Le 10e régiment d'infanterie coloniale (10e RIC) est une unité de l'armée de terre française. Créé en 1883, ce régiment est chargé de la défense de l'Annam au nom de l'Indochine française. Il est dissous en 1945.
Création et différentes dénominations
1883 : Régiment de marche d'Annam
1888 : 1er régiment de marche d'Annam
1889 : 10e régiment d'infanterie de marine
1901 : 10e régiment d'infanterie coloniale
1914 : dissolution
1931 : 10e régiment mixte d'infanterie coloniale
1945 : dissolution
Historique
Jusqu'à la Première Guerre mondiale
Le régiment de marche d'Annam est créé en 1883, année de la création du protectorat français d'Annam[1]. Il est renommé 1er régiment de marche d'Annam le [2] puis 10e régiment d'infanterie de marine le [1].
En 1890, le régiment est basé à Haïphong[réf. souhaitée]. En juillet 1900, tous les régiments d'infanterie de marine, dont le 10e, deviennent des régiments d'infanterie coloniale[1] (changement de nom effectif le [2]).
Il est rattaché à la brigade d'Annam à partir de la création de celle-ci en 1935[5].
La Seconde Guerre mondiale
En septembre 1939, il est composé de trois bataillons, stationnés à Hué (PC et Ier bataillon), Quy Nhơn (IIe), Vinh (IIIe) et dans le reste de l'Annam (détachements)[6],[7].
Fin septembre 1940, la guerre franco-thaïlandaise éclate et la brigade d’Annam, dont les IIe, IIIe et IVe bataillons du 10e RMIC, rejoint fin octobre le Moyen-Laos pour faire face aux forces thaïlandaises. Les belligérants mènent une guerre d'escarmouches jusqu'à l'offensive terrestre des thaïlandais en janvier 1941, suivie d'un armistice après la victoire navale française de Ko Chang. Peu encadrées, les troupes indigènes se sont révélées peu efficaces, tandis que les soldats français de métier ont manqué d'allant[8].
En juin 1941, est créée à Dong Hene (province de Savannakhet) une compagnie de chasseurs laotiens (CCL), première unité française recrutée au Laos, et qui devient la 2e compagnie du I/10e RMIC (ou 2e CCL). En 1942 est créée la 25e CCL ou 25e compagnie du IV/10e RMIC, à Vientiane[9].
Le 10e RMIC est disloquée au combat les 9 et 10 mars 1945 lors du coup de force japonais en Indochine[2]. La 5e compagnie du régiment, parvenue à échapper aux Japonais, est rattrapée et capturée après plusieurs accrochages[6] tandis que quelques autres éléments tiennent jusqu'à la capitulation japonaise, comme la 2e compagnie laotienne[9].
Drapeau du régiment
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[10] :
↑Les services militaires en Indochine, Hanoï, Imprimerie d'Extrême-Orient, coll. « Exposition coloniale internationale, Paris 1931 », (lire en ligne), p. 8
↑Rapports au Conseil de gouvernement général de l'Indochine, Hanoï, Imprimerie d'Extrême-Orient, (lire en ligne), « Organisation de la brigade d'Annam », p. 49
↑ a et bMaurice Rives et Eric Deroo, Les Lính tập: histoire des militaires indochinois au service de la France, 1859-1960, Lavauzelle, (ISBN978-2-7025-0436-9, lire en ligne), p. 97-98 & 134
↑Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille de France (mai - juin 1940) », L'Ancre d'Or, , p. 27-36 (lire en ligne)
↑Nicolas d'Estouy, « Le 10e régiment mixte d'infanterie coloniale, 1931-1945 (2e partie) », Militaria Magazine, no 159, , p. 35-38
↑ a et bMichel Bodin, « Les laotiens dans la guerre d'Indochine, 1945-1954: », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. n° 230, no 2, , p. 5–21 (ISSN0984-2292, DOI10.3917/gmcc.230.0005, lire en ligne, consulté le )
↑Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
↑Luc Binet, « Terre : Le conflit franco-siamois, décembre 1940-janvier 1941 (1re partie) », Revue historique des Armées, vol. 223, no 2, , p. 128–129 (lire en ligne, consulté le )