1er régiment de spahis
Le 1er régiment de spahis est une unité de l'armée française relevant de l'arme blindée-cavalerie (ABC). Il est héritier de tous les régiments de spahis, cavaliers nord-africains de l'armée française. Il est aujourd'hui cantonné à Valence, après avoir tenu garnison à Spire, en Allemagne. Depuis 1984, il est intégré à la 6e division légère blindée puis rejoint la 1re brigade mécanisée. Mais celle-ci étant dissoute le , il a été alors reintégré à la 6e brigade légère blindée (ex-6e division). Il a été engagé sur de nombreux théâtres d'opérations extérieures au cours des dernières années : dans la guerre du Golfe (où il est rattaché à la Division Daguet), au Kosovo, en Afghanistan, en ex-Yougoslavie, au Liban, au Tchad, en Côte d'Ivoire, en République Centrafricaine et au Mali. Il est l'héritier des traditions du 1er régiment de marche de spahis marocains (1er RMSM) créé pendant la Seconde Guerre mondiale par les Forces françaises libres issu d'éléments du 1er régiment de spahis marocains (1er RSM). Il reprend les traditions de ces deux régiments qui furent antagonistes de 1940 à 1943. Régiment le plus décoré de l'arme blindée et de la cavalerie, il porte quatorze noms de batailles inscrits sur son étendard. Création du corps des spahisC'est Joseph Vantini, dit Yusuf, qui crée le le corps des spahis dans l'armée française[1]. Ce sera également lui qui sera chargé de recruter ces nouveaux régiments[2]. Ce corps militaire va par la suite se développer et être à l'origine de nombreux faits d'armes spahis. Dans l'organisation des régiments de spahis, Guillaume Stanislas Marey-Monge, a joué un rôle important lors de la conquête de l'Algérie. Le , il est nommé lieutenant-colonel, et chargé de l'organisation des spahis réguliers et auxiliaires d'Alger[3]. Les spahis réguliers d'Alger présentent un effectif de 600 cavaliers, et les auxiliaires de 350. Les premiers font un service très actif, toujours en présence de l'ennemi dans les opérations militaires et pour le maintien de la sûreté des tribus, ils acquièrent, au prix de sacrifices, une haute réputation dans l'armée, des spahis réguliers sont formés, à Oran et à Bône ; l'ensemble s'élève à 14 escadrons. Différentes dénominations
Chefs de corps
Historique des garnisons, campagnes et bataillesPremière Guerre mondialeLes escadrons de spahis marocains de l'armée française ont été créés en 1914, lors de la Première Guerre mondiale, par le général Lyautey. Le 1er régiment de spahis marocains est le régiment de cavalerie le plus décoré de l’armée française. Son étendard est le seul des emblèmes des unités de cavalerie à être décoré de la fourragère aux couleurs de la médaille militaire[9]. Affectations1914Le régiment de marche de spahis marocains (RMSM) participe activement à la victoire de la Marne. 1915Envoyé sur le front d'Orient, il s'illustre à Pogradec, Skumbi, Bofnia, Uskub et sur le Danube. Ces combats lui valent cinq citations à l'ordre de l'armée et la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire. 191619171918Attaque (Skopje (en macédonien Скопје)), menée par la brigade Jouinot-Gambetta, composée des 1er , 4e chasseurs d'Afrique et du 1er régiment de spahis marocains de l'armée française, commandée par le général François Léon Jouinot-Gambetta, entre le 24 et le . Entre-deux-guerresRenommé 21e régiment de spahis marocains en 1921, il prend part aux opérations de pacification au Levant de 1920 à 1927. Il y mérite trois nouvelles citations à l'ordre de l'armée et la fourragère de la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs. En 1929 il devient le 1er Régiment de Spahis Marocains (1er RSM). Seconde Guerre mondiale19391940Le , alors que la Seconde Guerre mondiale est en cours, le capitaine Paul Jourdier qui commande le 1er Escadron