La situation d'Alex, d'une altitude médiane de 576 m, se trouve dans un climat continentalmontagnard caractérisé par une humidité marquée[1]. Les hivers sont plus froids et neigeux que ceux observés dans l'avant-pays, comme à Chambéry ou Annecy, et la saison estivale douce avec parfois des épisodes orageux. Les intersaisons (avril et octobre) sont aussi en moyenne plus humides.
Voies de communication et transports
La commune d'Alex est desservie par deux routes départementales, la RD16 (Voie des Aravis) et la RD 909.
Ligne de bus Y62/Y63.
Urbanisme
Typologie
Au , Alex est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[2].
Elle est située hors unité urbaine[3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Annecy, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[3]. Cette aire, qui regroupe 79 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (69,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (69,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (58,9 %), prairies (17,5 %), zones agricoles hétérogènes (8,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,7 %), zones urbanisées (2,8 %), eaux continentales[Note 2] (1,9 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
Le toponymeAlex semble être celui d'une ancienne villa gallo-romaineAlaia, correspondant probablement à l'ethnonymeAlaius. Il s'agirait du nom d'une tribu mentionnée au Ve siècle[7].
Le site de la commune indique quant à lui que le toponyme Alaia doit être rapproché du nom de famille seigneuriale, qui possédait le château d'Arenthon ou d'Alex, les Alai. En effet, en 1383, Pierre d'Arenthon épouse Marguerite d'Alaia, donnant naissance aux seigneurs d'Arenthon d'Alex[M 1]. Ce patronyme s'apparenterait au mot « eau ». Selon les récits locaux, le village serait en partie édifié, dans sa partie basse, à l'emplacement d'un ancien lac glaciaire d'où serait sortie une source d'eau sulfureuse[M 2].
Le village est mentionné par « ecclesiam de Alaia » en 1143, « Alaya » en 1145, « Alay » en 1271, puis « Alaxis »[7]. Le Alia mentionné dans le Régeste genevois pourrait également correspondre au village[7].
Le territoire se trouve en territoire des Allobroges qui contrôlent l'avant-pays plat, entre le Rhône et les Alpes[9].
En 1143, apparaît la première mention de la paroisse d'« Alaia » ; elle dépend alors de l'abbaye de Talloires. Au Moyen Âge, pas moins de sept maisons fortes et châteaux sont construits sur le territoire de la commune mais il n'en reste plus qu'un seul.
En 1341, le comte de Genève concède aux seigneurs des Clets la juridiction sur la paroisse ainsi que sur celles du Grand-Bornand et de Manigod[10].
Les noces de Marguerite d'Alaia (Alex) et de Pierre d'Arenthon, en 1383, marquent la naissance de la famille d'Arenthon d'Alex qui s'éteindra au milieu du XVIIIe siècle[M 1].
En 1792, le duché de Savoie est annexé à la France révolutionnaire. En 1793, Alex est l'un des points forts du mouvement contre-révolutionnaire qui éclate au printemps dans la vallée de Thônes[10]. Durant cette période, le Concordat détache le hameau de Charvet de la paroisse pour le donner à la Balme-de-Thuy[11].
Ses habitants sont appelés les Alexoises et les Alexois[11]. Le sobriquet en patois des habitants était Facheux de bris (désignant les fabricants de berceaux), au XIXe siècle[14].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[16].
En 2021, la commune comptait 1 113 habitants[Note 3], en évolution de +7,95 % par rapport à 2015 (Haute-Savoie : +5,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La ville est couverte par des antennes locales de radios dont France Bleu Pays de Savoie, ODS radio, Radio Semnoz… Enfin, la chaîne de télévision locale TV8 Mont-Blanc diffuse des émissions sur les pays de Savoie. Régulièrement l'émission La Place du Village expose la vie locale. France 3 et sa station régionale France 3 Alpes, peuvent parfois relater les faits de vie de la commune.
La commune d'Alex appartient à la paroisse Saint-Germain du lac qui regroupe l'ensemble les communes de la rive droite du lac d'Annecy dont Menthon-Saint-Bernard est le centre[20]. Cette paroisse fait partie du doyenné d'Annecy, rattaché au diocèse d'Annecy[21].
Au XIXe siècle, le village possède une verrerie d'une centaine d'ouvriers propriété de François Perravex, de Mornex[22].
