Availles-Limouzine se situe en milieu rural à l'extrémité sud du département de la Vienne.
Historiquement, appartenant à l'ancien comté de la Marche, la commune a été rattachée au Poitou et au département de la Vienne lors de la révolution française. Le Conseil municipal de l'époque ayant été débouté de sa demande de rattachement à la Charente.
C'est pourquoi le parlé historique de la commune est le marchois, variable de la langue d'oc dans une région où domine la langue d'oil, la langue est, ici, différente de celle des villages situés plus au nord.
Le bourg, dont l'église se dresse au sommet de l'éperon que gravit la rue du vieux village, domine la vallée de la Vienne. Il faut flâner dans le village pour découvrir de vieilles portes et des maisons médiévales.
Communes limitrophes
La commune d'Availles-Limouzine est limitrophe avec le département de la Charente et se trouve à quelques kilomètres seulement de la Haute-Vienne.
La région d'Availles-Limouzine présente un paysage de bocages et de vallées. Le terroir se compose[2] :
d'alluvions dans des vallées étroites et encaissées pour 8 % ;
de Terres de brandes (pour 22 %), d'argile à silex peu profonde (pour 17 %), de sols limoneux sur altérite (pour 11 %) et de Bornais (ce sont des sols brun clair sur limons, profonds et humides, à tendance siliceuse) (pour 4 %) sur les plateaux du Seuil du Poitou ;
de sols sur granite rose (pour 37 %) sur les collines et les plateaux des massifs anciens ;
des constructions de l'agglomération (pour 2 %).
Hydrographie
La commune se situe dans la vallée de la Vienne, rivière qui prend sa source sur le plateau de Millevaches (Limousin). Availles-Limouzine est d'ailleurs la première commune du département de la Vienne traversée par la rivière du même nom.
La commune est traversée par 21 km de cours d'eau dont les principaux sont la Vienne sur une longueur de 10 km et la Clouère sur une longueur de 10 km.
Le barrage de Jousseau est d'une capacité de 4 780 000 m3.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 881 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune du Vigeant à 11,49 km à vol d'oiseau[6], est de 12,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 781,8 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Voies de communication et transports
Loin de tous les axes de communication, Availles-Limouzine se situe à 65 km de Poitiers, 70 km de Limoges et 70 km d'Angoulême.
Les autoroutes les plus proches se situent à 70 km (A10 Poitiers Sud) et (A20 Limoges Nord).
Urbanisme
Typologie
Au , Availles-Limouzine est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (93 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (49,9 %), terres arables (33,6 %), zones agricoles hétérogènes (7,5 %), forêts (3,2 %), eaux continentales[Note 1] (3,2 %), zones urbanisées (2,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Vienne et la Clouère. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1995, 1999 et 2010[17],[15]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « vallée de la Vienne "amont" - Section Availles-Limouzine/Valdivienne », approuvé le et par le PPRI « Vienne Communauté de Communes Vienne et Gartempe (CCVG) », prescrit le [18].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[19]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[20]. 54,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (79,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 2],[21].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2009, 2011 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2010[15].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune d'Availles-Limouzine est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[24].
Toponymie
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Histoire
Availles a été occupé dès le néolithique (préhistoire) comme l'atteste la présence du dolmen du Moulin de Vareilles..
Availles accueille favorablement les avancées de la Révolution française. Elle plante ainsi son arbre de la liberté, symbole de la Révolution. Il devient le lieu de ralliement de toutes les fêtes et évènements importants de l’époque, comme le brûlement des titres féodaux en novembre 1793, ou l’anniversaire de l’exécution de Louis XVI[25]. La même année, pour suivre un décret de la Convention du 25 vendémiairean II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Availles-la-Montagne, hommage à la Montagne[26].
La commune relève du tribunal d'instance de Poitiers, du tribunal de grande instance de Poitiers, de la cour d'appel Poitiers, du tribunal pour enfants de Poitiers, du conseil de prud'hommes de Poitiers, du tribunal de commerce de Poitiers, du tribunal administratif de Poitiers et de la cour administrative d'appel de Bordeaux, du tribunal des pensions de Poitiers, du tribunal des affaires de la Sécurité sociale de la Vienne, de la cour d’assises de la Vienne.