du 1er RSM décide de continuer le combat contre l'Allemagne et de rejoindre les Britanniques en Palestine. À l'occasion d'une manœuvre au sud du Liban, il réussit à entraîner avec lui une petite moitié de son escadron[10]. Le régiment a commémoré le 30 juin 2020 le 80e anniversaire de ce geste fondateur sur le lieu même où il fut accompli[11]. Renforcé par quelques isolés qui ont passé eux aussi la frontière entre le Liban et la Palestine, puis par des engagés de Londres, l'escadron reprend le combat en Érythrée où il chargera encore à cheval à Umbrega sous les ordres du capitaine Paul Jourdier. 1941Le , Paul Jourdier, officier de cavalerie français de la France libre, engage le combat avec son escadron de spahis contre des unités italiennes, à Umbrega (actuel Soudan). Il va s'agir de la dernière charge au sabre de la cavalerie française et du premier succès terrestre des Forces françaises libres[12]. Il revient ensuite en Syrie pour combattre sur camions avec la 1re Brigade Légère Française Libre contre les forces restées fidèles au maréchal Pétain. D'autres escadrons sont créés et forment ensemble un puis deux groupes de reconnaissance de corps d'armée (GRCA) commandés par Jourdier et Robert de Kersauson de Pennendreff. 1942Renforcé par la compagnie de chars de la France Libre, le 2e groupe équipé d'automitrailleuses et de canons portés, constitue la Free French Flying Column ou Colonne volante qui participe à la bataille d'El Alamein puis à la poursuite jusqu'en Tunisie, initialement au sein de la 8e Armée britannique, puis, en 1943, au sein de la Force L du général Leclerc. Le , les deux groupes ont été réunifiés au sein du 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains (1er RMSM) placé sous les ordres de Jean Rémy. 19431944Devenu régiment de reconnaissance de la 2e Division Blindée, le 1er RMSM combat en France et en Allemagne, subissant de lourdes pertes en tête des différents groupements. 1945Quant au 1er RSM originel[13], après avoir combattu à cheval en Syrie, il est motorisé au Maroc en 1943 et participe aux combats de Royan en 1945. Il est finalement dissout et fusionné avec le 8e régiment de dragons. PertesEntre 1944 et 1945, au sein de la 2e DB, le 1er RMSM perd 184 tués dont 12,5 % de Maghrébins[14]. De 1945 à nos joursUn escadron du RMSM est envoyé en Indochine d'octobre 1945 jusqu'à , au sein du groupement de marche de la 2e division blindée. Dans le même temps, le régiment[Lequel ?], va à partir de l'après-guerre, être renommé plusieurs fois et connaître de multiples garnisons. À partir de 1947, il est dénommé 1er régiment de spahis marocains durant sa présence au Maroc. À l'indépendance de ce pays, il devient en 1956 1er régiment de spahis puis en 1958 lors de son arrivée en Algérie, 21e régiment de spahis pour éviter toute confusion avec le 1er régiment de spahis algériens. Après l'indépendance de l'Algérie, c'est sous cette même dénomination, qu'il s'installe en 1961 à Spire en Allemagne de l'Ouest où il intègre les Forces françaises en Allemagne, comme régiment de reconnaissance du 2e CA. Enfin depuis 1965, après la dissolution du 1er régiment de spahis algériens, il est de nouveau et définitivement nommé 1er régiment de spahis (1er RS). En 1984, il quitte l'Allemagne et les FFA pour intégrer la 6e division légère blindée et vient s'installer à Valence. Depuis le début des années 2000, il mène des missions d’intervention, d’assistance, d’aide aux populations, de sécurité intérieure, de souveraineté, d’interposition. Sur AMX 10 RCR à Djibouti puis en Afghanistan. Sur véhicule blindé léger (VBL) au Liban et en unité proterre dans les départements et territoires d’outre-mer (Guyane). Le régiment a participé à la plupart des opérations extérieures, Centrafrique, Gabon, Golfe