle seront aussi édités Michel Butor, Jacques Réda, Jacques Borel ou encore Le Clézio. Les éditions Gallimard ont publié quatre ouvrages d’Yves Régnier :
Son épouse, Christiane Dematons, a joué un rôle primordial dans la mise en forme de son œuvre : elle a été sa correctrice, non seulement de l'orthographe, mais aussi de la construction et de la structure grammaticale des phrases. Elle lui a donné son avis et lui suggérait fréquemment quelques modifications, jouant ainsi un rôle non négligeable dans l'élaboration de son style. Vie privéeLe , Yves Régnier a épousé Christiane Dematons à Birmandreis (commune à côté d'Alger). De cette union sont nés quatre enfants : Joëlle, Daniel, Laurent et Jérôme. DécèsEn 1965, des problèmes de santé, obligent Yves Régnier à regagner la France. Au cours des dix dernières années de sa vie, à l’exception de Paysage de l’Immobilité, Yves Régnier ne rédigera que quelques articles dans la Nouvelle revue française. Yves Régnier décède le [9], à Evecquemont, (département des Yvelines), en France. Yves Régnier repose au cimetière d’Epône (Département des Yvelines, en France), non loin d'Elisabethville, aux côtés de son épouse, Christiane. ŒuvresOuvrages édités
Articles publiés dans la Nouvelle Revue Française
Divers
Correspondances
Adaptations de ses œuvresEn musique
Notes et références
Voir aussiLiens externesInformation related to Yves Régnier |