Antonin Jean Desormeaux (Paris, – Paris, ) est un chirurgien et urologue français, inventeur du premier endoscope largement connu et ayant des applications dans la pratique[1],[2] ; il a aussi créé le mot. Un otoscope (endoscope pour l'oreille) existait avant et était utilisé par son inventeur, Jean-Pierre Bonnafont[3],[4].
Biographie
Antonin Jean Desormeaux naît le [5] dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Il est le fils du professeur Marie-Alexandre Desormeaux, médecin accoucheur, titulaire de la chaire de Jean-Louis Baudelocque[6] et inventeur d'un instrument médical[7],[8],[9],[10]. Non seulement son père et ses deux grands-pères étaient médecins[11], mais, du côté paternel, il était la quatrième génération de cette profession[12].
Antonin Jean perd sa mère quand il a 8 ans et son père quand il en a 15. Il étudie dans ce qui est aujourd'hui le lycée Jacques-Decour[11].
L'invention de Desormeaux a été le premier[4] instrument à pouvoir être utilisé pratiquement pour des opérations simples comme la cautérisation chimique. La nouveauté consistait en l'usage d'une lampe gazogène brûlant un mélange d'alcool (96 %) et de térébenthine ; la lampe avait une cheminée qui exploitait l'effet Venturi et éclairait comme jamais auparavant. Était supérieure également la focalisation de la lumière venant de l'endoscope.[réf. nécessaire]
Chef de service à l'hôpital Necker à Paris, il fait connaître, « avec force et enthousiasme[25] », son instrument aux autres médecins. Mais tous ne sont pas convaincus[26],[27].
(avec Paul Gervais[38]) Description d'un fœtus humain monstrueux devant former un genre à part sous le nom de pseudencéphale, Paris, A. Bertrand, 1860[18].
↑Alain Segal conteste à Desormeaux le titre de « père de l'endoscopie ». Il montre que Jean-Pierre Bonnafont avait conçu, avant Desormeaux, un endoscope qui était un otoscope.
↑ a et b« M. le docteur Bonnafond [sic], au sujet de la communication de M. Desormeaux, d'un instrument destiné à porter la lumière dans le canal de l'urètre, soumet à l'Académie [de médecine] un appareil en tout point semblable à celui désigné ci-dessus, dont il se sert depuis plus de vingt ans, pour éclairer le conduit auditif externe. ». Cette contestation de paternité par Bonnafont est reproduite par Alain Segal, p. 60. Consulter aussi les Archives générales de médecine, 1854, vol. 1 série v, p. 90.
↑Frédéric Dubois d'Amiens écrit de lui : « le studieux, le sage, le placide Desormeaux, l'un des types les plus purs de la probité médicale, qui cachait sous une froide enveloppe le cœur le plus chaud et le plus aimant » (« Éloges de MM. Desormeaux, Capuron, Deneux et Baudelocque », dans Mémoires de l'Académie de médecine, t. 19, 1855, p. II). Il naît le à Paris ; il meurt le (Fiche de geneanet.org).
↑Il y a pour le chercheur risque de confusion entre le père et le fils, par exemple quand un article d'encyclopédie est simplement signé « Desormeaux ». Notons que le père a collaboré avec Paul Antoine Dubois (« Paul Dubois ») et le fils avec Paul Gervais.
↑Parlant du père d'Antonin Jean, Frédéric Dubois d'Amiens écrit : « Son père, son aïeul, et son bisaïeul avaient exercé la médecine avec distinction » (« Notice biographique sur M. A. Desormeaux, p. 406).
↑« [L]'Assistance Publique avait créé en 1811 cette structure, située à l'hôtel-Dieu, seul[e] habilitée, hors urgence, à décider d'une hospitalisation, ceci pour éviter les admissions abusives réclamées par les indigents » (Léger, p. 1231).
↑Un témoin anglais écrit toutefois : « the instrument [the endoscope] fell into such entire oblivion, that we have seen no one but M Desormeaux himself use it in the hospitals, an undeserved neglect which is much to be lamented ». Article reproduit dans The retrospect of medicine, vol. 48, 1863.
↑« C. D. », (Recension), dans Revue médicale française et étrangère, t. 1, 1845, p. 86.
↑Léger, p. 1231 : « Desormeaux s'en tint à un discours théorique expliquant que le comblement se fait par exsudation, apparition au sein de l'exsudat de granulations qui vont se rassembler pour former un noyau autour duquel vont se grouper des cellules qui se multiplient. « La première cellule d'un tissu morbide, une fois déposée dans un organe, s'y développe et détermine autour d'elle la formation d'autres cellules semblables. La science ne peut expliquer la formation de la première molécule ou cellule ». Certes l'histologie n'en était encore qu'à ses débuts mais le propos n’était guère convaincant. ».