Persique, ex-Yougoslavie, Tchad, Liban, Djibouti, Kosovo, Bosnie, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali. En 2009, le régiment quitte la 6e brigade légère blindée pour rejoindre la 1re brigade mécanisée. Le , avec la dissolution de la 1re brigade mécanisée, il rejoint et retrouve la 6e brigade légère blindée. Le maintien actuel dans l'ordre de bataille de l'armée française du 1er régiment de spahis, serait dû à une phrase tenue par le général de Gaulle à la fin de la guerre d'Algérie, lorsque s'est posé le problème du sort des régiments de l'Armée d'Afrique et de leur dissolution. Ce dernier aurait eu à propos du 1er spahis et de son éventuelle disparition, cette remarque : « on ne dissout pas un compagnon de la Libération »[réf. nécessaire]. À partir de 2022, nouvel équipement prévu du Véhicule blindé multi-rôles[15]. Suivi en 2025, du programme SCORPION[16] devrait atteindre une première capacité d'infovalorisation et de combat collaboratif, les Véhicule blindé multi-rôles Griffon ayant commencé à remplacer les VAB quadragénaires en 2019 et la moitié des Griffon commandés devant avoir été livrés[17]. Le régiment au XXIe siècleSubordinationsLe régiment est subordonné à la 6e brigade légère blindée de la 3e division. La 6e BLB, également appelée « brigade des coups durs et des identités fortes ». CompositionDans le cadre du nouveau format opérationnel de l'Armée de terre « Au contact ». Le 1er Spahis a constitué un nouvel escadron au cours de l'année 2017. À partir de cette date, il est structuré autour de :
Début mai 2024, mise en service de l'Engin blindé de reconnaissance et de combat (EBRC) « Jaguar ». Le 1er régiment de Valence a déjà reçu cinq autres chars de ce type. Leur parc de 32 Jaguar au total devrait être au complet d'ici trois ans[18]. Ayant au , le Colonel Christophe Maurin, comme chef de corps[19]. TraditionComme le veut la tradition[20], chaque char est baptisé. Le premier a été nommé Lieutenant-Colonel Marey-Monge, en hommage au premier chef de corps des Spahis. Sous son autorité, les cavaliers algériens au service de la France ont été regroupés en 1834[21]. Le Colonel Christophe Maurin, qui commande aujourd'hui le 1er régiment des Spahis, détaille le choix du nom du deuxième Jaguar, Ville de Valence ː C'est plus rare. Nous sommes attachés à Valence, nous y sommes bien, parce que c'est une belle région, mais aussi parce que nous « sommes bien accueillis par les Valentinois ». Il ajoute : « Et rappeler aux Spahis que nous ne vivons pas seuls, mais bien au milieu de nos compatriotes »[22]. GarnisonLe régiment est en garnison au quartier Baquet à Valence, une ville au bord du Rhône, à une heure au sud de Lyon[23]. OpexLe régiment a participé à la plupart des opérations extérieures (opex) depuis ces 25 dernières années : Centrafrique, Gabon, Golfe persique, Guyane, ex-Yougoslavie, Tchad, Liban, Djibouti, Kosovo, Bosnie, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali[24],[25]. Centres de formation initiale des militairesL'instruction dispensée aux engagés volontaires initiaux (EVI) de l'armée de Terre a été uniformisée : les centres de formation initiale des militaires du rang (CFIM) ont été créés pour assurer la formation générale initiale (FGI) de l'ensemble des EVI de l'armée de Terre[26]. Chaque année, il assure la formation générale initiale (FGI) de 750 engagés volontaires, ainsi que la formation générale élémentaire (FGE) de 120 à 150 caporaux. Ces formations sont majoritairement réalisées au profit des :
