L'abbaye de Talloires (latin Talgurium, Talgeria, Talueriis, Tallueriæ) est un ancien prieuré bénédictin fondé au XIe siècle, devenu abbaye royale en 1674, situé sur la commune éponyme, dans le département de la Haute-Savoie. Depuis la fin du XIXe siècle, le site a été transformé en hôtel.
Géographie
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Le comte de GenèveGuillaume Ier donne « une part des dîmes sur la vigne et le pré qu'il possède à Annecy, quatre maisons avec leurs casals au même lieu, le droit de faire paître les porcs dans sa forêt du mont Semnoz, enfin tous les droits de seigneurie sur les églises d'Annecy-le-Vieux et d'Annecy-le-Nouveau[ReG 5]. »
En 1412, le prieuré de Saint-Jorioz est donné à Talloires, par l'antipape Jean XXIII[4],[5],[6]. Il leur impose par ailleurs « une lourde redevance en faveur du nouveau chapitre des Maccabées » de Genève[4]. Malgré une certaine résistance, les moines se soumettent en 1440[4]. Ce contexte marque le déclin du monastère de Saint-Jorioz[4].
Période moderne
Au XVIIe siècle, l'abbaye est soumise à la réforme salésienne. Malgré un passé glorieux, elle ne compte plus qu'un petit nombre de moines qui n'appliquent plus que partiellement les règles bénédictines. Ayant reçu l'aval de Savigny, François de Sales entreprend de réformer le prieuré, mais fait face à des résistances. Il trouve le soutien auprès du Sénat de Savoie dans son action[7]. Il fait ensuite déplacer les ossements (translation) de l'ermite Germain de Montfort, premier prieur, de son lieu d'ermitage à Talloires.
En 1674, le pape Clément X érige le prieuré en abbaye royale. L'ensemble est agrandi en 1681, notamment d'un hôpital et d'une maladrerie sur le site d'Angon.
En 1792, lors de l'entrée des révolutionnaires français dans le duché de Savoie, l'abbaye subit la violence de ceux-ci et fut détruite. Elle fut brûlée avec ses archives. Elle ne se relève pas de cet épisode et sera détruite en 1833.
À l'origine, sa conception s'est inspirée de celles des constructions seigneuriales avec une grande salle de prestige (« aula ») et des éléments de fortifications[13].
L'abbaye possède deux annexes, un hospice, situé dans le bourg, de la fin du XIIIe siècle, ainsi qu'une léproserie ou maladière, située à 2 km sur la route en bord de lac en direction d'Angon, « probablement antérieur au XIIIe siècle »[14].
Prieurs et abbés de Talloires
Liste des prieurs, abbés réguliers et abbés commendataires
Jules Philippe, dans sa Notice historique (1861), propose une liste des prieurs claustraux, abbés réguliers et abbés commendataires connus[ReG 6]. Les trois personnalités suivantes ne sont pas mentionnées dans cette liste :
↑Archives départementales des Alpes-Maritimes, « Mazzo 002 matières ecclésiastiques, clerger régulier ». Il effectue une visite de contrôle du au à l'abbaye de St-Pons hors les murs de Nice, délégué le 26 octobre de l'année précédente par Justin Durand, prieur claustral de l'abbaye de Saint-Victor à Marseille.
↑L'abbé et historien Jean-François Gonthier (1847-1913) considère, comme d'autres, que les deux Jacques de Savoie prieur puis abbé de Talloires sont deux personnalités différentes[17]. Ils distinguent ainsi Jacques I, dit l'aîné, fils naturel du comte Philippe de Savoie-Nemours, et Jacques II, dit de Savoie ou le cadet, fils naturel de Jacques de Savoie-Nemours[18]. Matthew Allen Vester, auteur d'un ouvrage consacré à Jacques de Savoie-Nemours (2008) indique que le prieur de Talloires en 1567 est son demi-frère[19].
↑Pierre Duparc, Le comté de Genève, IXe – XVe siècle, t. XXXIX, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, coll. « Mémoires et Documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 616 p. (lire en ligne), p. 533.
↑Cité sur le site de l'hôtel en tant que « actionnaire de la société d'exploitation de l'Abbaye de Talloires ».
↑Marie Rochette, Études historiques et archéologique de la maison du prieur de Talloires, Mémoires de DEA d'histoire et d'archéologie médiévales, université Lumière-Lyon 2, 1997.
↑Pierre Duparc, Le comté de Genève, IXe – XVe siècle, t. XXXIX, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, coll. « Mémoires et Documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 616 p. (lire en ligne), p. 530.
↑François Mugnier, Histoire documentaire de l'abbaye de Sainte-Catherine (près d'Annecy), CP Ménard, , 170 p. (lire en ligne), p. 48.
↑ a et bMatthew Allen Vester, Jacques de Savoie-Nemours : l'apanage du Genevois au cœur de la puissance dynastique savoyarde au XVIe siècle, Librairie Droz, , 358 p. (ISBN978-2-60001-211-9, lire en ligne), p. 56.
↑François Mugnier, La vie et les poésies de Jean de Boyssonné, Slatkine, première impression en 1897 (H. Champion), réimprimé en 1971, 508 pages, p. 185 (Lire en ligne).
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN2-7171-0200-0).
Chanoine Vincent Brasier (1819-1895), « Étude sur les origines du prieuré de Talloires », Mémoires et documents de l'Académie Salésienne, t. X, , pp. 29–36 et pp. 101-102
Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne)..
Gabriel Pérouse, André Jacques (dessins), L'abbaye de Talloires, Chambéry, Imprimerie Dardel, , 100 p. (lire en ligne)
Jules Philippe, Notice historique sur l'abbaye de Talloires, Chambéry, Impr. du Gouvernement, , 288 p. (lire en ligne)
Fonds d'archives
fragment d'un cartulaire de l'abbaye ; ms. du XIIe siècle, sur parchemin, 2 feuillets in-4° (Bibliothèque apostolique vaticane, ms. Regina 450, ff. 122-123)
La « collection Henri Rodet », Archives départementales de la Haute-Savoie, Répertoire méthodique détaillé 34 J, Document d'archives 98. Cette collection rassemble des documents provenant du prieuré de Talloires (1192-XVIIIe siècle), ainsi qu'entre autres de l'église paroissiale de Talloires (1577-1588), de la communauté de Talloires (XVe siècle), etc.