Un décret de l'Assemblée nationale, en date du , a réuni le régiment d'artillerie des colonies à l'artillerie de terre qui a pris le no 8 devenant le « 8e régiment d'artillerie ».
Le passage du régiment du service de la marine au service de la guerre fut ordonné le . Les compagnies et le dépôt quittèrent Lorient pour se rendre à Rennes, et le 1er bataillon du 8e régiment d'artillerie y est formé par le généralCanclaux, et sous le commandement provisoire du chef de brigade Pommeyrols, le . Les compagnies qui étaient hors de France restèrent jusqu'à nouvel ordre dans une situation indéterminée avec un dépôt particulier à Lorient. Cet état de choses cessa après un décret de formation, signé à Lorient le , par les représentants du peuple près l'armée des côtes de Brest, Merlin, Gillet et Cavaignac.
Les compagnies embarquées reçurent l'ordre de revenir en Europe, et quand il y en eut 6 à Lorient, le 2e bataillon y est organisé, le . Il ne manquait que les 4 compagnies stationnées dans l'Inde. Pendant ce temps les compagnies disponibles avaient été partagées entre les armées du Nord et de l'Ouest.
En 1801, il assiste à la bataille d'Algésiras. Le régiment est réorganisé à Douai, en exécution de l'arrêté des consuls du . Cette opération eut lieu le suivant au quartier Saint Sulpice. Il y avait 7 compagnies présentes. Sept autres étaient cantonnées à Ostende, Dunkerque, Le Havre, Rennes. Cinq étaient dans l'Inde. Les 14e et 19e compagnies, depuis 17 ans à l'Île de France, y furent incorporées dans des compagnies d'artillerie appartenant au 3e régiment d'artillerie. Le dépôt forma 2 nouvelles compagnies pour les remplacer. Une partie du 7e régiment d'artillerie à cheval licencié est également versée dans le « 8e régiment d'artillerie à pied », au début de l'année 1802.
En 1804, le régiment avait 4 compagnies au camp d'Utrecht et 6 dans le Hanovre et les autres faisaient partie des garnisons des places maritimes, depuis Boulogne jusqu'à Flessingue.
En 1807, durant la bataille de Friedland, les 14e et 18e compagnies attachées au 8e corps de la Grande Armée, font des ravages dans les lignes ennemies.
Après l'achèvement de cette opération, le 8e régiment d'artillerie quitte Douai le , pour se rendre à Rennes. A peine installé dans cette ville, il y reçoit les ordres contradictoires du gouvernement de la Restauration et de celui de l'Empire.
Le , 6 compagnies (les 5e, 6e, 7e, 8e, 9e et 10e compagnies) sont envoyées, à marches forcées, pour Orléans afin de s'opposer à la marche de l'Empereur. Le , les 4 premières compagnies sont appelées à Vincennes par l'Empereur. Ces 10 compagnies participent à la campagne de Belgique et se retrouvent à Waterloo.
Voici la position des compagnies après la catastrophe :
Les compagnies qui avaient pris part à la guerre reçurent l'ordre de se rendre à La Rochelle. Elles y sont licenciées au nombre de 12, par le généralBerge, le .
L'état-major, le dépôt, les 13e, 17e, 18e et 20e compagnies sont licenciés à Brest, le , par le colonel Charles Louis Brouet, directeur d'artillerie.
Les autres compagnies ont subi le même sort dans les places qu'elles occupaient. La 21e compagnie est réformée au Havre, où elle venait de débarquer en provenance de la Guadeloupe.
De 1816 à 1852
Le , l'organisation d'un nouveau 8e régiment d'artillerie à pied, qui prend le titre de « régiment de Rennes » est reconstitué et complété par l'appel des anciens canonniers encore liés au service des départements du Finistère, des Côtes-du-Nord, du Morbihan, de l'Ille-et-Vilaine de la Loire-Inférieure et de la Manche.