D’une culture d’arme fortement marquée « troupes de marine », le CFIM-4e RIMa (CFIM 6e BLB à Fréjus) se fait force, dans chacune de ses formations, d’instiller l’esprit de camaraderie et la richesse apportée par le travail interarmes, particulièrement marqués au sein de la « brigade des coups durs et des identités fortes »[27]. DécorationsLe 1er RMSM est fait Compagnon de la Libération par décret du et est cité deux fois à l'ordre de l'Armée[28]. Voir la liste des compagnons de la Libération. DrapeauLe drapeau du 1er RMSM porte à la fin de la guerre, brodées en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions[29] : ÉtendardDe par sa filiation, le 1er Spahis est détenteur de l'étendard du 1er spahis marocains. Brodées en lettres d'or, il porte dans ses plis plusieurs inscriptions[29],[30]. Inscriptions héritées du 1er régiment de spahis marocainsInscriptions héritées du 1er régiment de marche de spahis marocainsInscription du 1er régiment de spahis
L'insigne du 1er spahisSi l'ensemble des régiments de l'Arme Blindée Cavalerie portent aujourd'hui, par tradition, la couleur et les attributs argentés propres à l'arme montée de l'Ancien Régime (boutons et par extension insigne de béret). À l'inverse, l'or était, historiquement, la couleur réservée aux attributs vestimentaires des autres militaires et plus spécifiquement des troupes à pied. Le 1er spahis à la particularité de porter ces mêmes attributs en or. Cette exception trouve son origine avec les premiers régiments de spahis algériens dont le recrutement était constitué de cavaliers indigènes. Pour ces derniers, l'or était un métal plus précieux que l'argent et par conséquent le symbole d'un rang social important lié au prestige propre au statut militaire. Ainsi, Pour assurer un recrutement permanent de ces cavaliers, il fut décidé d'accorder aux régiments de cavalerie non européens, l'or et non l'argent. Par extension cette règle fut étendue aux régiments de spahis marocains[réf. nécessaire]. L'insigne est composé de l'Étoile Chérifienne et de la Croix de Lorraine. L'étoile et la croix reposent sur un fond de gueules : l'étoile rappelle l'origine marocaine du régiment, la croix sa filiation avec le 1er RMSM et son engagement au sein des forces françaises libres. L'insigne porté en 1978 a été homologué sous le numéro G1084 le , il portait également l'inscription « Lyautey Cavalerie » sur les pourtours horizontaux de l'étoile. L'insigne actuel a été homologué sous le numéro G4478 le , il ne comporte plus cette inscription. La définition héraldique est la suivante : « Étoile chérifienne d'or recouverte sur champs de gueules brochée d'une croix de Lorraine d'argent ». Ainsi, l'emblème de ce régiment permet de mettre en avant de multiples origines ethniques et religieuses, formant un seul et même corps.
DevisesSoldat français, je m'engage à servir mon pays. En toutes circonstances, je me conduis avec honneur, courage et dignité.
Personnalités ayant servi au régimentCompagnons de la Libération33 Compagnons de la Libérations ont servi sous le calot rouge des spahis. En présence de leurs familles, le régiment a inauguré en juin 2021 un monument[35] à leur mémoire au sein du quartier Baquet, organisé une exposition[36] à la médiathèque Latour-Maubourg de Valence et publié un ouvrage[37] qui retrace leurs parcours.
Autres personnalités
DécorationsSa cravate est décorée :
Les militaires du régiment portent la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire, avec olives Croix de guerre 1914-1918, Croix de guerre 1939-1945, la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre des TOE et la fourragère aux couleurs de la Croix de l'Ordre de la Libération depuis le .
Nous étions au fond de l’Afrique
C’est nous les Africains
Pour le salut de notre Empire
De tous les horizons de France
Et lorsque finira la guerre
Notes et références
Voir aussiSources et Bibliographies: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Amicale des anciens du 1er SpahisArticles connexes
Liens externes
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