Est élu au premier tour le candidat qui réunit la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal au quart (25 %) des électeurs inscrits dans la circonscription[2]. Si aucun des candidats ne satisfait ces conditions, un second tour est organisé entre les candidats ayant réuni un nombre de voix au moins égal à un huitième des inscrits (12,5 %) ; les deux candidats arrivés en tête du premier tour se maintiennent néanmoins par défaut si un seul ou aucun d'entre eux n'a atteint ce seuil[3]. Au second tour, le candidat arrivé en tête est déclaré élu.
Le seuil de qualification basé sur un pourcentage du total des inscrits et non des suffrages exprimés rend plus difficile l'accès au second tour lorsque l'abstention est élevée. Le système permet en revanche l'accès au second tour de plus de deux candidats si plusieurs d'entre eux franchissent le seuil de 12,5 % des inscrits. Les candidats en lice au second tour peuvent ainsi être trois, un cas de figure appelé « triangulaire ». Les second tours où s'affrontent quatre candidats, appelés « quadrangulaire » sont également possibles, mais beaucoup plus rares[1].
Partis et nuances
Les résultats des élections sont publiés en France par le ministère de l'Intérieur, qui classe les partis en leur attribuant des nuances politiques. Ces dernières sont décidées par les préfets, qui les attribuent indifféremment de l'étiquette politique déclarée par les candidats, qui peut être celle d'un parti ou une candidature sans étiquette[4].
Tous les autres partis se voient attribuer l'une ou l'autre des nuances suivantes : DXG (divers extrême gauche), DVG (divers gauche), ECO (écologiste), REG (régionaliste), DVC (divers centre), DVD (divers droite), DSV (droite souverainiste) et DXD (divers extrême droite). Des partis comme Debout la France ou Lutte ouvrière ne disposent ainsi pas de nuance propre, et leurs résultats nationaux ne sont pas publiés séparément par le ministère, car mélangés avec d'autres partis (respectivement dans les nuances DSV et DXG)[8],[9].
Dates
Selon les dispositions du code électoral, les élections doivent se tenir dans les soixante jours qui précèdent l'expiration des pouvoirs de l'Assemblée sortante fixée au troisième mardi du mois de juin, cinq ans après son élection, sauf en cas de dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président de la République avant cette date[10]. La fin du mandat de l'Assemblée élue en 2017 est fixée au .
Les dates des élections législatives en métropole sont fixées les 12 et 19 juin 2022 par le Conseil des ministres du 13 juillet 2021[11]. Les élections législatives se tiendront donc 50 jours après le second tour de l’élection présidentielle, soit deux semaines de plus que lors des précédentes périodes électorales depuis l’adoption du quinquennat présidentiel[12]. Les déclarations de candidatures doivent être déposées au plus tard le 20 mai 2022 pour le premier tour et le 14 juin 2022 pour le second tour[13].
Résultats de l'élection présidentielle de 2022 par circonscription
Nuance politique des candidats arrivés en tête dans chaque commune au 1er tour.
Nuance politique des candidats arrivés en tête dans chaque commune au 2e tour.
Analyse
Dix ans après avoir été le seul département à placer Marine Le Pen en tête au premier tour de la présidentielle et avoir porté l'un des deux seuls députés FN de France à l'Assemblée, le RN dans le Gard assoit son influence lors de ces législatives.
Le parti d'extrême droite contrôle désormais quatre sièges des six que possède le département. Saint-Gilles-Vauvert est à nouveau le secteur qui est le plus favorable au parti de Marine Le Pen. Deux ans après le retrait de Gilbert Collard, élu député européen et depuis rallié à Reconquête, c'est son suppléant qui le remplace depuis 2020, Nicolas Meizonnet, qui est confortablement élu en son nom. Alors que son prédécesseur n'a jamais été élu avec plus de 700 voix d'avance, ce sont 5 000 voix d'avance qui permettent l'élection du nouveau député, face au candidat Horizons, Yvan Lachaud, ancien président de Nîmes Métropole.