L'organisation de 1829, effectuée le , lui a enlevé 10 compagnies qu'il a cédées au 10e régiment d'artillerie, et lui a donné en échange 3 compagnies du 2e régiment d'artillerie à cheval et 5 compagnies du 1er régiment d'artillerie à pied.
En conséquence du décret du 28 septembre 1873, une nouvelle modification place l'unité à la 6e brigade d'artillerie. Il perd a cette occasion ses deux batteries à cheval qui passent l'une au 25e régiment d'artillerie et l'autre au 32e régiment d'artillerie.
Le , il devient le 8e Régiment d'Artillerie de Campagne. De 1883 à 1887 son dépôt est à Châlons-sur-Marne, de 1887 à 1894 le régiment stationne à Nancy, Toul et Châlons. De 1894 à 1914, il est resserré sur Nancy et ressort sous le général Adrien Dubouays de la Bégassière.
Avec le IIIe Groupe du 8e et deux autres groupes du 264e, il est constitué le Régiment d'Artillerie de Marche 8/264 à Mailly-le-Camp du au . Mais le , le 8e régiment d'artillerie de campagne est recréé. Il est à Nancy, Toul et Lunéville en 1919, puis Nancy et Toul en 1920. Puis le régiment part en occupation en Allemagne.
Le , le régiment devient le 8e régiment d'artillerie divisionnaire. Il stationne à Nancy de 1923 à 1940.
Ses campagnes pendant cette période :
1925-1927 : Syrie (2e et 4e bies) d' à ; Damas ; Djebel Druze de mars à .la 2° Bie recevra La Croix de guerre des TOE avec palme à cette occasion et puis Ces deux batteries passent au 19e à leur retour en .
1939 : Front de Lorraine (O. Sarreguemines) du au ; Opérations sur la Blies, forêt de la Warndt du au ; Delme du 1er décembre au .
1940 : Sarre (E.Saint-Avold) du au ; Front de l'Aisne (E. Compiègne) du au ; Crépy-en-Valois du 11 au ; Retraite du Centre: canal de l'Ourq (O. Meaux) le ; La Seine (Fontainebleau) les 14 et ; La Loire (Châteauneuf) du 16 au ; Salbris le ; L'Indre le , Nontron le .
Il est dissous à Clermont-Ferrand en .
Reconstitué le dans une structure à trois groupes, il est à Saint-Mihiel en . Quelques éléments participent à la fin de la campagne de mai en Allemagne: le 1er Groupe à Offenbourg; le 2e groupe à Rastadt puis à Emmendingen le ; de juillet à octobre le 3e groupe et l'état-major du I/8 sont à Offenbourg et Kehl. Le , le 2e groupe fait mouvement sur Strasbourg.
De 1945 à 2013
Le , le 8eRA est réduit à un Groupe, le 1/8e RA. En , il est à Lambach, Drachenbronn, Langensoultzbach. Le , il est au quartier Drouot à Nancy.
Le 8e RA est reconstitué le en une batterie de commandement et 4 groupes. Du 1er avril au 1er octobre il est ainsi réparti : la batterie de commandement et le IV/8e à Nancy; le I/8e à Haguenau; le II/8e à La Fère; le III/8e à Moulins-lès-Metz, caserne Serret. Puis du à 1955, seul le II/8e change de garnison en s'installant à Verdun.
Il participera ensuite aux opérations en Afrique du Nord.
Il sera en Algérie de 1955 à 1963, dans l'Est constantinois, au sein de la 2e DIM.
Le Ier Groupe sera ainsi déployé : Akbou (au sud-ouest de Bougie) du au ; Guelma, Duvivier (au sud de Bône) du au mois de . Il participe au Barrage sur la frontière tunisienne à Sakiet (à l'est de Souk Ahras) de à . Il est à Blandan (est de Bône) du au .
