La nouvelle direction de la société, convaincue que son département animation est toujours une entreprise viable, prépare le terrain pour la « renaissance Disney ».
Synopsis
Une nuit de l'année 1897, alors que l'inventeur Mr Flaversham célèbre l'anniversaire de sa fille Olivia, une horrible créature proche de la chauve-souris interrompt la fête et kidnappe l'inventeur. Terrorisée, Olivia part chercher de l'aide auprès du célèbre détective Basil. Elle rencontre sur le chemin de Baker Street le docteur David Q. Dawson, médecin militaire de retour d'Afghanistan. Après avoir entendu son récit, Basil ne semble pas très intéressé jusqu'au moment où il comprend que l'auteur de l'enlèvement ne peut être que Fidget, la chauve-souris, stupide mais fidèle serviteur du professeur Ratigan. Ce dernier est un rat cruel et démoniaque, régnant sur les bas quartiers de Londres et qui n'a pour but que de renverser la reine des Souris au Palais de Buckingham. Basil décide alors de mener l'enquête contre son ennemi de toujours pour sauver Mr Flaversham.
Fiche technique
Titre original : The Great Mouse Detective
Titre français : Basil, détective privé
Titre québécois : Basil, le grand détective des souris (1986) puis Basil, détective privé
Sources : Générique DVD. Il n'existe pas d'autre doublage francophone de ce film, le premier réalisé entièrement au Québec pour un film Disney datant seulement du long-métrage suivant, Oliver et Compagnie (1988).
En 1982, Ron Clements propose d'adapter Basil of Baker Street en long métrage d'animation avec le scénariste Pete Young. Les animateurs de Disney mécontents des problèmes de production du film Taram et le Caudron magique l'ont suivi pour ce projet, notamment John Musker partageant la réalisation avec Clements. Le projet peut enfin reprendre.
Le temps de production de ce film est assez court grâce à plusieurs éléments. Le développement de l'histoire a utilisé des tests sur vidéo, des layouts et des dessins sur ordinateur, réduisant la phase de pré-production à quatre ans[4]. L'animation a nécessité plus de 125 artistes mais n'a duré qu'une année[4].
Pour David Koenig, le chien Toby souffre du "Syndrome Pluto", des adjuvants animaliers qui n'ont pas la parole alors que d'autres personnages animaliers anthropomorphes ou non en sont dotés[5].
Choix des interprètes
Après une importante audition pour la voix de Basil, l'acteur de Royal Shakespeare, Barrie Ingham, a été retenu pour le rôle six minutes après son audition. Val Bettin est le premier choix du coréalisateur Ron Clements pour la voix de Dawson[6]. Pour Olivia, Susanne Pollatschek a été sélectionnée parmi des centaines d'auditionnées tandis qu'Alan Young, qui a déjà prêté sa voix à Balthazar Picsou dans Le Noël de Mickey (1983), a été choisi pour la voix de Hiriam Flaversham, le père d'Olivia en raison de son authentique accent écossais[7].
Le personnage de Ratigan est inspiré par l'acteur Vincent Price qui lui donne aussi sa voix en version originale[8]. Cet usage d'un acteur pour concevoir un personnage avait été fortement critiqué à la sortie du film Le Livre de la jungle (1967)[8].
La scène de l'horloge dans la Tour de Londres est la première à combiner de façon aussi importante des images de synthèse et une animation traditionnelle dans un long-métrage d'animation. Les 54 pièces et rouages de l'horloge ont été générées par ordinateur[4].
Basil, détective privé marque la dernière participation d'Eric Larson en tant que consultant de l'animation avant sa retraite. Larson est le dernier des Neuf Sages de Disney en activité. Le personnage du Docteur Dawson lui a servi de modèle en tant qu'hommage[10].
Henry Mancini compose la bande originale de Basil, détective privé et signe ici sa première musique de film d'animation en dehors du générique animé de La Panthère Rose.
Madonna devait interpréter la chanson Let Me Be Good To You mais elle fut écartée au profit de Melissa Manchester.
Fait inhabituel pour un long métrage d'animation Disney, aucun album de la bande originale n'a été publié à la sortie au film ; il est sorti en 1992 pour la ressortie du film sous le label Varèse Sarabande, le seul film d'animation Disney à avoir à ce jour sous cet label (et le seul à ne pas être publié sous la marque Walt Disney).
Chansons du film
Le Grand Génie du mal (The World's Greatest Criminal Mind) - Ratigan et ses acolytes
Laissez-moi vous gâter (Let Me Be Good to You) - Chanteuse de la taverne
Bye Bye déjà (Goodbye So Soon) - Soliste
Bye Bye déjà (générique de fin) - Chœur
Sortie et accueil
Le film a couté 14 millions de dollars, soit un budget supérieur à Rox et Rouky estimé à 12 millions (1981), mais nettement inferieur à Taram et le chaudron magique (1985) estimé à 34 millions, ce qui en fait le film d'animation Disney le plus économique des années 1980.
