Le maire d'Ajaccio, Laurent Marcangeli, décide de se lancer dans la course à l'élection dans un contexte particulièrement tendu. Prétendant à cette élection législative, mais aussi prétendant de la présidence du futur groupe Horizons à l'Assemblée nationale, il ne soutient pas son ami de toujours, Jean-Jacques Ferrara (LR), député sortant, qui jette l'éponge dans les colonnes de Corse-Matin, le 14 mai.
Le camp nationaliste part, lui, divisé. Avec plusieurs candidats, comme Romain Colonna (FaC) ou Jean-Paul Carrolaggi (Corsica Libera, soutenu par le PNC). Avec un objectif : parvenir au second tour, ce qui avait été raté de peu en 2017 (un peu plus de 10 voix derrière LREM). La fin de la coalition Pè a Corsica pour les élections territoriales de 2021 avait marqué une dispersion des forces.
Le RN, lui, investit Nathaly Antona, numéro deux du parti en Corse, pour mener ce combat et ainsi "surfer" sur la vague bleu marine de la présidentielle.
Robin de Mari, est lui aussi candidat, investi par LFI après les 13,76% de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle dans cette circonscription.
Michel Mozziconacci se lance lui aussi dans la bataille, sans étiquette. D'autres personnalités comme Anissa-Flore Amziane (PCF), déjà candidate en 2017, Angélique Susini (PS), David Quintela (REC), Pascale Bizzari (EPL), Claire Lainez (LO), mais aussi Walter Lippler (LP).
Circonscription 2
Scénario ressemblant à 2017, mais pas identique : Valérie Bozzi (maire de Grosseto-Prugna), divers droite mais soutenue par Horizons, se présente et est soutenue à la dernière minute par Camille de Rocca Serra (LR), qui retire sa candidature à la plus grande surprise le 20 mai.
Le camp nationaliste est lui, uni, derrière le député sortant, Paul-André Colombani, investi par le PNC, soutenu par Corsica Libera et face auquel Femu ne présente pas de candidat.
François Filoni, candidat RN, entend lui aussi profiter des excellents scores de Marine Le Pen sur l'île pour tenter de décrocher un siège de député au Palais Bourbon.
Reconquête ! entend également faire entendre sa voix et transformer l'essai après les performances d'Eric Zemmour en Corse : c'est donc Olivier Battistini, référent régional du parti, qui sera candidat.
Dylan Champeau, à 23 ans (déjà candidat en 2017), portera les couleurs d'Inseme a manca - Ensemble ! pour cette élection.
Pierre-Ange Muselli-Colonna sera le représentant du Parti Communiste dans la circonscription, l'accord de la NUPES ne s'appliquant pas en Corse.
D'autres candidatures sont bien là : comme celles de Ghislaine Salmat (PS), Yves Nicolaï (Ecologie au centre), Pierre-Paul Puccinelli[1] (REG) : candidat du collectif Bon Sens Vital(e) ou Yves Daïen (EXG).
Résultats de l'élection présidentielle de 2022 par circonscription
Est élu au premier tour le candidat qui réunit la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal au quart (25 %) des électeurs inscrits dans la circonscription[5]. Si aucun des candidats ne satisfait ces conditions, un second tour est organisé entre les candidats ayant réuni un nombre de voix au moins égal à un huitième des inscrits (12,5 %) ; les deux candidats arrivés en tête du premier tour se maintiennent néanmoins par défaut si un seul ou aucun d'entre eux n'a atteint ce seuil[6]. Au second tour, le candidat arrivé en tête est déclaré élu.
Le seuil de qualification basé sur un pourcentage du total des inscrits et non des suffrages exprimés rend plus difficile l'accès au second tour lorsque l'abstention est élevée. Le système permet en revanche l'accès au second tour de plus de deux candidats si plusieurs d'entre eux franchissent le seuil de 12,5 % des inscrits. Les candidats en lice au second tour peuvent ainsi être trois, un cas de figure appelé « triangulaire ». Les second tours où s'affrontent quatre candidats, appelés « quadrangulaire » sont également possibles, mais beaucoup plus rares[4].
Partis et nuances
Les résultats des élections sont publiées en France par le ministère de l'Intérieur, qui classe les partis en leur attribuant des nuances politiques. Ces dernières sont décidées par les préfets, qui les attribuent indifféremment de l'étiquette politique déclarée par les candidats, qui peut être celle d'un parti ou une candidature sans étiquette[7].
Tous les autres partis se voient attribués l'une ou l'autre des nuances suivantes : DXG (divers extrême gauche), DVG (divers gauche), ECO (écologiste), REG (régionaliste), DVC (divers centre), DVD (divers droite), DSV (droite souverainiste) et DXD (divers extrême droite). Des partis comme Debout la France ou Lutte ouvrière ne disposent ainsi pas de nuances propres, et leurs résultats nationaux ne sont pas publiés séparément par le ministère, car mélangés avec d'autres partis (respectivement dans les nuances DSV et DXG)[11],[12].
Campagne
Organisation des débats
Premier tour
Pour le premier tour de ces élections législatives (12 juin), sont organisés deux débats pour chacune des deux circonscriptions du département, par France 3 Corse ViaStella :
1re circonscription : mercredi 8 juin ;
2e circonscription : mercredi 18 mai.
D'autres débats ont été organisés par Corse Matin/RCFM.
Nuance politique des candidats arrivés en tête dans chaque commune au 1er tour.
Nuance politique des candidats arrivés en tête dans chaque commune au 2e tour.
Résultats par circonscription
Première circonscription
Député sortant : Jean-Jacques Ferrara (Les Républicains). Dans une lettre à Corse-Matin (édition du 14 mai 2022), il annonce ne pas briguer un second mandat.
↑En Corse, faute d'accord NUPES, tous les candidats de l'alliance ont cette étiquette, ainsi que d'autres candidats de sensibilité de gauche, y compris se déclarant sans étiquette
↑Autres partis ou candidats centristes, y compris se déclarant sans étiquette