Le IVe Groupe est en Grande-Kabylie (au nord-est de Tizi-Ouzou) du au . Puis il est à Randon, Combes (sud-est de Bône) du au . Il participe au Barrage sur la frontière tunisienne, au sud-est de Souk Ahras : Gambetta, Ouenza du à ; Souk Ahras, Aïn Zana de à . C'est à Blandan (est de Bône) où il s'installe du au , qu'il est transformé en 8e Groupe d'Artillerie le . Il est à Bône-les-Salines du au .
À son retour en métropole, le 8e Groupe d'Artillerie est dissous le à Sissonne.
Le 8e régiment d'artillerie est recréé le à Commercy.
1991 : participation à la guerre du Golfe. Une section de mini-avions de reconnaissance tactique sans pilote (MART), en cours d'expérimentation au régiment, est mise sur pied dans les quelques jours qui précèdent l'action terrestre puis est acheminée sur le théâtre d'opération. La mission dure du au . Le régiment ayant été fortement sollicité pour fournir son personnel engagé à d'autres unités de la division (la 10e division blindée), il est fait appel à du personnel en provenance du 403e régiment d'artillerie de Chaumont. C'est pendant cette opération qu'est conforté le besoin en drone lent pour acquérir en temps réel le renseignement par images. Les enseignements tirés du succès de cette expérience orienteront le choix vers les drones Crécerelle qui doteront par la suite le 6e Groupe du 7e régiment d'artillerie, puis le 7e régiment d'artillerie jusqu'à sa transformation en 61e régiment d'artillerie.
Missions de paix et d'interposition sous l'égide de l'ONU en 1995 au Liban.
Le régiment professionnalise en la 4e batterie qui sera suivie de la BCL, de la 1re Batterie puis du reste du régiment. Ensuite missions sous l'égide de l'OTAN en Bosnie ex-Yougoslavie) 1997, etc.
En 1998 il fait partie de la 2e division blindée et part à Mayotte
Il est au Kosovo en 1999, 2001, 2003, 2005..., en RCI (république de Côte d'Ivoire) à plusieurs reprises mais aussi au Tchad, en RCA (République de Centrafrique), à Djibouti, Au Liban avec ses AU F1, en Afghanistan... Il sert aussi dans les territoires d'outre-mer (Guyane, Réunion, Martinique, Tahiti, Nouvelle-Calédonie, Mayotte ainsi que sur les îles éparses)
Le régiment est dissous en 2013 après 229 ans de bon et loyaux services.
Depuis 2017
Le , le général de brigade Delion, père de l'arme de l'artillerie, remet le drapeau du 8e régiment d'artillerie au groupement de recrutement et de sélection Nord-Est (GRS NE)[4].
Il est de nouveau stationné à Vandœuvre-lès-Nancy au quartier Drouot. En juillet 2019, il prend appellation de groupement de recrutement et de sélection Nord-Est - 8e régiment d'artillerie[1].
Faits d'armes portés sur l'étendard du régiment
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[5] :
Sa cravate est décorée de la croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée et l'attribution de la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 (10/08/1918).
Devise
« Alter post fulmina terror » (« l'autre terreur après la foudre »)
Général Yves Crene, ancien commandant du 8e RA, chef d'état-major de l'Armée de terre du au .
Colonel Arnaud Beltrame 1973-2018, Officier de gendarmerie mort pour le service de la nation le à la suite de l'attentat terroriste de Trèbes.
Le régiment avant sa dissolution en 2013
Missions
Régiment d'artillerie de la 7e brigade blindée, le 8e RA est chargé de l’appui feu des unités en cours d'action.
Il doit pouvoir être engagé dans des actions très diverses allant de l'engagement total et massif contre un ennemi blindé et mécanisé en Centre Europe, à l'envoi de modules artillerie sur des théâtres d'opérations extérieures ou à des actions humanitaires et de maintien de la paix dans le monde.
Maurice Loir, Au drapeau ! Récits militaires extraits des mémoires de G. Bussière et E. Legouis, du Cte de Ségur, du maréchal Masséna, du général Vte de Pelleport,... et des journaux, , 312 p. (lire en ligne), p. 297 et suivantes