Basil, détective privé est le film d'animation Disney des années 1980 le plus achevé graphiquement avec deux ans de production[11].
Basil, détective privé sort le 2 juillet 1986 et rencontre un accueil positive de la part de la critique.
Lors de sa sortie, Basil, détective privé est programmé avec le court métrage Nettoyeurs de pendules (1937) en complément de programme[12].
Le slogan du film lors de sa sortie était « Tout nouveau ! Vraiment amusant ! », sans doute afin de le démarquer du précédent long-métrage d'animation Disney Taram et le Chaudron magique, qui n'avait pas eu de succès en raison de son atmosphère sombre. Cette approche est paradoxale, car la majorité de ce film se déroulant la nuit. De plus, le film rend hommage aux films noirs des années 1940-1950.
Le film est un succès avec plus de 25 millions d'USD de recettes en trois mois[13].
Le film récolte environ 50 millions de dollars de recettes mondiales[14] et 38,7 millions au box office américain[15]. Son succès économique après l'échec de son prédécesseur a donné confiance à la nouvelle direction de Disney dans la viabilité de son département d'animation, bien qu'il soit dépassé par la concurrence de Fievel et le Nouveau Monde[16].
Accueil critique
Dans l'émission télévisée, At the Movies, le film a reçu une note « deux pouces vers le haut » de la part des critiques Gene Siskel et Roger Ebert.
Dans sa critique publiée pour le Chicago Tribune, Siskel a salué avec enthousiasme le film comme le « long métrage d'animation le plus mémorable depuis 25 ans » qui « parcourt un large éventail d'émotions, nous emmenant du câlin à la frayeur, de la reconnaissance à l'émerveillement »[17]. De même, dans sa critique publiée dans le Chicago Sun-Times, Ebert a attribué trois étoiles sur quatre au film dans lesquelles il a salué l'animation du film et comparé le film à celui de l'âge d'or de Disney. Il a résumé que « le résultat est un film comme Basil, détective privé, qui semble plus animé que n'importe quoi depuis 30 ans. "[18]
Le site de critiques Rotten Tomatoes a rapporté que le film avait reçu une note d'approbation de 80 % avec une note moyenne de 7,1/10 sur la base de 25 critiques. Le consensus du site Web dit que « Basil, détective privé n'est peut-être pas classé parmi les classiques de Disney, mais c'est un film aimable et divertissante avec des visuels sombres et élégants. »[19]
L'animation de ce film reprend des éléments de l'animation de La Belle et le Clochard (1955), à savoir l'attaque du fourgon de la fourrière par Jock et César, mais aussi Bill, le lézard ramoneur d'Alice au pays des merveilles (1951), est dans la bande de sbires de Ratigan.
Lorsque Basil, Dawson, et Olivia explorent le magasin du marchand de jouets, on peut apercevoir un automate de Dumbo faisant des bulles avec sa trompe.
Basil Rathbone avait été le narrateur du film Le Crapaud et le Maître d'école en 1949. Bien qu'il soit mort en 1967, il interprète une fois de plus ici le personnage qui l'a rendu célèbre, Sherlock Holmes, au travers d'un extrait sonore d'un de ses films. C'est en son honneur que le héros du dessin animé se prénomme « Basil ».
On peut remarquer une référence au roman Le Dernier Problème (1893) d'Arthur Conan Doyle : quand Ratigan et Basil tombent de Big Ben lorsque celle-ci sonne 10 heures, et que Basil remonte à l'aide de l'hélice, la situation est semblable à ce qui se produit entre Sherlock Holmes et le professeur Moriarty, quand ils tombent dans les chutes du Reichenbach. Seul Sherlock Holmes réussit à survivre et doit par la suite lutter contre le colonel Moran dans La Maison vide (1903).
Vincent Price a dit du professeur Ratigan : « C'est le plus beau rôle de méchant de toute ma carrière ! »[réf. nécessaire].
La version française du film a subi une légère retouche en 2003, lors de la sortie en DVD : quelques répliques de Ratigan, jugées inappropriées, furent notamment redoublées[22].
On peut noter que l'appartement de Basil se situe juste en dessous de celui de son homologue humain, Sherlock Holmes. Autre analogie, quand Basil apprend que le professeur Ratigan est le cerveau de l'affaire, il le qualifie de "Napoléon du crime", la même qualification que Sherlock Holmes attribue au professeur Moriarty.
Une suite du film est sortie en bande dessinée en 1987 et intitulée "The Rogue's Revenge". Elle est à ce jour inédite en France[23]. Elle marque le retour de Ratigan, bien vivant et décidé à se venger.
Notes et références
↑Au Québec, le film est nommé Basil, le grand détective des souris à sortie originale, mais reprend le titre français par la suite.
↑(en) Ernest Tucker, « "Disney still works alchemy" », Chicago Sun-Times, (lire en ligne) :
« L'année dernière, le 26e long métrage d'animation Disney, Basil, détective privé, d'un budget de 12 millions de dollars, a rapporté 50 millions de dollars aux box-offices américains et internationaux. »