Si Marine Le Pen, le 24 avril précédent, a réussi à dépasser 56 % des voix dans le secteur précédemment cité, c'est aussi le cas de la circonscription d'Alès-est. La sortante Annie Chapelier, élue LREM en 2017 qui a quitté le parti en 2020, ne s'y représente pas. Philippe Ribot, maire Agir de Saint-Privat-des-Vieux, est soutenu par Ensemble à sa place[18]. Cependant, il se fait éliminer du premier tour au profit du candidat NUPES, le premier secrétaire départemental du PS[19], Arnaud Bord, et du candidat RN. C'est ce dernier qui prévaut au deuxième tour, Pierre Meurin, ancien directeur de cabinet d'un maire isérois et ancien membre de l'ISSEP.
La lutte a été serrée à Villeneuve-lès-Avignon entre deux collègues du conseil municipal de Bagnols-sur-Cèze, la militante RN Pascale Bordes et le député marcheur sortant Anthony Cellier. Ils arrivent dans cet ordre en tête du premier tour, éliminant la candidate NUPES, la communiste Sabine Oromi, enseignante syndicaliste[20]. Le second tour se solde par une défaite assez serrée pour le sortant. On note que Pascale Bordes arrive même en tête dans leur commune de Bagnols, y frôlant 55 % des voix[21].
Du côté de Nîmes-Beaucaire, on retrouve le même match qu'en 2017. À savoir, celui qui oppose Yoann Gillet, secrétaire départemental du RN - FN en 2017 - et Françoise Dumas, députée marcheuse ex-PS depuis 2012. Dès le premier tour, on note que Yoann Gillet gagne un millier de voix par rapport à 2017, quand la sortante en perd le même nombre environ. De fait, si les scores de Gillet et Dumas étaient très proches en 2017, la sortante a plutôt frôlé l'élimination dès le premier tour. Elle ne devance en effet que de moins de 500 voix le candidat de la gauche, Charles Ménard, tête de liste de gauche à Beaucaire aux municipales de 2020. Même si la sortante marcheuse rattrape en partie son retard du premier tour, Yoann GIllet, suppléé par le maire de Beaucaire, prend ce secteur. On remarque que contrairement aux trois autres sièges pris par le RN, celui-ci avait voté pour Emmanuel Macron au deuxième tour de la présidentielle.
Si tous les sortants se représentant sont qualifiés pour le second tour, ce n'est pas le cas de Catherine Daufès-Roux à Alès-Le Vigan. Députée depuis moins d'un an, à la suite de la démission de celui qu'elle suppléait depuis 2017, Olivier Gaillard, ce court mandat s'achève aux portes du second tour pour la sortante. Elle est éliminée derrière Jean-Marie Launay, militant RN récemment installé après s'être présenté face à Olivier Faure en Seine-et-Marne en 2017[22]. Celui-ci, qualifié pour le second tour, accuse dix points de retard sur le candidat NUPES Michel Sala, maire insoumis de Saint-Félix-de-Pallières. Cet ancien militant du NPA, ce que son adversaire ne manque pas de rappeler pendant l'entre-deux tours[23], fait rebasculer ce secteur à gauche, malgré une avance réduite au deuxième tour.
Un seul secteur se dégage enfin pour sa position face au RN. Nîmes-Uzès est en effet le seul siège pour lequel le RN manque la qualification pour le second tour. Laurence Gardet, conseillère municipale nîmoise et conseillère régionale[24], n'aura pas son match retour face au député Philippe Berta. Elle est éliminée pour 100 voix par le sortant MoDem. Celui-ci doit affronter l'écologiste Nicolas Cadène qui l'a légèrement devancé au premier tour. Cinq ans après la défaite du député écologiste Christophe Cavard, Nicolas Cadène ne permet pas à EELV de retrouver ce siège et Philippe Berta est réélu.
↑composé également de Le Trèfle - Les nouveaux écologistes, le Mouvement hommes animaux nature, Le Mouvement pour les animaux, L'Écologie autrement et France Écologie