Petit-fils d'un gouverneur des colonies et fils d'un magistrat[2], il perd sa mère très jeune, et il est élevé par sa tante, que son père épouse en secondes noces[3]. Après des études à la faculté de médecine de Bordeaux, il est reçu au concours d'anatomie en 1909, sort diplômé de l'École de santé navale deux ans plus tard[2] et devient docteur en médecine en 1911. Il suit ensuite le stage de médecine tropicale de l’École du Pharo à Marseille.
Maroc et Première Guerre mondiale
Médecin aide-major de 1re classe, il participe aux opérations militaires au Maroc de 1912 à 1914, dont il revient blessé et avec trois citations, et rencontre le maréchal Lyautey. En France en , il sert au sein de la 1re division mixte marocaine. En , un éclat d'obus le blesse au genou à Plessis-de-Roye (Oise).
À la fin de 1916, médecin major de 2e classe, Adolphe Sicé est chargé d'une mission d'étude scientifique au Cameroun ; il y commence ses travaux sur la maladie du sommeil[3].
Nommé général en 1939 et directeur du service de santé du 15e corps d'armée en campagne, il est directeur général des services sanitaires et médicaux de l'AEF en .
Seconde Guerre mondiale
À l'annonce de la défaite de , il se met au service du général de Gaulle, s'engageant en faveur du ralliement de l'AEF à la France libre entre juin et août. Il organise le ralliement du Moyen-Congo et la prise de fonction du général Edgard de Larminat[4].
Le , la cour martiale de Gannat le condamne par contumace à la peine de mort et à la confiscation générale de ses biens pour « crimes et manœuvres contre l'unité et la sauvegarde de la patrie »[5].
Il participa à la création en 1940 de Fidel Armor, devenue ensuite, Sao Breiz, l'amicale des Bretons de la France libre, qu'il dirigea avec le Docteur Vourc'h. Il est également commissaire du scoutisme de la France Libre.
Nommé directeur du Service de santé de l’Afrique française libre et membre du Conseil de défense de l'Empire en , il est victime, lors d'une tournée, d'un accident d'avion à Bitam (Gabon), le . S'il n'est que blessé, le lieutenant-colonel André Parant, lui, est tué.
Haut-commissaire de l'Afrique française libre en , il est fait compagnon de la Libération dès le 1er août, il intègre le conseil de l'ordre de la Libération[4]. Il est tout au long de sa carrière considéré comme « un modèle de noblesse, de désintéressement et de charité »[4].
En , il quitte le Haut-commissariat (fonction supprimée) après une mission aux États-Unis et rejoint Londres à la demande du général de Gaulle, qui le nomme inspecteur général des services sanitaires et sociaux en juillet.
Envoyé en mission en Afrique en , le médecin général inspecteur Sicé facilite en particulier le ralliement des français de Madagascar[4] quand, en 1944, il se voit confier l'organisation du service sanitaire du corps expéditionnaire allié qui doit débarquer en France, en liaison avec la direction des services de santé des armées alliées.
↑ abc et dGuy Chauliac, Le service de santé de la France libre de 1940 à 1943, Guy Chauliac, édition personnelle, (ISBN2-9508430-0-X), p. 22,46,58,68-70,83,87,111-112,205.
↑Guy Raïssac, Un combat sans merci : L'Affaire Pétain-De Gaulle, Paris, Albin Michel, , p. 478.
↑« Adolphe SICÉ », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
Edgard de Larminat, « Le médecin-général Sicé », Revue de la France libre, no 97, , p. 11-12.
Jean de Kearney, « Adolphe Sicé (1885-1957) », Revue de la France libre, no 310, 4e trimestre 2000, p. 26-27 (lire en ligne).
Philippe Moukoko, Dictionnaire général du Congo-Brazzaville: alphabétique, analytique et critique, avec des annexes et un tableau chronologique, L'Harmattan, , 442 p. (lire en ligne), « Sicé Adolphe (décret) », p. 323.
Philippe Oulmont, François Broche (dir.), Georges Caïtucoli (dir.) et Jean-François Muracciole (dir.), Dictionnaire de la France libre, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , « Sicé, Adolphe (1885-1957) », p. 1346.