Depuis le début des années 1990, l'affineur et producteur de fromages Schmidhauser est installé à Alex où il a construit ses nouvelles caves pouvant contenir jusqu'à 500 tonnes de fromages pour un affinage de sept à neuf semaines. Auparavant l'entreprise familiale utilisait depuis les années 1960 les souterrains du château d'Annecy. À partir de 2001, l'entreprise s'implique dans la production et exploite aussi des unités de production à Massingy, à Saint-Ours et à Trévignin. L'entreprise produit, affine et vend de la tomme de Savoie, de la tome des Bauges, de la raclette de Savoie et plusieurs spécialités maison (chartreux, moelleux, tomme crayeuse).[réf. nécessaire]
Dans les zones artisanales du Vernay et de la Verrerie se trouvent également d'autres entreprises réputées comme Fournier et Injection 74.
Croix d'Alex : une croix sculptée en pierre du XVIe siècle se dresse sur la place du village. Elle est classée.
Les châteaux
La commune a compté jusqu'à sept châteaux ou maison-fortes sur son territoire[28] :
le château d'Alex, dit aussi d'Arenthon, près du centre du village. Après l'extinction de la famille d'Arenthon d'Alex au milieu du XVIIIe siècle, le château connaîtra une succession de propriétaires qui lui feront subir d'importantes démolitions. De l'été 2001 au mois de septembre 2013, y était installée la Fondation d'art contemporain Salomon, qui accueillait une galerie d'œuvres contemporaines et des expositions. En 2021, le château a été racheté par 3.2.1 Perform, un centre de performance sportive, et n'est plus accessible au public ;
le Château-Vert, au hameau Chez Pouget ;
la maison-forte de Ferrières, possession de la famille de Ferrières, avant de passer à celle d'Arenthon ;
la maison-forte de Folliet, possession de la famille Folliet ;
la maison-forte de Bellossiers, possession de l'abbaye de Tamié et albergé à la famille de Coppier ;
la maison-forte de Vermont, ayant appartenu à la famille de Coyson ;
la maison-forte de La Loy (ou Lalleé), située au hameau du Frenay, ayant appartenu à la famille de Lalée ou L'Al(l)ée.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN2-7171-0200-0), p. 571-576, « Le canton de Thônes », 588-589, « Alex ».
François Pochat-Baron, Mémoires et documents de l'Académie Salésienne : Histoire de Thônes depuis les origines jusqu'à 1792, vol. Tome 43e, Annecy, Imprimerie commerciale, , 532 p. (lire en ligne).
François Pochat-Baron, Mémoires et documents de l'Académie Salésienne : Histoire de Thônes depuis les origines les plus lointaines jusqu'à nos jours, vol. Tome 44e, Annecy, Imprimerie commerciale, , 557 p. (lire en ligne).
François Pochat-Baron, Mémoires et documents de l'Académie Salésienne : Les paroisses de la vallée de Thônes, vol. Tome 60e, Belley, Imprimerie A. Chaduc, , 255 p. (lire en ligne).
François Pochat-Baron, Mémoires et documents de l'Académie Salésienne : Les paroisses de la vallée de Thônes (Suite), vol. Tome 61e, Belley, Imprimerie A. Chaduc, , 280 p. (lire en ligne), p. 435-461..
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑La structure Savoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hôtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme les résidences secondaires[23].
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑ ab et cHenry Suter, « Alex », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le ) (consulté en ).
↑Lexique Français - Franocprovençal du nom des communes de Savoie - Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 12
↑ a et bChristian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Genevois, Cabèdita, , 193 p. (ISBN978-2-8829-5117-5), p. 12-13.
↑François Miquet, Sobriquets patois et dictons des communes et hameaux de l'ancien genevois et des localités limitrophes, Annecy, , 27 p. (lire en ligne), p. 18.
↑Guy Gavard (préf. Paul Guichonnet), Histoire d'Annemasse et des communes voisines : les relations avec Genève de l'époque romaine à l'an 2000, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 439 p. (ISBN978-2-8420-6342-9, présentation en ligne), p. 205.
↑ a et b« La capacité d'accueil touristique en Savoie-Mont-Blanc », Observatoire, sur le site Savoie-Mont-Blanc - pro.savoie-mont-blanc.com, (consulté en ) : « Les données détaillées par commune, et par station : nombre de structures, nombre de lits par type d'hébergements (fichier : Détail des capacités 2014, .xlsx) ».