Services publics
Les réformes successives de La Poste ont conduit à la fermeture de nombreux bureaux de poste ou à leur transformation en simple relais. Toutefois, la commune a pu maintenir le sien.
L'école d'Availles-Limouzine compte cinq classes. L'effectif demeure stable avec 102 élèves à la rentrée 2022-2023.
Une maison pluridisciplinaire de santé est présente sur la commune d'Availles-Limouzine. Elle regroupe actuellement deux médecins généralistes, un cabinet de trois infirmières diplômées d'Etat, deux chirurgiens dentistes, un kinésithérapeute, une diététicienne, un ostéopathe et une hypnothérapeute.
Démographie
Les habitants sont nommés les Availlais[29] et en ancien français : les Availlauds.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[31].
En 2021, la commune comptait 1 262 habitants[Note 4], en évolution de −2,17 % par rapport à 2015 (Vienne : +1,03 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2008, la densité de population de la commune était de 23 hab/km2, 61 hab/km2 pour le département, 68 hab/km2 pour la région Poitou-Charentes et 115 hab/km2 pour la France.
Les surfaces agricoles utilisées ont diminué et sont passées de 4 436 hectares en 2000 à 4 266 hectares en 2010. 35 % sont destinées à la culture des céréales (blé tendre, orges et maïs), 6 % pour les oléagineux (colza et essentiellement du tournesol), 32 % pour le fourrage et 20% reste en herbes[34].
13 exploitations en 2010 comme en 2011 abritent un élevage de bovins mais avec un nombre de bêtes beaucoup plus important:1 347 têtes en 2010 contre 959 têtes en 2000[34]. C’est un des troupeaux de bovins les plus importants de la Vienne qui rassemblent 48 000 têtes en 2011[35]. 28 exploitations en 2010 (contre 39 en 2000) abritent un élevage d'ovins (13 929 têtes en 2010 contre 18 335 têtes en 2000)[34]. Cette évolution est conforme à la tendance globale du département de la Vienne. En effet, le troupeau d’ovins, exclusivement destiné à la production de viande, a diminué de 43,7 % de 1990 à 2007[35]. L'élevage de volailles et de chèvres ont disparu en 2010 (respectivement 594 têtes réparties sur 25 fermes en 2000 et 422 têtes sur 3 exploitations)[34].
Sur les bords de la Vienne (rive gauche) demeurent les restes du château féodal qui marquait l'entrée de la ville. Aujourd'hui encore, une des tours du château a été conservée, ainsi que deux des portes de la ville situées aux deux extrémités de la rue des Cavaliers.
Les Fontaines Salées
Situé sur les communes d'Availles-Limouzine et d'Abzac (16) sur la D99, ce lieu-dit jouit de sources naturelles d'eaux salées.
De nombreux forages ont été réalisés afin de faire des recherches sur d'éventuels bienfaits naturels de ces eaux.
Relancés de nombreuses fois au cours des dernières décennies, un projet de complexe thermal a semble-t-il été abandonné...
La Pierre Fade
La Pierre Fade est un bloc de granit erratique considéré à tort comme un menhir situé sur une butte longeant la rive gauche de la Vienne en aval du village. Le bloc se situe au lieu-dit les Grands Moulins sur la D 8. Il a été classé comme monument historique en 1889. Plusieurs légendes lui sont associées[36].
C'est une grande croix de mission, ajourée, située devant l'église. Elle date du XIXe siècle. Elle est en pierre pour le socle et en fonte moulée pour la croix. Un visage de pleureuse à demi-caché sous un voile en orne la base, décorée de feuillages qui s'enroulent pour épaissir et renforcer le pied de la croix. Des rayons qui symbolisent le triomphe du Christ, partent du croisement du montant et de la traverse de la croix.
Depuis le XVIIe siècle, des croix de mission sont édifiées à l'occasion de missions populaires dans les villages et les bourgs. Les plantations de ces croix deviennent fréquentes à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, notamment à partir de 1905, en réaction à la laïcisation de la société.
Patrimoine naturel
La commune abrite quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF)[37] qui couvrent 1 % de la surface communale :
L’étang de la Mondie est une zone classée d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF)[37]. L’étang et ses environs immédiats (prairie humide, saulaie) d’une dizaine d’hectares est à cheval sur les communes de Le Vigeant et d’Availles-Limousine. Il s’agit d’un étang peu profond, d’origine artificielle, aux eaux relativement pauvres en substances nutritives, à niveau variable, peuplées d’une végétation aquatique assez dense et dont les berges, en pente douce, ont favorisé le développement de ceintures amphibies remarquables. L’étang est ses rives abritent 38 espèces de plantes.
Parmi les espèces aquatiques, il faut citer la Naïade marine qui peut former localement des peuplements denses en eau peu profonde ou le Potamot à feuilles de graminée, toujours très localisé car inféodé à des eaux acides et transparentes sur des sols non calcaires.
Les ceintures amphibies situées dans la zone de balancement du niveau de l’eau hébergent, quant à elles, plusieurs espèces adaptées à ces conditions très particulières de submersion et d’exondation ; les plus remarquables d’entre elles sont la Gratiole officinale et la Littorelle uniflore, cette dernière pouvant constituer des gazons assez denses, toutes deux en forte raréfaction à l’échelle de la France entière et bénéficiant de ce fait d’un statut de protection officiel sur l’ensemble du territoire national.
Toutes ces espèces sont étroitement dépendantes d’une bonne qualité de l’eau et ne sauraient supporter ni « engraissement » par apports d’engrais en vue d’une pisciculture intensive, ni apports d’effluents ménagers ou agricoles en provenance des habitations situées en périphérie immédiate.
En 2008, la faune de l’étang n’avait pas encore fait l’objet d’un inventaire complet, notamment des oiseaux et des mammifères vivant dans ou grâce au lac.
Le vallon du puits du Tourlet
Le vallon, qui est une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF)[37],au fond duquel coule le ruisseau du Puits de Tourlet est situé dans l’extrême sud-est du département de la Vienne entre L'Isle-Jourdain et Availles-Limouzine, sur la rive droite de la Vienne. Le vallon est d’orientation générale ouest-est.
Le vallon aux sols acides, présente des versants pentus aux expositions très contrastées - majoritairement sud ou sud-ouest sur la rive droite et nord ou nord-est pour la rive gauche - générant des micro-climats tranchés.
De ce fait, la forêt qui s’étage le long des versants, a adopté un boisement diversifié : une chênaie acidophile à Chêne pédonculé sur les sols à tendance sableuse et peu profonds des pentes raides, une chênaie-charmaie sur les substrats plus argileux des bas de versants et une aulnaie- frênaie en fond de thalweg dans la zone d’influence de la nappe du ruisseau.
La strate herbacée mélange de nombreuses plantes sylvatiques banales avec des espèces à affinités submontagnardes comme :
l’Aconit tue-loup : il s’agit d’une robuste Renonculacée dont la tige, haute jusqu’à un mètre, porte de grandes feuilles profondément divisées et produit à partir du mois de juin une grappe plus ou moins rameuse de fleurs jaune pâle en forme de casque allongé très caractéristiques. Elle est répandue dans les Pyrénées, les Alpes et le Massif Central mais rarissime dans les plaines atlantiques. En Poitou-Charentes, l’aconit se trouve dans des sites très dispersés, presque tous situés dans la partie granitique du département de la Vienne (quelques très rares cas sont connus sur calcaire toutefois comme à Ligugé), toujours en situation fraîche, en général en fond de vallons ombragés ou en bordure de ruisseaux ou de petites rivières.
la Scille à deux feuilles est abondante sur le site. Répandue dans l’Est et le Centre de la France, elle se raréfie fortement vers l’ouest et s’arrête à la vallée de la Vienne qui constitue dans la région sa limite géographique naturelle.
Personnalités liées à la commune
Junyen Corderoy (1849-1933), homme politique, maire de Millac, député de la Vienne de 1901 à 1910.
Adrien Veillon, Médecin et bactériologiste français. Met au point une technique de culture des bactéries anaérobies dit "tubes de Veillon". Il met en évidence le bacille de la gangrène gazeuse.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[22].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Pierre Pautreau et Montserrat Mataro I Pladelasala, Inventaire des mégalithes de la France, 12-Vienne, Supplément à Gallia préhistoire, Chauvigny, Éditions du CNRS, , 319 p. (ISBN2-909165-15-9), p. 47.
↑ ab et cSecrétariat scientifique de l'inventaire des ZNIEFF, DREAL Poitou-Charentes, 2011